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Le drame romantique dans la préface d'orwell

Publié le 23/02/2011

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orwell

vant le xixe siècle[modifier]

La remise en cause de la dramaturgie règlementarisée ne date pas des temps modernes : l'esthétique baroque du xviie ne s'y pliait que rarement. L'unité d'action, consacrée par l'autorité d'Aristote qui l'énonce au chapitre VIII de sa Poétique, n'est pas respectée par exemple dans L'Illusion comique de Corneille, ce dernier accumulant les niveaux d'intrigues. Le siècle suivant est l'époque du drame bourgeois, nommé « le genre sérieux » par Diderot dans Le Fils naturel. A l'inverse, certains passaient pour héritiers de la tradition classique, tel Voltaire qui « fit croire des Enfers Racine revenu »(Prince de Conti) en publiant Oedipe.

Une esthétique populaire[modifier]

Pour le futur politique François Guizot dans sa Vie de Shakespeare (1821), le théâtre est une fête populaire, que le peuple ne saurait se donner lui-même et que l'artiste doit lui apporter. En effet le théâtre est écrit pour toute la nation : le xixe siècle voit aussi la montée du nationalisme. Cette popularisation du théâtre s'est produite notamment par le biais de théâtres non-subventionnés et autonomes dont le fameux Théâtre de la Porte-Saint-Martin. Victor Hugo a exposé les grandes lignes théoriques du drame romantique dans la préface de Cromwell (1827). Il y définit le drame romantique comme « une peinture totale de la nature ». S'y mêlent donc, selon son mot, « grotesque et sublime ». Selon Victor Hugo, aux trois âges du monde correspondent trois moments de la poésie : l'ode, l'épopée, le drame. Les temps primitifs sont lyriques, les temps antiques sont épiques, les temps modernes sont dramatiques. Le drame devient ainsi un point d'aboutissement, accueillant la totalité du réel : « le théâtre est un point d'optique. Tout ce qui existe dans ce monde, dans l'Histoire, dans l'homme, tout doit et peut s'y réfléchir, mais sous la baguette de l'art ». A esthétique nouvelle, dramaturgie nouvelle: la liberté de l'art s'accompagne d'une revendication de la totalité, du mélange des genres et des tons.

De la Révolution à Cromwell[modifier]

Une nouvelle vision de l'Histoire[modifier]

Le drame romantique trouve son origine dans le drame du xviiie siècle illustré par DiderotMercier ou encore Beaumarchais, qui mettent en scène le quotidien bourgeois. Avec la Révolution, le drame change de sens et devient historique ; l'Histoire ne concerne cependant pas que les puissants, comme dans la dramaturgie classique, mais se réalise dans la rue.

Le héros du drame romantique[modifier]

C'est un marginal, par réaction à l'élévation des personnages prônée par Aristote dans sa PoétiqueProsper Mérimée, par ailleurs historiographe, écrit ainsi avec la Jacquerie (1828) un drame sous la forme d'un récit dialogué qui transporte le lecteur au milieu du xive siècle et propose une interprétation du soulèvement des paysans du Beauvaisis. L'unité de lieu est alors mise à mal : la multiplicité des lieux est appelée par la visée totalisante, le désir d'exactitude. D'où parfois l'impossibilité de représenter : Cromwell, qui met en scène 60 personnages dans une action de 6000 vers, est très peu jouée. Quant au Spectacle dans un fauteuil d'Alfred de Musset, il n'est tout simplement pas écrit pour la scène. Le héros romantique est soumis à la vague individualiste européenne qui s'exprime notamment par les droits de l'homme et l'image de Napoléon. Le moi est divisé et psychanalysé, ce qui entraîne l'apparition du grotesque dans le sublime. Le grotesque est cette remise en cause de la virtus (le courage) du grand homme par le fait précisément de sa faiblesse humaine : c'est le cas d'Oliver Cromwell.

La bataille d'Hernani[modifier]

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