Devoir de Philosophie

Le JDA

Publié le 01/10/2011

Extrait du document

Acte 1, scène 2

Problématique : Quelles les caractéristiques de l’exposition ? 

 

Au théâtre, l’exposition doit présenter l’action et les personnages principaux. Pour plus de clarté, elle doit être progressive. Elle doit en même temps lancer l’intrigue : entrée «in medias res» (scène1), l’idée du déguisement et annonce de l’arrivée de Dorante.

 

  1.  Présentation des personnages

Les paroles mais également les actions présentent les personnages présents sur scène. Ceux qui en sont absents, sont dépeints par des descriptions indirectes.

 

Comment se présente Silvia ?

  • Silvia se présente comme une personnalité sensible et fine. 
  • Elle refuse le mariage d’inclinaison et elle craint de se marier avec un homme qui «porte un masque avec le monde et une grimace avec sa femme» (Lisette). Pourtant, elle n’ose parler directement à son père (cf. Relation tradi de l’époque) (idée que souligne l’emploi de périphrases : «une grâce qui me tranquilliserait» et de modalisateurs : «je crains».)

 

Que voyons-nous du caractère de Lisette ? A-t-elle les mêmes craintes que sa maîtresse ?

  • Lisette est une servante qui a du répondant. Elle est légèrement impertinente et n’hésite pas à se moquer de sa maîtresse en parodiant ses propos : «Monsieur, un visage qui fait trembler, un autre qui fait mourir de froid, une âme gelée qui se tient à l’écart. Elle résume avec humour et ironie les paroles de Silvia  : «voilà, Monsieur, tout ce que nous considérons avec tant de recueillement». 

Elle reformule donc les paroles de Silvia pour mieux les mettre à distance. Leurs conceptions du mariage s’opposent.

 

Observer le comportement de M. Orgon vis-à-vis de sa fille.

  • M. Orgon  est un père bienveillant. Il ne veut pas imposer à sa fille un mari qui ne lui conviendrait pas ; c’est pourquoi il accepte l’idée surprenante de sa fille. 

Exemple de réplique exprimant la bonté de M.Orgon : «(...) ce fut à condition que vous vous plairiez à tous deux et que vous auriez entière liberté de vous expliquer là-dessus».

  •  C’est un homme sage : il rassure sa fille, il ne la mariera pas de force, au contraire il la pousse à faire la connaissance de Dorante que lui même ne connaît pas : «si Dorante ne te convient point, tu n’as qu’à le dire, et il repart ; si tu ne lui convenais pas, il repart de même» (à noter la différence de temps de «convenir», dans «convenais» : irréel, il est peut probable selon lui que Silvia ne plaise pas à Dorante).

- Il s’amuse du jeu que veut mettre en place Silvia : «son idée est plaisante»

 

Cette scène présente donc trois personnages différents tant au niveau des idées que des caractères. Lisette est plus enjouée, dynamique et espiègle ; M. Orgon apparaît comme un père sage et bon et Silvia est une fille tendre et sensible. Le langage présente les personnages tout en les opposant. Au langage vif et expressif de Lisette s’oppose les propos calmes et mesurées de Silvia (cf. Ponctuation). Ainsi, l’étude du langage de l’autre sera un élément clé dans le dispositif de la pièce. En effet, il est un révélateur de l’identité sociale.

 

  1.  Présentation de l’intrigue.

 

L’exposition permet de mettre en place les différents éléments de l’intrigue.

 

De quoi Silvia a-t-elle peur ? Que décide-t-elle de faire et pourquoi ?

- Silvia refuse de se marier à un homme qu’elle ne connaît pas. 

  • Dans cette scène, Silvia demande à son père l’autorisation de se travestir afin de pouvoir mieux observer Dorante et juger de son véritable caractère. C’est en jouant la comédie que Silvia compte découvrir la vérité.

 

Quel est l’importance de la réplique d’Orgon (aparté) pour la suite de l’action ? Pourquoi pourrait-on dire que le spectateur participe à l’intrigue?

- M. Orgon semble en savoir plus qu’il ne veut en dire à sa fille. Grâce au procédé de l’aparté, le spectateur devient complice du personnage, qui le «prévient» d’un rebondissement à venir : «(à part) Si je la laisse faire, il doit arriver quelque chose de bien singulier. Elle ne s’y attend pas elle-même...». Le spectateur peut s’interroger sur le sens du mot «singulier». Cette réplique introduit le doute chez le spectateur et semble le prévenir que les événements ne se passeront pas comme Silvia entend les organiser.

 

A quel moment se met en place le travestissement ? 

«Moi, Monsieur, vous savez qui je suis...» et «Il ne me faut presque qu’un tablier»

Les répliques de Lisette s’étirent alors que Silvia ne répond plus que par des phrases simples. La ponctuation s’inverse  : Silvia adopte les phrases exclamatives de Lisette, qui ne réplique que par des phrases déclaratives.

Le ton devient plus léger puisque l’on est dès lors dans le jeu voire dans la récitation d’un texte de théâtral. Les personnages campent de nouveaux personnages : le théâtre entre dans le théâtre.

jda