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Les enjeux du Tibet en Chine

Publié le 01/03/2011

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Introduction

 

 

 

 

Les hauts-plateaux tibétains, les temples bouddhistes, l'Himalaya sont des images qui évoquent chez tout occidental une impression de paix et de spiritualité. Et pourtant, depuis plus d'un demi-siècle, ce havre de paix est pourtant le théâtre d'un conflit sans merci que le monde de l'ouest préfère souvent oublier : la domination illégale de la Chine sur le Tibet.

 

En effet, la Chine et le Tibet sont en conflit depuis de nombreuses années.

La Chine veut garder le Tibet sous son aile car il lui apporte de multiples avantages.

Néanmoins, la situation tibétaine est une préoccupation actuelle trop souvent ignorée au 21e siècle. L’occupation chinoise et sa répression sur la culture du peuple tibétain est un problème politico social à l’échelle internationale.

Cependant, l’inactivité des autres états du monde est due aux enjeux économiques qu’engendre le gouvernement chinois. En effet, la Chine représente la deuxième puissance mondiale, un géant économique et nucléaire difficilement contestable.

L’occupation chinoise au Tibet entraîne la disparition de certains traits culturels et principalement dans le domaine religieux.

 

Cette disparité provoque de nombreuses conséquences comme l’exil de tout un peuple vers des pays frontaliers et le changement de gouvernement. Un pays où régnaient la paix et l’harmonie est devenu en quelques années un pays de guerres, de haine et de fuites. Les Tibétains ont vu la destruction de leur patrimoine traditionnel et la disparition progressive de certaines de leurs libertés fondamentales pour laisser place à une République populaire chinoise. Cela nous amène donc à nous demander en quoi la sinisation chinoise tend à faire disparaître la culture tibétaine.

 

Ainsi, dans cette analyse, nous tenterons d’expliquer en quoi l’intérêt chinois pour le territoire tibétain a entraîné la perte de l’identité culturelle et territoriale du Tibet.

Dans une première partie, nous analyserons les caractéristiques du Tibet afin de montrer l’enjeu stratégique qu’il représente ; ensuite nous parlerons des conséquences de la sinisation au Tibet et enfin nous aborderons l’avenir du Tibet en tant qu’entité autonome.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

I- Les caractéristiques du Tibet

 

  1. 1.       Rappel historique

 

   Il est important de connaître l’histoire du Tibet pour mieux comprendre l’enjeu qu’il représente aujourd’hui pour la Chine.

Depuis la naissance du Tibet au 1er siècle avant J.C, le destin de ce dernier a toujours été intimement lié à celui de la Chine. Effectivement, depuis 2000 ans, ils ont entretenu un rapport de force et de soumission, tantôt la Chine étant le maître, tantôt le Tibet. Ils n’ont donc jamais pu cohabiter harmonieusement

L’an 641 marque donc la première alliance avec la Chine, lorsque le roi Tibétain Gampo épousa la princesse chinoise Wencheng. Et c’est à partir de l’an 821, que la Chine signa un traité de paix avec le Tibet pour lui garantir une certaine liberté.

Une liberté qui fut, cependant, limitée temporellement, puisque c’est à partir du XIIIe siècle que les Mongols et la Chine ont successivement conquis le Tibet avec la dynastie des Yuan au pouvoir.

Cette période est charnière dans la transition du conflit tibéto-chinois, puisque pour les Chinois, le khan mongol aurait transformé le Tibet en région administrative de Chine (thèse contestée par les Tibétains qui affirme deux entités distinctes au sein de l’empire mongol). Cette période de domination mongole est très importante pour l’idéologie chinoise car c’est de là que serait venu le désir de dominer le Tibet.

 

   Depuis 1652, on peut officiellement caractériser la relation entre les deux pays comme étant une relation basée sur un rapport de force,  de maître religieux à protecteur laïc: « Cho-yon ».

Les religieux sont les Tibétains représenté par le Dalaï-lama, symbole de Bouddha, qui représente le guide spirituel de l’empereur chinois. En retour, l’empereur assure une protection temporelle au Dalaï-lama.

En 1720, des représentants du trône de Pékin  « les Ambans », envahissent Lhassa et chassent les Mongols ; le Tibet est alors quasiment sous l’emprise chinoise, et les relations sont de plus en plus tendues.

Une relation qui s’apaisera en 1791 par la victoire militaire tibéto-chinoise face à l’invasion du sud du Tibet par les Gourkhas du Népal.  Les troupes tibétaines sont aidées par armée mandchoue de 15 000 hommes qui aide les troupes tibétaines à repousser les envahisseurs jusqu’à Katmandou. Cette victoire conduit donc l’empereur chinois à rappeler sa tutelle sur le Tibet, qui était jusqu’alors restée théorique ; et établit alors une forme de protectorat sur le Tibet.

En 1911 la dynastie chinoise des Qing s’effondre, les Tibétains profitent de l’instabilité en Chine pour chasser les Chinois de Lhassa et proclamer leur indépendance en 1913. Le Tibet demeura indépendant jusqu’en 1950 jusqu’à ce que 80 000 soldats de Mao Tsé Toung se lancent à l’assaut du Tibet.

 

   En 1949, Mao Zedong crée la République populaire de Chine et près d’un an plus tard, l’armée chinoise envie le Tibet par l’Est et par l’Ouest.

En Octobre 1950, Lhassa, la capitale, est envahie par l’armée chinoise, ce qui représente une grande défaite pour les Tibétains.

Du fait de son isolement géographique et économique, ce pays ne recevra aucune aide du reste du monde. En effet, ni les Etats-Unis ni l’Europe ne se sentent concernés par les enjeux Tibétains.

Après quelques tentatives de résolutions pacifistes, l’armée chinoise attaque en masse le Tibet  jusqu’à l’écrasement de ce dernier. Dès lors, le gouvernement tibétain a envoyé une délégation à Pékin afin de négocier une solution au conflit. Le Tibet proposa de reconnaitre la souveraineté chinoise à condition qu'il continu à jouir de son indépendance interne.

De ces négociations, est né le 23 mai 1951, l’Accord en 17 points, signé entre les 2 pays sous la menace chinoise. Cet accord a pour objectif la libération pacifique du Tibet, cependant, en réalité, il définit le retour du Tibet dans l’espace chinois.

Et en 1954, le Dalaï-lama rencontre Mao Zedong pour signer la constitution qui fait du Tibet une partie intégrante de la Chine.

De fortes revendications auront lieu dans l’est du Tibet entre 1955 et 1956, ce qui déclencha une migration de la population tibétaine allant de l’est vers le centre, mais également vers l’Inde.

Mars 1959 restera une date importante pour les Tibétains ; la révolte des Khampas a déclenché l’embrasement du Tibet contre les forces occupantes chinoises et la population tibétaine s’est révoltée contre la domination chinoise. C’est donc le début du conflit tibéto-chinois. Le  constat n’en reste pas moins tragique, puisque l’armée chinoise a tué de nombreux Tibétains. C’est ainsi que de violentes révoltes on conduit le Dalaï-lama à s’exiler en Inde ; où il entreprit de récréer un gouvernement tibétain en exil. Le gouvernement chinois qui avait adopté jusque là, une politique de « libération pacifiste », décida de prendre des mesures draconiennes en instaurant des « réformes démocratiques » immédiates au Tibet divisant le Tibet en plusieurs parties dans le but de renforcer le contrôle chinois et d’isoler les tribus tibétaines pour éviter des révoltes massives.

 

   La Chine créera la région autonome du Tibet en 1965 ; et c’est entre 1966 et 1976 que 6000 monastères seront détruits, des hommes religieux seront persécutés, des actes de violences extrêmes et des exécutions, ce que l’on nommera la révolution culturelle.

La mort de Mao Zedong en 1976 marquera l’émergence d’une nouvelle politique de réforme et d’ouverture, ainsi que le mouvement de décollectivisation des terres aux Tibétains.

Le droit à une religion ne sera autorisé qu’à partir de 1980, date à laquelle le Dalaï-lama sera autorisé à retourner au Tibet. Cependant, il lui sera interdit d’exécuter un poste à responsabilité et sera contraint d’habiter Pékin et non Lhassa.

Par ailleurs, le Dalaï-lama a exposé lors d’un congrès, et profitant de ce climat d’accalmi, une proposition de paix appelée « plan de paix en cinq points » dans lequel il demande une réelle autonomie du Tibet.

 

Entre 1987 et 1988, de violentes manifestations au Tibet éclatent de nouveau contre la Chine, mais elles seront fortement réprimées par le gouvernement Chinois.

C’est sur cette dernière révolte tibétaine que le gouvernement a décidé d’instaurer la loi martiale en 1989 et que le conflit Chine-Tibet fut porté à la vue de l’Occident.

La sévérité de cette loi a empêché toute révolte et a rendu toute tentative de résistance et de lutte armée impossible au Tibet (mouvements populaires à Tienanmen). Cette même année, le Dalaï-lama obtient le Prix Nobel de la Paix.

Malgré tout, les manifestations pacifistes se sont multipliées de 1987 à 1996 et on a même recensé des attentats à la bombe de 1995 à 1997. De plus, la privation de liberté qu’à entraîné la loi martiale a poussé à l’exil un nombre croissant de Tibétains et accentué plus encore le ressentiment des Tibétains vis à vis de l’occupant chinois.

Le Tibet proposera une coalition sino-tibétaine en 1990 et oubliera ainsi ses idées d’indépendance.

Plus récemment, en mars 2008, quelques mois avant les JO de Pékin, des manifestations tibétaines se sont de nouveau opposées au gouvernement chinois, dégénérant en émeutes et rappelant le désastre des émeutes de 89.

 

   Nous constatons donc que la sinisation du Tibet a progressé rapidement et qu’elle constitue toujours un sujet d’actualité. L’influence de la répression de Mao aura provoqué un génocide important et un exil conséquent des populations, menaçant ainsi l’existence de la civilisation tibétaine. La colonisation chinoise s’accentue de jour en jour et réduit les minorités tibétaines. La sauvegarde de la culture tibétaine dépend à ce jour de l’intervention internationale.

 

  1. 2.      Les raisons de l’intérêt chinois pour le Tibet : de multiples atouts

 

   Jusqu’au années 1950, le Tibet représentait une menace pour l’annexion chinoise, puisque la population s’opposait à cette invasion.

La Chine a donc prétendu vouloir annexer le Tibet pour garder le contrôle des affaires étrangères et militaires ainsi que d’avoir un lien plus étroit avec l’Inde, qui, est spirituellement proche du Tibet.

En effet, le Tibet qui pratique la politique de la non-violence a besoin d’alliés pour se défendre. Les colons Britanniques ayant colonisés l’Inde, les troupes maoïstes redoutaient que les Britanniques envahissent le Tibet.

Annexer dans l’optique d’un bénéfice mutuel, partager des intérêts communs en vue d’une coexistence pacifique en Asie ; les Chinois revendiquent donc un désir de protection de l’environnement tibétain, le maintient de la richesse culturelle et la naissance d’un sentiment pacifique entre les 2 « pays ».

La constitution chinoise garantit même aux nationalités minoritaires une autonomie régionale des nationalités ; cependant ces promesses ne sont pas respectées et la réalité est bien moins idyllique car la protection de l’identité, la culture et la langue des minorités n’est pas mise en pratique.

La Chine exprime donc sa volonté d’annexion dans le plus grand intérêt du Tibet en prétendant que la région est économiquement arriérée et a besoin de main-d'œuvre pour un développement en infrastructure plus rapide. Ce qui va, par ailleurs, poser un réel problème pour le Tibet, car la population chinoise au Tibet est en constante augmentation, notamment grâce au développement des réseaux de communication.

Le Tibet était donc une proie facile, car même si aujourd’hui la population tibétaine s’élève à 6 millions de Tibétains (contre 7,5 millions de Chinois), le peuple tibétain était bien plus minoritaire lors de l’invasion chinoise et ne possédait pas d’armée, ni de plan de protection de la population.

 

   D’autre part, l’emprise chinoise sur le Tibet est également motivée par différents enjeux géostratégiques.

Géographiquement, le Tibet est un territoire isolé qualifié de «Toit du monde» grâce à ses hauts plateaux montagneux. C’est un territoire gigantesque d’environ 2,5 millions de km² soit 5 fois la France.

La position géographique du Tibet le rend extrêmement stratégique, puisqu’en effet, il possède une frontière commune avec 5 Etats, dont l’Inde qui cultive depuis 1962 un contentieux territorial important avec la Chine.

Contrôler le Tibet, est donc un moyen pour la Chine de contrôler l’Inde, qui est son ennemi depuis près d’un demi-siècle.

En effet, le Tibet s’étend sur des systèmes montagneux composés par l’Himalaya au sud, les monts Kunlun au nord (où il y a les plus hauts sommets du monde) et le Karakorum à l’ouest. Une chaîne montagneuse qui constituent le haut Tibet et qui démontre que ce pays est vraiment enclavé entre différents reliefs montagneux.

Cette diversité géographique représente donc un atout stratégique redoutable pour la Chine : faire de l’Himalaya une frontière que l’Inde ne peut attaquer et bloquer toute expansion commerciale de ce pays vers le nord.

   De même, la maîtrise du Tibet représenterait pour la Chine un accès direct vers le golf arabo-persique à travers le Pakistan (pays ami puisqu’il est l’ennemi de l’Inde), facilitant ainsi des échanges et un commerce énergétique en faveur de la Chine.

 

   Autre avantage pour la Chine, le Tibet historique s'étend sur un quart du territoire chinois. Dans cette mesure, Pékin craint un mouvement séparatiste conduit par les Tibétains et les Ouïgours, ayant pour conséquences le désagrégement de l'empire nationaliste Chinois.

 

   De plus, le Tibet possède une faune et une flore unique et exceptionnelle, avec notamment un grand nombre de plantes aux vertus thérapeutiques utilisé en pharmacie (tien-ma, le safran, la fritillaire, la racine de pseudo-ginseng, la rhubarbe, l'amadouvier...). Jadis utilisée par la médecine tibétaine, toutes ses plantes sont maintenant exploitées par la Chine qui l'exporte vers l'Occident, devenu très amateur des médecines orientales.

 

   Le Tibet constitue également une vaste réserve forestière de Chine (3e plus grande de Chine) avec une forêt vierge préservée. Plus de 200 sortes de champignons sont recensées, dont la majorité est utilisée en cuisine ou en pharmacie. Cette ressource est cependant pillée par le gouvernement chinois et exploitée par les entreprises de l'état, non seulement pour la demande du pays, mais aussi pour l'exportation.

Cette déforestation massive (comme d'ailleurs toutes les autres exploitations des ressources naturelles du Tibet) ont de graves répercussions sur l'écosystème fragile de cette région, mais aussi sur celui de l'Inde et du Bangladesh

Toutes ces ressources que le Tibet peut développer et exploiter forment, en fait, l’économie du territoire, sans oublier que le commerce du tourisme devient de plus en plus important.

    En outre, le Tibet est considéré comme le Grenier de l'Asie, avec une production céréalière de 2000 kg/an, c'est-à-dire supérieure à celle des Etats-Unis et à celle de la Russie. En plus de cela, la forte présence de prairies sur le territoire (70% de celui-ci) en fait un lieu idéal pour la production de viande.

 

   Le Tibet représente donc pour la Chine une région importante, voire indispensable, pour son économie. Les Chinois le nomment d'ailleurs la « Maison des trésors de l'ouest »

Ce pays a donc une position stratégique entre l’Asie du sud et l’Asie centrale pour les intérêts géopolitiques (précédemment cités) et géoéconomiques de Pékin (que nous aborderons dans un prochain point). Pour ces raison, nous pouvons en déduire que le Tibet ne sera jamais indépendant.

 

  1. 3.       Le Tibet, un lieu hautement stratégique pour la Chine

 

   Outre l’aspect stratégique précédemment cité, il est essentiel de parler des spécificités naturelles du Tibet pour comprendre ce qui a conduit la Chine dans sa volonté d’annexion du Tibet.

   Le Tibet représente un réservoir naturel en termes de ressources naturelles, telle que la région du cachemire qui est économiquement fructueuse.

De même, le Tibet, qui signifie « Maison des trésors de l’ouest » en Mandarin, est une ressource minérale, hydraulique et énergétique de premier choix pour la Chine.

En effet, le sol tibétain recèle de nombreux trésors. Au total, plus de cent minéraux ont été trouvé dans cette région, parmi lesquels on peut citer la chromite, le cuivre, la magnésite, le bore ; ou encore d’autres ressources, tels que l'or, le plomb, le zinc, l’étain...

Du lithium carbonique naturel a été découvert dans le lac salé Chabyer, à ce jour la plus grande réserve de lithium au monde, mais aussi le troisième lac en teneur de sel au monde.

 

     Les ressources hydrauliques, quant à elles, ne sont pas moins importantes, puisque le Tibet est considéré comme « le château d'eau de l'Asie ». En effet, la plupart des grands fleuves d'Asie prennent leur source au Tibet: l'Indus,  le Brahmapoutre, le Mékong,  le Yang Tsé Kiang et le Fleuve jaune.

La construction de barrages permettrait donc à la Chine de s'assurer le contrôle hydraulique sur une grande partie du continent asiatique. De plus, ces ressources d'eau possèdent actuellement un potentiel énergétique de 200 millions de KW par an, ce qui permet de fournir la totalité du territoire chinois en électricité. Un potentiel qui pourrait croître avec les années, si l'on en croit les nombreux projets mis sur pied par la Chine concernant la production d'énergie hydraulique.

 

   Mais l'eau n'est pas la seule ressource énergétique du Tibet. Soumis à d'importants rayonnements solaires, riches en source chaude, exposées à de grands vents, toutes les énergies renouvelables sont possibles dans la RAT (Tibet central et oriental) où 400 centrales solaires y sont implantées, et de nombreux projets sont en train d'être mis au point pour exploiter au maximum cette ressource d'énergie.

Les ressources énergétiques du Tibet sont principalement régénérables. En effet, les énergies hydrauliques, solaires, éoliennes et géothermiques sont facilement exploitables et en quantité importante.

Les ressources solaires du Tibet sont au premier rang du pays et parmi les plus riches du monde, la lumière naturelle étant abondante toute l'année.

Le Tibet a deux zones riches en ressources éoliennes, et on évalue les réserves annuelles à 93 milliards de kWh, plaçant le Tibet au septième rang du pays. 

Les ressources géothermiques du Tibet sont également remarquables, car il y a plus de 1 000 sources sur le territoire, ce qui positionne la Chine au premier rang.

 

   De même, de nombreuses ressources en charbon, gaz et en pétrole sont aussi présentes dans plusieurs régions du Tibet (notamment dans le nord de la région autonome), ainsi que des gisements d'uranium, dont environ 200 sources ont été découvertes en 1999. Selon les scientifiques chinois, les alentours de Lhassa contiendraient la plus grande réserve en uranium au monde.

 

   Non content de leur fournir l'énergie, le Tibet fournit aussi les matières premières aux industries chinoises, et à prix bien plus intéressants que l'importation à laquelle la Chine était contrainte auparavant.

 

   Enfin, le Tibet constitue un excellent terrain pour le développement de l'arsenal militaire et nucléaire chinois. De plus en plus de bases de missiles nucléaires, de sites de déploiement nucléaire et de stocks de déchets radioactifs existent sur les hauts plateaux, où la Chine opère de nombreux essais nucléaires.

Ainsi, la militarisation du Tibet permet à la Chine d'asseoir une domination sur tout le sous-continent indien, et notamment l'Inde.

Le Tibet est également un centre de stockage idéal pour les déchets nucléaires de la Chine, qui prétend favoriser le développement de l’énergie nucléaire au Tibet.  

 

   Toutes ces ressources sont donc très intéressantes pour alimenter le pays, développer des énergies nouvelles et prendre des mesures de développement durable ; ce qui représente un atout géoéconomique de taille pour la Chine.

 

 

  1. II.               La Sinisation du Tibet

 

  1. 1.      L’annexion chinoise : un phénomène aux conséquences multiples

 

   L’invasion chinoise du Tibet s’est accompagnée d’actes de violence et de massacres à grande échelle. Ce bouleversement heurte le peuple tibétain, composé essentiellement de paysans, de nomades et de moines.

Aujourd’hui, on dénombre plus de 1,2 millions victimes sur une population de 5 à 6 millions.                      De même, avant l’invasion chinoise, la population tibétaine était estimée à environ 2 millions d’habitants ; elle a donc triplé en une soixantaine d’années suite à l’invasion chinoise.

   Notons cependant que des centaines de milliers de tibétains se sont exilés en Inde ou au Népal, en Europe et aux USA dès les années 50, à causes des nombreuses répressions et famines lors du «  Grand Bond en avant » instauré par Mao dans les années 50.

Le quatorzième Dalaï-lama a également été contraint de s’exiler à Dharamsala entraînant avec lui plus de 200 000 Tibétains, appelés « les exilés de la première heure ».

Depuis 50 ans, cette forme d’exil existe toujours.  Ainsi, les ONG estiment dans leurs rapports de 1960 que « la Chine perpétrait  un génocide au Tibet ». Ce qui ne l’a pas empêché de continuer dans son désir de colonisation.

   En 1966, éclate en Chine la « révolution culturelle ». En conséquences, plus de 110 000 moines et religieuses sont torturés et mis à mort et 250 000 expatriés de force sur un total de 592 000. De plus, tous les objets culturels en métaux précieux sont fondus. 

En 1970, les premières communes populaires apparaissent et la collectivisation est achevée en 1975. Ainsi, la population tibétaine se voit soumise à des séances de rééducation d’une rare violence allant jusqu’à des exécutions sommaires. En 1978, 13 monastères sur 6000 sont partiellement intacts. On parle ainsi de « génocide culturel ».

 

   À la mort de Mao en 1976, les Tibétains espèrent un changement dans la domination chinoise. Celui-ci arrive un an plus tard avec l’adoption d’une plus grande tolérance religieuse. Mais le successeur de Mao, Deng Xiaoping, décide de choisir une politique moins offensive, mais toute aussi violente dont le but est de « noyer » la culture tibétaine dans la culture de masse chinoise par l’envoi massif de Chinois  avec de nombreux avantages (hauts salaires, promotion). Ainsi, de nombreux fonctionnaires et commerciaux chinois han (ethnie majoritaire en Chine) viennent s’installer au Tibet alors que de nombreux Tibétains trouvent difficilement du travail et que les monastères sont durement contrôlés par le pouvoir central.

Il est vrai que la Chine apporte de nombreux avantages au Tibet en termes d’infrastructures et de développement, mais l’économie repose sur des échanges inégaux. En effet, les Chinois détiennent la majorité des commerces et en retirent tout le profit. Par exemple, en 1980, sur les 12 800 commerces et restaurants de Lhassa, seuls 300 appartiennent à des Tibétains.

De plus, les subventions sont concentrées sur les zones urbaines, où prédominent les colons chinois, au détriment des zones rurales peuplées de Tibétains.

 

   En outre, le pouvoir central continu ne respecte pas les droits de l’homme au Tibet. En effet, les tortures et les mauvais traitements de la police et de l’armée perdurent sur la civilisation tibétaine et sur les prisonniers. Le pouvoir chinois impose aux femmes tibétaines des avortements et un contrôle des naissances (pas plus de 2 enfants par couple) et une discrimination entre Chinois han et Tibétains de plus en plus forte pour l’emploi et pour les fonctions politiques dirigeantes.

D’autre part, le pouvoir central a instauré de nombreuses règles en contradiction avec la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, comme celle de la mobilité des Tibétains dans leur propre pays. Chaque tibétain doit être enregistré dans un lieu particulier et celui-ci doit avoir une autorisation pour se déplacer même pour une courte durée. Ce système permet au gouvernement chinois de garder un contrôle absolu sur la population tibétaine pour éviter toute rébellion ou opposition. 

Le pouvoir sur le Tibet est donc détenu par le parti communiste chinois régional dont le premier secrétaire est Chinois. Il faut également savoir qu’un Tibétain ayant un quelconque pouvoir dans la hiérarchie est toujours secondé par un Chinois qui détient le pouvoir de décision. 

 

   La politique d’acculturation de Xiaoping, vise également à supprimer la culture Tibétaine, puisque l’enseignement secondaire et supérieur est en Chinois. Cependant, cet accès à l’éducation est difficile, car 70% de la population tibétaine ne sait ni lire ni écrire et au moins 50 % des enfants d’âge scolaire ne vont jamais à l’école.

 

   L’invasion de la Chine au Tibet est donc lourde de conséquences sur la population mais également sur l’écosystème du pays et plus généralement sur l’Asie.

En effet, la déforestation atteint aujourd’hui plus de 40% à cause du déboisement industriel intensif qui augmente le risque d’inondation dans tout le Sud de l’Asie.

La faune est également dévastée à cause d’une chasse élevée des mammifères en faveur d’industries touristiques lucratives, ainsi que le braconnage d'espèces protégées, la surexploitation des zones de pâturage et enfin l’implantation d'industries polluantes.

Par exemple, la région à l'est de l'Ambo, au bord du lac Koko Nor, est contaminée par des déchets radioactifs déversés par les Chinois.

   De plus, le tourisme de masse, provoqué par la Chine pour revitaliser le pays, a engendré une pollution importante dans l’Himalaya et les temples bouddhistes ne servent plus qu’au tourisme et non au temps de prière des Tibétains.   

 

   En conséquence, les effets de la sinisation sont autant perçus d’un point de vue culturel, économique, démographique, architectural, humains et politique. Aujourd'hui, on peut clairement désigner la Chine comme étant le principal responsable de la misère dans laquelle vit le Tibet et  d'avoir causé \"un traumatisme aigu de la population tibétaine dû aux violations des Droits de l'Homme\".

 

  1. 2.      Les bouleversements sociaux internes et externes

 

  1. a.      Les conflits internes

 

   La rébellion des Khampas en 1956, des guerriers vivant au Kham, est la première manifestation du mécontentement des Tibétains. Leur volonté de se révolter s’explique d’une part, par l’intervention de l’armée chinoise et son processus de désarmement des guerriers en 1955, et d’autre part, par les fouilles des monastères afin d'éliminer toute possibilité de révoltes.

 Les Khampas ont alors cherché à travers la région du Kham, des hommes prêts à combattre les militaires chinois ; et c’est en 1956, que la révolte a lieu. Face à cela, Pékin ordonna au Dalaï-lama d’envoyer les militaires tibétains pour faire arrêter cette guérilla que les Chinois ne contrôlaient plus, mais celui-ci refusa.

Les États-Unis ont ainsi pris part au conflit dans le but d’éliminer le communisme en Asie. Pour cela, ils ont mis en place l’opération « garden » en 1957 qui consista à entraîner dans le Colorado plus de 1000 guérilleros au maniement d’armes modernes et aux méthodes de guérilla. Cette opération fut un échec, d’une part, car les Américains ont agit trop tard et d’autre part, car les Chinois sont déjà totalement implantés au Tibet. Et l’Inde, pour sa part, qui était le partenaire du Tibet a refusé de coopérer, car elle n’a pas voulu rentrer en conflit avec la Chine.

   Entre 1957 et 1958, la révolte des Khampas est très violente au Tibet. En 1959, le Dalaï-lama décida de s’enfuir en Inde, ce qui provoqua une guerre de trois jours dans Lhassa, comptant quelques 4000 prisonniers tibétains, 2000 civils morts, des réformes démocratiques imposés par les Chinois et  la collectivisation forcée des terres tibétaines.

 

   D’autre part, le « Plan de paix en cinq points » en 1987 a entraîné des soulèvements internes importants. En effet, lorsque Deng Xiaoping succède à Mao Zedong, il décollectivise les terres tibétaines, permet la pratique de la religion. Ce qui permit au Dalaï-lama d’exposer pendant le Congrès  américain en septembre 1987, un plan de paix en cinq points, et recommande l’autonomie du pays à l’indépendance totale.

Les Tibétains mettent alors des affiches dans les rues de Lhassa pour promouvoir ce plan, mais aussi pour dénoncer les maltraitances des Chinois, ce qui aboutit à de nombreuses manifestations violentes antichinoises, notamment celle du 1er octobre qui fit des victimes tibétaines et chinoises. Le gouvernement chinois décida alors le 8 octobre de fermer ces frontières avec le Népal.

Plusieurs mois plus tard, lors du festival Monlam Chenmo, des moines tibétains et des civils ont pris la parole en public pour réclamer leur autonomie, ce qui a déclenché une guerre de seize heures et quelques 8 morts tibétains. 

 

   En mars 1989, des moines tibétains se sont réunis au Jokhang pour dénoncer l’emprise de la Chine sur le Tibet. L’armée chinoise répliqua par des coups de feu, mais cette fois-ci des Occidentaux étaient présents. Ainsi, la Chine décida de mettre en place la loi martiale à Lhassa, dont l’objectif est d’interdire les réunions tibétaines, les grèves, les manifestations ; mais également de confisquer toutes les armes des Tibétains et fouiller les personnes suspectes. Une loi hautement répressive et violente.

Ce qui empêcha toute manifestation au Tibet et incita les Tibétains à s’exiler.

 

   Plus récemment, en mars 2008, des manifestations de Tibétains contre le pouvoir chinois dégénèrent à Lhassa à l'occasion du 49e anniversaire du soulèvement de Lhassa, rappelant les graves émeutes et manifestations de 1989. Elles surviennent quelques mois avant les Jeux olympiques d'été de 2008. Des centaines de moines en provenance de différentes régions du Tibet ont organisé des marches jugées par Pékin de  « menace contre la stabilité sociale ».

Ces manifestations dégénèrent rapidement en de violentes émeutes dirigées contre les habitants non tibétains et leurs biens.

   De plus, la situation est loin d'être normalisée au regard des droits de l'homme, puisque plus d'une centaine de Tibétains continuent d'être emprisonnés pour des faits d'opinion. De fait, le code pénal chinois prévoit des délits vagues et imprécis tels que « l'atteinte à l'ordre social » ou la « mise en danger de la sécurité nationale ». Sur cette base juridique incertaine, de nombreux Tibétains sont arrêtés et détenus pour avoir exprimé leurs opinions politiques, possédé des photos du Dalaï-lama ou des drapeaux tibétains, distribué des tracts favorables à l'indépendance ou conservé des écrits provenant de la communauté exilée. Sans oublier que les droits de la défense sont méconnus lors des procès et la torture est de pratique courante lors de la détention.

 

  1. b.      Les bouleversements extérieurs

 

   Le conflit entre les Tibétains et les Chinois prend une ampleur internationale du fait que plus de 130 000 Tibétains se sont exilés dans 16 différents pays et particulièrement en Inde (85%). C’est ainsi que le Dalaï-Lama s’est réfugié à Dharamsala.

   L’Inde, mais aussi des ONG et l’Union Européenne se rendent comptent de l’ampleur du problème sino-tibétain, ils vont tenter d’aider le Tibet.

Pour cela, l’Inde va permettre au Dalaï-lama de créer un ministère de la Culture et de la Religion et de remettre en place tous les monastères. De même, l’une des principales priorités est de mettre en place un système éducatif. Ainsi, dès 1960 le gouvernement indien a ouvert des collèges d’enseignements secondaires.

   Le Dalaï-lama réussit également à instaurer la démocratie dans les institutions de la communauté tibétaine en exil. En 1961 une constitution provisoire est adoptée prônant la séparation des pouvoirs. Le gouvernement et le premier ministre sont désormais élus par l’assemblé des députés du peuple tibétain.

Cette démocratisation est la meilleure réponse du Dalaï-Lama aux Chinois qui l’accusent de vouloir restaurer son pouvoir. 

   Plus récemment, le Dalaï-lama fait appel à l’aide internationale pour exercer une pression sur la Chine afin qu’elle cesse les massacres et les répressions brutales sur les Tibétains qui ne font qu’exercer pacifiquement leur droit fondamental d’expression. Il fait également appel aux communautés médicales internationales telles que Médecins sans Frontières et la Croix pour venir en aide aux Tibétains blessés ou encore aux pouvoirs internationaux pour aider à la libération des détenus tibétains qui subissent des tortures et des détentions de longue durée.

 

  1. 3.      Le combat du Dalaï-lama depuis 1959, son rôle dans l’évolution Tibétaine et l’aide de la communauté internationale

 

   Les solutions semblent être très compliquées à établir notamment en raison des divers ressentiments de la population, de la haine ambiante et du manque de soutien voire d'action au niveau international.

Cependant, le Dalaï-lama a une réelle volonté de sauver le Tibet des mains chinoises. Pour cela, il tente de faire parler de la cause tibétaine à travers le monde.

Ainsi, il en appelle à l’ONU en 1959 et obtient le soutien de l’Irlande, de la Malaisie, de la Thaïlande, ce qui permit l’adoption d’une résolution en octobre 1959 où l’ONU déclare être consciente de l’importance du problème tibétain.

   En 1960, le Dalaï-lama lance un deuxième appel à l’ONU aboutissant également à une nouvelle résolution qui met en évidence la violation des droits de l’Homme et des règles internationales : la Chine est visée.

Cela se reproduit en 1965 avec la prise d’une troisième résolution qui met en avant la violation des droits tibétains. Cependant, la Chine reste muette, ce qui ne permet pas à l’ONU d’agir.

   En 1991, il est de nouveau question du problème tibétain, mais aucune mesure n’est prise.

Il fait également appel à l’association Tibet Justice Center ou encore aux associations humanitaires pour l’aide aux blessés et victimes de la famine. Ce manque d’intervention est sans nul doute dû au fait que la Chine tient une place de plus en plus importante dans le monde.

Les Etats-Unis ont soutenu pendant longtemps le Tibet dans l'optique d'affronter la Chine communiste, notamment dans le cadre de l'opération « Garden », où les Khampas ont été entraînés et préparés aux USA par la CIA. Cependant, bien que certains hommes politiques tels que Georges Bush, Bill Clinton, Obama ou encore le président allemand Richard Von Weizsäcker ont à cœur la cause tibétaine ; depuis l'entrée de la Chine dans l'ONU, Washington préfère garder une certaine distance avec la polémique tibétaine pour ne pas endommager ses rapports avec la Chine, une puissance économique de plus en plus intéressante.

Pékin considérant toute rencontre de haut niveau avec le chef spirituel des Tibétains comme une immixtion dans ses affaires internes ; les capitales qui accueillent le Dalaï-lama reçoivent donc des avertissements menaçant de la Chine, qui n'apprécie pas de le voir traité comme un chef d'Etat.

 

  1. 4.      Peut-on considérer le Tibet comme une économie chinoise ?

 

   Le troisième forum sur le travail du Tibet s’est tenu à Pékin et les mesures prises visent à la destruction définitive et dans sa totalité de la civilisation tibétaine et de ses coutumes. Ainsi Pékin à la main mise sur la gestion de son commerce extérieur et investi dans des infrastructures pour améliorer les voies de communication nécessaire au développement du commerce tibétain. L’État envisage d’investir plus de 800 millions de yuan pour la reconstruction de la route reliant la Chine et le Népal, afin que le commerce extérieur du Tibet se développe via l’ouverture de ses différentes voies de communication.

En 1994, la Chine prévoit d’augmenter le PNB du Tibet de 10% par an pour atteindre 7Milliards de yuan en 2000. Cette même année l’objectif fixé est pratiquement atteint (soit 8,6% par rapport en 93).

   En 2005, la Chine aide au développement de nouveaux marchés et à la construction de nouveaux ports pour améliorer le commerce frontalier du Tibet et son chiffre d’affaires.

Les conséquences ne se font pas attendre,  les échanges internationaux sont accélérés, l’augmentation du nombre de marchés passant de 10 en 2001 à 70 en 2005.

Pour chiffrer le montant des échanges frontaliers avec le Tibet, nous pouvons dire qu’en 2005, ils ont atteint 122,2 millions de USD soit 59,5 % (c’est-à-dire 34,8 % de plus qu'en 2004), où les exportations représentaient 115,81 millions de dollars (+35,3 % par rapport à 2004) et les importations représentant 6,29 millions d’USD (+26 %).

 

   Entre 2001 et 2005, le Tibet a contracté un montant de 93,02 millions d’USD de capitaux étrangers dont 31,93 millions réellement utilisés. Le Tibet a également obtenu 42,61 millions de dollars d’investissements à titre d’assistance et 37 projets d’assistance bilatéraux ou multilatéraux ont été mise en œuvre.

Les investissements étrangers jouent donc un rôle d'accélérateur dans le développement social du Tibet grâce à une utilisation de plus en plus rationnelle, une étendue de plus en plus vaste et une rentabilité de plus en plus significative.

 

   L’annexion de la Chine a donc des effets économiques positifs incontestables sur le Tibet et son développement international. Un développement qui lui est bien entendu profitable.

Par ailleurs, il convient de s'interroger sur la nature et la répartition des  profits de cet essor économique. Effectivement, l'action économique chinoise au Tibet consiste à supporter artificiellement une croissance sans qu'il y ait de productivité réelle. De plus, si les villes s'enrichissent, les campagnes et le fragile système écologique tibétain semblent quant à eux se dégrader sérieusement. Les Chinois, résidant principalement à Lhassa, monopolisent pratiquement l’entièreté de l’économie régionale. C’est pourquoi, cet essor est souvent critiqué dans la mesure où il semble clairement avantager les chinois.

Il ne faut pas omettre non plus que la principale source de revenus de la province est devenue le tourisme (57 % de son PIB) qui a largement contribué au boom du secteur tertiaire (près de 39 % de croissance par an depuis l'arrivée du train à Lhassa) même si c'est le secteur primaire qui concentre toujours la majorité de la population. Rappelons que le tourisme a été impulsé par la Chine.

 

   L’économie Tibétaine figure donc parmi les territoires les plus pauvres d’Asie, malgré des ressources naturelles abondantes, ceci en partie dû à son isolement relatif mais aussi à un manque de moyen d’exploitation de ses gisements dont la Chine a su profiter.

 

  1. III.           L’avenir du Tibet

 

  1. 1.      Le Tibet à l’heure actuelle

 

A l'heure actuelle, l'état du conflit sino-tibétain n'a pas beaucoup évolué.

Le Dalaï-lama, chef du gouvernement tibétain est toujours en exil en Inde, où de plus en plus de Tibétains viennent le rejoindre et la communauté internationale applique toujours la politique de l'autruche.

Le Dalaï-lama se déplace dans le monde pour donner de nombreuses conférences et pour rencontrer de nombreux chefs d'état. Il est la plupart du temps bien reçu, mais uniquement en tant que chef religieux et non en tant que chef d'état. En effet, recevoir le chef du gouvernement tibétain pourrait froisser gravement la Chine.

Le Tibet a donc peu de chances de retrouver son indépendance. Certes, si l'on s'en tient à un point de vue purement légal et juridique, le Tibet est toujours indépendant et soumis à une occupation illégale.

Cependant, la domination militaire sur un pays ne justifie pas sa possession légale. Bien que la Chine reconnaisse sa non-souveraineté sur cette région, elle se considère cependant dans les faits, comme le maître absolu des hauts-plateaux tibétains. L'invasion chinoise au Tibet et la Révolution Culturelle des années 1966/1976 a provoqué une acculturation du peuple Tibétain à la culture chinoise et donc par conséquent un démantèlement de la culture tibétaine, touchant deux \"piliers culturels\" que sont la langue et le religieux.

   La Chine désirant éradiquer le bouddhisme et contrôler toutes les pratiques religieuses, a pour cela instauré des « campagnes de rééducation patriotiques » dans lesquelles les moines et les nonnes doivent renier le Dalaï-lama et affirmer l’appartenance indéniable du Tibet à la Chine.

 

  1. 2.      Le Tibet a-t-il un futur encourage

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