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L'évidence est-elle toujours vrai?

Publié le 05/05/2012

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Intro : Tout d’abord, l’évidence est un caractère qui entraîne immédiatement l'assentiment de l'esprit, soit à partir d'un raisonnement, soit à partir de la constatation de faits. Ce caractère est immédiatement perçu comme vrai par l’esprit. On sait que ce qui est évident, donc ce qui n'a pas besoin d'être démontré, est sût indubitable. L'évidence est par définition quelque chose qui saute aux yeux, de plus le mot vient du latin \"videre\" qui veut dire voir. Nous sommes convaincus, donc c'est subjectif. Il y a évidence quand une idée s'impose comme claire et distincte, (d'où la formule de Descartes est évident ce qui se présenterait si clairement si distinctement à mon esprit que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute.) L'évident est donc le critère qui apparaît le moins discutable, c'est l'esprit qui est certain mais c'est l'idée qui est évidente, donc l'évidence est la rencontre de la certitude de l'esprit et l'évidence de l'idée. L'évidence est donc liée à la vue des sens. En effet, ce qui parait évident pour un individu ne l’est pas forcément pour d’autres. Nous parvenons ainsi à la distinction fondamentale entre la sensation et le jugement. Seul l'esprit est susceptible de se tromper : la sensation n'est jamais fausse. C'est en effet l'esprit qui porte un jugement sur les objets eux-mêmes, c'est-à-dire qui rapporte les données des sens à un seul et même objet. L’évidence est donc une notion subjective. En ce sens, nous pouvons nous demander si l’évidence ne s’avère-t-elle pas trompeuse ?

  1.        I.            L’évidence est vraie.

Le rationalisme répond qu'il y a des évidences, des jugements qui n'ont pas besoin d'être prouvés. En effet, une évidence, c'est un jugement qui s'impose à l'esprit de telle sorte qu'on ne peut penser autrement ce qui est jugé. Pour qu'il y ait évidence, il faut que nous soyons en présence d'une idée complète, suffisante en elle-même. Une idée est évidente lorsqu'elle contient en elle-même sa propre preuve. Par exemple \"l'homme pense\", puisqu'affirmer le contraire serait absurde. Affirmer que l'homme ne pense pas, ce serait en tant qu'être humain, affirmer la pensée que l'homme ne pense pas ! Une évidence n'a pas besoin de preuve extérieure parce qu'elle se prouve elle-même. A ce titre, on peut reconnaître qu'une idée est véritablement évidente sans avoir besoin de voir si elle résiste absolument à des doutes invraisemblables fondés sur des fictions. Une véritable évidence étant ce dont on ne peut pas douter.

Ces évidences ce dessinent, alors, par le biais des vérités. En effet, c’est ce que soutien Hume dans son texte « Traité de la nature humaine » en évoquant les vérités de relation d’idées. En effet, elles ne peuvent être contredites. Par exemple, Hume illustre sa thèse avec l’exemple suivant « Le soleil ne se lèvera pas demain. » « Le soleil se lèvera. » Ces propositions portent sur les faits. Ceux-ci ne sont pas constatés directement et sur le plan de la pensée nous pourrions bien admettre sans contradiction logique l’une ou l’autre des propositions. En elles-mêmes elles ne contiennent aucune incohérence.

 

  1.      II.            L’évidence est trompeuse

Mais comment être certain que mon idée, même réellement évidente, d'un objet correspond exactement à ce qu'il est en réalité alors que je n'accède à la réalité que par le biais de la perception sensible, sachant que cette perception est toujours ma perception de la réalité, une apparence incomplète, et non la réalité elle-même ?

Tout comme le dit Lucrèce dans son texte « De la nature des choses » : nous ne savons pas si les sens qui servent de fondement à nos connaissances ne nous trompent pas chaque fois que nous nous y fions, comme c'est le cas lorsque nous sommes en présence d'un mirage. Les connaissances, en tant qu'elles sont fondées sur les sens, sont donc toujours douteuses. D'autre part, les sens nous donnent un accès à la réalité, mais ce n'est jamais directement la réalité que nous connaissons par leur moyen, c'est notre perception de la réalité. C'est pourquoi chacun a sa perception propre du réel et que les avis divergent. La définition de la vérité est la conformité de ce que nous pensons et de la réalité. Mais ce que nous connaissons, c'est la réalité telle qu'elle est pour nous, subjectivement donc, ce n'est pas la réalité en elle-même. Selon Lucrèce,  il est absurde d’associer la connaissance à la perception que nous prodigue nos sens.

 

Pour conclure, l’évidence est donc basée sur des vérités qui sont, par définition, vraies. En ce sens, l’évidence est vraie. Mais elle peut s’avérer être faussé lorsque notre jugement est trompé par nos sens.

 

Cependant, les évidences se crée par le biais de notre propre jugement, et donc, de nos sentiments. Mais nos sens ne peuvent-ils pas être trompé, et donc l’évidence également ?

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