le phénix

Introduction: Nous allons étudier la douzième fable du Livre II des Fables de Jean-Pierre Claris de Florian, Le Phénix. Dans cette fable, Florian utilise la fable à la manière de La Fontaine, à travers ses fables il a su montrer l’excellence de son art à l’époque classique. Le recueil de Florian nommé Fables illustre parfaitement ce genre, mettant en scène deux personnification: la fable et la vérité. Dans Le phénix, Florian met en scène un oiseau: le phénix et en fait le portait élogieux, peut être même exagéré puisqu’il va jusqu’à mettre en scène des volatiles excessivement envieux des innombrables qualités du phénix. En quoi le personnage du phénix prouve que l’amour ou le soutien d’un ou de plusieurs de nos semblables vaut mieux que la solitude mais un beau plumage ? Dans une première grande partie, nous verrons que l’auteur fait un portrait élogieux du phénix nous verrons ensuite dans une seconde grande partie que le dénouement renvoie à une morale implicite. I. Un portrait élogieux a) Un oiseau \"fabuleux\" Le Phénix, unique oiseau de son espèce, était un animal fabuleux, doté d'une longévité miraculeuse, qui avait le pouvoir de renaître de ses cendres. Comme un roi admiré par ses sujets, c'est par les yeux des oiseaux de \"nos bois\" (vers 2) que Florian dresse un portrait élogieux, voire excessivement louangeur, du \"roi des oiseaux\" (vers 18). Ce point de vue est marqué par le champ lexical du regard (\"observe\" et \"examine\", vers 5 ; \"les yeux\", vers 8 ; \"admire\", vers 14 ; \"mes yeux\", vers 15) qui indique clairement l'intérêt visuel que suscite l'arrivée inopinée du phénix dans nos contrées, et qui décrit l’envie irrépressible des autres oiseaux qui se sentent en infériorité face au phénix. b) Un oiseau roi, d'ascendance céleste Ce qui différencient les phénix des autres volatiles (rossignols, paons, tourterelles) sont de petites caractéristiques issues de leur ascendance céleste, comme un chant mélodieux (vers 6), un plumage aux plus belles couleurs (vers 13) ou une personnalité généreuse. On peut finalement rapprocher le phénix des super-stars : célèbres, admirées riches et, dans un sens, hors norme; et qui ne peuvent avoir une vie ordinaire et souffrent de solitude à cause de ça. On peut donc dire que le phénix est seul pour cette raison dite précédemment mais aussi parce qu’il est le seul de son espèce comme dit la tourterelle au vers 28, dernier vers de la fable. II. Une morale implicite a) Personne n’est parfait Dés le début, l’auteur fait l’éloge du phénix, on note même qu'il y a une gradation (il a l'air magnifique, superbe, merveilleux, il chante bien, tout le monde l'admire, etc.) puis dans le vers 19, on apprend qu'il est vieux, qu'il se consume puis renaît de ses cendres, c'est le propre du phénix d'ailleurs. Et finalement, la façade de perfection que l’on se faisait du phénix se brise en quelque sorte. Et ensuite, il y a la réflexion de la tourterelle qui s'apitoie sur la solitude du phénix. Non seulement le phénix est vieux, mais il est aussi seul. Unique, certes, mais seul. b) La leçon Le dénouement se déroule de la manière suivante: un dernier commentaire de la tourterelle « Moi! Mon ami, je le plais fort; il est le seul de son espèce », c’est le seul oiseau qui n’envie pas le phénix. On est comme on est au final. La tourterelle a dû apprendre à devenir elle-même avec ses qualités, ses défauts, ses points faibles et ses points forts. Le phénix à côté qui possède ce qu’elle n’a pas est-il vraiment plus heureux qu’elle ? La morale à retenir de cette fable est qu’il vaut mieux être relativement ordinaire et appartenir à une communauté qu'être un être unique, adulé mais définitivement seul.