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leçon théâtre

Publié le 24/01/2013

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Objet d'étude : théâtre et représentation Le langage théâtral 1 Les particularités du texte théâtral : Un texte de théâtre se compose de deux parties indissociables : les paroles des personnages ou réplique et les indications scéniques ou didascalies.( tout ce qui n'est pas parole du personnage et qui va donner des indications sur le jeu, les décors etc.) Les répliques se distinguent suivant leur longueur et leur destinataire : Le monologue : le personnage s'adresse à lui-même ou à un personnage absent ; il permet de faire comprendre au spectateur les pensées et les sentiments du personnage (monologue délibératif : le personnage s'interroge sur une décision à prendre) L'aparté : Le personnage s'adresse à lui-même une observation que ses interlocuteurs présents sur scène, sont supposés ne pas entendre et que le public entend. La tirade : longue réplique prononcée sans interruption. La stichomythie : succession de répliques très brèves traduisant généralement un conflit. La situation de communication au théâtre est particulière : les personnages que l'auteur fait parler, incarnés par des comédiens échangent des paroles, mais ces paroles sont également destinées au public présent dans la salle : cette situation s'appelle la double énonciation. (on la rencontre également dans les romans par lettres). De même, les didascalies sont destinées à la fois aux acteurs qui jouent les personnages, au metteur en scène et au lecteur de la pièce (mais pas au spectateur). 2 L'intrigue (synonyme : action, histoire) Traditionnellement, l'action théâtrale se déroule en trois phases : l'exposition qui livre les éléments indispensables à la compréhension de l'histoire (temps et lieu de l'action, identité et condition sociale des personnages, relations entre eux, mise en place du conflit qui va les opposer.), le n?ud (partie centrale de la pièce) qui précise les obstacles que les personnages ont à surmonter pour atteindre leurs objectifs ; il met en ?uvre l'enchaînement des événements, les retournements de situation ( ou péripéties) et le dénouement ( fin de la pièce) qui présente l'aboutissement de l'action, résout le conflit et fixe le sort des différents personnages. Remarque : ce modèle est dominant pour le théâtre de l'antiquité au XX e siècle, il est en général refusé par le théâtre contemporain. L'action de la pièce est traditionnellement découpée en grandes unités : les actes, un acte est lui-même découpé en scènes (changement de scène correspondant à l'entrée ou à la sortie d'un personnage) les actes sont parfois remplacés par des tableaux ; ce mode de découpage est souvent absent du théâtre contemporain. Selon les époques et les choix de l'auteur, l'action peut avoir une durée fictive plus ou moins longue et l'auteur peut jouer sur l'unité ou la multiplicité des lieux. Dans le théâtre français du XVIIe siècle, l'action peut s'étendre sur plusieurs mois, voire plusieurs années et se dérouler dans des lieux multiples. 3 le personnage de théâtre Il se définit par plusieurs éléments : - Sa condition sociale : rendue perceptible par son costume, son niveau de langue, ses préoccupations, son nom . - Ses traits de caractère : pour que le personnage ressemble à une personne réelle, l'auteur doit le doter de caractéristiques psychologiques, de qualités et de défauts ; le personnage peut incarner des valeurs que l'auteur entend défendre ou attaquer. Dans le théâtre traditionnel et classique, ces traits de caractère sont souvent liés à des types fixés : le valet rusé, le vieillard ridicule, le jeune homme insouciant... - Son importance dans l'action : elle se manifeste par la présence scénique du personnage, le nombre et la longueur des répliques qui lui sont attribuées. - Sa fonction dans l'action : un personnage de théâtre comme un personnage de roman est une force agissante, un actant. Il peut être le sujet qui poursuit un objectif, l'opposant qui fait obstacle au projet du sujet, l'objet du désir du sujet, l'adjuvant qui vient en aide au sujet ou le destinateur qui le pousse à agir ou le destinataire qui est le bénéficiaire de l'action entreprise ;( Ce schéma actanciel est souvent utilisé pour l'analyse des contes, il est une piste pour la compréhension des textes théâtral et romanesque à condition de ne pas être systématisé) . II Les genres dramatiques ( livre méthode p 264-265) Depuis l'antiquité grecque, les genres théâtraux de la comédie et de la tragédie se distinguent nettement. Cette distinction, codifiée en France au XVIIe siècle fera l'objet de vives critiques au XIX e siècle. 1. La tragédie classique : Le sujet est inspiré de l'histoire antique, de la mythologie ou de la Bible. (Le sujet de Phèdre est emprunté à la mythologie grecque) Les personnages sont des êtres exceptionnels : rois princes, héros. Ils s'expriment dans un style soutenu, en alexandrins. Le spectateur est invité à les admirer pour leurs vertus (courage, sens du devoir ...) ou à les plaindre pour les malheurs qu'ils subissent. Dans l'antiquité, la tragédie devait purifier le spectateur, son rôle est de l'ordre du religieux ( la catharsis, tragos en grec signifie le bouc qui était sacrifié sur l'autel présent sur le théâtre) Ces personnages sont le pus souvent victimes du destin (la volonté des dieux, une malédiction) ou d'une situation dont ils sont prisonniers. Phèdre ne peut résister à sa passion) L'action obéit à des règles strictes : elle se fonde sur un conflit qui fait intervenir à la fois le sentiment amoureux et des enjeux politique (la succession de Thésée) ; elle se déroule en un lieu unique, la durée fictive de l'action ne dépasse pas une journée, la pièce ne peut mêler plusieurs intrigues différentes : (règle des trois unités, lieu, temps, action) . L'intrigue doit être vraisemblable ; le dénouement est le plus souvent malheureux. La tragédie éveille un sentiment de terreur et de pitié pour les personnages. Elle invite les spectateurs à la réflexion sur les problèmes métaphysiques (condition humaine, liberté) 2 . La comédie classique Le sujet est emprunté à la vie quotidienne : relations entre parents et enfants, mariage, problèmes d'argent. Les personnages sont de condition modeste ou moyenne : bourgeois, paysans, valets. Ils correspondent à des types traditionnels : le vieillard jaloux, le valet rusé, et suscitent le rire des spectateurs en raison de leurs ridicules ou de leurs défauts ; Leur langage est proche de celui de la conversation courante, chaque personnage s'exprime selon son rang social. L'action est marquée par des péripéties multiples, animée par des jeux de scènes. Le dénouement est toujours heureux. Au XVIIe la règle des trois unités s'applique à la comédie. La comédie vise à divertir le spectateur ; Pour cela, elle emploie divers procédés : comique de mots, de gestes, de situation de caractère. mais elle invite aussi à une réflexion morale ou sociale : (castigat ridendo mores : la comédie corrige les m?urs en riant) La comédie classique a été précédée par d'autres formes comiques comme la farce et la commedia dell arte : fondées sur des procédés simples, voire grossiers, elles favorisent le comique de gestes. Au XIX e siècle, la comédie prend la forme du vaudeville, ce genre exploite le comique de situation et fait rire aux dépens de personnages ridicules, qui sont souvent des bourgeois. 3 . La contestation du modèle classique La tragi- comédie : Elaborée à l'époque baroque (XVIe et XVIIe s) , la tragi-comédie recourt au mélange des intrigues et des genres ; on remarque un goût prononcé pour les coups de théâtre. Même si l'action relève de la tragédie, le dénouement est souvent heureux (ex : le Cid de Corneille) Le drame : du grec drama signifiant « action de théâtre «, le mot drame désigne un genre qui refuse de dissocier le comique et le tragique. On distingue historiquement - Le drame bourgeois, né au XVIIIe s , théorisé par Diderot, il a une visée morale, il joue volontiers sur le registre pathétique. - Le drame romantique : il apparaît au XIX e siècle avec les ?uvres théâtrales de Hugo, Musset ou Vigny. Il prône le mélange des registres, mêle des personnages de milieux sociaux très éloignés. Il tire ses sujets de l'Histoire. Le drame romantique rejette au nom de la vraisemblance, la règle des trois unités. - Le nouveau théâtre : apparu dans les années 1950, il remet en cause la fonction du théâtre traditionnel, s'interroge sur le sens du langage, et de la communication. Les pièces de Beckett ou Ionesco invitent à des interrogations analogues à celles de la tragédie (la condition humaine, la mort) même si les situations et les personnages mis en scène relèvent de l'univers de la comédie. III La représentation 1 : les éléments de la représentation théâtrale le lieu : il impose des contraintes : dimension de l'espace scénique, possibilité de changer les décors, effets d'éclairage etc. ; il a varié selon les époques : plein air, place publique , jeu de paume, salles de spectacle aux architectures variées. Le décor : il peut avoir une fonction réaliste, imiter ou reproduire un lieu réel , indiquer la condition sociale des personnages, leur mode de vie. Mais il prend aussi parfois une valeur abstraite ou symbolique et se limite alors à quelques éléments visant à évoquer un lieu plutôt qu'à le représenter. Les costumes et le maquillage : Ils permettent de caractériser les personnages en rendant sensible aux yeux des spectateurs leur condition sociale et leur caractère. Ils peuvent également souligner le côté ridicule d'un personnage ou, au contraire mettre en valeur sa noblesse et sa puissance. Le metteur en scène ne choisit pas forcément d'adopter le costume de l'époque à laquelle est censée se dérouler l'action , il peut choisir des costumes contemporains ou précisément datés historiquement pour une tragédie antique ou classique. Les objets :Ils peuvent avoir plusieurs fonctions : rendre concret un élément explicitement nommé dans les paroles des personnages, représenter de façon symbolique une réalité abstraite ( une épée pour le pouvoir militaire par exemple), jouer un rôle dramatique, en intervenant dans le jeu des comédiens et dans le déroulement de l'action. Le jeu des comédiens : il comprend les déplacements sur la scène, les entrées et les sorties, la gestuelle, les expressions du visage, le débit, le rythme de la parole ; ces éléments peuvent être suggérer par les didascalies ou le dialogue mais le comédien et le metteur en scène disposent d'une grande liberté (sauf chez Beckett !) Les éclairages et les éléments sonores : ils contribuent à la création d'une ambiance, permettent de mettre en valeur un élément de la représentation. 2 : du texte à la scène : La mise en scène comme interprétation du texte Depuis la fin du XIXe siècle, la responsabilité de la représentation scénique incombe généralement au metteur en scène. Avant cette époque, ce métier n'existait pas véritablement. L'interprétation de la pièce traduit un certain nombre de choix : Choix des comédiens : il implique une conception particule des personnages, de leurs caractéristiques physiques et psychologiques et e leurs relations. Un même personnage de théâtre peut ainsi être incarné par des comédiens d'âge et d'apparence extrêmement différents. Les indications de jeu : le metteur en scène doit donner sa cohérence au jeu des acteurs ; Selon le jeu adopté, une même scène pourra ainsi tendre vers le comique ou le sérieux. Le choix du décor, des costumes, des éclairages, des effets sonores : il permet de donner au spectacle sa tonalité particulière. Les progrès technologiques donnent une place très importante à ces techniques qui contribuent au sens de la représentation. La vidéo trouve souvent sa place dans les mises en scène contemporaines. Les métiers du spectacle vivants sont nombreux et demandent des compétences très différentes les unes des autres. (machiniste, scénographe, costumier, régisseur son, lumière etc) . Aujourd'hui, la mise en scène choisit souvent de s'éloigner du réel, du réalisme, laissant ce rôle au cinéma et à la télévision. Le théâtre est un spectacle vivant, aucune représentation ne peut être exactement semblable à l'autre. La représentation théâtrale peut choisir de donner l'illusion de la réalité, de faire oublier au spectateur qu'il assiste à un spectacle ; c'est la mimesis, imitation de la réalité. Pour ce faire, le metteur en scène utilise les moyens dont il dispose : décor et jeu réaliste des comédiens. Mais le théâtre peut aussi chercher à rompre cet effet de réalité : les comédiens peuvent s'adresser directement au spectateur, leur rappelant qu'ils assistent à une représentation, ils peuvent adopter un jeu caricatural, et le décor peut souligner son caractère artificiel.

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