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Les USA dans la première guerre mondiale

Publié le 10/01/2019

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LA VICTOIRE DE WILSON. Le résultat de l’élection présidentielle américaine de 1912 est une surprise. Le vainqueur, le démocrate Thomas W. Wilson, est un jeune outsider dont les Américains, il y a deux ans encore, ignoraient même le nom. Rompant avec une longue domination républicaine, quasi ininterrompue depuis 1865, cette victoire s’explique avant tout par des divisions du parti républicain. Au président William Taft s’oppose son prédécesseur Théodore Roosevelt. Le différend est avant tout personnel, Roosevelt supportant mal les atermoiements de son poulain face aux violentes controverses qui agitent le gouvernement. Les divergences politiques portent sur le contrôle des monopoles. S’attaquant au conservatisme de l’administration Taft, le programme de Roosevelt, le New Nationalism, rallie les réformistes du parti républicain qui refusent ainsi de soutenir Taft, désigné pourtant comme candidat à l’élection présidentielle. La scission intervient en août 1912 avec la création du parti progressiste dont Roosevelt est le candidat. La désunion profite donc au parti démocrate, lequel contrôle désormais les deux Chambres.

ÉTATS-UNIS: LE TEMPS DES RÉFORMES. L’arrivée à la présidence du démocrate Thomas Woodrow Wilson en 1912 inaugure un ordre économique et social nouveau. En 1913, la baisse générale des tarifs douaniers est compensée par l’instauration d’un impôt sur le revenu, voté peu avant, en février 1913. La même année, le système bancaire est réformé dans le respect du pouvoir fédéral, avec la création du Fédéral Reserve Board. En 1914, la loi Clayton vient renforcer les mesures antitrusts déjà existantes. A partir de 1916, Wilson se préoccupe des problèmes sociaux: le Keating Owen Act tente de protéger et de réglementer le travail des enfants, en interdisant le commerce inter-États des marchandises fabriquées par les enfants de moins de quatorze ans. En septembre, la loi Adamson introduit la journée de huit heures dans le secteur des chemins de fer. Aux revendications des suffragettes qui depuis la fin du siècle dernier mènent un combat acharné pour obtenir le droit de vote, Wilson répond par la conciliation et, le 4 juin 1919, le Sénat approuve le 19e amendement de la Constitution accordant aux femmes le droit de vote.

L’ENGAGEMENT DES ÉTATS-UNIS DANS LA GRANDE GUERRE. En novembre 1916, Wilson est réélu président des États-Unis après une campagne électorale fondée sur le maintien à tout prix de la neutralité de l’Amérique. Or cinq mois plus tard, celle-ci s’engage aux côtés de l’Entente. En janvier 1917, les Allemands relancent en effet la guerre sous-marine à outrance. Cette décision brutale provoque une vive indignation. La guerre sous-marine risque de compromettre les exportations et d’engendrer une grave crise économique. En représailles, Washington rompt aussitôt les relations diplomatiques avec le Reich. Le 12 mars, Wilson proclame la neutralité armée des États-Unis; les navires marchands sont autorisés à s’équiper de canons. Au cours de ce même mois, quatre navires américains sont torpillés. La crise atteint son point de non-retour et, le 2 avril, le Congrès approuve la décision du président d’engager le pays dans la guerre. Mais, tenant à affirmer leur indépendance, les États-Unis refusent de signer le pacte du 5 septembre 1914 par lequel les pays de l’Entente s’étaient engagés à ne pas conclure de paix séparée.

L’EFFORT DE GUERRE AMÉRICAIN. L’en trée en guerre des États-Unis en avril 1917 est accueillie en Europe avec un immense soulagement d’autant qu’au même moment la chute du régime tsariste risque de compromettre la participation de la Russie au conflit. Mais.il faudra un délai d’un an pour que l’aide devienne effective, un délai nécessaire à la mise en place de la conscription obligatoire, pour l’instruction et l’acheminement des troupes. Dans l’immédiat, la contribution américaine est avant tout économique. Le gouvernement de Washington se substitue aux banques pour prêter aux Européens les sommes nécessaires à l’achat de matériel de guerre, de matières premières et de denrées alimentaires. De plus, les États-Unis entraînent avec eux de nombreux pays d’Amérique latine dont les ports se ferment désormais aux navires allemands. Sur le front occidental, l’arrivée des contingents américains, encore retardée par des querelles d’état-major, leur permet de participer à la victoire finale. Mais plus encore qu’une victoire militaire, la Grande Guerre est l’occasion pour les États-Unis d’imposer leur puissance au Vieux Continent.

GRANDE-BRETAGNE: LES LIBÉRAUX AU POUVOIR. Ayant mis fin à la suprématie des conservateurs, le parti libéral domine la vie politique britannique depuis 1906. Sous l’impulsion du Premier ministre Herbert Asquith et du chancelier de l’Échiquier David Lloyd George sont engagées d’importantes réformes sociales. Malgré l’ascension du parti travailliste, la prépondérance libérale dure jusqu’en 1914. Les conservateurs, en effet, réfractaires à tout progrès social, ne peuvent élargir leur base électorale. Les divergences entre les deux grands partis ne sont pourtant pas fondamentales: l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne permet de réaliser une alliance que Lloyd George projetait dès 1910. Mais si la guerre favorise l’union des forces politiques, elle entraîne la division dans les rangs libéraux. Critiqué par le haut commandement, Asquith doit abandonner la direction du gouvernement à Lloyd George, au grand dam des partisans d’Asquith qui l’accusent de trahison. Les élections de novembre 1918 aggravent encore cette rivalité. Malgré l’opposition formelle d’Asquith, les libéraux s’allient aux conservateurs.

L’ENGAGEMENT BRITANNIQUE. La puissance allemande et les menaces qu’elle fait peser sur l’équilibre européen ont eu raison du non-engagement de la Grande-Bretagne. Le 5 août 1914, celle-ci entre dans la guerre. Ses armées, renforcées par celles recrutées dans les dominions, se battent sur plusieurs fronts: en Europe sur le front de l’Ouest, en Océanie et en Afrique dans les colonies allemandes et, enfin, en Méditerranée orientale contre l’Empire ottoman. Dans cette dernière région, l’intervention britannique répond également à de vifs intérêts stratégiques et économiques. Outre des centaines de milliers d’hommes volontaires puis conscrits, la Grande-Bretagne apporte aux armées alliées le renfort de sa marine, la première du monde. Détenant la maîtrise des mers, ses navires peuvent préserver le ravitaillement des armées alliées et imposer à l’Allemagne un sévère blocus économique. La bataille de Jutland en mai 1916 confirme la supériorité navale britannique. Néanmoins, seule la contribution américaine peut limiter les pertes considérables infligées par les sous-marins allemands à la flotte anglaise.

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