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LE NEGRE DE SURINAM

Publié le 30/07/2010

Extrait du document

Candide a déjà parcouru le monde, il découvre petit à petit toutes les horreurs du monde. Ce texte constitue une dénonciation de l’esclavage mais aussi une atteinte aux droits de l’homme et à la liberté. Dans les chapitres 17 et 18, Candide découvre un monde parfait et le choc est brutal car, en Amérique du Sud où il pensait que tout était bien, il se rend compte que c’est pire qu’en Europe , il montre que le mal est présent partout. Dans ce chapitre, Candide va remettre en cause la théorie de Pangloss pour la première fois. Cet épisode fait référence à des faits historiques.  -Passage court, bref mais très efficace-    ( Comment Voltaire va nous démontrer que l’esclavage est un fléau dans la société du XVIIIème siècle ?    I ] Commentaire sur les personnages :    Le court texte est un pamphlet sur l’esclavagisme.    Le nègre n’a pas de nom, il représente « les nègres en général «. Il est très mal habillé, étendu par terre, a bout de force. Il est malheureux, soumit mais reste fidèle à son maître : il n’y a aucune haine a son discours :  «  J’attends mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant « (l. 24) : Il accepte sa condition ; ou plutôt il a perdu conscience qu’il était un être humain. Candide s’attache à ce personnage car il l’appelle :  « son ami « et il va jusqu’à « verser des larmes en regardant son nègre « ( pointe de pathétisme.    Venderdendur est, quand à lui cruel. Son nom évoque en même temps le nom d’un éditeur avec qui Voltaire avait été en conflit (Venduren) et un jeu de mot sue « dendur « ( impitoyable. Son nom est pas choisi au hasard.    II ] La mise en scène :    L’attitude du nègre, aucune haine et aucuns mépris envers son maître, est inattendu.  Comme ce passage n’es accompagné d’aucunes révoltes, on sent le sentiment de résignation du nègre. Sa façon de s’exprimer est simple et est dépourvu d’argumentation : « Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis retrouvé dans les deux cas « (l.28-30). «  C’est l’usage « ( le nègre voit ça comme normal, légal ( référence au code noir.  Dans sa prise de parole, il ne dramatise jamais, il reste sobre, il accepte sa soumission. Il se moque de lui-même, on peut trouver une « pointe « d’autodérision dans ce passage.  Il est étendu par terre, amputé : il n’a aucune liberté de mouvement. Il est enveloppé dans de la toile tel un vulgaire objet, une marchandise. Amputé, il n’a aucune liberté de mouvements.  Mr Vanderdendur, bien qu’absent dans le texte étudié, est très « présent « car le nègre fait très souvent référence à lui : « Mon maître «, « le fameux négociant «, « nos seigneurs les blancs « ( cela montre la domination des occidentaux sur les noirs.    Cependant, une minorité de nègres est mieux traité, voire affranchit.    III ] La dénonciation de l’esclavagisme :    L’esclavagisme est bien sûr dénoncé par Voltaire à travers les yeux de Candide, de moins en moins innocent au fil de ses aventures.    La religions est aussi dénoncé dans ce texte : « les fétiches hollandais qui m’ont converti « (l.38).    Nous avons ici un pamphlet contre la société esclavagiste, Voltaire dénonce la barbarie des esclavagistes, et le fait que les esclaves ne soit que des « propriétés « pour les riches négociants. Même ce qui semble être un simple accident de travaille est puni comme un terrible délit :  « la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main « (l.28). Toute cette barbarie rappelle celle du Moyen-âge.    « C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe « (l.31). Dénonciation de l’esclavage à travers cette phrase, qui est un système brutal et cruel qui exploite la souffrance pour le plaisir de quelques privilégiés. ( argument déjà pris par Montesquieu. Voltaire dénonce que l’on consomme en Europe des produits ayant fait tuer des hommes, l’auteur cherche à faire culpabiliser ceux qui, à l’époque, manger du sucre et autre produits des colonies ( café ).    Voltaire cherche aussi à dénoncer l’hypocrisie de tout un système : l’hypocrisie vient avant tout de l’Eglise car celle-ci accepte et justifie l’esclavagisme dans le code noir, l’esclave est obligé de se convertir mais on s’aperçoit que conversion n’est pas complète : « fétiches « (l.38). L’Eglise a un rôle d’endoctrineur. Les noirs n’ont pas à ce révolter car on leur fait croire qu’ils sont tous égaux puisqu’il sont « tous enfants d’Adam, blancs et noirs « (l.40).  L’Eglise entretient le système de soumission.    A retenir : Ce texte est basé sur le constat infâme de la traître négrière, on a la description de la cruauté des négociants à travers les yeux du premier concerné : l’esclave. Ce texte va également changer la réflexion de Candide, il va remettre en cause la théorie de Pangloss :  « Il faudra qu’à la fin je renonce à ton optimisme […] Hélas ! C’est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal . « (l.45). Petit à petit, Candide construit sa personnalité. Ce texte participe aux combats des philosophes contre l’intolérance «.  Voire Montesquieu : L’esprit des lois.

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