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Le cerisier qui fleurit en hiver est un imbécile" Proverbe japonais

Publié le 22/02/2012

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Nous aimons la simplicité et nous aimons tout particulièrement avoir une vie rythmée. Que ce soit par des obligations ou des droits, notre vie est menée à bien uniquement si nous avons un but à atteindre. Nous n'aimons pas le changement, nous les êtres vivants. Chaque animal se comporte d'une façon bien précise comme, par exemple, leur période de parades, de reproduction ou encore leur hibernation (pour certains). Nous, les humains, n'aimons pas le changement ni quiconque qui pourrait perturber notre vie et, par conséquent, fragiliser nos mesures qui nous amèneront à notre but. Ce dernier change d'homme à homme. Certains préfèrent organiser leur vie en fonction de leur carrière pour laquelle ils ont donné tant d'années, d'autres s'appliquent pour que leur famille s'épanouisse dans le meilleur des mondes, et d'autres s'efforcent tout simplement de s'intégrer le mieux qu'ils peuvent dans notre société qui, il faut l'avouer, devient de plus en plus sélective. D'ailleurs, la majorité d'entre nous fait de son mieux pour "devenir quelqu'un". En effet, chaque personne rêve "de devenir quelqu'un", mais heureusement, ces mots changent de signification selon les personnalités et les caractères de chacun. Le problème résulte dans le fait que de devenir quelqu'un est difficile, car cela signifierait devenir unique ou alors, devenir comme quelqu'un d'autre. Bien sûr, être quelqu'un d'unique permettrait la diversité des personnalités, mais c'est aussi être différent. Or, la différence est méprisée dans notre société. En effet, une personne différente de nous, nous semble autre, mais, en réalité, ne serait-ce pas nous qui sommes différents? Par exemple, une personne possédant un handicap ou une maladie qui engendre une perception de la vie totalement différente de nous, nous semble différente. Mais, si on reconsidère son point de vue à elle, c'est alors nous l'étranger. Dans ces moments-là, comment savoir qui est différent? La plupart du temps, la majorité l'emporte. Si plusieurs personnes pensent comme nous, nous avons donc raison. Par conséquent, l'autre a tort, il est donc considéré comme différent. Malheureusement, nous avons tendance à croire qu'une personne différente de soi est moins intelligente et, par conséquent, c'est une imbécile. En effet, ce proverbe japonais est pertinent : "Le cerisier qui fleurit en hiver est un imbécile.". Il signifie qu'une personne qui se distingue des autres serait un imbécile, mais pourquoi? Ne serait-ce pas, parfois, cet homme qui serait intelligent, car sa volonté est de devenir "quelqu'un d'unique"? Et pourquoi est-ce si difficile de se distinguer des autres? Peut-être la peur de s'affirmer et de paraître différent par ses idées et ses actes et, par conséquent, être intelligent? Car, réussir à se distinguer ne serait-ce pas une forme d'antiCONformisme? Pourquoi se distinguer des autres est un risque de paraître "imbécile"? Pour commencer, comme dit ci-dessus, la majorité l'emporte et nous rassure. En effet, si un groupe de personnes pense à l'unanimité qu'une réponse est la bonne, personne n'ose le contredire, car, il faut le dire, l'homme n'a confiance qu'en les autres. Par exemple, l'expérience du psychologue M. Asch qui consistait à vérifier si un homme qui pensait avoir raison, finirait par se lier au groupe uniquement parce qu'il était le seul à penser de cette manière. L'expérience se passe donc dans une salle où ont réuni un groupe d'hommes complices de l'expérimentateur puis, un homme qui, en réalité, est un sujet sur lequel le scientifique va baser son expérience. Il n'est, bien entendu, au courant de rien. Ces hommes doivent observer des lignes dessinées sur un tableau devant eux, puis, dire au scientifique quelle ligne est la plus longue. Les premiers essais, les complices répondent juste aux questions, ce qui nous permet d'observer le "cobaye" qui jubile de répondre correctement aux questions qui lui parait extrêmement simples, ce qui est le cas. En revanche, lorsque les complices répondent faux à l'unanimité, l'homme devient nerveux et hésite. Il répond finalement comme tous les autres, c'est-à-dire une mauvaise réponse. Cette expérience, je trouve, nous apprend qu'un homme n'a pas confiance en lui, mais en les autres. Cet homme savait pertinemment qu'il avait raison mais, pour ne pas passer pour un imbécile, a préféré répondre comme ses camarades. Ce phénomène peut peut-être s'expliquer en un sentiment de confort auprès des autres. Se sentir seul est un sentiment désagréable car on se sent différent. À travers les autres, nous avons l'impression d'exister et d'appartenir à une société, ce qui, comme dit ci-dessus, est l'un des buts principaux de l'homme. Mais, finalement, l'homme testé avait raison. Alors, ne serait-ce pas, parfois, l'homme qui se distingue serait intelligent? En effet, aller contre les idées communes parait orgueilleux, sûr de soi. Mais si c'est nous qui avions raison?! Le problème, c'est qu'il nous parait difficile d'imaginer que notre pensée est "meilleure" que celle de dix autres. Se dire que nous sommes les seuls à réfléchir de la sorte, nous sème le doute en nous. Mais ne serait-ce pas cela, l'intelligence? Réfléchir et douter sont deux fonctions difficiles à effectuer sans l'aide de notre pensée. Or, penser nous inflige un travail de notre cerveau ce qui, par conséquent, nous prouve que nous savons l'utiliser. Bien sûr, il est plus facile de répondre aveuglément à une question sans réfléchir. C'est d'ailleurs pour cela que nous avons tendance à opter pour la facilité et répondre comme tout le monde car cela nous évite de réfléchir, ce qui nous parait confortable. De plus, être de l'avis général nous permet de nous rassurer ,car nous ne pouvons pas passer pour des imbéciles. En plus de la réflexion, il nous faut du courage pour aller à l'encontre de l'idée commune, car c'est un risque énorme pour notre fierté personnelle. En effet, comme je l'ai déjà dit, être seul, c'est être différent et les personnes différentes, sont des imbéciles. Si je reprends le proverbe cité, le cerisier prend des risques en décidant de fleurir en hiver. En effet, il risque jusqu'à mourir pour être différent. Il faut donc énormément de courage pour affronter l'hiver, et les autres, pour devenir un cerisier unique. Si je rapproche cette hypothèse à notre société, le cerisier qui fleurit en hiver, ne sert à rien. En effet, il ne produira aucun fruit, ce qui, pour l'économie, est un fardeau. Les idées communes sont peut-être, en réalité, des "lois" qu'il faut appliquer pour ne pas devenir un déchet de la société. Être unique ne rapporte rien comme bénéfice à cette dernière. Les personnes qui risque l'indépendance sont courageuses et fidèles à leurs idées qui parfois, sont les bonnes. Ne serait-ce pas de l'anticonformisme? En effet, l'anticonformisme est souvent perçu comme dangereux pour la société. Prenons l'exemple de mai 68. Cette génération de jeunes rebelles décide de refuser les coutumes de leurs parents. Une grande révolution qui d'ailleurs se voit encore aujourd'hui. Grâce à eux, beaucoup de coutumes imposées ont changé. Ces jeunes n'étaient plus d'accord avec la pensée et les idées de la génération précédente. Ils ont eu le courage d'exprimer leurs idées et leurs actes. Mais c'était un groupe. On revient donc à l'idée commune. Chaque jeune de cette époque avait la même idée, ce qui va à l'encontre de l'anticonformisme. Certes, ils se sont rebellés contre la société, mais une autre société s'est créée. Serait-ce un cercle vicieux?! En effet, un homme n'aime pas la solitude. Par conséquent, il est obligé de penser comme quelqu'un d'autre. Le problème, c'est que chacun veut avoir une pensée unique mais n'y arrive pas. Il y aura forcément quelqu'un d'autre qui pensera comme lui. Mais ce n'est pas le fait de penser comme quelqu'un d'autre qui nous empêche d'être unique. En réalité, il faut constamment réfléchir et analyser les événements autour de nous pour éviter de devenir un imbécile. Bien sûr, il y aura toujours une pensée qui rejoindra la nôtre, mais cela signifie, en réalité, que l'autre réfléchit aussi et dans le même sens que nous. Le problème, c'est qu'il ne faut pas faire confiance à la pensée des autres même si parfois, ils ont la même que nous. La clé est, en réalité, de rester maître de ses idées de sa tête! En conclusion, ce proverbe japonais parait simple à première vue. Un simple lieu commun à répéter à tout va. Mais, en réalité, il veut dire beaucoup. Un cerisier qui fleurit en hiver, est un imbécile comme un homme qui dit non alors que tout les autres disent oui. Cet arbre prend des risques, tout comme cet homme. Ils risquent de paraître différents et, par conséquent, des imbéciles. Ce cerisier ne donnera rien à la société, même pas une cerise, mais s'il a décidé d'être différent, c'est qu'il y a réfléchi et s'il réfléchit, c'est qu'il a la capacité mental de prendre des décisions qui lui paraissent les meilleures. Faire des choix est difficile pour l'homme. Et, à mon avis, c'est cela, l'intelligence... Virginie Gonzalez 2M07 Dissertation de Français Sujet n°6

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