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L'impasse démocratique

Publié le 22/02/2012

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Le paysage politique italien est totalement bouleversé à l'issue de la première guerre mondiale. Les grands partis de gouvernement, qui ont fait l'unité du pays au milieu du XIXe siècle, sont largement concurrencés par trois nouveaux mouvements politiques : le parti socialiste, les catholiques du parti populaire et le courant nationaliste, aux aspirations totalement contradictoires. Incapables de s'entendre pour trouver des réponses à la crise économique et sociale que traverse l'Italie de l'immédiate après-guerre, les députés en sont donc réduit à trouver des coalitions bancales qui s'effondrent à la première divergence de vue. Et ils semblent, en tout état de cause, incapables de répondre aux aspirations de changement d'une grande majorité de la population. Ainsi, les gouvernements n'en finissent pas de valser entre 1918 et 1922. La démocratie libérale est alors accusée de tous les maux. Les nationalistes ne pardonnent pas au pouvoir d'avoir cédé aux alliés et « mutilé » la victoire, en renonçant à certains territoires. Les grands propriétaires industriels et terriens jugent l'État inapte à sévir contre l'agitation révolutionnaire qui embrase régulièrement les villes et les campagnes entre 1919 et 1921. Enfin, les socialistes, par ailleurs incapables de définir une ligne de conduite cohérente face aux revendications ouvrières et paysannes, s'écartent définitivement d'un gouvernement qui se refuse à agir contre les violences fascistes dont la gauche est de plus en plus souvent la victime. À partir du printemps 1921, la vacance du pouvoir devient patente. Plusieurs élections législatives se sont succédées, qui n'ont pas permis de dégager une majorité stable. Au grand profit des fascistes de Mussolini, largement subventionnés par les grands possédants qui s'en servent pour faire régner l'ordre dans les usines, dans les champs et dans la rue. Un dernier soubresaut démocratique se fait toutefois jour à l'été, lorsqu'une riposte populaire s'organise pour mettre fin à cette terreur squadriste. Devant l'immobilisme du pouvoir, les ouvriers décident d'une « grève légalitaire », le 31 juillet 1921, et demandent la formation d'un gouvernement de gauche chargé de s'opposer au fascistes. Mais ces derniers réagissent en redoublant de violence à travers tout le pays. Les grévistes ont perdu, la chasse aux hommes de gauche s'intensifie. Et Mussolini se déclare prêt à diriger le pays.

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