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Les réformes économiques

Publié le 22/02/2012

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Mao attache une importance fondamentale à l'industrialisation du pays : le socialisme ne peut, à ses yeux, s'édifier dans un pays économiquement sous-développé. C'est pourquoi, dès juin 1949, il annonce que la Chine doit se doter d'une industrie puissante et d'une agriculture moderne, ces deux secteurs devant désormais être dirigés par l'État. La nationalisation du secteur industriel et commercial, préalable à son développement, se fait par étapes, à partir de 1953. Les premiers entrepreneurs à être dépossédés de leurs biens sont ceux qui ont collaboré avec l'occupant japonais ou le Gouomintang. Mais c'est bientôt l'ensemble de la bourgeoisie d'affaire qui devient la cible des communistes. Nombre d'industriels sont contraints de faire leur « autocritique », et beaucoup s'enfuient alors rejoindre Chiang-Kai-shek à Taiwan. En 1956, la vague de nationalisation s'achève, alors que le secteur public représente désormais près de 70% de la production, le reste relevant d'entreprises mixtes. Mao attend l'hiver 1953 pour imposer la réforme agraire et la collectivisation des terres. Cette dernière doit mettre fin à l'extrême morcellement des terres qui empêche un rendement maximum, et dégager des bénéfices qui serviront à la modernisation et l'extension du secteur industriel. D'abord timide, la collectivisation des terres est quasiment achevée à la fin de l'année 1956, date à laquelle 90% des paysans ont été contraints, non sans brutalité parfois, d'intégrer des coopératives. Mao a donc, en sept ans, réussi à totalement bouleverser les structures économiques de la Chine, et à faire de l'État l'unique décisionnaire en matière d'investissement et de développement. Ce succès n'est pourtant qu'apparent. De graves déséquilibres économiques, dans l'agriculture et dans l'industrie, ne tardent pas à se faire jour, et ils vont provoquer de profondes dissensions au sommet du pouvoir. De plus, les violences employées pour mettre en oeuvre ces premières réformes mettent fin à l'appui dont disposaient jusqu'alors les communistes au sein de la population. Les mesures coercitives et l'utilisation de la force vont devenir la règle, des mesures qui annoncent plus d'un désastre humain.

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