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machiavélisme

Publié le 15/11/2010

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Du nom du Florentin Nicolas Machiavel (1469-1527). Système politique fondé sur la puissance du prince assurée par la ruse et la force.

Commentaire

À l'heure où, en Italie, il n'est plus question de conter fleurette et de célébrer les beautés de la vertu, où le sang rougit l'Arno, où le roi ne peut plus jouer la carte de la clémence sans risquer la mort, un homme d'expérience, Machiavel, porte témoignage sur les nouveaux principes qui régissent son temps. Étonnamment moderne, le Prince propose un « trait de politique « ou plutôt de « stratégies politiques «. Le prince doit se servir des armes de ses adversaires : la ruse, la force, la duplicité. Il n'a pas à honorer ses engagements si la raison d'Etat le demande. Que sa morale soit à la hauteur des hommes qu'il gouverne, c'est-à-dire inexistante. Tant de propos cyniques empreints d'un réalisme politique sans fard finirent par faire assimiler Machiavel à quelque dangereux sorcier, à quelque aventurier libertin. Aussi le mot « machiavélisme « a-t-il pris au fil du temps une connotation péjorative, finissant par désigner toute politique sournoise, cruelle, amorale et sans scrupule.

Citations

Le sage Seigneur ne peut garder sa foi si cette observance lui tourne à rebours, et que les causes qui l'ont induit à promettre sont éteintes. D'autant que si les hommes étaient tous gens de bien, mon précepte serait nul ; mais comme ils sont méchants et qu'ils ne te la garderaient pas, toi non plus tu n'as pas à la leur garder. (Nicolas Machiavel, le Prince, chap. xvm, in Œuvres complètes.)

Il y a une étonnante franchise dans les préceptes machiavéliques. L'honnête homme parle volontiers de droit des peuples, de droit des gens ; en réalité,

ces droits, il faut la contrainte pour qu'ils soient respectés ; et même avec la contrainte, la plupart du temps, on les tourne.

[...] L'homme de Machiavel, c'est n'importe quel homme dès qu'il pose en principe que le monde matériel perceptible par ses sens est la seule réalité, et qu'en dehors de cette réalité, il n'y a rien. C'est l'homme d'aujourd'hui.

[...] Il n'y a pas de doctrine politique chez Machiavel. Il y a la connaissance du coeur humain...

(Jean Giono, Introduction aux œuvres complètes de Machiavel.)

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