les péres fondateurs
Publié le 02/04/2011
Extrait du document
A) Jean Monnet (1888-1979), l’initiateur de l’organisation économique de la CECA
En 1914-1918, l’apport de Jean Monnet à l’effort de guerre allié fut tel, que l’historien Jean-Baptiste Duroselle n’hésita pas à déclarer que la victoire éclatante du Maréchal Foch lui revenait en partie. Son sens de l’organisation économique fut notamment dévoilé par son rôle majeur dans la création en 1917 du Conseil Interallié, chargé de coordonner le financement des forces maritimes alliées. Suite au Traité de Versailles de 1919, il devient premier vice-Secrétaire Général de la Société Des Nations, fonction qu’il occupera jusqu’en 1923. Il ne cessera durant son mandat de prôner une vision communautaire de l’Europe, seul moyen selon lui pour le continent de retrouver sa puissance d’antan, ainsi que la paix.
B) Robert Schuman ( 1886-1963), le penseur de l’Europe communautaire
Robert Schuman fut dès son plus jeune âge un Européen convaincu : né au Luxembourg et de nationalité française, il grandit en Lorraine, une région qui resta sous tutelle allemande jusqu’en novembre 1918. Diplômé en droit outre-Rhin et avocat de formation, il est élu à la Chambre des Députés en 1919. Ancré profondément à droite, il prône alors une Europe forte. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il entre dans la Résistance, se faisant même déporter vers un camp de concentration. En 1947, il revient sur le devant de la scène politique en tant que président du Conseil. Il permet l’adoption du plan Marshall dans l’Hexagone d’une part, et entame le rapprochement franco-allemand, en mettant notamment fin à l’occupation française de la Ruhr.
A) Konrad Adenauer ( 1876-1967) : l’Europe, une nécessité pour l’Allemagne
Né à Cologne en 1876, Konrad Adenauer obtient une éducation très catholique, qui lui permettra notamment d’être à la tête du parti catholique allemand (le Zentrum) dans les années 1930. L’Allemagne est alors complètement sous l’influence des nazis, regroupés autour d’Adolf Hitler. Demis de son poste de maire de Cologne, puis envoyé dans un camp de concentration en 1944, il participe à la reconstruction du pays durant l’après-guerre. En s’appuyant sur les bases de l’ex-Zentrum, il crée une nouvelle force politique, l’Union Chrétienne Démocrate (ou CDU). Proeuropéen, il devient chancelier en 1949 et engage une vaste campagne visant à intégrer l’Allemagne à l’Europe de l’Ouest, afin de ne pas tomber sous le joug communiste. Il fait entrer sa nation au Conseil de l’Europe (1950), puis soutient le plan Schuman et la CECA. La signature du Traité de Rome en mai 1957 marque l’aboutissement de sa lutte en faveur de l’intégration de l’Allemagne au niveau continental.
B) Paul-Henri Spaak (1899-1972) : sans Europe, point d’avenir pour le Benelux
Diplômé en droit à l’université de Bruxelles, membre du Parti Socialiste belge, Spaak est élu député en 1932. Il occupera par la suite différents postes ministériels, notamment celui de Premier Ministre (1938-1939, en 1946 et de 1947 à 1949). Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il s’exile à Londres, où il développe peu à peu une vision communautaire de l’Europe. Favorable à la supranationalité, il réalise en 1944 une union douanière entre la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, appelée Benelux. Deux ans plus tard, il devient le premier Président de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies. Partisan d’une Europe unie, sympathisant du Mouvement Européen, il devient Président du Conseil de l’Europe en 1949, puis de la CECA (1954). Il aura un rôle-clé dans l’élaboration du Traité de Rome et dans la création de la Communauté Economique Européenne.
C) Alcide De Gasperi (1881-1954) : le renouveau de l’Italie passe par l’Europe
Italien d’origine, il est né en 1881 à Pieve Tesino, une petite ville alors sous domination austro-hongroise. Après de brillantes études à l’université de Vienne, il intègre la rédaction d’Il Nuovo Trentino en 1905, où il ne cessera de souligner le caractère italien de la Tyrol du Sud (Trentin actuelle). Il représentera d’ailleurs à partir de 1911 cette région au Parlement autrichien. En 1919, Rome reprend le contrôle du Trentin ; Gasperi en profite pour créer le Parti Populaire Italien et se faire élire député. Opposant de la dictature mussolinienne, il est incarcéré en 1926. Il participe activement à la Résistance italienne pendant la guerre, créant un nouveau parti, le Parti Démocrate Chrétien. En décembre 1944, il est dans le gouvernement de transition, avec le portefeuille des Affaires Etrangères. Président du Conseil de 1945 à 1953, il permet à son pays d’intégrer l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (1949). Européen convaincu, Alcide De Gasperi estimait que l’Italie post-fasciste ne pouvait se renaître de ses cendres que dans le cadre d’une Europe forte et fédérale. Il est élu à la tête de la CECA en 1954, et permet à sa nation de faire partie de l’Europe des Six trois ans plus tard.
Liens utiles
- MISTRAL, Frédéric (1830-1914) Ecrivain, il est un des fondateurs du félibrige.
- CORNEILLE, Michel Ier, dit le Vieux (1603-1664) Peintre, élève de Simon Vouet, il est un des douze fondateurs de l'Académie de peinture.
- Proust Joseph Louis, 1754-1826, né à Angers (Maine-et-Loire), chimiste français, un des fondateurs de l'analyse chimique.
- Paget ( sir James ), 1814-1899, né à Yarmouth (Norfolk), chirurgien anglais, un des fondateurs de la pathologie scientifique.
- Mayflower (« Fleur de mai »), navire anglais qui transporta en Amérique du Nord une centaine de colons anglais, parmi lesquels une majorité de puritains, les Pilgrim Fathers (« Pères Pèlerins »), fondateurs de Plymouth en Nouvelle-Angleterre (1620).