Devoir de Philosophie

Lilongwe

Extrait du document

Lilongwe, capitale du Malawi, située dans le centre du pays, sur la rivière Lilongwe, en bordure du Mozambique et de la Zambie. Lilongwe est le débouché commercial d’une région fertile, productrice de tabac et d’arachide. Son industrie n’en est qu’à ses balbutiements. Fondée en 1947, Lilongwe est choisie, en 1964, pour être la capitale du Malawi. Les travaux de construction des bâtiments gouvernementaux sont engagés en 1968, et la ville devient officiellement la capitale du pays le 1er janvier 1975 ; les institutions gouvernementales situées à Zomba, l’ancienne capitale, et à Blantyre, sont transférées à Lilongwe à la fin des années 1970. Population (2003) : 587 000 habitants.

« - 0 ( L::::J, ~ LES DOSSIERS PHILO toute vision concurrente.

Le récit alternatif qu'elle oppose à la version officielle renverse la charge de la preuve: c'est à l'autre de prouver qu'il n'y a pas de conspiration, que son propre récit est vrai.

Le doute subsiste parce qu'il est entretenu par les conspirationnistes.

C'est un fonds de commerce nécessaire pour les partisans des théories du com­ plot : en opposant aux faits des faisceaux d'indi­ ces, ils développent une argumentation circulaire qui disqualifie a priori toute vision opposée.

Or la théorie du complot n'a de théorie que le nom.

Car ce qui confère son caractère scientifique à une théorie, c'est la possibilité d'en démontrer l'éven­ tuelle fausseté en produisant des exemples qui lui échappent.

C'est, suivant Karl Popper, la falsifia­ bilité qui donne à un énoncé son statut théori­ que : « Une théorie qui n'est réfutable par aucun événement qui se puisse concevoir est dépour­ vue de caractère scientifique.

» (Conjectures et réfutations) De ce point de vue, la « théorie » du complot, dans son fonctionnement, est fon­ dée sur une usurpation récurrente.

Une explication globalisante La vision conspirationniste s'enracine dans le besoin humain d'apporter une cohérence à la fluc­ tuation contingente des événements.

Elle hyper­ trophie ce besoin et lui répond en développant une lecture globale fondée sur l'existence d'un complot.

Cette vision procède d'une erreur qui est de croire que tous les événements ont pour cause une volonté délibérée de certaines person­ nes qui auraient intérêt à ce que les choses se passent ainsi.

« La théorie sociologique du complot[ ...

] est fondée sur l'idée que tous les phénomènes sociaux -et notamment ceux que l'on trouve en général malve- nus, comme la guerre, le chômage, la pauvreté, la pénurie- sont l'effet direct d'un plan ourdi par certains individus ou groupes puissants.

» (Karl Popper, Conjectures et réfutations) Or, précise Popper, « la vision conspirationniste de la société ne peut pas être vraie, car elle revient à supposer que tous les résul­ tats, même ceux qui pourraient sembler spontanés à première vue, sont le résultat voulu des actions d'une personne intéressée à ces résultats» (La Société ouverte et ses ennemis).

16 Suivant cette ambition de justification totali­ sante, rien n'arrive par hasard, et si d'aventure ce fut le cas, la main des puissants continue de veiller dans l'ombre.

À qui profite le crime ? Selon Popper, la théorie du complot renoue avec « un type assez primitif de superstition » : « Ce sont les Sages de Sian, les monopoles, les capi­ talistes ou les impérialistes qui ont pris la place des dieux de l'Olympe homérique.

» (Conjectures et réfutations) Pour Hannah Arendt, « le désir qu'ont les masses d'un mande complètement cohé­ rent », les prédispose à se tourner vers des idéo­ logies qui élimineraient « les coïncidences en inventant un pouvoir suprême et universel.

» (Les Origines du totalitarisme) Dans la théorie du complot, on assiste bien à la construction d'un pouvoir fictif pour expliquer le réel.

Le pouvoir totalitaire est également coutumier de ces tech­ niques de propagande.

« Le Parti finirait par annoncer que deux et deuxfont cinq et il fau­ drait le croire.

[ ...

] Et le terrible n'était pas que le Parti tuait ceux qui pensaient autrement, mais. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓