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Les Civils Et La 1Er Guerre Mondiale

Publié le 05/12/2010

Extrait du document

«  Le cataclysme était sur le point d’éclater « 

 

La 1ère guerre mondiale est une guerre totale. En d’autres termes, il s’agit ici d’une guerre qui mobilise non seulement les combattants mais aussi l’arrière, territoire situé en dehors de la zone des combats. Les populations répondent en tant que pur patriotes portant en eux le sentiment de consentement convaincus d’une courte guerre et d’une prompte victoire. Ils n’hésitent pas à affronter tout les obstacles et faire face à toutes les douleurs persuadés que le combat se déroule dans un cadre de justice complète. L’ensemble de la population est rallié par pur patriotisme. 

 

La première guerre mondiale bouleverse le quotidien des femmes françaises dans la mesure où leurs conditions de vie sont de plus en plus dures. Le rôle de la femme évolue dans la société par le biais de la mobilisation de toutes les énergies nationales. 

Alors que les hommes sont massivement envoyés sur les champs dans de grandes offensives meurtrières tel que Verdun, les femmes jouent un rôle considérable à l’arrière. Devenu chef de famille en l’absence de leur époux, les femmes assument de lourdes responsabilités. En effet, l’Etat lance un appel aux femmes le 7 août 1914 par le biais du président du Conseil René Viviani en tant qu’ouvrières en particulier dans les usines d’armement en ville et dans les champs. Les femmes sont contraintes de tenir cette position faute d’insuffisance de revenu. Nous pourrons noter prés de 430 000 munitionettes travaillent dans l’industrie d’armement. Le terme munitionnette désigne une ouvrière des usines de fabrication d’armes. Mis à part  les usines d’armement occupés plus de 10 heures par jour, les femmes remplacent les hommes dans d’autres secteurs d’activités tels que conduire les tramways, s’occuper du courrier…D’autant plus qu’elles assument de durs travaux de champs à partir de l’été 1914 dans une France encore à dominante rurale et agricole. Enfin les femmes participent à l’effort de guerre en tant qu’infirmières et marraines de guerres que nous traiterons par la suite. 

Cependant les femmes n’étaient pas suffisantes dans le cadre d’une guerre qui est devenue longue et totale. On parle de pénuries de main-d’œuvre. L’Etat mobilise désormais l’ensemble de la population de l’arrière touchant même les enfants, les personnes âgés, et les troupes coloniales afin de participer à l’effort de guerre. Cette mobilisation se construit par ralliement ou consentement. L’acceptation de la guerre se présente sous l’image d’un devoir obligé. Leurs rôles se jouent particulièrement dans les champs : le jardinage, surveillance du bétail…Néanmoins l’industrie a besoin d’une main d’œuvre qualifiée en particulier en ce qui concerne l’armement. Des mesures sont donc entreprises en 1915 afin de rapatriés à l’arrière des ouvriers qualifiés partis combattre au front pour redoubler d’efforts dans la production d’armes en termes d’efficacité. Des soldats et des travailleurs coloniaux sont recrutés en masse. Aussi, en 1916, l’Etat se voit obligé d’instaurer une conscription obligatoire en France qui s’ajoute au service militaire obligatoire de 3 ans qui existe déjà. N’oublions pas que les hommes des troupes coloniales sont présents partout, au front et à l’arrière afin de participer à l’effort de guerre. En 1919, 500 000 ouvriers sont ramenés. Notons également que des prisonniers de guerre, des réfugiés sont mobilisés.  

 

Les civils de l’arrière ne sont pas épargnés. Comme « les poilus « qui tentent de survivre dans les tranchées, eux aussi sont victimes des difficultés quotidiennes : ils sont durement touchés par les pénuries alimentaires, le coût de la vie chère, les réquisitions et le rationnement, sans oublier le travail excessif comme la Belgique ou le Nord de la France, territoires occupés par les Allemands. Les civils sont parfois outrés de l’attitude de certains soldats qui pensent avoir tout les droits.

Tout d’abord l’inflation touche l’ensemble de la population de l’arrière : nous pourrons évoquer l’expression de « faire fonctionner la planche à billet «. En effet, la fabrication des billets dépasse les réserves des banques centrales. Ainsi le billet est déprécié. Le coût de la vie à Paris augmente : en 1918 le prix du pain connaît la plus forte hausse soit 2 francs par kilo. Les populations civiles souffrent de pénurie alimentaire. 

L’Etat intervient donc en instaurant un programme particulier. Des tickets alimentaires ou bien  billets de rationnement (chaque personne a droit à une quantité limitée de produit alimentaire) sont rapidement mise en  place: ainsi les femmes acceptent les longues files d’attentes et la vie de plus en plus difficile pour elles et leurs enfants avec l’espoir du retour de leurs époux. Dés 1915, on prévoit de rationner le pain. Très rapidement ce rationnement va toucher certaines denrées de bases telles que la farine, la viande, le lait, le sucre, le pétrole…En 1916, la pénurie est d’une telle ampleur que le marché noir se développe : les citoyens sont contraints de manger du pain noir. Notons que le pain était un aliment de base pour les habitants, beaucoup plus consommée qu’aujourd’hui. Les mauvaises récoltes et l’interdiction de la pêche aggravent la situation des civils. En octobre 1918, un arrêté organise la ration suivant des catégories : la ration passe à 100 grammes pour les enfants jusqu'à trois ans et à 300 grammes jusqu'à 13 ans. Les cultivateurs de plus de 11 ans et les travailleurs de force n'ont droit qu'à 500 grammes. D’autant plus que celle-ci n’hésite pas à réquisitionner les ressources minières et les récoltes, résultats du travail acharné des femmes et des enfants afin de nourrir les soldats présents au front. Les femmes subissent pour la 1ère fois les impôts sur leurs revenus déjà insuffisants. 

Cependant certaines personnes restent à l’écart de ces souffrances et s’enrichissent de plus en plus. Les industriels sont désormais nommés les « profiteurs de guerre «. Dans le cadre d’une Guerre presque interminable, l’Etat intervient dans une dimension économique bien que la société tournait autour d’une pensée libérale. L’Etat est ubiquiste et joue le rôle de gendarme dans les usines d’armements et le commerce extérieur, ainsi que l’organisation du ravitaillement des armées. Les industriels reconvertissent leurs entreprises en usines de production de matériels de guerre ou construisent des usines d’armement. Prenons l’exemple des usines Renault qui voit sa production s’accroître de 1914 à 1918 : les camions passent de 174 à 1793 unités. Certaines productions n’existaient même pas telles que les chars d’assaut, les obus qui atteignent un nombre de 2 000 000 en 1918. La superficie des usines Renault est de plus en plus vaste passant de 11.5 hectares à 34 hectares. La petite et la moyenne bourgeoisie se ruinent à l’inverse des fournisseurs de guerre. Les industriels s’enrichissent et d’immenses fortunes apparaissent au profit des dépenses considérables de l’Etat. Les pays se noient désormais dans un endettement général sans précédent où seul les USA détiennent une forme de pouvoir. 

Enfin l’omniprésence de la violence est un des facteurs qui marque profondément les esprits. Mise à part les pertes humaines dues aux famines ainsi qu’aux maladies, les populations connaissent des multitudes de violences, aussi affreuses les une que les autres. Aucune distinction n’est faite entre les civils et les militaires. Nous pourrons évoquer l’exaction des territoires occupés, mais également les bombardements des villes telles que Reims.  Des épidémies frappent les populations déjà affaiblies. La grippe espagnole de 1918-1919, apparue en Caroline du Sud, d’origine américaine a provoqué la mort de 25 millions de morts dans le monde soit 50% de la population mondiale dont 408 180 en France. Elle a particulièrement touchés les personnes de 20 à 40 ans. La grippe espagnole est nommée comme tel dans la mesure où elle a atteint la famille royale d’Espagne. Cela n’exclue pas le fait que les autres n’étaient pas touchés. Les français ont gardé le secret pour ne pas divulguer la faiblesse de leurs armées. 

Un an avant cette épidémie, les ¾ de la population arméniennes de l’Empire Ottoman sont déportés dans les camps de concentration et massacrés, soit un million de personnes qui disparaissent : ils sont la proie du gouvernement turc. Ce dernier est l’auteur du premier génocide du XXe siècle. Nous pourrons parler de la destruction d’un peuple entier et ce en raison de l’accusation portés sur eux par l’Empire Ottoman en ce qui concerne le soutien de l’Entente.

 

En somme, tout un ensemble de facteurs accablent les civils moralement et physiquement. Cette guerre qui dure plus longtemps que prévu est également mal vécue à l’arrière que sur le front. La lassitude des populations commencent à se faire sentir dû à l’enlisement de la guerre. Ce « ras-le-bol « se traduit par les manifestations de 1917, qui concernent par exemple les « midinettes « (ouvrières), ainsi qu’une envie de distraction.

 

La Première Guerre Mondiale appelée aussi la Grande Guerre est également une guerre idéologique dans la mesure où l’Etat s’amuse avec les esprits des civils. La guerre devient de plus en plus meurtrière au fur et à mesure du temps. Pour contrôler la société, éviter les soulèvements populaires, les troubles et les désertions, elle instaure une culture de guerre pour ne pas décourager les populations à l’arrière en ce qui concerne l’effort de guerre. 

Cette culture de guerre qui représente une Guerre de Propagande mobilise les idéologies des civils. Elle aborde des sujets précis : présenter les soldats sous un aspect héroïque, minimiser le plus possible les victoires de l’adversaire, montrer son infériorité morale, amplifier ses propres réussites ainsi que dramatiser les objectifs. L’Etat tente de persuader que la guerre mené par les peuples est juste. Le sentiment de patriotisme voire le nationalisme est glorifié. L’ennemi est déshumanisé, autre argument qui soutient la « bonne cause «. 

Pour diffuser cette culture de guerre, l’Etat n’hésite pas utiliser tous les moyens possibles.

 

Premièrement l’Etat met en place la censure. Cette répression touche l’ensemble des populations civiles. La presse même est touchée. Les familles désespérées ne connaissent donc plus la réalité de leurs proches au front étant donné que la presse écrite était la seule source d’information neutre pour le peuple.  Ainsi le rôle de la presse change passant de la neutralité à une vision beaucoup plus optimiste, voire « hypocrite « en détournant les faits réels des événements qui se déroulaient sur le front. L’Etat décide d’encadrer la presse : il fallait gagner la guerre : il ne fallait donc pas décourager les civils qui participent à l’effort de guerre ni montrer les points faibles devant l’ennemi. La censure de la presse se déroulait également dans un cadre de vision optimiste où le sens du « bon droit « prône : se convaincre et se persuader soi-même que la guerre n’est pas perdu malgré toutes les défaites rencontrées et les difficultés traversées : on y croyait dur comme fer que la victoire était « dans la poche « ou du moins on tenter d’y croire. L’Etat interdisait aux journaux de divulguer certaines informations concernant le front. Ainsi les lecteurs ne seront pas démoraliser. 

Nous pourrons distinguer une censure sous plusieurs aspects dont la principale cible vise les civils, constamment victimes de bourrage de crâne. 

Tout d’abord, le « mensonge patriotique « correspond aux fausses idées publiées par la presse à propos de la vie des soldats au front. Prenons l’exemple de certaines publications de quelques journaux français : « Le fait était que certains abris de Verdun étaient relativement confortables : chauffage central et électricité, s’il vous plaît, et que l’on ne s’y ennuyait pas trop « extrait du Petit Journal, le 1er mars 1916 ; « A part cinq minutes par mois, le danger est très minime, même dans les situations critiques. Je ne sais comment je me passerais de cette vie quand la guerre sera finie « extrait du Petit Parisien, le 22 Mai 1915. Ces mensonges exagérés décrivent bien comme il faut tout le contraire de la dure réalité subie par les soldats comme nous l’avons vue dans les extraits d’ « Un long dimanche de fiançailles «. Aucune situation militaire n’est dévoilée. Il s’agit d’un soutien moral pour les familles désespérées qui en lisant de tels propos reprennent plus de courage pour continuer à participer à l’effort de guerre dans l’espoir du retour rapide des militaires. 

Ensuite vient la censure qui touche les relations épistolaires entre les soldats au front et leur famille. L’Etat major intervient : il se permet de déformer ou de détruire, si selon eux les propos tenus sont trop violent et dur à accepter, le courrier qui circule du front à l’arrière. Ainsi les relations familiales qui concernent les civils ne sont pas épargnées. Notons que les « poilus « du front qui n’avaient pas de famille, entretenaient des relations épistolaires avec des femmes, appelées des « marraines de guerre «. Ces dernières les réconfortaient et les soutenaient moralement. 

Enfin l’autocensure était également mise en place en faveur des esprits : les journalistes utilisaient la technique de camouflage pour rendre les informations plus facile à accepter. 

Ainsi la censure était omniprésente dans la mesure où non seulement elle touche la presse, qui juste après la République bénéficiât de tous les droits d’expression et d’opinion mais aussi les relations familiales déformées. Elle fut efficace dans la mesure où les civils ont parfaitement intégrées ces informations, et ce sur un large espace. Dirigée par l’Etat, elle fut très organisée et généralisée. 

Nous parlons de guerre totale dans la mesure où tous les moyens sont mobilisés qui tentent tant bien que mal d’encadrer l’opinion : la presse, le cinéma, les objets du quotidien qui sont particulièrement proches des femmes tels que la vaisselle par exemple. Ainsi, la censure n’était pas la seule solution pour garder la main mise sur la population. 

 

La propagande omniprésente est également au service de l’Etat afin de mieux encrer cette culture de guerre dans les esprits des principales cibles : les femmes mais aussi les enfants. 

A partir de l’année 1914, l’embrigadement touche les jeunes esprits qui sont très rapidement assimilés à une vision rapportée dans le futur : les garçons deviendront, comme leurs pères, de futurs « bon petits soldats « et les filles suivront le chemin maternel en tant que « munitionnâtes «. L’école ainsi que les loisirs sont les lieux incontestés au service de la propagande. Cette propagande destinée aux enfants détient en elle deux principaux objectifs. 

Elle vise avant tout à préparer ses enfants, surtout au niveau psychologique à la guerre. Les moyens utilisés ne manquent pas : les livres, les bandes dessinées, mais surtout l’école, le lieu le plus efficace afin d’inculquer rapidement certaines valeurs. A l’école, l’esprit patriotique prône : l’amour pour la patrie est grand et sa défense contre toute attaque extérieure est indiscutable. Le nationalisme permet de former une union au sein de la population dans la mesure où tous adhèrent à des valeurs considérées comme universelles. A cette époque, le gouvernement d’Union Sacrée en est la preuve vivante : en effet, ce gouvernement permet de rassembler l’ensemble des partis politiques d’un même pays. En 1914, l’enseignement républicain se tourne vers le conflit de la 1ère guerre mondiale : les bases scolaires et les méthodes auparavant appliquées par les élèves sont radicalement renouvelées. D’autant plus que une surveillance est mise en place pour veiller sur les mesures prises à travers les inspecteurs d’académie. Les dictées, les calculs mais aussi les sujets concernant les rédactions, voire même les diplômes se concentrent sur la guerre. Ainsi la catégorie des 11-20 ans est complètement endoctrinée par la guerre. 

De plus, les enfants sont victimes de la propagande dans la mesure où elle a pour but d’entretenir la diabolisation de l’ennemi. Elle met en avant des caractères qui déshumanisent l’ennemi : il est un joueur avide, brut et barbare voire animal que l’on doit abattre. En somme l’ennemi ne mérite aucune pitié. En le présentant sous cet aspect, la population, et tout particulièrement les enfants, intègrent rapidement le fait qu’il soit tout à fait logique et naturel de combattre cet ennemi et ce de n’importe quelle manière, même froidement. Le peuple est convaincu que c’est un combat mené pour « la bonne cause « comme nous l’avons souligné précédemment. Ainsi, les comportements des cibles visées changent de manière radicale dans la mesure où les décisions entreprises par l’Etat portent ses fruits. Les enfants quittent leurs jeux anciens et inventent des jeux guerriers tel que les jeux de l’oie, les panoplies, les jeux d’adresse, s’amuser à la guerre qui s’adapte parfaitement à un contexte historique qui leur est propre. L’univers de l’image dans lequel vivaient les enfants se transforment : en effet, les dessins de guerre remplacent les dessins de pure innocence. Les livres abordant les dujets de guerre voient leur production augmenter. Nous pourrons prendre le premier exemple : celui du Petit Chaperon Rouge. L’exemple du trench footfall est également à souligner dans le sens où ce jeu présente une image péjorative de l’ennemi allemand. Les filles désirent acheter des poupées pour les attaquer à leur manière. Nous pourrons naturellement prendre l’exemple du Boche qui bâtit une pensée antiallemande.

Notons que les enfants sont considérés par les civils comme la justification de la guerre dans la mesure où l’on mène un combat pour justement assurer un avenir meilleur pour eux. 

Les enfants, privés de leur père parti combattre au front, écrivent des courriers afin d’exprimer leurs sentiments intérieurs. C’est ainsi qu’ils comblent leur manque paternel. Cependant, les enfants sont victimes d’autres privations plus générales telles que les privations de guerre. 

 

En somme les enfants, catégorie d’âge considérés à l’époque entre 11 et 20 ans n’est pas épargnés que ce soit à l’école ou durant leur loisirs. La vie privée des enfants et leur univers immaculé sont des termes qui perdent de leur sens au fur et à mesure que la guerre avance au fil du temps. Même les enfants doivent prendre part à la guerre, quelques soient les conséquences.  

 

« La Der des der «

 

A la sortie de guerre en 1918, les populations en ressortent complètement bouleversées. Bien que la culture de guerre disparaisse, les conséquences de la 1ère guerre mondiale ne sont pas négligeables. Elle a été un choc profond. La France, le pays le plus touché par la guère, a perdu 1.3 millions de morts soit 10 % de la population active masculine : une véritable boucherie et un carnage sans précédent. Ces séquelles sont durables : nous constaterons par la suite un déséquilibre entre les sexes dans le sens où les femmes sont plus nombreuses que les hommes, la population active vieillit en raison de la morts de plusieurs jeunes hommes décédés au front, enfin une classe se creuse. Notons également que le comportement malthusien qui consiste à réduire le nombre de naissance de la part des parents, se développe. Cette dernière conséquence accélère le déclin démographique. 

D’autant plus que la guerre engendre prés de 600 000 veuves mais également 986 000 orphelins qui vivront désormais dans un malheur constant. En effet, les veuves rencontrent de nouvelles difficultés dans le sens où elles sont incapables de subvenir aux besoins de leurs enfants en matière d’éducation. D’autant plus que le retour des hommes oblige les femmes à récupérer leur ancienne position d’avant-guerre, celle de femme au foyer. Seulement, celles-ci ne capitulent pas aussi facilement devant « le retour à cet ordre social sexué « : elles s’émancipaient dans plusieurs domaines. Physiquement, elles préfèrent désormais se libérer : les jupes sont plus courtes accompagnée d’une nouvelle coupe de cheveux « à la garçonne «. Le droit de vote n’est cependant pas accepté par tous les états : il n’est accordé aux femmes qu’au Royaume-Uni et en Angleterre, la France ayant catégoriquement refusé jusque l’année 1944. 

Les enfants, participant aussi à la guerre d’une manière ou d’une autre, ont droit à l’aide en tant qu’orphelins des poilus. Vers la fin du 19éme siècle, des associations se développent sur l’ensemble du territoire afin de permettre aux orphelins de se relever. Ces orphelins reçoivent de l’aide de la part de l’Etat qui prend des mesures quant à l’éducation de ces enfants. Notons que le 27 Juillet de l’année 1917, une loi est mise en place. Elle permet de mettre au bout du jour un nouveau statut : celui de pupille de la nation « La France adopte les orphelins dont le père, la mère ou le soutien de famille a péri, au cours de la guerre de 1914, victime militaire ou civile de l'ennemi « article 1. Cependant, cet avantage destiné aux enfants reste limité puisque certaines conditions doivent être respectées. 

Ainsi l’Etat doit assumer ses choix devant les civils en versant des pensions aux invalides, aux veuves, aux orphelins…puisqu’elle prend une part de responsabilité considérable quant aux séquelles subies par la société. Elle se doit de panser les plaies qu’elle a elle-même causé.

 

Mise à part les données chiffrées des victimes de guerre, l’esprit des civils n’est pas épargné. La mobilisation des esprits et des êtres humains forment des sociétés brutalisées et traumatisées par la guerre. La guerre rend les civils plus brutaux. Les sociétés européennes sont profondément marquées par la brutalisation. En effet, la violence se transforme en habitude, on parle de banalisation de la violence. D’autant plus la vie d’autrui n’a plus aucune valeur, aucun respect ne lui est accordé : certains allemands ont « faits leurs besoins sur le visage et la poitrine des morts français «. La haine émerge entre les ennemis, les combats sont de plus en plus barbares (tels que les combats de corps à corps, l’utilisation de l’artillerie), les massacres se comptent par milliers.  Notons que cette brutalisation de la société est la clé qui a permis aux civils de tenir debout et de trouver la force de continuer le combat dans quelques conditions que ce soient. En effet, le fait de penser que l’adversaire est par nature un être inférieur facilite la « tâche « aux participants. Le darwinisme social se met en place. Le recours aux bombardements et à l’artillerie contribue majoritairement à un esprit guerrier brutalisé. Grâce à différents moyens tel que la propagande, la 1er  guerre mondiale à été du début jusque la fin une guerre de consentement avant toute chose. 

La guerre devient un événement courant de la vie quotidienne dans les esprits des civils. En effet, une fois la guerre achevée les comportements adoptés durant la période de la guerre continuent,  en particulier dans l’univers politique. Prenons l’exemple de l’Allemagne ou bien encore de l’Italie. En Allemagne, la manière de pensée change de manière radicale, comparée à l’avant-guerre : une bataille est menée dans le but d’écraser l’ennemi. De nouvelles idéologies se mettent en place tels que le racisme et l’antisémitisme en particulier en vers les juifs. Comme nous l’avons évoqué précédemment, le recours à la violence devient courant que ce soit physiquement ou verbalement. Cela explique en partir le succès des partis mouvements politiques extrémistes que subissent les civils. D’autant plus que dans les esprits des civils se forge une mentalité pacifiste que l’on se doit de souligner vu son importance : il faut que la 1er guerre mondiale soit la « der des ders «. On parle alors de pacifisme d’ancien combattant. 

Enfin la 1ère guerre mondiale plonge les sociétés dans un travail de deuil et de mémoires. L’ensemble de la société est frappé par la mort de masse : 9 millions de morts. Il n’y a pas une seule famille qui échappe à la mort d’un proche. En effet, à la fin de la guerre, les ¾ de la population est en deuil. Seulement le deuil va illustrer la manière d’accepter la perte d’un proche et ce suivant la manière dont est perçue la guerre. Si la guerre est considérée comme juste, mais aussi pour la bonne cause, la mort d’un proche va être vue de manière positive. Dans le cas contraire, si la guerre est considérée comme inutile, la perte d’un être chère va être plus difficilement acceptée. Notons que les familles pratiquées le deuil souvent seul ce qui rendaient « la tâche « beaucoup moins facile. Les civils vont rendre des hommages collectifs grâce à la construction de nombreux monuments au sein des communes. Ils commémorent les victimes de guerre que ce soient des soldats ou bien des civils. Les monuments aux morts correspondent à des édifices mortuaires : y sont inscrits l’ensemble des noms des victimes de la guerre décédées. Les civils rendent aux hommages aux morts dans des monuments aux morts mais tous ne sont pas érigées de la même manière et dans un but identique. Ils existent en effet deux types de monuments aux morts : nous pouvons distinguer les monuments aux morts « pacifistes «, et « patriotiques «. Le premier type vise à diffuser un message pacifiste tout en dénonçant les horreurs de la guerre. Mais il vise aussi à réveiller dans les esprits des civils un sentiment de compassion envers les victimes de la guerre : ainsi la déshumanisation de l’ennemi perd de son poids. Nous pourrons prendre l’exemple de celui de Saint Martin d’Estréaux situé au Nord de la Loire. D’autre les monuments aux morts « patriotiques « mettent en avant des valeurs patriotiques (le sacrifice pour l’amour de la Patrie) et souligne le fait que la population a eu une part importante en ce qui concerne l’aide. D’autres monuments se détachent de tout message politique et insiste sur le deuil des familles. Les commémorations peuvent se dérouler dans un esprit individuel ou au contraire de manière collective. Le 11 novembre 1922 permet aux civils de participer à des cérémonies nationales. 

En somme ces monuments aux morts, ainsi que les souvenirs particulièrement mis en avant par des associations d’anciens combattants permet aux populations d’être accompagné dans leur chagrin mais aussi de rappeler constamment la fierté de la victoire de la guerre.  

 

En conclusion, les civils bien que n’ayant pas combattu au front, corps à corps, ont mené une bataille longue et difficile. Leur présence ne doit pas être négligée vu l’ampleur des souffrances endurés et ce touchant toutes les catégories d’âges, petits comme grands, femmes et enfants. Leurs sacrifices sont considérables. Bien que la guerre soit terminée, les séquelles des civils restent gravées dans leur esprit. Blessés, écrasés, massacrés, les sociétés sont brutalisées : la 1ère guerre mondiale est le berceau des totalitarismes.

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