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Les raboteurs de parquet

Publié le 21/02/2014

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« Les Raboteurs de parquet« de Gustave Caillebotte 643255187960 Titre : «Les Raboteurs de parquet« Auteur : Gustave Caillebotte (1848-1894) Année de réalisation : 1875 Nature : Tableau (huile sur toile) Dimensions : 102 x 146,5 cm Conservation : Musée d'Orsay, Paris (don en 1894) Gustave Caillebotte est un peintre, collectionneur et mécène français, né à Paris le 19 août 1848 et mort à Gennevilliers le 21 février 1894, à l'âge de 45 ans. En 1873, il réussit l'examen d'entrée à l'Ecole des Beaux-arts. Issu d'une famille d'industriels, il hérite à la mort de son père, en 1874, d'une fortune suffisamment conséquente pour pouvoir se consacrer à sa passion : la peinture. En 1875, son tableau « Les Raboteurs de parquet « est refusé au Salon. Les années suivantes, le peintre expose ses tableaux lors de différentes expositions impressionnistes.Après sa mort, l'Académie des Beaux Arts proteste contre l'entrée des tableaux de Gustave Caillebotte au musée du Luxembourg et qualifie son oeuvre « d'offense à la dignité de notre école «. Longtemps plus reconnu comme mécène que comme peintre d'importance, Gustave Caillebotte a été redécouvert dans les années 1970. Certaines de ses oeuvres se trouvent maintenant au musée d'Orsay à Paris. Contexte historique : La IIIème République apparaît réellement en 1875 ; c'est alors une période de grande rénovation pour la ville de Paris. C'est à ce moment là qu'apparaissent les fameux boulevards Haussmanniens, véritables symboles de la volonté de modernisation de l'époque. Cette modification architecturale va profondément modifier le tissu social. Les ouvriers sont alors repoussés à la périphérie de Paris, loin des quartiers bourgeois. Cette période est connue pour sa volonté de changement aussi bien social que culturel. Présentation : La scène se passe dans un grand appartement de Paris. Trois hommes s'affairent à raboter le parquet, comme le suggère le titre du tableau lui-même. Le dos nus, ils sont agenouillés de façon à ce que l'on ne distingue que partiellement leurs visages. On remarque tout de suite que l'un d'eux est isolé sur la gauche, contrairement aux autres. Ses coéquipiers, plus en avant lui tournent le dos et semblent discuter entre eux. La séparation est d'autant plus suscitée par le rayon lumineux qui provient de la porte fenêtre du balcon, à l'arrière plan, qui ouvre sur la rue. Outre les ouvriers, l'artiste accorde beaucoup d'importance aux outils utilisés. En effet, sont éparpillés sur le parquet un marteau, une lime, des sacs à outils et une bouteille de vin avec son verre rempli. De plus les ouvriers utilisent des rabots bien visibles, parmi les copeaux jonchant le sol. Interprétation : Le regard est attiré par la forte luminosité qui se reflète sur les corps nus des trois hommes. Ils ont chauds, ont ôté leurs chemises pour travailler ce qui suggère la dureté de leur travail et l'effort que cela leur demande. La présence de la bouteille de vin accentue leur besoin de se désaltérer et de faire une pause. Caillebotte a voulu représenter un sujet réel, mettant en avant le classe ouvrière plutôt que l'aristocratie, ce qui lui valut de vives critiques étant donné le côté novateur de oeuvre. Il met sur le devant de la scène de simples menuisiers, spécialisés dans la pose et l'entretien de parquet, d'habitude laissés dans l'ombre, dénigrés, comme le suscite leur placement dans le tableau, au bord du champ de lumière. Cela laisse penser que l'artiste leur offre la possibilité de sortir de cet anonymat, d'obtenir la reconnaissance qu'il leur est dû, face à l'ingratitude qu'on porte à leur métier, tout comme à leur classe. On reconnaît ici l'aspect impressionniste de l'oeuvre de par son thème dénonciateur d'une réalité dérangeante. L'artiste a insisté sur le peu de travail effectué et sur celui qu'il reste à faire. Un autre monde va venir prendre la relève, celui de la bourgeoisie. Ce tableau suscite une réflexion sur la cohabitation des deux univers : le prolétariat et la bourgeoisie des grands appartements parisiens. Bien que "Les raboteurs de parquet" soit l'oeuvre la plus significative de Caillebotte, elle n'en est pas moins désapprouvée par les contemporains qui la jugent trop réaliste. Caillebotte ne se cache pas de dévoiler la réalité des conditions de vie de l'homme moderne de ce siècle. C'est la vraie raison pour laquelle les critiques de l'époque ne le considèrent pas à sa juste valeur comme on le fait aujourd'hui, mais plutôt comme le mécène de l'impressionnisme.

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