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L'identité du Maroc

Publié le 07/01/2011

Extrait du document

maroc

Exposé sur : Les identités du Maroc

 

       Fait par :                 Benkirane Mohamed Ali

                                        

             Classe :                                  1ère S 3

 

 

 

     Année Scolaire :                   2010/2011 

 

 

 

 

 

Sommaire 

INTRODUCTION ………………………..………. .P.3

I) Les Civilisations ayant peuplé le Maroc.…..................P.3

1) Des peuples disparus

2) Les trois identités majeures 

        a) Les Berbères  

        b) Les Sahraouis

        c) Les Arabes

II) La richesse Culturelle……………………….……P.        7

1) Les religions présentes au Maroc :

a)   Les musulmans

b)  Les chrétiens

c)   Les juifs

2) Une diversité linguistique

a)     L’arabe

b)    Le berbère

c)     Le français

d)    L’espagnol et l’anglais

3) L’art et la cuisine

a)     La musique

b)    L’artisanat

c)     La cuisine

III) Les revendications Berbères et Sahraouis…………..P.15

1)   Les revendications Berbères

2)    Les revendications Sahraouis

CONCLUSION………………………………………………….…..P.16

 

Introduction

         D'une superficie de 710 850 Km2, le Maroc avec son emplacement stratégique a le privilège de s'ouvrir d'une part sur l'Atlantique à l'ouest, et d'autre part sur la Méditerranée au nord. Ce vaste territoire partage ses frontières à l'est avec l'Algérie, et au sud avec la Mauritanie. Cet emplacement géographique fait donc de ce pays un creuset de cultures diversifiées par les arrivées successives des différents colons. Le Maroc possède alors une forte identité qui le distingue des autres pays du monde arabe et de l’Afrique.  Cette identité a été constituée par les trois civilisations arabe, berbère et sahraouie où chacune d’elles a marqué le territoire d’une empreinte indélébile. C’est l’origine d’un patrimoine historique incomparable.

En quoi le Maroc est-il un pays multiculturel ?

 

            La présence de différentes civilisations sur le territoire marocain fait de ce pays une terre de rencontre de plusieurs cultures. Cependant cette diversité ethnique engendre des conflits entre les populations.

I)      Les Civilisations ayant peuplé le Maroc :

1)      Des peuples disparus :

            Jouissant d'une situation géographique stratégique, le Maroc est une  porte ouverte sur l'horizon européen, Africain et oriental. De ce fait le pays  est naturellement prédisposé à être un lieu de rencontre des civilisations et de convergences des cultures.

            Les traditions rapportées par les auteurs antiques font remonter au XIIe siècle avant notre ère la colonisation phénicienne, même si les témoignages archéologiques ne donnent des datations assurées qu'à partir du VIIe siècle av. J.-C. Les Phéniciens fondèrent des comptoirs sur les côtes de la mer Méditerranée et de l'océan Atlantique. Les principales cités phéniciennes étaient Lixus (Larache), Mogador (Essaouira) et Sala (près de Rabat).

            Les Carthaginois s'y installèrent à leur tour, au VIe siècle av. J.-C. Le célèbre récit connu sous le nom de Périple d'Hannon relate l'expédition maritime menée par Carthage entre 475 et 450 av. J.-C., entreprise qui aurait atteint le golfe de Guinée. La synthèse réussie de l'antique civilisation berbère et de la civilisation phénicienne donna naissance à la civilisation mauritanienne. Un important royaume berbère se constitua dans l'ouest du Maghreb, qui vit un essor notable des villes. Sala, en particulier, connut des moments de splendeur sous les règnes de Juba II et de Ptolémée, son fils et successeur.               En contact avec Rome mais non sous sa domination, le royaume perdit son indépendance lorsque Caligula, en 40 apr. J.-C., pour s'emparer de ses richesses, fit assassiner Ptolémée à Rome. Après une guerre très dure, la région devint une province de l'Empire romain, la Maurétanie Tingitane, du nom de sa capitale, Tingis (qui deviendra Tanger), mais seul le Nord de l'actuel territoire marocain fut soumis. La prospérité de cette province reposait sur l'exploitation des ressources naturelles (produits de la mer, huile d'olive), le développement du commerce et la construction de villes, dont la plus célèbre, Volubilis, a livré des bronzes, des décors sculptés, des mosaïques et des peintures.

En 285, pour des raisons encore mal définies, l'administration romaine abandonna la majeure partie du territoire annexé. L'influence de Rome ne modifia pas profondément le caractère de la population, bien qu'on en trouve un certain nombre de marques, comme l'usage dans les campagnes du calendrier julien pour les travaux agricoles. En revanche, la christianisation, assez nette dans les villes aux IIIe  et IVe siècles, ne laissera aucune trace durable. La présence romaine se maintint seulement dans la région de Tanger jusqu'à l'arrivée des Vandales, en 429. Après la chute de Rome, l'Empire byzantin tenta en vain de contrôler durablement la Maurétanie.             L'événement qui marqua jusqu'à nos jours l'histoire du Maroc se situe au VIIe siècle: la conquête arabe et l'islamisation. L'entrée des musulmans au Maghreb fut pourtant beaucoup plus lente et difficile qu'ailleurs en raison de la vive résistance des populations berbères. Mais la conversion massive de ces derniers à l'islam est un fait (ce seront d'ailleurs des troupes de Berbères convertis qui franchiront le détroit de Gibraltar pour pénétrer en Espagne).

Il ne s'écoula pourtant que trente ans entre la première invasion arabe, dirigée par Oqba ibn Nafaa, qui parvint au Maghreb extrême en 681, et la conquête de l'Espagne, en 711, par Tariq ibn Ziyad, Berbère converti à l'islam. A plusieurs reprises les Berbères se révoltent contre les gouverneurs arabes et le calife de Bagdad, mais il est remarquable que ces nombreux soulèvements berbères, tout au long de l'histoire, aient été dirigés contre les Arabes, et non contre l'islamisation. En 740 a lieu la première révolte berbère face au pouvoir arabe : le kharijisme sert de prétexte pour remettre en cause le califat d'orient. C'est, pour ses fidèles, la volonté de choisir « le meilleur » pour gouverner, et non pas forcément un descendant du prophète (ce que veut le chiisme), ou un candidat choisi par les sages (ce que veut le sunnisme). Le kharijitisme est la thèse la plus appréciée par les peuples berbères, qui ont des sentiments relativement démocratiques : le chef se doit d'être choisi par tous, et non pas imposé[13]. Le califat omeyyade ne peut l'accepter, et un conflit éclate. En 750, à Damas, les Omeyyades sont renversés par les Abbassides. Le Maghreb al Aqsa se retrouve dans une quasi-anarchie

C’est Idriss 1er, qui s’était réfugié dans la région de Walili après sa défaite contre les Abbassides, qui fut le fondateur    du royaume du Maroc troisième état Musulman totalement indépendant du califat Islamique. Dans ce royaume Idrisside à dominante urbaine, ce sont les villes qui ont servi de point d'ancrage pour la diffusion de la civilisation musulmane dans les zones rurales.

Simultanément des minorités juives qui avaient depuis longtemps peuplé le Maroc  depuis l’antiquité ont résisté à l’islamisation et aux nombreux massacres qu’ils ont subis. Certains historiens pensent même que des départs eurent lieu avant la destruction du premier Temple en 586 avant notre ère par Nabuchodonosor. Une des légendes qui accrédite cette thèse soutient que Phéniciens et Hébreux pratiquaient le commerce de l'or et du sel dans des villes comme Sala ( près de Rabat actuelle) ou Ifrane, devenant ainsi des centres d’importantes négoces. Cependant le plus ancien témoignage épigraphique ne remonte qu’au IIe siècle de notre ère, s’agissant essentiellement d’inscriptions funéraires en hébreu et en grec trouvées dans les ruines de la Volubilis romaine, entre Fès et Meknès.

La conquête arabe,  au début du VIIe siècle,  va permettre une dispersion des juifs au sein des tribus berbère plutôt qu’elle ne l’éradique. En 711 , les arabes traversent le détroit de Gibraltar et entreprennent la conquête de l'Espagne , avec une armée composée, en partie, de soldats juifs. Pendant près de 4 siècles, cette communauté participe à l'essor de la civilisation arabe en Afrique du Nord et au rayonnement d’Al Andalous.Les juifs vivaient dans des quartiers appelés « mellahs » d’abord à fès en 1438 puis a Marrakech.

Après la guerre de Tétouan, le Maroc s’ouvre à la civilisation occidentale. La première école de l’Alliance israélite est créée en 1862.

Dès la proclamation de l’État d’Israël en 1948, un climat de tension s’installe. Un an plutard, plus de huit mille personnes partent en Israël. Lors de l’indépendance du Maroc en 1956, les Juifs occupent des postes importants dans le gouvernement et l’administration marocains. Mais les difficultés intérieures et l’instabilité politique poussent les Juifs à quitter le Maroc pour la France, Israël, le Canada et les États- Unis. En 1977, il ne reste plus que vingt-cinq mille Juifs.

D’autres groupes ethniques actuels ont des origines ancrées dans de vieilles civilisations, tel que les gnawas,  dont la majeure partie sont des descendants d'anciens esclaves noirs issus de populations d'origine d'Afrique  noire (Sénégal, Soudan, Ghana...). Ce terme identifie spécifiquement ces populations au Maroc, et de là, leur nom s'est diffusé à leurs homologues du Maghreb.  Il furent amenés par les anciennes dynasties qui ont œuvré à l'histoire du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie, en commençant par l'empire Almohade, pour les travaux et les bâtiments des palais et le renforcement des armées (garde noire reprise par les dynasties marocaines suivantes). La constitution en confréries des gnawas à travers le Maroc s'articule autour de maîtres musiciens (les mâallems) et/ou de rituel, d'instrumentistes (quasi exclusivement les qraqeb (ou qrâqech) – sorte de crotales – et le guembri), de voyantes (chouaafa), de médiums et de simples adeptes. Ils pratiquent ensemble un rite de possession syncrétique (appelé lila au Maroc, diwan en Algérie) où se mêlent à la fois des apports africains et arabo-berbères et pendant lequel des adeptes s'adonnent à la pratique de la transe à des fins thérapeutiques.      

2)    Les trois identités majeures :

a)      Les Berbère.

Le Maroc est une vieille nation chargée d’histoire. Sur plus de deux milles ans, la culture amazigh a résisté à l’assimilation, ou plutôt à négocié avec ses voisins, pour pouvoir toujours exister. On pourrait presque dire aujourd’hui que le Maroc entier est un pays berbère, puisque 60% à 80% de ses habitants sont d’origine berbère.

Contrairement à l’image romanesque populaire qui dépeint les berbères comme des nomades qui traversent le désert à dos de chameau, leur véritable labeur fondamental est la pratique de l’agriculture sédentaire dans les montagnes et la vallée. La société berbère est partagée traditionnellement entre des agriculteurs et commerçants. La culture des terres était considérée comme le travail des classes modestes tandis que les classes élevées étaient des commerçants. Normalement les groupes sédentaires payaient leurs tribus à un chef local appartenant à la classe des commerçants qui, en échange, les défendait. Cependant, avec le temps, ces groupes d’agriculteurs acquéraient une certaine accumulation de richesse alors que l’importance économique des routes commerciales décroissait.

            Quant à leurs croyances, depuis leur conversion à l’islam au septième siècle ils sont des observateurs fidèles à cette religion, mais ne pratiquent pas le jeûne du Ramadan (ceux qui voyagent en sont exempts). Comme la majorité des adeptes de l’islam dans le Nord de l’Afrique plusieurs Berbères croient à la présence continuelle de plusieurs esprits (djinns). La divination est réalisée au moyen du Coran. La grande majorité des hommes se sert des amulettes protectrices qui contiennent des versets du Coran.

            Bien sur, selon qu’on est dans une grande ville ou dans un petit village, les traditions se vivent différemment au quotidien, mais elles sont toujours suivies. Que ce soit pour les fêtes traditionnelles, pour les mariages ou pour les naissances, dans le cadre de la vie quotidienne, la culture berbère est présente. Et dans le sud particulièrement, il est fréquent de voir encore des femmes vêtues avec les habits traditionnels, ou portant le maquillage de fête avec le henné ou le safran.

            En effet, l’utilisation du henné est ancrée dans les rites des plus anciennes civilisations : il serait originaire d’une région allant du sur de l’Iran et de Mésopotamie au Béloutchistan et aurait suivi la migration des peuples jusqu’à arriver dans les plaines marocaines. Il est majoritairement utilisé lors de rituels tels que le mariage, le baptême et la circoncision, pour ses vertus odorantes et embellissantes mais surtout pour éloigner le mauvais œil.

            Un autre aspect majeur de la culture berbère fut conservé à traves les âges : le tatouage. Honni et frappé d’interdit au même titre, que bon nombre coutumes immémoriales, le tatouage incarnera pour certains peuples la lutte contre l’extinction de leur identité culturelle. Pour d’autres, il devient un signe d’appartenance à un courant d’idées contestataires, l’emblème d’une fratrie de sang et d’encre.

            Quant aux bijoux, ils occupent une place importante dans les vies coutumes amazigh, et sont généralement confectionnés pour les femmes. L’argent est pour les Berbère ce qu’est l’or pour les occidentaux. Touaregs, Kabyles, Chaouis… partagent la même passion des bijoux en argent, des bijoux que chaque peuple Berbère a personnalisé à sa manière, tout en gardant intact les bases de cet art, le travail de l’argent.

            En parlant d’artisanat, il ne faut pas oublier le tissage de tapis, art ancestral qui s’est perpétué à travers les générations. Le tapis berbère a hérité de la diversité de sa culture, de son histoire. Le tapis berbère est réputé pour la finesse de ses traits, ses formes géométriques et teintes. Les motifs représentés tirent leurs formes des ustensiles domestiques : chandelier, peigne à tisser, scorpion, clé…

            Le chant et la danse restent eux aussi des domaines très liés à l’identité berbère : les chants traditionnels s’élèvent dans les ksours lors de cérémonies comme les mariages ou encore les moussem. Quant à la danse, on assiste à tandem clairement sur la scène à la prédominassion de l’ahwach, qui s’identifie directement aux populations sédentaires appelées communément «  chleuh », et à celle de l’ahidous, qui règne en maître chez les ksouriens transhumants de parler tamazight du Haut-Atlas oriental.

b)     Les sahraouis :

La population actuelle du Sahara occidental nait de l’union d'Arabes, de Berbères et de Noirs africains. Aux temps préhistoriques l'immense désert de l'actuel Sahara était une région relativement favorisée par un climat humide. Cette région était peuplée de négroïdes auxquels se mélangeaient des populations berbères venant de la côte méditerranéenne à travers le Maghreb. L'assèchement du Sahara, à partir du troisième millénaire avant J.C. provoque la coupure entre les populations noires et berbères. Les premières, sédentaires, s'installent au Sud du Sahara tandis que les secondes, nomades, restent au Nord tout en assurant une liaison entre la Méditerranée et l'Afrique Noire. Les Sahraouis, hommes du désert, grands nomades éleveurs de chameaux et parlant le hassaniya, considèrent la culture de leur peuple comme étant très différente de celle des sédentaires ou semi-nomades berbères, qui vivent juste au nord du Sahara, dans le Noun, le Bani et l'Anti-Atlas, et qui parlent principalement le tachelhit. Cette région du maroc, bien qu’avoir été colonisée tout d’abord par les espagnols à la fin du siècle passé puis considérée comme actuellement colonisée par les marocains, a réussi a préserver son authenticité et ses coutumes.

Ces 273 008 habitants vivent généralement dans des ksar, construits pour abriter de la chaleur. Leur économie est basée sur le nomadisme et la coopération entre paysans, sédentaires et éleveurs.

L’artisanat sahraoui fait partie prenante de la riche culture marocaine ; il se base sur l’utilisation de différents métaux comme l’argent et le cuivre particulièrement et aussi le cuire dans la confection des babouches particulièrement. Quant à la littérature, la poésie est le genre le plus dominant avant la marche verte,celle-ci a permis une éclosion des genres littéraires par la suite.

Les vêtements portés par les Sahraouis sont traditionnels et confectionnés de façon à protéger des vents chauds. L’homme porte le «  Derâa »  de couleur généralement bleue, se portant avec un pantalon court et le « feroual »  sur la tête. La femme, quant à elle,  porte le «  Melhfa » de couleurs vives et chatoyantes.

Comme le veut la tradition sahraouie, c’est l’homme qui choisit son épouse. Les femmes s’occupent des démarches du mariage. A la suite du consentement de la famille de la jeune fille, les fiançailles et le mariage peuvent avoir lieu le même jour. Autrefois les cérémonies du mariage duraient toute une semaine mais actuellement elles se limitent a 3 jours.La femme doit accoucher dans la maison de ses parents et non pas dans son foyer conjugal. Le septième jour a lieu le baptême, où la mère choisit le nom de son enfant tiré au sort parmi trois autres noms proposés par la famille.

Quant à la gastronomie sahraouie, elle reste assez limitée à cause  d’un manque de choix des denrées alimentaires. Seules les viandes de dromadaire, de mouton, de chèvre, le lait de chamelle, ainsi que le pain et le riz, constituent l’essentiel de leur alimentation. Les viandes sont cuites, bouillies, grillées ou même séchées. Le poisson est autant consommé que la viande dans des villes littorales tout comme Tan- tan. 

c)      Les Arabes :

En 638, les Arabes prennent Alexandrie. En 649, ils atteignent le Maghreb. Mais ce n'est qu'à la cinquième campagne (681) qu'ils entrent au Maroc. Ils font alors face à une farouche résistance berbère, à la suite de certaines erreurs diplomatiques. Les Berbères, qu'ils soient montagnards, ou des plaines aujourd'hui marocaines ou algériennes, vont permettre à l'Empire byzantin de se maintenir jusqu'en 698. La présence byzantine est alors vaincu et ne subsiste que la résistance berbère. Cette résistance tient encore quinze ans. En 708, l'antique Maurétanie se convertit massivement à l'islam. Cette conversion, qui touchait des populations qui n'avaient jamais été christianisées, ne fut à aucun moment remise en cause par les Berbères. La région connut par la suite des révoltes anti-arabes, mais elles ne furent jamais antimusulmanes. Très vite, Les musulmans utilisent les capacités guerrières des nouveaux convertis : l'Espagne wisigothique est conquise en trois ans, les troupes arabes et berbères arrivent en Navarre en 715. Ils seront vaincus à Poitiers en 732.

L'ensemble du Maroc côtier est sous domination omeyyade. Dans la région du Rif s'établit un petit émirat berbère autonome : l'émirat de Nekor ou Nokour.

En 740 a lieu la première révolte berbère face au pouvoir arabe : aucunement une remise en cause de l'islam, le kharijisme sert de prétexte pour remettre en cause le califat d'orient. C'est, pour ses fidèles, la volonté de choisir « le meilleur » pour gouverner, et non pas forcément un descendant du prophète (ce que veut le chiisme), ou un candidat choisi par les sages (ce que veut le sunnisme). Le kharijitisme est la thèse la plus appréciée par les peuples berbères, qui ont des sentiments relativement démocratiques : le chef se doit d'être choisi par tous, et non pas imposé. Le califat omeyyade ne peut l'accepter, et un conflit éclate. En 750, à Damas, les Omeyyades sont renversés par les Abbassides. Le Maghreb al Aqsa se retrouve dans une quasi-anarchie.

Les Idrisides: première dynastie marocaine:  

Du VIII e  au XVIII e  siècle, plusieurs grandes dynasties se succédèrent.

Tandis que se consolidait en Espagne le califat de Cordoue, Moulay Idris, après avoir échappé au massacre des descendants du Prophète par les Abbassides, fonda la dynastie des Idrisides (VIII e -IX e  siècle) se réfugia au Maroc et, en 786, s'installa à Oualili (près de Volubilis) où il devint chef des Aouraba.

Après son assassinat, sur l'ordre du calife de Bagdad, son fils Moulay Idris II lui succéda et élargit son domaine, islamisant l'ensemble du pays et fondant la ville de Fès.

Première capitale du Maroc, cette cité devint un grand centre économique, social, religieux et artistique. Assurant une remarquable synthèse des influences orientales et ibérique, le Maroc se dota alors de grandes réalisations architecturales, telles la mosquée Qarawiyyin et celle des Andalous à Fès. Ainsi le Maroc, dès le IXe siècle, était-il bien individualisé. Mais, à la mort de Mouhammad, fils de Moulay Idris II, le Maghreb occidental se morcela en plusieurs petits royaumes rivaux. 

II)  La richesse Culturelle.

1)      Les religions présentes au Maroc :

Seules les religions monothéistes révélées coexistent au Maroc mais en part très inégales, le Maroc étant aujourd’hui un pays presque totalement musulman, beaucoup plus qu’il ne l'a jamais été au cours de son histoire en raison de la quasi-disparition des minorités non-musulmanes dans les années 1950 et 1960. On estime donc la part de l’islam à 98,7 %, celle du christianisme à 1,1 % et celle du judaïsme à 0,2 %.

a)      Les musulmans :

Le Maroc est un pays musulman où l'islam est religion d'Etat, comme le dispose l'article 6 de sa Constitution. Par ailleurs, le roi du Maroc, qui affirme descendre du prophète Mahomet, possède le titre honorifique d'Amir al-Mouminine, commandeur des croyants, et est à ce titre chargé de veiller au respect de l'islam dans le royaume. La forme musulmane de l'État est avec la monarchie l'unique disposition constitutionnelle qui ne puisse faire l'objet d'une révision. L'école juridique sur laquelle se base l'islam marocain est l'école malékite, dont l'enseignement est obligatoire dans les établissements scolaires publics. A côté de l'islam, le judaïsme et le christianisme sont aussi pratiqués légalement au Maroc : l'exercice de ces cultes est garanti constitutionnellement

. D’après des statistiques, seul un marocain sur trois fréquente la mosquée du vendredi.

 

La Mosquée est le sanctuaire où les musulmans  se rassemblent pour prier. Il y a aussi des églises catholiques et protestantes sur le territoire marocain, mais avec beaucoup moins nombreuses. Le quotidien des musulmans est marqué par les appels des 5 prières, où chaque jour le Muezzin est la personne chargée de faire ces 5 appels.

Durant la période sacrée du Ramadan,  les pratiquants de la religion islamique ne doivent ni manger ni boire ni fumer pendant les heures solaires. Cette religion compte sur un si grand nombre de fidèles que la majeure partie des magasins, et services publiques s’adaptent aux horaires du ramadan.

b)     Les chrétiens :

 

Leur part très faible d’environ 1,1% et représentée par les quelques étrangers résidents dans le pays. C’est pendant la domination romaine que le Christianisme s’était fortement répandu en Afrique du Nord pour ensuite disparaître. Ils étaient près de 5% il y’a un demi-siècle avec la présence du protectorat Français. Pendant cette période plusieurs églises ont été construites notamment dans la grande ville de Casablanca.

c)      Les juifs :

On en compte environ 20 000 actuellement. La majorité se situe dans la ville de Casablanca où se concentrent 2000 juifs. Ils étaient 450 000 il y a quatre décennies, soit 4 % de la population de l’époque. Presque tous ont émigré vers Israël ou vers la France au début des années 1960. Parmi ceux qui sont restés : des hommes d'affaires et des conseillers du roi que l’on surnomme les « juifs de cour », mais aussi des militants des droits de l’homme comme Abraham Serfaty

2)      Une diversité Linguistique.

Le pays comptait 29,1 millions d'habitants en 2000. Des trois principaux pays du Maghreb, le Maroc est celui qui présente la situation linguistique la plus complexe: l'arabe classique et l'arabe moderne pour les plus instruits, l'arabe dialectal ou arabe marocain pour quasiment toute la population, le berbère, appelé amazigh (le rifain dans le Rif, le tamazight dans le Moyen-Atlas, le tachelhit dans le Souss), pour environ 40 % des Marocains, le français pour ceux qui fréquentent les écoles, l'espagnol pour une faible partie de la population du Nord, et l'anglais qui tend à s'imposer en tant que véhicule de la modernité.  La Constitution du Maroc ne fait aucune mention de ces langues, sauf pour l'arabe.

a)      L'arabe 

La langue arabe s'est introduite au Maroc au VIIe siècle, notamment dans la partie nord-ouest du pays. L'arabe s'est implanté encore davantage auprès des populations berbères à la suite de la fondation de la ville de Fès par Idris II en 808. À partir du 1118, le Maroc vit arriver un flux massif de tribus hilaliennes qui arabisèrent profondément la population locale. Puis, suite à la Reconquista espagnole du XVe siècle, le pays reçut des centaines de milliers d'Andalous arabophones qui s'installèrent dans des centres urbains comme Rabat, Fès, Salé et Tétouan.  C'est alors que le processus d'arabisation s'amplifia et atteignit tout le nord du pays.

On estime que 65 % de la population actuelle du Maroc parle l'arabe comme langue maternelle. Mais le Maroc, à l'instar des autres pays arabophones, compte deux types d'arabe: l'arabe classique et l'arabe dialectal. 

            L'arabe dialectal (ou arabe marocain) reste la langue maternelle de tous les Marocains arabophones. Il sert généralement d'outil de communication entre les locuteurs arabophones et berbérophones. Bien qu'il soit socialement dévalorisé, l'arabe dialectal constitue la langue la plus employée dans tout le Maroc. Comme pour presque toutes les variétés d'arabe, l'arabe marocain connaît plusieurs formes régionales. On distingue ainsi les dialectes urbains aux dialectes ruraux (ou bédouins), les dialectes orientaux (Tanger, Tétouan, etc.) aux dialectes du Gharb (Casablanca, Kénitra, etc.), les particularismes de type rbati (Rabat), fassi (Fès), marrakchi (Marrakech), etc. Le fait qu'il existe des volumes pour apprendre l'arabe marocain (L'arabe marocain de poche) témoigne de la vitalité de cette variété d'arabe. L'arabe marocain et le berbère, avec leurs variétés, demeurent les langues maternelles de la quasi-totalité des Marocains.

Quant à l'arabe classique, il n'est la langue maternelle d'aucun Marocain et il n'est pas utilisé comme véhicule spontané de communication, pas plus au Maroc que dans tout autre pays arabe. L'arabe classique demeure pour tout arabophone la langue de la prédication islamique et de l'enseignement religieux (la langue du Coran), puis celle de la langue écrite en concurrence surtout avec le français. Mais c'est également la référence et l'outil symbolique de l'identité arabo-musulmane.  Aux yeux des nationalistes, l'arabe classique représente le moyen de lutte contre l'oppression linguistique exercée par l'Occident à travers ses langues, que ce soit le français, l'espagnol ou l'anglais.

b)     Le berbère (amazigh)

Si les arabophones parlent diverses variétés dialectales, les berbérophones utilisent également une grande variété de dialectes et de parlers régionaux. Il ne faut pas oublier que les berbérophones sont présents dans une dizaine de pays couvrant près de cinq millions de kilomètres carrés et compte près de 20 millions de locuteurs.

Au Maroc, la langue berbère est appelée amazigh dans la mesure où on parle du «berbère standardisé». En ce cas, on ne fait plus la distinction entre le rifain, le tamazight ou le tachelhit. En français, le mot berbère est dérivé du grec barbaroi et retenu par les Romains dans barbarus, puis récupéré par les Arabes en barbar et enfin par les Français avec berbère. Étymologiquement, ce terme désigne avant tout les «gens dont on ne comprend pas la langue», c'est-à-dire les étrangers. Autrement dit, le mot berbère avait une signification bien négative, puis par extension le mot a même signifié «sauvage» ou «non civilisé». Avec le temps, le mot berbère a fini par perdre son sens péjoratif pour désigner les Amazighes. Pour les linguistes francophones, le mot berbère renvoie à un groupe linguistique. Quant aux Berbères, ils préfèrent se désigner eux-mêmes par le terme amazigh, ce qui signifie «homme noble» ou «homme libre». La terminologie officielle du gouvernement marocain utilise aussi le terme amazigh.

Au Maroc, les berbérophones comptent pour au moins 40 % de la population et constituent la minorité linguistique la plus importante du pays. Ils parlent principalement le tachelhit (2,3 millions), le tamazight (1,9 million), le tarifit (1,5 million) ou le ghomara (50 000), mais il existe beaucoup d'autres variétés ne comptant qu'un nombre restreint de locuteurs. De façon habituelle, on distingue les variétés suivantes:

- le rifain, parlé dans le Rif, au nord-est; - le tamazight parlé dans le Moyen-Atlas, une partie du Haut-Atlas et plusieurs vallées; il dispose d’un alphabet (le tifinagh) également utilisé par les Touaregs; - le tachelhit pratiqué par les Chleuhs du Haut-Atlas, du Souss et du littoral du sud du Maroc.

Cependant, il convient de préciser que la berbéro phonie au Maroc, n'est pas aussi clairement territorialisée. En réalité, il existe des arabophones partout, y compris dans les aires berbérophones, notamment tout autour de ces zones où les langues sont davantage mélangées. Par ailleurs, dans toutes les grandes villes du pays, on compte de très nombreux berbérophones, que ce soit Rabat, Tanger, Casablanca, Marrakech, Fès, Essaouira, etc. 

Quoi qu'il en soit, il s'agit dans tous les cas, comme l'arabe, de langues chamito-sémitiques (ou afro-asiatiques). Tous les Marocains écrivent soit en arabe classique soit en français. On n’écrit pas en arabe dialectal ni généralement en berbère qui possède néanmoins une écriture: l'alphabet tifinaghe.  

c)      Le français

            Depuis la signature du traité de Fès, le 30 mars 1912 jusqu'à la proclamation de l'indépendance le 2 mars 1956, le français était la langue officielle du régime du protectorat et de ses institutions. Même après cette date, le français a conservé un rôle privilégié en tant que première langue étrangère — langue seconde généralisée — du Maroc. Les dirigeants marocains ont pourtant entamé une ambitieuse politique d'arabisation qui s'est poursuivie avec effort jusque vers 1976, avant de connaître un certain essoufflement. Aujourd’hui, un certain pragmatisme semble avoir pris la relève, qui a fait place à la «cohabitation linguistique». Le Maroc compte encore quelque 80 000 Français et 20 000 Espagnols. Il y a aussi un certain nombre de Marocains qui ont perdu leur langue arabe marocain: ce sont ceux qui ont émigré en France et qui sont revenus après plusieurs années.

            Le français est la seule langue au Maroc, qui puisse prétendre d'être à la fois lue, écrite et parlée, tout en étant la langue de toutes les promotions sociales et économiques. La langue française a gardé des positions importantes dans l'éducation, la politique, l'Administration et les médias, ce qui n'est pas rien, il va sans dire. Il ne faut pas oublier que la France est demeurée le principal partenaire économique du Maroc, voire le premier client, le premier investisseur, et le premier formateur de cadres marocains à l'étranger. De son côté, le Maroc participe aux Sommets de la Francophonie et adhère à l'Agence universitaire francophone (AUF), à l'Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF), ainsi qu'à divers autres organismes internationaux francophones.  

            Cela étant dit, le français n'est pas connu par tous les Marocains. Pour parler et lire le français, il faut avoir fréquenté l'école jusqu'à la fin du secondaire. Comme près de 50 % des enfants marocains ne terminent pas leur secondaire, il arrive qu'ils oublient ensuite le peu de français qu'ils ont appris. Bref, le français est connu et utilisé par tous ceux qui ont fait des études universitaires, qui tiennent des commerces importants, qui font des affaires, qui jouent un rôle primordial dans la vie culturelle de la nation ou qui sont en contact régulier avec les touristes. Beaucoup de Marocains peu instruits ne parlent donc que l'arabe dialectal.

d)     L'espagnol et l'anglais

            L'espagnol est présent sur le territoire marocain depuis la chute de Grenade en 1492 et ensuite l'arrivée des Maures et des Juifs chassés d'Espagne. Cette langue est devenue plus «populaire» à la suite de la colonisation espagnole à la fin du XIXe siècle, surtout dans le Sahara occidental.  La conférence d'Algésiras (1906), qui entérinait l'intervention des puissances occidentales au Maroc, reconnut à l'Espagne et à la France des droits particuliers. En dépit de l'opposition de l'Allemagne, le traité de protectorat, finalement imposé au sultan du Maroc, fut signé à Fès le 30 mars 1912. Mais, en novembre 1912, la convention de Madrid plaçait le nord du pays (Sahara occidental) sous protectorat espagnol.

            Après l'indépendance du Maroc en 1956, la récupération du Rif au nord, d'Ifni et du Sahara occidental en 1975, l'espagnol perdit beaucoup de sa vitalité. Aujourd'hui, l'espagnol n'a gardé qu'une faible position dans des centres comme Tanger, Tétouan, Nador. Par contre, le Sud demeure encore très influencé par l'espagnol qui est enseigné au secondaire et à l'université en tant que langue étrangère. Dans de nombreux cas, l'espagnol prévaut sur le français dans le Sud.

            Pour ce qui est de la langue anglaise, il faut reconnaître que sa position reste encore faible sur le «marché linguistique» marocain, mais sa force augmente lentement et sûrement en raison de son statut au plan international. L'intelligentsia marocaine, formée à l'école anglo-américaine, estime que le français n'a pas le monopole de la modernité. L'anglais pénètre dans des champs traditionnellement tenus par le français, comme l'éducation, la recherche et les médias. Certains croient qu'il faudrait que le Maroc passe de la francophonie à la francophilie et à l'anglophonie, mais c'est sans compter sur la force d'inertie, et les ressources limitées en matière d'éducation (en personnel et en financement).    

3)      L’art et la cuisine

 

a)     

 
   

La musique :

 

La musique Amazigh

Le Maroc est le pays du maghreb qui contient certainement le plus grand nombre d'ethnies berbères différentes, ce qui enrichi considérablement son patrimoine musical. L'expression de l'âme berbère passe incontestablement par les chants et la musique qui se transmettent de génération en génération. Les chants associés aux danses amazighs sont un spectacle fascinant, riche en poésie et en couleurs. La musique amaz

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