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L'intelligence déductive et la durée concrète.

Publié le 15/02/2004

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L'existence, c'est ce jaillissement continu de nouveautés, c'est la durée. Toutefois, la rançon de l'existence temporelle du monde, c'est l'impossibilité de l'expliquer totalement. La science classique n'a pu s'édifier qu'en rusant avec le temps, qu'en ne retenant de lui qu'une simple dimension à la surface du réel. Ainsi, l'astronome (à partir de la connaissance des lois des mouvements célestes) fait des prévisions exactes parce qu'il réduit la temporalité à des changements de position dans l'espace céleste. Mais la découverte de la réalité temporelle apporte toujours une limite à l'idéal déductif d'identification. les principes de conservation se heurtent, par exemple, dans les sciences de la matière, à la dégradation de l'énergie (elle se dégrade en chaleur , forme sous laquelle elle n'est plus totalement convertible en travail). En biologie, le passage de l'embryon à l'adulte, l'évolution des formes élémentaires archaïques aux formes plus complexes (sans parler du passage de la matière inerte à la vie) semblent révéler un devenir en partie irréductible (on ne peut pas « déduire » l'adulte de l'embryon, ni l'homme de l'amibe). Ici, le temps mord sur les choses, le temps est l'existence même ; l'ultérieur enrichit toujours l'antérieur dont il dépend mais auquel il ne se réduit pas. De même l'histoire des homme apparaît comme un devenir vivant dont les péripéties concrètes ne sont jamais totalement explicables, ni à plus forte raison prévisibles. Devons-nous conclure avec Bergson que « l'intelligence se caractérise par une incompréhension naturelle de la vie », c'est-à-dire de la durée ?

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