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Les Soviétiques quittent l'Iran

Publié le 22/02/2012

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iran
25 mars 1946 - Le 1er juin 1945, soit près de trois semaines après la capitulation du Reich, le gouvernement de Téhéran réclamait le retrait des troupes britanniques et soviétiques qui, en août 1941, étaient entrées en Iran afin d'assurer la protection de la route stratégique Bagdad-Khanaquin-Kermanchah-Hamadan-Téhéran, par où transitait une grande partie de l'aide militaire fournie à l'URSS par ses alliés occidentaux. En principe, cette évacuation ne posait pas de problèmes particuliers, car, conformément à l'article 5 du pacte tripartite anglo-soviéto-iranien de janvier 1942, les troupes alliées devaient quitter l'Iran " dans les six mois qui suivraient la fin de la guerre ". Cette disposition fut cependant interprétée comme autorisant le maintien des troupes étrangères en Iran jusqu'à la victoire sur le Japon. Mais, même après la reddition japonaise, le 15 août 1945, Britanniques et Soviétiques, préoccupés par la défense de leurs intérêts dans la région, montraient peu d'empressement à vider les lieux. Le Kremlin, en particulier, inquiet de l'accord conclu en septembre 1944 entre l'Anglo-Iranian et la Standard Oil pour la prospection en commun de nouvelles zones pétrolières, exigeait la création d'une société pétrolière mixte soviéto-persane dans le nord du pays. Les Soviétiques craignaient en outre que leur départ ne sonne le glas de la République autonome d'Azerbaïdjan proclamée en décembre 1945 dans leur zone d'influence par Jafar Pichevari avec le concours des responsables régionaux du parti communiste Toudeh. Le maintien de cette République était d'autant plus inadmissible pour le gouvernement central de Téhéran qu'elle avait conclu un pacte d'alliance avec les autonomistes du Kurdistan iranien, qui, de leur côté, avaient fondé la République populaire de Mahabad, considérée, malgré son caractère nationaliste et féodal, comme étant amicale à l'égard de l'URSS. En janvier 1946, le chah confiait à Ghavam Sultaneh, un politicien chevronné doublé d'un habile négociateur, la présidence du gouvernement avec pour mission prioritaire d'obtenir rapidement le départ des troupes étrangères. Le nouveau chef du gouvernement, qui passait pour être bien disposé à l'égard de Moscou, était partisan d'une stricte neutralité entre l'URSS et la Grande-Bretagne. Le jour même de sa désignation, il entamait des pourparlers avec les insurgés de Tabriz, qu'il essaya de rassurer en épurant l'armée et la police de leurs éléments les plus droitiers. Puis il s'envolait pour Moscou pour y négocier directement avec Staline le rétablissement de l'autorité iranienne sur l'Azerbaïdjan, tout en renouvelant la plainte déposée au Conseil de sécurité par son prédécesseur contre l'Union soviétique, accusée de vouloir s'éterniser dans le nord de l'Iran. Cela ne l'empêche pas de donner des gages aux Soviétiques en leur promettant une concession pétrolière sous réserve de la soumettre à la ratification du Parlement qui sera élu dans les sept mois qui suivront le départ des troupes étrangères. En même temps, il fait valoir que l'élection d'un nouveau Parlement est impossible tant que les autonomistes de Tabriz continueront à entraver l'activité des partis politiques favorables au gouvernement central. Les arguments de Ghavam Sultaneh s'avèrent d'autant plus convaincants qu'ils sont renforcés par les menaces réitérées des Anglo-Américains d'intervenir en Iran par la force des armes. Le résultat ne se fait pas attendre. En mars 1946, quelques jours après le retrait des troupes britanniques, l'URSS annonce que l'évacuation de ses forces armées sera terminée dans " cinq ou six semaines ". Le 9 mai 1946, Téhéran et Moscou confirment l'évacuation de l'Iran par l'armée soviétique. En décembre, Ghavam Sultaneh envoie ses troupes à la reconquête de l'Azerbaïdjan et du Kurdistan sans que les Russes réagissent. La République autonome de Tabriz s'effondre le 14 décembre et celle de Mahabad le 15 du même mois. Ainsi, pour éviter une grave crise internationale, l'URSS a sacrifié ses alliés azerbaïdjanais et kurdes, sans même obtenir en échange la concession pétrolière qu'elle souhaitait dans le nord de l'Iran. En effet, le nouveau Majlis, élu vers la fin de 1947, refuse d'entériner les accords pétroliers irano-soviétiques conclus sous l'égide de Gahavam Sultaneh. Ce dernier interprète le vote du Parlement comme un désaveu personnel et présente sa démission. Les Russes ont-ils été joués par plus asiatiques qu'eux, comme l'ont affirmé à l'époque certains commentateurs ? Le leader kurde Barzani était plus près de la vérité lorsqu'il affirmait après l'effondrement de la République kurde de Mahabad: " Nous n'avons pas été battus par l'armée iranienne. C'est plutôt l'URSS qui a été battue par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ". JEAN GUEYRAS Mars 1985
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« pas impossible.

Les terres du littoral côtier sont extraordinairement fertiles.

Mais où est la main-d'oeuvre? Dans la sierra.

Il fautl'attirer à la côte.

C'est moins facile parce qu'il faut convaincre les Indiens, qui ne descendent pas volontiers du haut plateau dansles terres chaudes et humides. Un nouveau Pérou Un nouveau Pérou est né au début du siècle.

L'industrie minière y a pris un essor considérable; boom du pétrole et ducaoutchouc dans le Nord, extension des plantations de canne à sucre, de coton et de riz dans le Sud.

Parallèlement à l'extensiondes mines; pétrole (douzième producteur mondial), argent, zinc, (premier producteur en Amérique du Sud), plomb, cuivre, or,fer, l'industrie péruvienne a connu un développement considérable dans les quinze dernières années.

On compte déjà six centmille travailleurs dans l'industrie (textile, alimentaire, pâte à papier, industries chimiques). Malgré cette richesse nouvelle, qui fait du Pérou l'un des pays d'Amérique du Sud aux perspectives économiques les plusbrillantes, la question agraire demeure préoccupante pour les mêmes raisons que dans les autres pays andins.

Le tiers des terrescultivées se trouve sur la côte.

Dans son ensemble, l'agriculture péruvienne demeure une agriculture de subsistance.

Et ledéséquilibre croissant entre la côte et la sierra (où vit pourtant encore plus de 60 % de la population) préoccupe justement legouvernement de Lima. L'exemple bolivien Reste la Bolivie.

C'est des trois pays andins le seul qui ait officiellement proclamé la réforme agraire.

C'est le seul qui ait décidéde redistribuer la terre selon des normes plus rationnelles et plus humaines. Je visitais les mines d'étain de Milluni, en Bolivie, à 4 600 mètres d'altitude.

Le chef de chantier, un Bavarois taciturne, m'avaitd'abord entraîné dans les galeries où chuintaient des ruisseaux glacés.

Un instant on apercevait sous les casques les larges visagesbruns des ouvriers.

Et chaque fois le même salut : " Adios, companero ! " (Salut camarade !).

Où était la servilité des hommes del'altiplano et leur obséquieux : " Buenos dias, patron! "...? En sortant de l'étroit boyau, le jour parut encore plus cru.

Le Bavarois s'était arrêté, arrachant machinalement la boue ocre quimaculait ses bottes.

Il regardait les ouvriers : " Actuellement ce sont eux qui commandent, dit-il lentement.

Ici il y a cinq centsouvriers.

Cent cinquante d'entre eux au moins ont des mausers et des munitions...

Demain, s'ils voulaient! Ces hommes-là ontsauvé la révolution il y a trois ans.

Un soir les milices ouvrières ont quitté Milluni.

A La Paz les combats de rue faisaient rage.L'issue était incertaine...

Leurs intervention a été décisive ". Non, la révolution bolivienne du 9 avril 1952 n'a pas été une révolution comme les autres.

Rien d'un pronunciamiento! Elle a étéfaite véritablement par le peuple.

Trois jours de combats et 1 500 morts ! Elle a installé au pouvoir un gouvernement, celui duprofesseur d'économie politique Paz Estenssoro, qui poursuit depuis trois ans l'une des expériences les plus difficiles et les pluspassionnantes de toute l'Amérique du Sud. Car ce qui se passe ici n'intéresse pas seulement la Bolivie, isolée, méconnue, tragiquement adossée aux Andes. Avec la malheureuse guerre du Chaco en 1932, la Bolivie a été un peu plus mutilée, un peu plus repoussée vers les Andes.

Aucours de cette guerre, les Indiens de l'Altiplano ont été décimés.

Mais de cette épreuve va sortir la " génération du Chaco ", unegénération amère, déçue, qui fournit des cadres au Mouvement national révolutionnaire, fondé par Paz Estenssoro en 1942.

LeMNR s'empare une première fois du pouvoir en 1943.

Comme l'aprisme au Pérou, c'est un parti de la classe moyenne.

Commel'aprisme, c'est un mouvement sans doctrine rigoureuse, essentiellement nationaliste, où l'on retrouve des influences socialisanteset fascisantes.

Au début les sympathies du MNR pour l'Allemagne nazie ne sont pas niables. Chassé une première fois du pouvoir en 1946 (Estenssoro s'enfuit en Argentine, ce qui le fera soupçonner plus tard depéronisme), le MNR y revient plus puissant que jamais grâce cette fois à l'action des syndicats ouvriers, qui font leur entrée sur lascène politique bolivienne. La réforme agraire, proclamée le 2 août 1953 par le gouvernement Estenssoro, est un exemple pour toute l'Amérique latine, ettout particulièrement pour les pays andins.

Pour les Etats-Unis il s'agit de savoir si le seul pays possédant d'importants gisementsd'étain en dehors de l'Asie du Sud-Est pourra définitivement briser les structures féodales du passé sans être menacé par lecommunisme. Pour l'opposition conservatrice et les seigneurs de l'étain réfugiés à l'étranger, il n'y a pas de doute : la Bolivie est déjàcommuniste, la propriété privée est en passe de disparaître, la religion est persécutée et des milliers de prisonniers politiques (au. »

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