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L'autofiction

Publié le 22/02/2012

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Ce terme est pour la première fois utilisé en 1977 par le critique et romancier Serge Doubrovsky pour désigner son propre livre, Fils. C'est un genre littéraire apparenté à l'autobiographie et au roman : texte écrit à la première personne où auteur, narrateur et personnage se confondent, mais où les aventures relèvent de la fiction. C'est une sorte d'hybridation entre réalité et fiction qui peut prendre des formes variées comme la transposition d'événements réels dans un autre contexte ou bien une vie imaginaire que s'invente l'auteur en se mettant en scène dans des situations fictives qu'il n'a pas vécues. Cest une manière de poursuivre l'introspection sur un mode imaginaire. C'est aussi une manière d'intéresser le lecteur à une fiction en lui faisant croire qu'il va y découvrir les secrets de l'auteur. Au xxe siècle, Musset dans La Confession d'un enfant du siècle (1836) mêle l'évocation de ses propres aventures avec George Sand notamment en les transposant dans une fiction. Stendhal dans La Vie d'Henri Brulard, écrit en 1835 mais publié après sa mort, crée une oeuvre autobiographique qui s'apparente à l'autofiction. Les Cahiers d'André Walter (1891), d'André Gide, jouent sur l'identité équivoque du héros. Mais c'est surtout la fin du xx* siècle et le début du xxie siècle qui sont marqués par une génération d'écrivains très médiatisés qui jouent volontiers sur l'ambiguïté pour certaines de leurs oeuvres : sont-ils les héros de leurs livres ? donnent-ils à lire des romans d'imagination ou des autofictions ? On peut signaler ainsi après Serge Doubrovsky (Fils, 1977), Christine Angot (L'Inceste, 1999), Hervé Guibert (/4 l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie, 1990), Patrick Modiano [Un pedigree, 2005), Michel Houellebecq (Extension du domaine de la lutte, 1994), Amélie Nothomb (Stupeur et tremblements, 1999) ou encore Yann Moix (Panthéon, 2006).

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