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Le physiologiste français Claude Bernard

Publié le 22/02/2012

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claude bernard
Ce n'est pas par hasard que, entre 1848 et 1855, le physiologiste français Claude Bernard (1813-1878) trouve la capacité du foie de stocker et de libérer des matières sucrées dans le sang. Ce sont donc ses travaux qui le conduisent à comprendre le rôle régulateur de la glycémie (taux de sucre dans le sang) joué par cet organe. Dans son Introduction à la médecine expérimentale, Claude Bernard rappelle sa démarche scientifique. Il part de l'observation des faits, imagine une « explication antici-pée» : l'hypothèse, et vérifie cette hypothèse. Ainsi, la découverte du rôle du foie dans la glycémie part d'un constat : « le sang de tous les animaux contient du sucre même quand ils ne mangent pas». Claude Bernard pose alors l'hypothèse de l'existence d'un organe capable, d'une part, de stocker du sucre et, d'autre part, de le libé-rer dans le sang quand l'organisme en a besoin. Claude Bernard procède à des dosages de sucre dans le foie d'animaux. Un jour, il note le taux de sucre à partir du foie d'un animal mort. Le lendemain, il renouvelle son dosage et constate que la quantité de sucre a augmenté. Il « lave» le foie de l'animal qui vient de mourir et débar-rasse ainsi l'organe du sucre qu'il contient. Le lendemain, quand on recommence un nouveau « lavage », on s'aperçoit qu'il se dégage encore de la matière sucrée. Le foie met donc bien en réserve du glucose, selon l'hypothèse de départ. Cette découverte en entraîne une autre tout aussi fondamentale, la notion d'homéostasie, c'est-à-dire la constance du milieu intérieur. Le parcours de Claude Bernard est un peu particulier. Fils de vigneron dans la région de Villefranche-sur-Saône, il travailla d'abord dans une pharmacie avant d'entre-prendre des études de médecine à Paris, auprès d'un célèbre physiologiste, François Magendi (1783-1855). Il devient docteur en médecine en 1843 puis il est élu à l'Académie des sciences en 1854, année où l'on crée pour lui une chaire de physiologie expérimentale à la Sorbonne. Puis ce brillant biologiste devient professeur de médecine au Collège de France. Il obtiendra encore les fonctions de professeur dephysiologie comparée, entrera à l'Académie française et deviendra sénateur (1869). Il oriente ses études sur le mécanisme de la digestion, sur le système nerveux, sur les poisons comme le curare, sur les anesthésiques, le rôle du sang, l'origine de la cha-leur dans les tissus... Ses résultats sont le fruit d'expé-riences menées avec rigueur et logique. Il souligne le rôle fondamental de l'hypothèse (cette « explication anticipée » qui oriente les expériences destinées à la vérifier) et de la raison, car c'est avec elle qu'on expérimente, le fait n'étant pas instructif : « Rien de plus bête qu'un fait », affirme-t-il. Claude Bernard se rattache au courant philo-sophique positiviste et nie la possibilité d'atteindre des vérités absolues. Seul le « comment » des choses est accessible à l'homme : le « pourquoi » lui échappe et conserve son mystère.

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