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Les écrivains réalistes présentent souvent des personnages en harmonie avec leur milieu. Montrez-le en vous appuyant sur les deux extraits à l’étude.

Publié le 12/05/2011

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La deuxième partie du XIXe siècle laisse place à un courant de pensée basé sur la science. En effet, la révolution industrielle et le triomphe de la bourgeoisie ont inspiré les artistes qui ont adapté leur art à ce nouveau point de vue plus observateur. Ainsi, cette vision se transmet dans un nouveau courant littéraire : le réalisme. Ce nouveau point de vue est donc basé sur l’observation, il est fidèle à la réalité et n’exclut jamais des éléments immoraux ou inesthétiques. Balzac en est le précurseur car il est le premier à avoir le souci du détail et de l’organisation. D’ailleurs, comme beaucoup d’autres écrivains réalistes, il propose souvent des personnages en harmonie avec leur milieu. Par exemple, dans Le Père Goriot ou encore dans Le Lys dans la vallée, on peut apercevoir une ressemblance entre les personnages et leur milieu. D’une part, dans l’extrait « Une grenouille dans la marre « du le roman Le père Goriot, Madame Vauquer et la pension sont liés par le malheur. D’une autre part, la comtesse et son château sont splendides dans leur réalité dans l’extrait « Un bijou dans un écrin « de l’œuvre Le Lys dans la vallée. 198 mots

En premier lieu, le malheur lie la pension et Madame de Vauquer. En effet, la dame est représentée comme une personne médiocre. Cherchant à représenter la réalité la plus vraisemblable possible, Balzac utilise plusieurs procédés d’écriture comme la comparaison : « un nez à bec de perroquet « (l.36-37), « sa personne dodue comme un raz d’église « (l.37). Ces deux références à des animaux disgracieux montre à quel point elle l’est elle-même. Une comparaison sous-entendue démontre encore mieux sa médiocrité : « l’expression passe du sourire prescrit aux danseuses à l’amer renfrognement de l’escompteur « (l.40-41). La comparaison est loin d’être flatteuse pour la dame, mais elle nous fait percevoir sa réalité, ce qui est typique de l’artiste réaliste qui ne retire rien en prenant pour cause la disgrâce. On dit même de Madame Vauquer qu’on « l’enten[d] geindre et tousser « (l.48) .On peut alors deviner qu’elle est malade et défraîchie. Ensuite, la pension où elle demeure semble décrépite. Tout comme la dame, il y a plusieurs éléments qui montrent la vieillesse et l’usure. Le champ lexical est donc très vaste : « pièce […] mal planchéiée « (l.8), « fleurs artificielles, vieillies et encagées « (l.10), « la crasse a imprimé ses couches « (l.20), « buffets gluants « (l.21), « table […] assez grasse « (l.23), « chaufferettes misérables à trous cassés « (l.25), « tomber en pourriture « (l.31). Tous ces éléments ajoutent à la pièce un caractère vieux et sal. De plus, Balzac parle d’une « odeur de pension « (l.12) qu’il prend la peine de mettre en italique pour ressortir l’effet d’une odeur qu’on ne peut pas oubliée, elle a donc une place importante dans la pension. L’énumération qu’il lui consacre démontre bien à quel point elle est importante et inoubliable : « Elle sent le renfermé, le moisi, le rance ; elle donne froid, elle est humide au nez, elle pénètre les vêtements […] ; elle pue le service, l’office, l’hospice « (l.13-14). La figure de style utilisée donne un effet d’abondance de l’odeur nauséabonde dans ce contexte-ci. Bref, autant Madame Vauquer que la pension dont elle s’occupe inspire la misère. 359 mots

En second lieu, la comtesse et le château de Clochegourde sont splendides dans leur réalité. Ainsi, à travers le personnage de Félix de Vandenesse, Balzac nous présente la comtesse comme une dame qui tend vers la perfection en considérant toute sa personne, en l’occurrence ses défauts. Même si l’idéal de perfection est associé au romantisme, l’œuvre reste réaliste car les défauts de la dame ne sont pas rejetés, mais plutôt l’ensemble de sa personne est vu comme un tout. L’auteur emploie une métaphore pour appuyer le fait que la dame est un être exceptionnel qui dégage de la bonté : « Elle était le lys de cette vallée où elle croissait pour le ciel, en la remplissant du parfum de ses vertus « (l.5-6). L’idée de perfection est démontrée grâce à des comparaisons avec des éléments de l’histoire qui mettent l’accent sur sa vertu : « son front arrondi, proéminent comme celui de la Joconde « (l.36-37), « un nez grec, comme dessiné par Phidias « (l.38), « comme dans les statues antiques, la chair dépassait ses ongles à fines côtes « (l.50). Par contre, l’admirateur n’exclut pas ses défauts. Au contraire, il les admire : «  son embonpoint ne détruisait ni la grâce de sa taille, ni la rondeur voulue pour que ses formes demeurassent belles « (l.40-41). Ensuite, le château de Clochegourde semble modeste, mais il a une fonction presque spirituelle sur Félix de Vandenesse. L’utilisation d’une antithèse approfondit le fait que la demeure a deux aspects différents qui se fondent en un et se complètent : « Cette simplicité arrivait à la grandeur « (l.14). Ce procédé d’écriture justifie la simplicité et la modestie qui est présente dans le château. De plus, les lieux inspirent directement la vertu à l’admirateur de la comtesse : « là brillait la chaleur solaire qui développa mes bonnes et dessécha mes mauvaises qualités « (l.18-19). Donc, cette métaphore accentue le fait que le lieu n’est pas seulement utile, il a plutôt une fonction spirituelle. Tout compte fait, autant la comtesse que le château de Clochegourde inspire un sentiment bénéfique sur Félix de Vandenesse malgré leur simplicité. 355 mots

912 mots

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