Le Komintern

L'avenir de la révolution soviétique est longtemps, pour ses dirigeants, lié aux perspectives de révolution européenne. Aussi devant l'échec révolutionnaire européen et surtout allemand, Lenine fixe des conditions rigoureuses d'accès au Komintern (Internationale communiste chargée d'organiser la révolution dans tous les pays) : devoir de créer à côté de l'organisation légale un organisme clandestin, de conquérir les syndicats, de soutenir tout mouvement d'émancipation dans les colonies, d'exclure les dirigeants modérés. Devant ces exigences, les partis socialistes européens se scindent entre adversaires et partisans de l'adhésion. En France au congrès de Tours (1920), la grande majorité des délégués votent pour l'adhésion à la Troisième internationale et forme la SFIC, futur parti communiste français. Seule une minorité de délégués autour de Paul Faure et de Léon Blum, reste fidèle à la SFIO. En Italie, la tendance du parti socialiste favorable à la Troisième internationale se transforme en janvier 1921 en parti communiste avec à sa tête Amadeo Bordiga et Antonio Gramsci. En Allemagne, le KPD parti communiste fondé en janvier 1921 devient, en 1923, un parti inconditionnellement soumis aux directives du Komintern. Mais à partir des années 30, Staline subordonne les intérêts du communisme international aux intérêts de l'État soviétique. La révolution mondiale n'est plus d'actualité. La purge du Komintern entre 1936 et 1938 impose une idéologie défensive du socialisme soviétique.