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le philosophe

Publié le 27/02/2008

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Il n'y a rien qui coûte moins à acquérir aujourd'hui que le nom de philosophe; une vie obscure et retirée, quelques expressions de sagesse avec un peu de lecture suffisent pour attirer ce nom à des personnes qui s'en honorent sans le mériter.

 

Séduit par l'autorité que lui donne son état, le philosophe aujourd’hui se persuade aisément de la vérité qu'il n'est dans l'élévation que pour son propre bonheur, et non pour travailler au bonheur des autres.   Il est emporté par ses passions sans que les actions qu'il fait soient précédées de la réflexion; il est un homme qui marche dans les ténèbres; au lieu d’agir, mêmes dans ses passions, qu'après la réflexion: il doit être précédé d'un flambeau, en marchant dans la nuit.

Au contraire, le philosophe est une machine humaine comme un autre homme; mais c'est une machine qui, par sa construction mécanique, réfléchit sur ses mouvements. Les philosophes superstitieux  sont déterminés à agir sans sentir ni connaître les causes qui les font mouvoir, sans même songer qu'il y en ait. Le véritable philosophe, démêle ces causes, et souvent même les prévient et se livre à elles avec connaissance. Ainsi, il cherche les sentiments qui peuvent exciter en lui des affections convenables à l'état où se trouvent le bien-être et l'être raisonnable. La raison est à l'égard du philosophe, elle le détermine sans retirer le goût du volontaire.

La société civile est alors, la seule divinité qu'il reconnaisse sur la terre; il l'honore par l’intégrité, par une attention exacte à ses devoirs et par un désir sincère de n'en être pas un membre inutile ou embarrassant.

 

Le philosophe est donc un honnête homme qui agit en tout par raison, et qui joint à un esprit de réflexion et de justesse les mœurs et les qualités sociables.

 

 

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