Les trentes glorieuses

Sujet : les Trente Glorieuses Après les affres de la crise des années 1930 et des traumatismes de la Seconde Guerre mondiale, et les pays industrialisés au sein du monde connaissent une période de croissance économique exceptionnelle : les Trente Glorieuses. De 1945 à 1973, les Trente Glorieuses se caractérisent par des taux de croissance élevés et réguliers, un quasi plein emploi, un niveau de vie en progression constante et des progrès techniques. Les pays industrialisés occupent le Nord du planisphère : ce sont les pays communistes de l’Europe de l'est en croissance économique rapide, l’Europe occidentale au fort PIB, le Japon et la grande puissance américaine. Comment ce « miracle » des Trente Glorieuses métamorphose ses pays, pour la plus part détruits et ruinés par la guerre ? Comment se caractérise ce processus de croissance à travers ses aspects, cause et conséquences ? Dans un premier temps nous étudierons cette croissance extraordinaire, dans un second temps, les facteurs qui stimulent cette croissance et enfin les effets de cette croissance dans les pays industriels.  La prospérité économique se mesure avant tout par la croissance économique, c'est à dire la mesure de l'évolution du PIB. Ainsi le PIB mondial passe de l'indice 100 en 1950 à l'indice 270 en 1970. La croissance économique mondiale annuelle entre 1950 et 1973 a été en moyenne de 3,7% dans les pays occidentaux, de 3,8% en Europe de l'est et de 2,9%en Asie/Japon. De plus les taux de croissance sont très impressionnant comme par exemple au Japon qui profite d'un taux de record de près de 11% lors des années 1950/1960. C'est une croissance qui semble miraculeuse, elle est constante grâce l'absence de crises et de baisse du PIB. Les récessions (diminution passagère des activités économiques) sont maîtrisées donc la baisse de la production n'est que de courte durée.  De plus nous notons une augmentation du niveau de vie et du confort des foyers. Il y a une augmentation des revenus grâce à un nouveau système, la femme et l'homme peuvent travailler, les foyers ont alors deux salaires qui comblent leurs dépenses. Ces revenus sont stables avec l'instauration du plein emploi et de l'État providence. Par ailleurs le niveau de vie est transformé, il est multiplié par 5 en France, par exemple le Corbusier solutionne les problèmes de logement de l'après guerre et créé des Unités d'habitations. Les ménages se modernise également, il y a de nouveaux équipements dont tous les foyers s'équipent peu à peu, les appareils ménagers aident la maîtresse de maison à gagner du temps comme par exemple la machine à laver, l'automobile permet de se déplacer plus vite dans le vie quotidienne, des nouveaux équipements qui permettent de se divertir et de s'informer comme par exemple le téléviseur et le magnétoscope en 1980. Tout ceci entraîne une transformation de la société. Les classes sociales sont en changement, on notel'essor des classes moyennes, augmentation du nombre de cadres. Les inégalités sociales partiellement réduites grâce aux prestations sociales. De plus on entre dans une société de consommation, il y a une augmentation de la consommation, elle est multipliée par 2,7%, c'est une société matérialiste qui investit pour le confort. Par ailleurs un nouveau mode de consommation se met en place, qui s'intitule le commerce au détail avec la création de supermarchés. La hausse de consommation s'explique aussi par les accords de crédits que font les banques. Plusieurs facteurs stimulent cette croissance. Tout d'abord le contexte de l'après-guerre, on bénéficie de l'exclusivité dans de nouveaux domaines comme l'informatique, l'atomique, l'aéronautique ainsi que l'aérospatial. Il y a également une compétition économique et politique entre URSS et USA pour assurer la suprématie mondiale comme par exemple en 1961 Youri Gagarine est le premier homme dans l'espace, en 1969 Neil Armstrong marche sur la lune. De plus on note l'essor des industries de pointe. L'électronique en fait partie avec les premiers ordinateurs et les calculatrices de grande puissance. On note aussi la seconde génération électronique avec l'invention du transistor en 1948, la révolution informatique dans les années 1970 qui facilite la gestion de l'entreprise et des services publics et la découverte de la biologie moléculaire qui permet d'élaborer des techniques de nutrition, de traitement desmaladies, de production agricole et de protection de l'environnement.  On assiste par ailleurs à une nouvelle organisation du travail avec une reconversion de l'entreprise, il y a un regroupement des moyens de production comme par exemple au Japon où de grands groupes concentrent des moyens techniques, financiers et commerciaux. De plus la Multinationalisation entraîne une diversification des activités, une volonté de contrôler et d'accroître la production ainsi qu'un approvisionnement et une conquête de nouveaux marchés étrangers au faible coût de production pour maximiser les profits par exemple les grandes entreprises japonaises dominent un vaste secteur de P.M.E sous traitantes à l'emploi précaire et mal rémunéré. De nouvelles techniques de production naissent, le Fordisme en est une, son but est d'accroître la production de l'entreprise grâce à la division du travail on appel cela le travail à la chaîne. La production s'accélère également ainsi que la consommation d'énergie, entre 1960 et 1973 par exemple la production et la consommation sont multipliées par 2. La main d'œuvre qualifiée se développe et la main d'œuvre ouvrière baisse. L'État providence intervient dans l'économie pour assurer une protection sociale et une redistribution des revenus. La croissance industrielle et agricole a des limites. Dans le domaine de l'agriculture on observe une surproduction, l'État pratique le « gel des terres » contre des quottas pour ralentirl'augmentation de la production, car les demandes alimentaires n'augmentent pas autant que la production agricole. Il y a aussi un phénomène d'exode rural parce que les petits exploitants ne peuvent rivaliser face aux grandes exploitations. Les paysans dirigent un vaste capital d'exploitation doivent faire face à une hausse des prix à la production inférieure à la moyenne et dés lors ils s'endettent. Dans le domaine de l'industrielle, les foyers une fois équipés consomment moins ce qui entraîne une baisse de la demande. On observe également l'apparition du chômage car on demande une main d'œuvre plus qualifiée, les machines remplacent les hommes et de plus plus en de personnes arrivent sur le marché du travail suite au baby-boom. De plus face à l'essor d'hydrocarbures il y a un déclin d'anciennes sources d'énergie comme le charbon, ainsi on ressent une crise dans les industries traditionnelles : charbon, sidérurgie, textile. Par ailleurs, on note un amorcement du problème écologique par exemple en 1971, le club Rome évoque les limites des ressources terrestres, ressources énergétiques et en matière 1ères. Les nouvelles organisations du travail s'essoufflent, le fordisme impose une cadence de production effrénée, les hommes sont gouvernés par les patrons et les machines. Des inégalités spatiales sont également observées, des régions sont délaissées par exemple en Italie il y a un fort contraste entre le Nord qui est fortement industrialisé et le Mezzogiorno qui estpauvre. Les villes deviennent alors un symbole des inégalités croissantes, l'exode rural demande un nouvel aménagement des villes, qui ne peuvent plus accueillir des flux de population, on observe alors une croissance de la grande pauvreté (SDF) et la création de ségrégation spatiale (ghettos). La croissance a aussi un effet sur le système monétaire qui vacille, elle bouleverse les monnaies. On observe une inflation constante des prix comme par exemple aux USA à partir de 1965 cette inflation s'accélère pour dépasser les 4% annuels. Les monnaies se dévalue, la livre par exemple s'est dévaluée en 1965 ainsi que le Franc en 1969. Dans les entreprises, des investissements sont nécessaires dans les entreprises pour faire face à la concurrence ce qui provoque leur endettement. Par ailleurs des inégalités se créent entre les États, d'un côté les pays capitalistes avec une croissance forte et de l'autre les pays sous l'influence de l'URSS avec une croissance plus ralentie. De plus il y a des tensions entre URSS et américains qui sont marquées par l'opposition de l'URSS face au plan Marshall, les soviétiques mettent sur pied une économie collectiviste et planifiée au sein d'une zone économique appelée COMECON.  La puissance américaines a des difficultés : on note un déficit économique provoqué par l'aide aux frais d'investissement et de crédits, dépenses pour la guerre du Vietnam. La conversion en or est menacée, les réserves Fort Knox ne sont plus suffisantes parexemple le président Nixon stoppe cette conversion, les principes établis à Bretton Wood commencent à vaciller. Enfin on constate qu'une société divisée se forme, la population active change, le nombre d'agriculteurs baisse, on parle de « fin des paysans » par exemple la part de la population active dans le secteur primaire passe de 27,5% en 1950 à 11,4 en 1970. C'est pourquoi le nombre d'ouvriers augmente, il existe de plus en plus d'ouvriers spécialisés sans qualifications tandis qu'on réclame de plus en plus d'ouvriers professionnels hautement qualifiés, au milieu des années 1960 ils représentent 38% de la population active des pays développés à l'économie de marché. Tout ceci entraîne l'augmentation des « cols blancs » (main d'œuvre hautement qualifiées avec de grandes responsabilités comme les ingénieurs, les cadres supérieurs ...) avec le développement du tertiaire. Les femmes obtiennent des emploi sans responsabilités. De nouvelles conditions de vie apparaissent, les dirigeants de grosses exploitations agricoles peuvent jouir d’un mode de vie semblable à celui des citadins mais leurs revenus progressent moins vite que ceux des autres couches sociales. Il y a une dégradation de la qualité de vie chez les ouvriers spécialisés, let travail est physique et usant, tension permanente, travail rébarbatif. Le mode de vie conformiste se crée chez les classes dirigeantes et populaires appelées « classes moyennes » on observe une volonté de monter sa richesseen consommant.  Une société contestataire se met en forme : les artistes se mobilisent contre la société de consommations comme par exemple Tati se moque de cette modernisation dans Mon Oncle (1956), les jeunes deviennent anticonformistes, en mai 1968 les jeunes revendiquent plus de liberté dans des manifestations, et les ouvriers sont épuisés par leur soumission, Georges Douart avait écrit : « Comment travailler avec cœur quand on est qu’un appendice de machine ? » Ainsi les Trente Glorieuses ont donc été une période de croissance sans pareille : économique comme industrielle grâce à une métamorphose de la population grandissante mais aussi par des aides économiques aux États qui interviennent alors. Les pays industrialisés sont transformés : progrès technique et développement des échanges provoquent une mondialisation dirigée par les pays industrialisés où la société industrielle devient société de consommation. Mais ce règne de la société d’abondance creuse les écarts entre cols blancs et cols bleus, des critiques traduisent l’ampleur d’une mutation technique et sociale sans précédent. Dés lors ce « miracle » n’est qu’une illusion qui peu à peu dévoile ses failles, et l’apparition des symptômes de la crise de 1973. Les pays industrialisés évoluent les uns en liens avec les autres et on de plus en plus besoin désormais des pays du Sud pour bénéficier de faibles coûts de production. Les Trente Glorieuses amorcent donc les débuts de la mondialisation.