Les physiocrates

Les physiocrates

Dès la fin du 17^e s des penseurs observent les limites, et les conséquences de mercantilisme et le soumettent à une critique sérieuse.

Jean Bodin (1530-1596) mercantiliste français : analyse les relations de la montée des prix au 16^e s avec l’apport des métaux précieux d’Amérique. Il s’élève contre l’assimilation de la richesse réelle à la monnaie, car selon lui la valeur de la monnaie est déterminée par sa quantité en circulation (= la masse monétaire) et que cette valeur est inversement proportionnelle à sa quantité (Quand la quantité de monnaie augmente sa valeur baisse). Son analyse constitue le début de la longue controverse sur la théorie quantitative de la monnaie.

Sir Dudley qui expose dans un ouvrage des thèses anti mercantilistes contre l’intervention de l’Etat affirmant que l’enrichissement d’une nation et de son peuple réside dans le respect de la liberté d’entreprendre pour favoriser le commerce et réaliser la richesse. On remarque ici que Dudley considère toujours la richesse comme résultant du commerce extérieur mais qu’il faut libérer ce commerce, et enlever les entraves de l’Etat

Vers la seconde moitié du 18^e s, qu’un courant de penseurs notamment français s’est formé : le courant physiocrate. Bien que ce courant soit apparu comme réaction aux politiques mercantilistes, il n’a pas constitué une rupture subite avec celle-ci. Il a émergé progressivement du mercantilisme tout en montrant les défauts, erreurs de ce dernier. Grace à la physiocratie, on commence à développer des notions nouvelles comme les liberalisme économique, notions qui seront justifiés et dominantes dans le siecle a venir. D’où l’importance meme brievement de ce courant, bien qu’il soit limité à la fois dans le temps et dans le lieu. C’est en France que la physiocratie s’est développée et appliqué, elle ne correspond que la vingtaine d’année allant de 1756 à 1777. Si on suit l’évolution des faits a l’époque on remarque que sur le plan doctrinal, ils sont inspirés par les idées de Locke, Descartes et Montesquieu qui pronent un pouvoir limité du Roi. Il y a donc rejet du pouvoir absolu du souverain (louis XV), ils théorisent la notion de « droit naturel » des hommes et de  l’ordre naturel voulu par la providence, fondé sur l’harmonie des interets et le respect des droits naturels de l’homme, dont le droit de la propriété individuel, et le droit d’échange de cette propriété. Le role de l’Etat consiste alors a promulgué, etablir les lois nécessaires dans ce sens et a les faire respecter.

Boisguillebert (1646-1714) fut le père des physiocrates français, qui cherche à comprendre les causes de la récession de l’économie française vers la fin du 17^e s. Il définit la richesse comme l’ensemble des biens qui permettent de satisfaire les besoins des hommes. Ce sont donc les biens de consommation courantes, industriels, agricoles et pas seulement commerciales qui permettent la création de la richesse. Selon lui cette richesse ne peut provenir que du travail ou/et de la terre.

Il explique la décadence de l’agriculture par l’insuffisance de la consommation intérieure, qui est freinée par des entraves et taxes lourdes (prix élevés) => les agriculteurs ne vendent pas correctement (à leur juste prix) leurs produits => Agriculteurs ruinés => incapacité d’acheter des biens de l’industrie => industries ruinées => ne pourront plus acheté produits agricoles => etc

ð  Cercle vicieux déclenchée par l’insuffisance de la consommation (demande intérieure)

Il insiste donc sur le role de la demande interieure des produits plutôt que sur les exportations pour enrichir le pays => soutient une protection modérée de l’agriculture.

Le chef de file du courant physiocrate fut François Quesnay qui reprend à BG son terme de circuit économique. Il affirme que seul la terre crée la richesse, il limite la production nationale à celle du secteur agricoles. Les autres secteurs représentent la classe « stérile ».  Il représente le circuit macroéconomique dans son célèbre tableau économique (1768) ou il montre qu’il faut partir des avances annuelles que les propriétaires fonciers ont intérêts à faire aux agriculteurs/fermiers qui exploitent la terre de créer ainsi une richesse additionnelle, un surplus qui doit revenir aux propriétaires fonciers puisque seul la terre crée de la richesse réelle. Les fermiers échangent ensuite avec les industriels qui sont enrichis et ainsi le circuit est bouclé avec une richesse toujours plus importante et qui circule entre les classes de la société.

Ainsi les physiocrates encouragent les propriétaires terriens à investir, l’Etat a son tour peut les taxer, et améliorer ainsi ses finances publiques.

ð   Selon Quesnay tout dépend de l’initiative des détenteurs de capitaux qu’ils avancent et investissent (prémices du système capitalisme).