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Le totalitarisme

Publié le 29/01/2014

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SOMMAIRE INTRODUCTION2 I - L'IMPORTANCE DE LA COMMUNAUTÉ5 Les symboles, le guide5 La valorisation de la communauté au détriment des autres, le point de vue unique6 Le rapport entre totalitarisme et communautarisme et leurs conséquences7 II - LA DIFFUSION DU TOTALITARISME PAR LA CRAINTE7 La peur7 La soumission8 La désinformation8 III - LA DIFFUSION DU TOTALITARISME PAR L'IDÉOLOGIE9 Une conception nouvelle9 La recherche du bien commun10 CONCLUSION11 Champ lexical12 Bibliographie13 Todd Strasser est né en 1952 à New York. Ayant étudié la littérature et l'écriture, il eut l'occasion de rédiger des articles et des nouvelles pour de grands journaux locaux tels que The New Yorker, The New York Times et Esquire. En 1981, il publie le roman qui fera sa renommée : La Vague. Cette oeuvre sera adaptée pour la chaîne ABC et en 2008 par le cinéaste allemand Denis Gansel. L'histoire se déroule dans un lycée en Californie lors d'un cours d'histoire. Alors qu'ils étudient la seconde guerre mondiale, les élèves s'interrogent : «Comment les Allemands ont-ils pu laisser les nazis assassiner des gens presque sous leurs yeux pour ensuite affirmer qu'ils n'en savaient rien ? Comment ont-ils pu faire une chose pareille ? Comment ont-ils pu dire une chose pareille ? «. Ben Ross, un pro-fesseur atypique, décide de trans-former la classe en une sorte d'élite en leur inculquant certains principes tota-litaires. Cette expérience procurera aux élèves un sentiment d'appartenance et d'identification à un degré qu'ils ne connaissaient pas auparavant. Leur mouvement tournant à la catastrophe, ces lycéens obtiendront malgré eux la réponse à leur fameuse question. images.jpg Le roman nous montre une tendance chez l'Homme, voire un confort, à se complaire dans l'appartenance à un groupe. Chaque individu y applique des ordres par anticipation. Personne ne prend de décision, personne n'édicte de règles. De fait, personne n'est responsable puisque personne n'ordonne. C'est le mouvement qui ordonne. Chacun se contente d'appliquer fidèlement. C'est la leçon que nous inspire Todd Stresser. Le totalitarisme ne vit pas grâce à l'initiative des individus, mais plutôt à leur soumission au groupe et leur confiance aveugle dans ses principes. Le groupe ne peut et ne doit pas se tromper. D'où la vigueur qu'ont mis tous les régimes totalitaires à éliminer de façon systématique les opposants. Georges Orwell, de son vrai nom Eric Arthur Blair est né le 25 juin 1903 en Inde (qui était à l'époque une colonie anglaise). Il découvrit lors de ses études au collège d'Eton (Royaume-Unis) l'idéologie socialiste. À l'âge adulte, il s'installe à Paris pour tenter de vivre de sa plume. Mais il y connut la clochardise et l'enchaînement de petit boulots. C'est à la suite de cette expérience qu'il publie en 1933 son premier récit Down and out in London and Paris. Il a également écrit Et vive l'aspidistra où il dénonce la pression de la publicité. En 1948, il publie sa dernière oeuvre, 1984 qui restera considérée comme un chef d'oeuvre. Orwell fut un écrivain engagé contre l'impérialisme britannique, le totalitarisme soviétique (après sa participation à la guerre d'Espagne) et le Marxisme, pour le socialisme et la justice sociale. Il meurt en 1950 à Londres à l'âge de 47 ans. Big Brother.jpg 1984 parût lors de la naissance de la période réaliste socialiste. Roman de science-fiction, l'auteur y expose ses inquiétudes et ses critiques face au régime totalitaire de Staline en URSS. C'est le début de la guerre froide. Tandis qu'un affrontement entre l'Est et l'Ouest semble possible, Georges Orwell participe à la naissance d'un vaste mouvement antitotalitaire. Cette oeuvre est un roman dit « d'anticipation « décrivant la situation qui pourrait advenir dans un futur proche. Londres, 1984 (d'où le titre), le monde est divisé en trois grands « blocs « : L'Océania, l'Estasia et L'Eurasia. Big Brother, le chef spirituel de l'Océania contrôle chaque fait et geste de ses sujets dans les moindres détails. Winston Smith, un bureaucrate, et Julia, se rendent compte qu'ils partagent les mêmes idées et finissent par tomber amoureux et entretenir une liaison, ce qui est considéré comme un crime. Ils tenteront de s'échapper mais ce gouvernement sur-contrôlé réunira toutes les conditions possibles et imaginables pour les en empêcher. C'est un roman engagé amplifiant et dénonçant les vices d'un gouvernement totalitaire. Son auteur tente de nous prouver que le développement de la technologie pourrait rendre possible une éventuelle suppression de toutes libertés. C'est aussi la lâcheté des hommes qui acceptent les mensonges du parti en se pliant aveuglement à ses ordres qui les conduira à une situation d'esclavage. Eugène Ionesco est un dramaturge né le 26 novembre 1909 à Stalina en Roumanie. En 1947, il connaît son premier succès avec La Cantatrice Chauve. En 1959 paraît Rhinocéros, nouvelle pièce dans laquelle Ionesco manifeste son effroi devant l'éclatement contagieux du patriotisme chauvin et du racisme qui saisissait la France à l'occasion de la «Bataille d'Alger « (hiver 1956/57).Ionesco devient un « anti-auteur «, pressentant au public des « anti-pièces « qui s'écartent de l'horizon d'attente de celui-ci. Arrivé sur les planches par l'enchaînement de circonstances inattendues, il côtoie les rangs du collège de Pataphysique (science des solutions imaginaires), et déroute la critique parisienne par ses facéties (plaisanteries burlesques) et son esprit de contradiction. Il meurt le 28 mars 1994 à Paris. Nous sommes dans la période du NÉO-CLASSICISME, milieu du 20ème siècle. Dans les années qui suivent le 2ème conflit mondial, on n'écrit plus selon l'inspiration romantique. On vient de vivre la guerre et le traumatisme du Nazisme. C'est notamment ce que critique Eugène Ionesco dans son oeuvre. C'est une oeuvre qui a marqué son temps car elle est une des 1ères Tragi-comédie. Ce style était inattendu et fortement contesté puis enfin apprécié et reproduit. Nous sommes dans une ville de province, sur une place très lumineuse. Il fait beau, le ciel est bleu. Sur cette place, une épicerie et un café. L'ambiance et très villageoise. La première réplique sort de la bouche de l'épicière qui s'exprime vulgairement « ah celle-là ! Elle est fière !« Deux amis, Jean et Berenger, discutent de l'apparition mystérieuse d'un rhinocéros. Là-dessus, un débat est lancé sur les différentes espèces de rhinocéros. L'entrée en scène de ces bêtes se fait brutalement. On entend les galops lourds et accélérés d'un animal puissant et dur. Il passe en barrissant et soulève la poussière. Mais les apparitions de ces animaux se sont de plus en plus fréquentes ... Trinity-rhino.jpg Comment, par le biais de la fiction, ces trois oeuvres brossent-elles le cheminement du totalitarisme pour se diffuser dans une société ? Dans un premier temps, il sera démontré qu'un parti totalitaire passe par l'importance de la communauté en lui instaurant un guide, des symboles, en la valorisant tout en adoptant un point de vue unique et en expliquant le rôle de la communauté au sein d'une société totalitaire. Ce qui sera suivi ensuite d'une diffusion totalitaire par la crainte, la soumission et la désinformation. Dans un dernier temps nous verrons que la diffusion du totalitarisme se fait aussi par une idéologie, c'est à dire une conception nouvelle et la recherche du bien commun. I - L'IMPORTANCE DE LA COMMUNAUTÉ Les symboles, le guide Dans chacune des ces trois oeuvres, on retrouve un ou des symbole(s) fort(s). Dans ses essais, Ionesco explique que la « RHINOCÉRITE « est en fait une carapace que développent les gens pour limiter les échanges entre eux. Il a choisi cet animal car c'est une espèce qui avance voire fonce droit devant sans regarder quoi que ce soit autour de lui. La « RHINOCÉRITE « est une métaphore qui illustre le processus de déshumanisation en se servant des caractéristiques de ces bêtes sauvages : le manque de communication : Barrissements « ahh ahh brr !! « : assonance en « br « pour évoquer la brutalité. L'aveuglement (le rhinocéros a une vision très faible) La masse de ces animaux (mammifère terrestre le plus gros du monde après l'éléphant) : ils sont imposants et prennent de la place comme les régimes totalitaires « prennent de la place « dans la vie des populations. Leur mode de vie solitaire à former des petits groupes. L'instinct animal (cela aurait pu fonctionner avec n'importe qu'elle autre espèce) Leurs peaux verdâtres renvoient aux uniformes vert foncés que portaient les nazis. Les adjectifs qui peuvent qualifier un rhinocéros sont : gros, puissant, colérique, impulsif, agressif, massif, brutal, obstiné... Tous ces termes peuvent très bien aussi qualifier certains aspects de l'humanité. On pourrait même dire qu'Ionesco va jusqu'à viser tous les travers (le mauvais côté humain poussé à l'extrême) de l'être humain dans son comportement. Dans la vague, lors du deuxième jour de l'expérience, Ben Ross écrit au tableau : LA FORCE PAR LA COMMUNAUTÉ. Il propose ainsi à ses élèves quelques principes simples à la classe. Un nom : La Vague en tant que ce qui symbolise le mouvement, un salut que les membres se doivent faire dès qu'ils se croisent et enfin, un uniforme que tous doivent porter. Dans 1984, le symbole du parti -faisant partie des nombreux slogans de l'Angsoc cités dans le texte- est « Big Brother vous regarde «. En effet, c'est le regard pesant, angoissant et oppressant du chef qui est mis en avant et placardé dans les rues de la ville. Ce chef à la moustache noire (évoquant Staline ou encore Hitler) est pourtant un chef invisible. Une question peut alors être posée ; existe-t-il réellement ? Il est ainsi censé être le chef de l'Angsoc, le parti unique de l'Océania, dont l'administration dépourvue d'idéologie fait preuve d'une simplicité déconcertante. Elle est composée de quatre ministères : L'amour (Respect de la loi et l'ordre) L'abondance (Affaires économiques) La vérité (Information, éducation, beaux-arts et divertissements) La paix (Guerre) Les fondements de la communauté (quelque qu'elle soit) apparaissent dans des principes d'identification simples pour les sujets qui la composent. En effet, la présence d'un « guide « qui joue le rôle de figure dominante est ancrée au sein de chaque communauté : Ben Ross ou Big Brother. De plus, plusieurs symboles permettent une identification visuelle ou gestuelle de l'appartenance des membres à leur communauté : Le rhinocéros présente une figure commune des sujets ou implicitement le principe bestial de charger tête baissée, le slogan « Big Brother vous regarde « qui est placardé sur tous les murs. On a ainsi démontré en premier lieu que le totalitarisme vit grâce à une identification iconographique et/ou gestuelle, ainsi que par l'emprise d'un guide. Ces caractéristiques sont essentiellement inspirées de l'Histoire notamment dans le parti nazi avec son « guide « (Hilter), son symbole (la croix gammée) et son salut hitlérien. La valorisation de la communauté au détriment des autres, le point de vue unique Par rapport à l'importance de la communauté, on peut constater que celle-ci est valorisée par rapport aux autres communautés et que les personnes qui n'adhèrent pas à ses principes sont stigmatisées, voir rejetées. Nous pouvons constater ceci dans les trois oeuvres. Dans La vague, l'organisation ne tarde pas à prendre une allure bien menaçante pour quiconque s'oppose à sa marche. Intimidations, pressions et agressions sur les élèves ne faisant pas partie du mouvement viennent bientôt troubler le quotidien paisible du Lycée Gordon. Les membres de la communauté souhaitent ainsi convertir les personnes qui n'en font pas partie par le biais de « croisades «, pour les forcer à les rejoindre dans leur organisation. Les membres de la Vague reçoivent donc l'injonction d'inviter d'autres élèves à rejoindre le mouvement, d'en parler autour d'eux et de faire la promotion des slogans. En quelques jours, l'auditoire du professeur Ross a doublé en effectif et un certain nombre d'élèves se mettent à sécher les cours pour venir se joindre aux réunions du mouvement. Dans le cadre de Rhinocéros, La beauté du rhinocéros s'idéalise par le fait d'être énorme et imposant (rappelant un des principes fondamentaux de la nature « la loi du plus fort «), d'avoir une peau verdâtre et rugueuse avec une corne au milieu du front. «Oh comme je voudrais être comme eux. Je n'ai pas de corne hélas ! Que c'est laid un front plat. Il m'en faudrait une ou deux pour rehausser mes traits tombants «. Le personnage cherche donc à se confondre dans la masse. En effet, il est plus facile pour un sujet de s'intégrer dans un groupe lorsqu'il présente des similitudes anatomiques avec les membres de celui-ci. De tout âge, l'apparence a permis à des groupes d'affirmer leurs différences avec les autres (des longues parures des femmes de la cour durant la renaissance jusqu'au style vestimentaire dit « gothique «). L'uniformité des rhinocéros met ainsi en valeur le fait que la communauté et ses membres se tournent tous vers un unique point de vue de ce qui est la beauté... La seule forme de grâce est d'être rhinocéros, aucune autre possibilité n'est acceptable... Le rapport entre totalitarisme et communautarisme et leurs conséquences Il reste cependant un point essentiel pour définir le totalitarisme. En effet, on peut constater que le communautarisme est un des piliers fondateur de toute société totalitaire. La vague nous montre que le totalitarisme tient moins d'une maladie de l'âme des individus qu'à une organisation rationnelle du groupe et l'apathie des membres qui le composent. Il est une tendance chez l'Homme à se complaire dans le confort de la non-décision. En effet, l'appartenance au groupe est un confort absolu. Une fois entré, on ne peut pas se tromper, car on ne fait qu'obéir aux règles édictées. Le principe du risque est définitivement évacué. Personne ne prend jamais d'initiative, ou s'il le fait, c'est parce qu'il anticipe ce que souhaite le leader. Il applique donc un ordre une fois de plus, par anticipation. De fait, personne n'est responsable puisque personne n'ordonne. Personne ne prend de décision, personne n'édicte de règles. C'est le mouvement qui ordonne. Chacun se contente d'appliquer fidèlement. C'est la leçon que nous inspire Todd Stresser. Le totalitarisme ne vit pas grâce à l'initiative des individus, mais plutôt à leur soumission au groupe et leur confiance aveugle dans ses principes. Le groupe ne peut et ne doit pas se tromper. D'où la vigueur qu'ont mis tous les régimes totalitaires à éliminer de façon systématique les opposants. Le totalitarisme est ainsi indépendant du temps, c'est un fait humain qui peut naître et se développer dans tout type de groupe ou de société (une salle de classe, un état, une communauté quelconque...) qu'elle soit technologiquement en avance ou non (Allemagne nazi ou Cambodge). Ce n'est pas l'oeuvre d'une technologie quelconque, mais une donnée intrinsèque à l'être humain. II - LA DIFFUSION DU TOTALITARISME PAR LA CRAINTE On notera que le totalitarisme se diffuse de deux façons en totale opposition, mais complémentaires pour autant, la contrainte et l'espérance. Nous nous intéresserons d'abord à la manière négative -la contrainte- de le diffuser. Nous en distinguerons trois nuances. La peur Le totalitarisme se diffuse en partie grâce à la crainte infligée et créée par le peuple. Dans Rhinocéros, des monstres peuplent la ville et effraient toute la population. Ils sont puissants, agressifs, brutaux et féroces : ce sont des rhinocéros. C'est par le biais du virus « RHINOCÉRITE « (phénomène de contagion idéologique) que ces animaux effrayants et repoussants vont amadouer (voire charmer) tous les humains. Tout le monde va se transformer en rhinocéros sauf le personnage principal. Dans 1984, Le ministère dit de « l'amour « effraie le peuple de l'Océania. Il ne possède aucune fenêtre, et l'interdiction d'y pénétrer donne au peuple les raisons de s'inquiéter. Aussi, les Télécrans dont la présence se veut obsédante, surveillent tous les faits et gestes des sujets, jusqu'aux plus privés. Winston, ayant un travail lui donnant accès à des vérités sous-jacentes, c'est grâce à une anomalie de son appartement qu'il va en prendre note secrètement dans un journal. La peur d'être découvert l'inquiétant tout de même énormément. Chez Todd Stresser, c'est lorsqu'un élève juif est agressé par les membres de la Vague que la notion de crainte s'instaurera dans son récit. La soumission Cependant, l'état totalitaire se doit aussi de diffuser implicitement la notion de soumission de son peuple envers le chef et le parti ou mouvement. Pour l'Angsoc, le besoin de convaincre la population quant à la conduite à avoir est essentiel. En effet, la notion de soumission est largement représentée dans l'oeuvre Orwellienne notamment avec l'un des slogans majeurs du parti « L'Esclavage c'est la liberté «. Winston, tant qu'il n'est pas gagné par le doute supporte assez bien les humiliations auxquelles il est soumis. Lorsqu'il est arrêté et torturé, il se renie, renie ses convictions ainsi que l'amour de Julia. Ce n'est qu'une fois qu'il est totalement brisé mentalement que le parti le laisse réintégrer la société. La confiscation de la pensée entrainant la ruine de l'homme, en l'occurrence Winston Smith. Bérenger, lui, s'indigne de sa laideur et veux devenir un rhinocéros. Mais comme il n'y arrive pas il se résigne à rester le seul homme sur Terre. « Je suis le dernier homme, je le resterais jusqu'à bout. Je ne capitule pas «. Un destin tragique pour un brave homme. Cela fait référence aux régimes politiques qui font irruption dans la sphère privée et bouleversent totalement la vie des gens. Les âmes délicates comme lui sont vouées au rejet et à la solitude. Aux yeux d'Ionesco, il représente la « conscience universelle « dans son emprisonnement et sa douleur. Chez les membres de la Vague, le fait que les règles se fassent plus nombreuses et contraignantes les entraine dans une forme différente de soumission, où celle-ci est créée par les membres même du mouvement. Par exemple, l'obligation de se saluer en dehors de la salle de classe et de porter l'uniforme en dehors du lycée, l'obligation de recruter au moins 2 nouveaux membres par semaine... Chaque nouvelle règle étant immédiatement acceptée et partagée par les membres de la vague, ils sont d'une façon, soumis à eux mêmes. La désinformation Enfin, dans certaines formes de totalitarisme, on retrouve un système de désinformation du peuple. Monsieur Ross se rend compte que le jeu permet aux élèves d'être en avance sur le programme scolaire et de connaître leurs leçons parfaitement d'une semaine à une autre. Cependant il se rend aussi compte qu'il leur devient difficile d'émettre un commentaire ou une critique d'un sujet, leur capacité d'analyses ayant décru. Dans l'univers Orwellien, c'est le parti de l'Angsoc qui organise la désinformation de son peuple. Là aussi, un slogan du parti illustre le phénomène : « La force c'est l'ignorance «. Winston, qui travaille au ministère dit de la vérité, retouche chaque jour les journaux déjà parus pour corriger les erreurs du parti ou de Big Brother et détruire les éléments informatifs des archives pouvant s'avérer nocifs, car en effet, ils ne doivent jamais se tromper. Les erreurs ayant été gommées de l'Histoire, l'Histoire ayant été réécrite, le peuple aura la conviction que cela n'a jamais existé autrement que dans leurs pensées ou souvenirs. De plus, ils ne disposent plus d'aucun moyen de le vérifier. Nous pouvons donc affirmer que par des systèmes divergents mais tout aussi contraignants les uns des autres, les différentes formes de pouvoir totalitaire imposent leur autorité sur la majeure partie de leur population. Seules quelques exceptions telles que Berenger ou Winston Smith, témoins de la soumission de leur peuple face à la contrainte, tentent de faire preuve de résistance. Pour un état totalitaire, il est nettement plus simple d'avoir l'emprise sur un peuple terrifié, soumis et totalement ignare face au pouvoir qu'il instaure et fait persister. III - LA DIFFUSION DU TOTALITARISME PAR L'IDÉOLOGIE Une conception nouvelle On notera là aussi deux façons de créer l'espérance au sein d'une société sous emprise totalitaire. Tout d'abord grâce à l'idéologie d'une conception nouvelle. En effet, un des principaux buts d'une société totalitaire est de changer radicalement le fonctionnement de celle ci en instaurant de nouveaux principes qui auront pour but d'unifier et de renforcer la communauté. Dans 1984, Si Winston accepte les humiliations que lui impose le parti ce n'est que dans l'espoir de jours meilleurs. Cependant, le parti, encore une fois grâce à un de ses nombreux slogans, justifierait l'éventualité d'un conflit ou d'une guerre : « La paix c'est la guerre «. Effectivement, le parti considérerait même cela comme un passage presque ''naturel'' afin d'accéder à la paix pour cette société dite ''sans idéologie'' (au sens collectif du terme). La conception nouvelle dans le roman de Ionesco consiste à ne plus être humain, se déshumaniser. Pour se faire accepter dans cette nouvelle société, il faut être un rhinocéros, c'est à dire être gros, massif, avoir une corne au milieu de front, prêt à piétiner et écraser l'humanité. Il est intéressant de noter vis à vis de La vague que pendant toute la durée du jeu, le professeur n'impose jamais aux élèves. Il propose des règles, les unes après les autres, sans jamais recourir à la contrainte et sans jamais que ces règles ne rencontrent la moindre critique de la part des élèves. La classe joue le jeu de l'expérience, en toute connaissance de cause et rien ne semble empêcher celui ou celle qui veut se retirer de le faire. Cette expérience est nouvelle pour les élèves de M. Ross. En effet, celle-ci permet aux élèves de sortir d'une routine quotidienne pour découvrir quelque chose de nouveau. Mieux, les lycéens prennent conscience petit à petit de la force que leur procure, ou semble leur procurer, cet exercice de groupe. Le fait que ces élèves aient pu s'intégrer dans une communauté qui leur semble fonctionner à merveille leur donne l'impression d'appartenir a quelque chose de « grand «. La recherche du bien commun On note aussi une autre manière de créer de l'espoir : La recherche du bien commun. Chaque communauté a aussi pour but d'apporter à ses membres un bonheur partagé. En effet, dans le cadre de La Vague, les élèves espèrent grâce a leur mouvement pouvoir réussir leur examens (Nous avions déjà énoncé auparavant que les élèves de la classe de M. Ross prenaient de l'avance sur leur programme). De plus, les lycéens souhaitent pouvoir se tenir sur un même pied d'égalité vis à vis des uns et des autres. Certains membres ont même suggéré l'obligation de devoir porter un uniforme (une chemise blanche) en classe et en dehors du lycée. Celui-ci supprime les groupes minoritaires au sein de la communauté, permet de l'unifier et de renforcer son intégrité. O'brien, un des membres du parti, explique les projets de l'Angsoc à Winston qui est arrêté. En voici l'extrait : « Nous écrasons déjà les habitudes de pensée qui ont survécu à la révolution. Nous avons déjà coupé les liens entre l'enfant et les parents, entre l'homme et l'homme, entre l'homme et la femme. Personne n'ose plus se fier à une femme, un enfant ou un ami [...] Il n'y aura plus de loyauté qu'envers le Parti, il n'y aura plus que d'amour éprouvé pour Big Brother. [...] Mais il y aura toujours l'ivresse toujours croissante du pouvoir. Il y aura toujours, à chaque instant, le frisson de la victoire, la sensation de piétiner un ennemi impuissant. « Si vous désirez une image de l'avenir, imaginez une botte piétinant un visage humain...éternellement. « Ainsi, on en déduit (et tout au long de l'oeuvre d'ailleurs) que le bien commun se trouve dans la soumission et la loyauté envers le parti, c'est à dire que si chaque individu est soumis et loyal Anvers l'Autorité supérieure alors tout se portera pour le mieux pour tout le monde. Dans cette société, être dans la ''norme'' imposée par le parti, constitue le bien commun, renvoyant ainsi au mode de pensée unique. CONCLUSION Comme nous venons ainsi de le démontrer, on peut donc dire que les fondements du totalitarisme se basent essentiellement sur l'importance de la communauté à travers des symboles, un guide, la valorisation de cette communauté, ainsi que par l'adoption d'un unique point de vue. De plus, le totalitarisme se diffuse d'une part grâce à la peur, la soumission, la désinformation mais aussi par l'espérance grâce à l'idéologie d'une conception nouvelle et la recherche d'un bonheur partagé... Cependant on le remarque, il y a quelque chose d'effrayant à l'idée que le totalitarisme soit à la fois une idée lointaine et pourtant si proche de nous. On mesure également le caractère universel, banal et séducteur du mal. Ce mal qui se cache au coin de la rue, d'où l'impérative nécessité pour chacun de garder et d'entretenir son esprit critique. Non pour dire que le totalitarisme étatique nous guette. Mais il convient de rappeler que chaque renoncement individuel à l'analyse et à l'esprit critique constitue déjà une défaite de la liberté. Néanmoins, ce qui ressemble à de la science-fiction orwellienne pourrait devenir réalité dès 2014... INDECT 2.jpg En effet, la loi INDECT (Système d'information intelligent soutenant l'observation, la recherche et la détection pour la sécurité des citoyens en milieu urbain), aurait pour but de surveiller la France à partir de caméras vidéo-surveillance pour prévenir les signes terroristes. Mais cette loi signalerait aussi tous faits et gestes qui s'apparenteraient à un comportement non conforme à la législation. Une fois identifiées, les personnes se retrouveraient dans un fichier numérique et stockées dans des bases de données pour les retrouver facilement. Le collectif Anonymous lance déjà travers l'Europe des appels pour manifester contre « big brother «... Le totalitarisme contemporain aurait ainsi l'allure de la démocratie, une prison sans murs ni barreaux où les sujets par le biais de la consommation et du divertissement auraient l'amour de leur servitude. Champ lexical Big brother : Il est a la fois l'allégorie du pouvoir, mais aussi le chef du parti régnant en maître sur l'Océania, l'Angsoc. Il porte une moustache noire, allusion à Staline, ou encore Hitler. Des affiches à son effigie sont placardées partout dans Londres. Son regard est pesant, obsédant. "Big Brother vous regarde". Angsoc : C'est la contraction des mots "socialisme" et "anglais". C'est le nom du parti unique de l'Océania. Novlangue : Tout fait culturel a besoin d'un langage. Son but ultime est de rendre impossible toute forme de critique et surtout celle de l'état. Il réduit au maximum le vocabulaire et simplifie la grammaire afin de réduire les nuances. Ce langage permet la suppression de toute pensée spéculative. Télécran : C'est à la fois un écran de transmission des messages du parti et une caméra de surveillance. Sa présence est obsédante (Dans les rues, au travail, dans les maisons, appartements..) Orwell s'est inspiré de la télévision, avancée technologique dans les années 40. Étatique : ce qui est proche ou en étroite relation avec un état Un sujet : un sujet est une Personne dépendante, soumise à une autorité ou a une expérience. Rhinoceros : Le plus gros mammifère terrestre après l'éléphant, animal imposant, effrayant, borné, puissant, agressif, brutal et féroce. Rhinocérite : Phénomène de contagion idéologique. C'est une maladie qui effraie tous les habitants d'une ville et les transforme tous en rhinocéros. On peut également l'interpréter comme une carapace que développent les gens pour limiter les échanges entre eux. Influence (sociale) : influence exercée par un individu ou un groupe d'individus sur d'autre(s) individu(s) dont le résultat est d'imposer des normes dominantes en matière de comportement et d'attitude. Cela entraîne aussi une modification de croyances, opinions ou sentiments chez un individu. Autorité : Droit de pouvoir commander et d'être obéi. Communautarisme: Employé dans un sens plutôt péjoratif, le terme communautarisme désigne une forme d'ethnocentrisme ou de sociocentrisme qui donne à la communauté (ethnique, religieuse, culturelle, sociale, politique, mystique, sportive...) une valeur plus importante qu'à l'individu, avec une tendance au repli sur soi. Ce repli "identitaire", "culturel" ou "communautaire" s'accompagne d'une prétention à contrôler les opinions et les comportements des membres de la communauté contraints à une obligation d'appartenance au sein de celle-ci. Totalitarisme : Système politique dans lequel l'État, au nom d'une idéologie, exerce une mainmise sur la totalité des activités individuelles de sa population. Bibliographie La vague, Todd strasser, 1981 Rhinocéros, Ionesco,1959 1984, Georges Orwell, 1948 Les Origines du totalitarisme, Hannah Arendt 1951 http://www.citizenside.com http:/actuwiki.fr/dossier/12284 https:/www.facebook.com/M.Mondialisation?fref=ts http:/www.mutations-radicales.org/Totalitarisme-Regime-totalitaire,163.html « Préface « de Rhinocéros, édition folio Fr.wikipédia.org Dictionnaire Larousse Dictionnaire Le petit Robert (politique) Dictionnaire des synonymes https://www.youtube.com/watch?v=ScaCxUg-4X0

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