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Les personnages sortant de l'ordinaire sont-ils plus appréciés des lecteurs ?

Publié le 11/12/2013

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On constate de nos jours que les personnages ont un rôle essentiel dans le roman. En effet, ils accomplissent ou subissent les actions au cours de l'histoire ce qui enrichie l'intrigue. Fictifs, ces personnages divers intensifient l'imagination des lecteurs. Dans ce cas peut-on dire qu'il est nécessaire au romancier de faire de ses personnages des êtres extraordinaires ? Les personnages sortant de l'ordinaire sont-ils plus appréciés des lecteurs ? C'est pourquoi il importe de préciser, dans un premier temps, à quelles conditions le romancier crée des personnages différents du lecteur. Dans un deuxième temps, il est nécessaire de démontrer que des personnages plus conformes à la réalité peuvent susciter autant d'intérêt. Certes, le romancier aime souvent faire de ses personnages des êtres extraordinaires. Un être extraordinaire soulève l'étonnement par sa singularité, sa rareté. En effet, l'auteur attire le goût du lecteur en créant de l'admiration pour le personnage. D'un point de vue mythologique, le héros est un demi-Dieu, comme Les 12 Travaux d'Hercule de Guy Rachet. C'est un personnage légendaire qui accomplit des prouesses incroyables. Des qualités et des actions hors du commun qui rendent le personnage mirifique aux yeux du lecteur. De plus, choisir un personnage héroïque permet de rendre les aventures du héros plus passionnantes comme le roman de J.R.R Tolkien Le Seigneur des Anneaux relatant les aventures de personnages tous autant surprenant par leurs physiques et leurs caractères. Tolkien raconte les péripéties de chacun séparément pour enfin les réunir. De la même façon, Harry Potter, le protagoniste de Harry Potter de J.K Rowling vit dans un univers rempli de magie et d'aventures. Ses amis et lui combattent tous le même ennemi. A fin de le vaincre, ils devront affronter plusieurs obstacles. Dans ses 2 romans plein de rebondissements, le lecteur ne peut s'ennuyer tout au long de sa lecture. Enfin, le but du romancier est de créer un monde imaginaire qui fasse rêver le lecteur. Un parfait exemple du Monde de Narnia de C.S Lewis qui retrace les aventures d'enfants qui jouent un rôle central dans l'histoire du royaume fictif de Narnia, un endroit où les animaux parlent, la magie est courante, et le bien combat le mal. De manière encore plus avéré dans le roman de Carlos Ruiz Zafon L'ombre du vent mêlant suspense, amour et littérature, alors que la vie du personnage principal, Daniel Sempere, changera du tout au tout à la suite de la découverte d'un nouvel auteur, Julián Carax. Le héros romanesque se révèle donc comme un personnage hors du commun représentant un idéal et accomplissant des actes extraordinaires Cependant, le recours à un personnage ordinaire peut se révéler un choix judicieux pour l'instruction du lecteur. Effectivement, le choix du lecteur peut se porter sur un antihéros afin de proposer une réflexion au lecteur. Le roman L'?uvre de Zola, présente Claude Lantier comme un héros médiocre. Il se suicide après avoir compris qu'il n'atteindrait jamais son idéal. De même pour le roman de Maupassant, Une vie, où Jeanne est littéralement écrasée par la société. Enfermés dans leur condition sociale ou familiale, ils n'ont pas les épaules pour affronter la vie. Ensuite, l'auteur choisit parfois un personnage ordinaire afin que le lecteur se reconnaisse et aussi de dénoncer un fait de société. Les Rougon-Macquart ?uvre soutitrée par Zola « Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire » permettent à l'auteur de dresser un tableau complet de tous les milieux sociaux. Ainsi dans Germinal, l'auteur fait part de la révolte de son personnage Lantier, un jeune chômeur, au sujet des conditions de vie des mineurs. L'Assommoir, lui, raconte la grandeur puis la décadence de Gervaise Macquart, blanchisseuse à Paris. Pour finir, choisir un personnage ordinaire permet à l'auteur de le faire évoluer comme le roman de Camus, L'étranger. Il s'agit de Meursault, le narrateur, un employé de bureau. Le roman s'ouvre sur son indifférence face au deuil de sa mère qui vient de mourir. Le roman comporte deux parties distinctes qui correspondent à la vie de Meursault avant le meurtre qu'il commet, puis la vie du narrateur après le meurtre jusqu'à sa condamnation. Le statut du personnage change donc au cours du roman. D'homme libre et innocent il passe à celui d'accusé, coupable de meurtre. De manière nettement moins glorieuse ou grandiose, il incarne des sentiments et un parcours qui pourraient être ceux des lecteurs. En somme, le protagoniste peut vivre des aventures extraordinaires ou faire preuves d'une grandeur admirable. Mais depuis le XVIIe siècle, les romanciers cherchent à faire vivre des personnages qui soient proches de leurs lecteurs et de leur quotidien. Le caractère romanesque et souvent extraordinaire d'un personnage de roman nous oblige à s'interroger sur celui-ci et nous amène de façon inévitable à porter un jugement.  l y aurait un besoin de juger, d'aimer, de haïr, le personnage pour apprécier la lecture d'un roman ?

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