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LE MONDE DE 1945 À NOS JOURS

Publié le 27/02/2008

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PARTIE 1. LE MONDE DE 1945 À NOS JOURS INTRODUCTION : LE MONDE EN 1945 (livre p. 18-43) 2-3 heures Photo p.19 : en quoi ces 2 photos résument-elles l’année 1945 ? Intro : - 2 septembre 1945, la capitulation japonaise met fin à la 2nde GM - une guerre de six ans qui fut la plus meurtrière et la plus étendue de l’histoire - elle se termine par la découverte des camps de concentration et d’extermination et l’utilisation de la bombe atomique Prb. Par delà le traumatisme, en quoi l’année 1945 est-elle aussi marquée par des signes d’espoir et de renouveau ? I. Un monde meurtri     A. Entre 55 et 60 millions de morts - six fois plus de morts que lors de la 1ère GM - doc.1 p.30 :     - pertes militaires considérables notamment pour l’URSS et l’Allemagne     - pertes civiles aussi très importantes : - techniques de guerre : bombardements (photo p.25, ville symbole du nazisme ; ex de Dresde 800 avions bombardiers, 3000 tonnes de bombes, 35000 morts à Dresde en février 1945 ; - doc.2 p.32 : + de 100000 morts à Hiroshima et Nagasaki en août 1945 + 200 000 morts sous l’effet des radiations) - doc.1 p.32 : l’extermination de masse de plus de 5 millions de Juifs, des Tziganes et des Slaves (ex : La Pologne) - l’opération sankô sakusen (les « trois tout » : « tout tuer, tout brûler, tout voler ») menée par les Japonais en 1942 en Chine, aurait entraîné 2.7 millions de morts. - carte p.22-23 : la fin de la guerre s’accompagne en Europe du plus gigantesque mouvement de populations de son histoire : près de 15 millions d’Allemands sont expulsés ou fuient l’armée rouge ; des millions de travailleurs forcés et de prisonniers de guerre rentrent chez eux.     B. Un monde en ruine - destruction massive des moyens de productions et de transports notamment en Europe, URSS (doc.2 p.30) et au Japon (ex : la production industrielle a baissé de 50 % en Europe) - pillage nazi + ponctions monétaires effectués par l’Allemagne --- fort endettement des pays - la pénurie --- hausse des prix alors que le chômage est fort --- baisse du pouvoir d’achat --- rationnement des vivres et dvpt du marché noir durent longtemps après la guerre notamment en Allemagne - à l’inverse enrichissement de certains pays notamment les EUA     C. Un traumatisme moral  - doc.4 p.33 : découverte des camps et retour des déportés créent un traumatisme rétroactif --- punir les coupables devient un devoir moral ; création des tribunaux internationaux de Nuremberg et de Tokyo pour juger les responsables nazis et japonais avec un nouveau chef d’accusation : crime contre l’humanité (p.24) - doc.3 p.33 et question 5 p.33 À l’instar de la proclamation de Truman (« nous avons gagné (…) la course à la découverte »), une grande partie de la presse titre sur la « révolution scientifique [que représente] la première bombe atomique » (Le Monde daté du 8 août). L’écrivain et philosophe français Albert Camus (1913-1960), éditorialiste du journal Combat, journal clandestin de résistance (dont le premier numéro sorti librement date d’août 1944) dénonce la légèreté avec laquelle les medias accueillent la nouvelle : « le monde (…) est peu de choses. C’est ce que chacun sait depuis hier grâce au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d’information viennent de déclencher au sujet de la bombe atomique ». Camus souligne en creux et par la position qu’il prend, leur manque de réflexion politique et philosophique. À l’accueil favorable de la « révolution scientifique », l’éditorialiste oppose « le meurtre organisé » auquel « la science se consacre », dénonçant ainsi l’utilisation militaire des avancées scientifiques. Hiroshima apparaît comme le résultat de la brutalisation des esprits amorcée depuis la 1ère GM ; désormais l’humanité a conscience qu’elle a les moyens de se faire disparaître ; angoisse pour l’avenir --- nécessité de reconstruire un monde nouveau II. Bâtir un monde meilleur      A. Assurer une paix durable - docs 1 et 2 p.42. Question 1 p.43. Naissance de l’ONU en juin 1945 dont l’objectif principal est le maintien durable de la paix dans le cadre du respect de l’égalité des peuples et de la coopération internationale. - en 1948, déclaration universelle des droits de l’homme (doc.5 p.43) - doc.3 p.42 : les institutions - l’Assemblée générale, où l’égalité des nations est respectée, vote des déclarations de principe, des intentions ou des recommandations - le secrétaire général est élu pour 5 ans, rééligible - le Conseil de sécurité est l’organe exécutif de l’ONU et ne respecte pas l’égalité des nations mais est confié aux 5 grands vainqueurs de la guerre (conseil permanent) qui dispose d’un droit de véto (URSS, EUA, France, GB, Chine) + 10 membres temporaires élus pour 2 ans.     B. Assurer la reconstruction économique - en juillet 1944, accords de Bretton Woods  signés par 44 états : - création d’un nouveau système monétaire international : la valeur de chaque monnaie est garantie par l’or ou le dollar (les EUA possèdent les 2/3 des réserves mondiales d’or) - création du FMI (Washington) : assurer la stabilité monétaire et financière du monde ; crédit à court terme pour les états en difficulté - création de la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le dvpt ou Banque mondiale – Washington) crédit à long terme pour la reconstruction et aide aux pays en dvpt --- toutes ces institutions consacrent la domination économique des EUA - octobre 1947, signature à Genève par 23 pays qui assurent 80 % du commerce mondial des accords du GATT (General Agreement on Tarriffs and Trade) pour établir progressivement le libre-échange en supprimant les droits de douane et les quotas d’importation III. Un nouvel équilibre mondial     A. L’affirmation de deux grandes puissances - en 1945, l’Europe sort considérablement affaiblie de la guerre ; mvts nationalistes dans leurs colonies - le Japon est ruiné et sous contrôle des EUA - la Chine est en proie à une guerre civile - l’URSS, même meurtrie par la guerre, ne possède pas encore la bombe atomique, met dispose de la plus grande armée du monde et occupe le tiers de l’Europe. Staline jouit alors d’un immense prestige. - les EUA, très peu touchés par la guerre, dispose de la bombe atomique et se présente comme la puissance écrasante sur le plan économique et financier.     B. Vers la fin de la Grande Alliance - 4-11 février 1945 : conférence de Yalta. Roosevelt, Staline et Churchill Doc.1 p.36 et questions 1 à 3 p.37 1. De 1941 (charte de l’Atlantique) à Yalta, les principes qui prévalent pour la Libération et la reconstruction de l’Europe consistent à : – restaurer la démocratie là où elle a été bafouée, principalement en Europe, majoritairement occupée par l’Allemagne ou dirigée par des collaborateurs, et au Japon ; – définir et asseoir plus fermement et de façon plus collaborative les règles de la diplomatie internationale confiées à une nouvelle institution de paix ; – reconstruire l’économie mondiale et venir en aide aux populations. 2. L’objectif immédiat de la reconstruction en Europe est de la débarrasser du fascisme et du nazisme. Puis d’apporter le minimum nécessaire aux populations : aides d’urgence aux peuples en détresse et restauration des économies nationales. Enfin de rétablir des gouvernements démocratiquement choisis : une reconstruction politique. 3. Si, au moment de la conférence de Yalta (4-11 février 1945), la ligne de front est alors assez favorable à Staline, l’objectif principal de Roosevelt est d’obtenir l’entrée en guerre de l’URSS contre le Japon. La déclaration finale donne l’image d’une entente sur des objectifs de base : la Grande Alliance fonctionne, précise une vision commune pour l’après-guerre à venir. Doc.2 p.34 : quel sort est réservé à l’Allemagne et à la Pologne ? - 4 zones d’occupation en Allemagne et Berlin - nouvelle frontière pour la Pologne et constitution d’un gouvernement d’union nationale - 17 juillet- 2 août 1945 : conférence de Potsdam. Staline, Truman et Attlee : Truman, fort de son 1er essai nucléaire, est beaucoup plus agressif : arrêt de l’aide américaine au titre du prêt-bail ; reproche à l’URSS de ne pas organiser les élections libres prévues à Yalta et au contraire d’éliminer l’influence occidentale en Europe centrale et orientale, notamment en Pologne. - le « rideau de fer » Etude d’un document 2 p.41 1. Winston Churchill prononce ce discours à Fulton dans le Missouri. Dans ce discours, il reprend, publiquement cette fois, la notion de « rideau de fer » employée dans le télégramme qu’il avait envoyé à Truman le 12 mai 1945. 2. Il s’agit de l’ombre du stalinisme (système totalitaire) et de la peur d’une offensive soviétique sur le « monde libre » (nouvelle guerre mondiale). 3. De Stettin, en Pologne, à Trieste (dont une zone a été attribué à l’Italie, l’autre à la Yougoslavie) l’influence des communistes est croissante et inquiète Churchill. Soit les communistes y ont pris le pouvoir (c’est alors le cas en Hongrie, Yougoslavie, Roumanie, Bulgarie, Albanie), soit l’Armée Rouge y est fortement déployée. 4. La situation dénoncée par Churchill revêt plusieurs aspects : – le viol des principes occidentaux de la démocratie ; – la négation de l’acception occidentale des accords de Yalta et de la Charte de San Francisco ; – les menaces sur l’Europe occidentale ; – la fragilisation des fondements d’une paix voulue durable par les Occidentaux. 5. Il rend publics deux éléments clés des prémisses de la Guerre froide, déjà exprimés par Churchill en mai 1945 dans un télégramme adressé à Truman (qui a participé à la rédaction du discours prononcé par Churchill à Fulton le 5 mars 1946) : le constat et l’expression « rideau de fer », d’une part, et l’accusation d’intentions bellicistes et liberticides de l’URSS sur le monde libre, d’autre part. Conclusion - en 1945, le monde sort traumatisé du conflit - la création de l’ONU laisse espérer une paix durable notamment avec la présence des deux grands vainqueurs au Conseil permanent de sécurité - mais dès 1945, un climat de méfiance s’installe entre les anciens alliés, alors que le monde vient de rentrer dans l’ère atomique.

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