Le Mariage De Figaro Scène 21 Acte 3
Publié le 29/09/2010
Extrait du document

I. Une scène comique
Antonio est un personnage présenté dans cette scène comme un ivrogne. La première didascalie l’annonce : « demi-gris «. De plus, Antonio a du mal à trouver ses mots et bafouille « voilà on fait des jugements … Ténébreux «. Un point que Figaro s’empresse de faire remarquer au comte. En effet, il dit « Monseigneur, il est gris dès le matin «.
Mais malgré cette ébriété, il fait preuve de discernement et de ruse. Ainsi, il laisse Figaro raconter sa version des faits « , ‘ j’étais dans la chambre des femmes, (…) J’ai sauté sans réflexions sur les couches «, puis il fait semblant de le croire et lui tend le papier qu’il est sensé avoir perdu pendant sa course. Il met dont Figaro en difficulté et y arrive brillamment.
De plus, il fait preuve de finesse en flattant le comte « si vous n’avez pas assez de ça pour garder un bon domestique, je ne suis pas assez bête, moi, pour renvoyer un si bon maître «.
Mais il est aussi soucieux de sa réputation comme l’indique l’a réplique « , ‘ je suis votre domestique ; il n’y a que moi qui prends soin de votre jardin ; il y tombe un homme : et vous sentez … Que ma réputation est effleurée «.
Mais la scène est aussi comique grâce au vocabulaire et aux jeux de mots employés.
Le langage d’Antonio est une véritable caricature du parlé paysan.
Le comique vient de ses incorrections du langage. Il emploie une mauvaise syntaxe « m’est avis que c’était plutôt... qui dirait ce gringalet de page. «. Il s’adresse parfois au comte de manière impropre en utilisant l’impératif « Regardez comme on arrange mes giroflées ! «.
On peut aussi relever des jeux de mots : « ma réputation en est effleurée «. Beaumarchais rappelle ainsi la qualité de jardinier.
Mais plusieurs répliques peuvent être considéré comme ironique. Figaro lance, de manière hautaine à Antonio « tu boiras donc toujours ? «. Figaro tente aussi de discréditer Antonio, en l’insultant de pleurard « Combien te faut-il pleurard, avec ta giroflée ? « et se moque ouvertement de lui « Oui revenu tout exprès avec son cheval de la porte de Séville, où peut-être il est déjà «. « Mais le comte est lui aussi ironique, mais envers Figaro. Il ne croit pas son histoire. « La frayeur ne vous aura pas fait oublier ce que contient ce papier, ni comment il se trouvait dans votre poche ? «
Enfin la gestuelle a aussi une place importante dans le comique de la scène.
Figaro prend beaucoup de temps pour retrouver le papier qui est sensé lui manquer.Il fouille à maintes reprises ses poches et en sort une grande quantité de feuilles. La didascalie joue un rôle important dans ce comique de geste « embarrassé, fouille dans ses poches et en ire des papiers (…) Il regarde un des papier (…) Le comte rouvre le papier qu’il tient «.
Antonio, lui au moment où il flatte de comte se touche le front par la même occasion « se touchant le front «. Un geste qui accentue le côté quelque peu ironique de la phrase.
II. l’intervention de Figaro
Figaro cherche à prendre en main la situation dès le départ « voilà bien du train pour un pot de fleurs ! (…) Il est inutile de chercher, Monseigneur, c’est moi qui ai sauté.
Il est très réactif à chaque problème. En effet il arrive à démontrer que c’est lui qui a sauté du haut de la fenêtre et non Cherubin. Il invente ainsi un mal au pied « je me suis un peu foulé le pied droit « afin de donner plus de crédibilité à son histoire. De plus il arrive à convaincre le comte de l’invraisemblance de la présence de Cherubin ici. Il trouve une réponse à chaque attaque d’Antonio et justifie sa petite taille « certainement, quand on saute, on se pelotonne «.
La dernière difficulté et la plus complexe est finalement surmontée par Figaro qui, grâce à la Comtesse et à Suzanne, arrive à donner une explication sur sa possession du brevet de Chérubin.
Il fait preuve de ruse en essayant de perdre du temps en fouillant ses poches.
Mais sans les femmes, Figaro n’aurait pas forcément aussi bien réussi.
C’est la comtesse qui se souvient de l’existence de ce fameux brevet et le rappel à Suzanne qui s’empresse de le glisser discrètement à Figaro « Ah dieux ! Suzon c’est le brevet d’officier ! «
Suzanne fait preuve de sang-froid jusqu’à la fin de la scène où elle arrive à expliquer à Figaro que le cachet manque « le cachet manque «.
Le repos de la comtesse repose sur les fragiles épaules de Figaro qui semblent plus compliquer l’affaire et qui ne réussit pas à la résoudre très rapidement. Figaro n’est donc pas vraiment un grand intrigant malgré le fait qu’il arrive à faire preuve de beaucoup de naturel même pendant un moment délicat.
Un nouveau visage apparaît de Figaro dans cette scène.
Il se comporte de manière dédaigneuse envers Antonio. Il se joue de lui lorsque Antonio annonce qu’il est persuadé que Chérubin est l’homme que le comte cherche.
Mais Figaro, pendant cette scène, semble se libérer et attaque le comte de manière implicite « peut-être aussi que cela ne valait pas la peine « Il semble dire que le cachet du comte n’a finalement pas de valeur. Ce qui provoque un mouvement d’irritation du comte.
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