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le littoral

Publié le 21/05/2011

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Le littoral, espace aménagé

 

 

Dans le monde, aujourd’hui, un quart de l’humanité habite à proximité de la mer. Les espaces littoraux sont les parties du monde où la densité et croissance humaine sont les plus fortes. En effet, depuis toujours, l’eau est un élément recherché, et préservé, nécessaire à notre propre survie. C'est un \"bien rare\" et attractif, par conséquent très convoité. C’est pourquoi le littoral est un espace magique, mais constitue un espace limité et souvent fragile.

Le littoral est l’étendue, la zone où s’affrontent et s’interpénètrent la terre et la mer. C’est donc la région sous influence, directe ou indirecte de la mer. Puisque le littoral est convoité par l’homme, c’est un domaine qui se trouve sous la dépendance à la fois de la dynamique naturelle et de l’action de l’Homme. Le littoral subit les actions contradictoires de celui-ci, et son état actuel comme son évolution dépendent de l’emprise humaine. C’est une littoralisation massive qui s’est produite, au détriment d’une dégradation de l’environnement littoral. Car les littoraux doivent leur fragilité à leur espace étroit, exigu et dépendant des apports extérieurs. La difficulté de l’homme réside dans un aménagement adapté de ces littoraux fragiles.

=> En France, comment, par l’aménagement du territoire, l’homme contribue à la protection ou perturbation du milieu côtier? Quel équilibre trouver entre tourisme de masse, maintien des activités traditionnelles et protection de l’environnement? Le tourisme de masse est-il compatible avec le maintien d’activités « traditionnelles » et la protection de l’environnement?

I- Préservation du milieu côtier

a) Aménager pour éviter la dégradation

Comment gérer et protéger des espaces fragiles et fragilisés ?

 

Prise de cs de la vulnérabilité des littoraux, face aux risque naturels : érosion des plages, tsunamis, inondations, pollutions naturelles, etc…

Par mauvais temps, la montée du niveau de la mer tend à amplifier l’action de l’érosion marine sur les rivages, ce qui se répercute négativement sur le budget sédimentaire de la côte. L’homme doit soit édifier des barrages sur les cours d’eau, soit alimenter artificiellement les rivages pour remédier à leur déficit en sédiments. => la protection de la ligne de côte contre l'hydrodynamisme et l'érosion marine.

 

 

La loi littorale de janvier 1986 constitue le fondement contemporain de la politique d'aménagement des littoraux, considérée avant tout comme un texte qui autorise toutes les protections et freine la croissance. C’est le couronnement d'une nouvelle politique d'aménagement, inspirée par le rapport Picquart, élaboré en 1973. À la même époque, à part la mise en place du Conservatoire du littoral en 1975, plusieurs directives et décrets sont rédigés pour mieux protéger le littoral français.

Ex. du Languedoc Roussillon

La côte languedocienne avant les grands aménagements de la fin des années 60 était une côte plate, sans relief, invisible presque de la mer, un paysage marécageux, extrêmement déboisé. Rien n’y attire les visiteurs. Une dégradation lente et impitoyable se poursuit sans que personne s’en inquiète.

Puis, fin des années 60 : aménagement : démoustiquer, assainir, boiser, alimenter en eau potable, créer des routes et des équipements afin de faire du lieu une région touristique active.

=> De 1967 à 1970 : aménagement de stations touristiques languedociennes telles que

La Grande-Motte, Saint-Cyprien, Port-Leucate, Port-Barcarès, Port-Camargue, Le Cap d’Agde, Gruissan.

+ optique de mise en valeur : L’élargissement des promenades en front de mer pour les véhicules, les piétons, les cyclistes, et leur embellissement (végétation, mobilier urbain) renforcent l’attraction et la valeur de ces espaces.

b) Dans une autre mesure : éviter les disparités sociales

=> harmonie territoriale.

La croissance et le développement économique créent de la richesse. Mais, cette richesse est inégalement répartie entre les hommes, et elle crée des disparités territoriales. Les politiques sociales et les politiques d'aménagement ont la même fonction : réduire ou même faire disparaître les inégalités/disparités territoriales. Les politiques d'aménagement relèvent donc d'un principe volontariste. => aspect éthique de cette volonté de réduire les disparités. Exemple : L'État voulait promouvoir le développement des territoires du Languedoc, vides, capter les flux touristiques qui s'évadent vers l'Espagne en investissant massivement pour équiper les rivages languedociens. => planification volontariste porteuse de développement. Il s'agit avant tout de favoriser le développement d'une région qui subit la crise de la viticulture et des industries traditionnelles.

II- Perturbation du milieu côtier

a) Pour l’environnement même : transformation du « milieu » physique

 

Aujourd’hui, le littoral accueille chaque année 4 millions de personnes.

 

 

 

 

Le littoral est un paysage pluriel influencé par l’action de forces diverses : la mer, les eaux de ruissellement, le vent, le gel, la gravité… mais aussi par l’Homme. Il est responsable de nombreux aménagements urbains, industriels, touristiques et portuaires marquant une forte anthropisation et fragilisation de cet espace :

- impact des aménagements sur les estuaires (comme c’est un lieu d’échanges entre domaine marin/dom.continental, recherchés par industriels+autorités portuaires dc milieux fortement anthropisés => bouleversement de la dynamique naturelle de l’écosystème). Ex d’interventions : - pour favoriser la navigation, on approfondit le fond du lit par des dragages répétés : changements ds morphologie et hydrologie des estuaires. Des chenaux sont comblés, des bancs sont supprimés. Ex: dans l’estuaire de la Loire, il y avait 33îles en 1757, alors qu’il n’en reste plus que 21 vers fin 1990.

- réduction (au bénéfice d’aménagements urbains et industriels) du vol. de l’estuaire par empiètement sur les bordures =>diminution du début fluvial (=>diminution des populations de poissons, d’invertébrés et de mammifères marins).

- Certains deltas sont menacés de submersion par la

montée du niveau des mers

due au réchauffement climatique, ou par leur enfoncement, phénomène en partie naturel mais accentué par l’activité anthropique (forages pétroliers, forages dans les nappes phréatiques).

- Les multiples barrages, les travaux de régularisation d’endiguement, de contrôle des inondations et d’assèchement retiennent les sédiments et font que les deltas en reçoivent de moins en moins voire plus du tout.

- L’exploitation du

pétrole

et du gaz, abondants dans les deltas en raison de leur géologie, rejette des boues chargées en hydrocarbures.

- La sur pêche + aquaculture intensive sur les littoraux met à mal les populations de poissons, certaines espèces étant menacées de disparition (alose, esturgeon…).

- problèmes liés au « bétonnage » des côtes : pollution.

- Développement du tourisme de masse = - pollutions provoquées, chaque été, par un afflux brutal de population.

 

 

 

 

 

 

- dégradation du lieu : demande croissante d’aménagement en Languedoc-Roussillon => colonisation massive du littoral : implantation sur qq 200km de plages une 20aine de ports capable d’accueillir près de 20 000 embarcations de plaisance + construction d’une série de stations pouvant héberger 50 000 touristes par an => construction d’habitations en forme de pyramides à la Grande-Motte (dues à Jean Balladur) : esthétique du littoral chamboulée : géométrie particulière avec austérité rigide du béton et l’entrecroisement de lignes obliques.

=> Le paysage des stations balnéaire peut devenir un handicap lorsque le regard de la société évolue au cours des siècles. Dans 70‘s, ces paysages étaient jugés attractifs pour un grd nbre de touristes; aujourd’hui ils suscitent des réactions négatives qui expliquent en partie la crise immobilière. Le paysage = un produit social.

b) Pour les hommes, paradoxalement.

L’internationalisation et la mondialisation de l’éco => accumulation des hommes et des activités dans les grandes métropoles et sur les littoraux. Cette accumulation sur une bande littorale étroite crée des tensions, des conflits d’intérêts. Dans le bassin de Thau les activités touristiques et résidentielles se heurtent aux intérêts des agriculteurs de la mer et des pécheurs. Ailleurs, c’est l’industrie qui ne va pas avec l’agriculture ou le tourisme. Partout naissent et prospèrent des conflits d’intérêts.

De plus, l’homme subit les conséquences de ses aménagements - en les voyant endommagés par la submersion marine. Et l’homme agit lui-même sur le climat : par ses émissions de gaz à effet de serre, il contribue largement au réchauffement climatique et favorise l’élévation du niveau marin par l’affaissement de la topographie (à cause par ex. d’un pompage exagéré d’eau phréatique et d’extraction de gaz dans le domaine littoral.

- en étant victime de ses propres aménagements : catastrophe du barrage de Malpasset à Fréjus: le barrage n’était pas

appuyé solidement sur le rocher (faille), et s’est ouvert brutalement lors des pluies torrentielles le 2 décembre 1959 : 423 morts, habitations+terres cultivées détruites.

III- L’homme est obligé d’aménager le territoire

transformation du « Paysage » forcément, mais aussi aménagement du territoire. Car dans certains endroits, comme ville de Monaco, pas d’autres issus que de s’agglomérer à proximité du rivage.

a) Alimenter l’économie du pays

Le tourisme

- Le tourisme procure des bénéfices en terme d’emplois, de ressources fiscales et de retombées économiques. Les touristes sont également des consommateurs dont profite l’économie locale (les viticulteurs et les pêcheurs en conviennent). La promenade des Anglais à Nice, le long de la côte mediter, est un lieu de déambulation, de parade, et de rencontre par ses palaces,hôtels,cafés et boutiques.

- Le commerce avec les ports maritimes tels que celui du Havre, afin de continuer à faire partie de l’axe majeur de l’Europe où il y a une intense circulation d’hommes, de capitaux, de marchandises qui sont un des moteurs du développement de la France.

Le littoral des bouches du Rhône compte de nbreux petits ports de pêche ; le très important port autonome de Marseille — premier port de France et troisième d’Europe pour les marchandises, dont les trois quarts en hydrocarbures — est le pivot de l’économie départementale et régionale. + important système d’oléoducs, et plusieurs raffineries. De nbreux sites industriels localisés sur le littoral et autour de Marseille (agroalimentaire, haute technologie). Universités et grandes écoles soutiennent ces activités. Le tourisme est particulièrement développé sur la côte méditerranéenne (Port-Camargue et Saintes-Maries-de-la-Mer = stations balnéaires les + fréquentées de la région).

b) Se protéger lui-même (l’homme)

-> Pour éviter les risques, respecter les lois en vigueur par rapport aux permis de construire : normes à respecter. Exemple : - en 2010, parce qu’un des villages du littoral de l’île de ré était

construit 2m50 en dessous du niveau de la mer, L'île de Ré a été en partie submergée par les eaux à cause de la tempête

Xynthia, qui a tué au moins 52 personnes en France, a bousculé pendant 48 heures la géographie de l'île, lui rendant le visage qu'elle avait au Moyen Âge. Dégâts matériels importants + Surtout bousculé durablement l'existence de l‘île. Les digues qui auraient dû être consolidées depuis longtemps n'ont pas résisté. => négligence. Et les habitants redoutent une nouvelle montée des eaux.

Il aurait fallut des enrochements sur les dunes, sauf que cela aurait nuit au tourisme (puisque besoin de sable pour les touristes).

- en mars 1978, un pétrolier libérien, Amoco Cadiz, dérive la côte à cause d’une forte tempête et déverse la totalité de sa cargaison, polluant 360 km du littoral breton. Les riverains se lancent dans une lutte désespérée contre une catastrophe cent fois prédite. Tout au long des côtes souillées, les peuplements d’animaux et de végétaux meurent en masse. => Perte de la faune, flore + économie (grosse perte pour le tourisme + commerce avec l’impossibilité de pêche et le commerce de crustacés).

Suite à cela, le gouvernement français prend un ensemble de mesures pour réduire les risques d’accident et mieux lutter contre ce type de marée noire. Un nouveau plan de lutte contre les pollutions marines accidentelles (plan Polmar) est mis en oeuvre. Un rail de navigation, est mis en place au large d’Ouessant, obligeant les navires qui transportent des matières dangereuses à passer à 50 km des côtes. Un puissant remorqueur de haute mer, l’Abeille Flandre est affecté en permanence à l’assistance des navires qui circulent dans ce rail. Enfin, un centre technique spécialisé est créé pour assurer une veille technique permanente : c’est le Cedre, disponible 24 h sur 24 en cas de pollution.

Conclusion

 

L’aménagement du littoral est devenu un enjeu politique complexe où des logiques contradictoires s’affrontent.

Le littoral = entité géographique qui appelle une politique spécifique d'aménagement, de protection et de mise en valeur.

 

 

- Dans une autre mesure : ces espaces sont convoités non par rapport au tourisme, mais intérêt suscité par un héliotropisme sur la côte d’Azur pour s’installer de façon permanente (retraités ou étrangers).

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Grands aménagement soulignent l’importance grandissante de l’attention portée à l’environnement par une demande anthropique abusive et sans cesse croissante. On devine des conflits entre ceux qui veulent empêcher toute extension de l’urbanisation du littoral (les « écologistes ») et les élus locaux favorables à un assouplissement des lois qui protègent le littoral français. Mais les « écologistes » ne sont pas les seuls à se préoccuper de l’environnement. Les pêcheurs par ex. sont sensibles au pb des pollutions. Certes, les intérêts financiers sont un moteur indispensable à l’aménagement du littoral, mais face aux menaces, l’intérêt des communautés est d’éviter les sinistres.

 

Afin de réussir à concilier les différents intérêts et de trouver un équilibre :

Aménagement intégré semble être la solution: aménagement dont les éléments forment un tout cohérent et qui s’insère correctement dans le milieu local, physique (paysage) et social pour ne pas constituer d’enclave. Ce type d’aménagement a donné naissance aux stations intégrées (balnéaires ou de ski).

 

 

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