Devoir de Philosophie

Malaisie

Publié le 11/04/2013

Extrait du document

1 PRÉSENTATION

Malaisie, en malais Malaysia, pays d’Asie du Sud-Est, comprenant la moitié méridionale de la péninsule de Malacca et le tiers septentrional de l’île de Bornéo (ou Malaisie orientale). Sa capitale est Kuala Lumpur. La Malaisie est membre du Commonwealth.

La partie continentale du pays est limitée au nord par la Thaïlande, au sud par Singapour, à l’ouest par le détroit de Malacca et à l’est par la mer de Chine méridionale. La partie insulaire est bordée au nord et à l’ouest par la mer de Chine méridionale, à l’est par la mer de Sulu et la mer de Célèbes, et au sud par l’Indonésie (province de Kalimantan). Le sultanat indépendant de Brunei forme une enclave côtière au nord du Sarawak.

2 MILIEU NATUREL

La Malaisie a une superficie totale de 329 758 km² ; sa partie continentale couvre 131 598 km2, et sa partie insulaire 198 069 km2 (États de Sarawak, 124 449 km² et de Sabah, 73 620 km²).

2.1 Relief et hydrographie

La Malaisie est un pays de basses latitudes, situé à proximité de l’équateur, entre 1° et 7° de latitude nord. La Malaisie péninsulaire correspond à l’extrémité méridionale du vieux socle de la plate-forme de la Sonde. Elle s’étend du nord au sud sur 750 km de long et atteint une largeur maximale de 350 km. Le relief, essentiellement montagneux, se caractérise par une succession de huit chaînes parallèles, aux pentes abruptes, de direction méridienne. La Main Range forme le principal axe montagneux de la Malaisie. Cette chaîne granitique s’étire sur plus de 400 km de long, parallèlement à la côte occidentale, depuis la Thaïlande jusqu’à Melaka, et culmine à 2 183 m d’altitude, au sommet du Gunung Korbu. Elle domine à l’ouest un ensemble de courts chaînons calcaires ou granitiques (Nakawn Range, Singgora-Kedah Range, Bintang Range), séparés par de larges vallées à fond plat et aux versants abrupts (Kinta Valley, Kangsar Valley). À l’est de la Main Range se succèdent, d’ouest en est, trois massifs orientaux : la Benom Range (2 107 m), la Tahan Range, qui comprend le point culminant de la péninsule Malaise, le Gunong Tahan (2 187 m), et l’East Coast Range (1 055 m), parallèle à la côte orientale. Les altitudes s’abaissent vers le sud où s’étend un bas plateau cristallin, dominée par des inselbergs ou bukit (mont Belemut, 1 010 m).

La péninsule possède environ 5 000 km de côtes. Les montagnes sont frangées à l’est et à l’ouest par de basses plaines côtières. La plaine occidentale, relativement large (30 à 60 km) et plate, est découpée par des estuaires. C’est à la fois une plaine d’érosion et une plaine alluviale. La plaine orientale est plus étroite. Elle est constituée par une succession de petits deltas et de basses plaines marécageuses isolées en arrière de cordons littoraux (permatang).

La partie insulaire de la Malaisie, sur l’île de Bornéo, présente un relief plus étagé. Un ensemble de chaînes tertiaires sédimentaires (monts Kapuas et Iban au Sarawak, monts Crocker et Brassey au Sabah), d’altitude moyenne (entre 1 500 m et 2 500 m), orientées sud-ouest / nord-est, surplombent une zone de piémont (collines, bas plateaux), inférieure à 600 m d’altitude. Ces hautes terres centrales dominent une plaine littorale marécageuse plus ou moins large, d’origine alluviale. Les points culminants de la Malaisie orientale sont constitués par des intrusions granitiques, formant des pics isolés : Gunung Murud (2 438 m) au Sarawak, Kinabalu (4 101 m) au Sabah, qui constitue le point culminant de l’Asie du Sud-Est.

Le réseau hydrographique de la péninsule Malaise s’organise de part et d’autre de la Main Range, qui forme la ligne de partage des eaux. Les principaux cours d’eau sont le Pahang (470 km), tributaire de la mer de Chine méridionale, ainsi que le Kinta, le Perak et le Kelantan. Ils s’écoulent dans des vallées aujourd’hui trop larges. Les principaux fleuves de Malaisie orientale sont le Baram, le Lupar et le Rajang au Sarawak, le Kinabatangan et le Segama au Sabah.

2.2 Climat

En raison de la proximité de l'équateur, la Malaisie connaît un climat équatorial de type hyperhumide, caractérisé par une température constamment élevée (entre 26 et 27 °C en moyenne), une faible amplitude thermique annuelle (de l'ordre de 1 à 2 °C) et une forte humidité tout au long de l'année. Le pays connaît parfois des maxima de températures supérieurs à 30 °C (maximum absolu : 36 °C) et des minima inférieurs à 20 °C (minimum absolu : 17,5 °C).

Les précipitations, très élevées, sont réparties sur toute l'année, avec une moyenne annuelle pour la péninsule atteignant 2 500 mm. En Malaisie orientale, les versants montagneux exposés au nord peuvent recevoir près de 5 000 mm d'eau par an. De décembre à février, la Malaisie connaît l'influence de vents émis par l’anticyclone d'Asie centrale (mousson du nord-est). Froids et secs à l'origine, ils se réchauffent et s'humidifient au cours de leur passage sur la mer de Chine méridionale et déversent d'abondantes précipitations sur l'est de la péninsule Malaise et le nord de Bornéo. Au cours de l'été, la circulation atmosphérique s'inverse, en liaison avec le passage de la convergence intertropicale (CIT). De septembre à novembre, le pays est soumis au phénomène de la mousson du sud-ouest, flux d'air chaud et humide provenant de l'anticyclone d'Australie qui, après le passage de l'équateur, prend une direction nord-est et déverse de fortes pluies sur l'ouest de la péninsule Malaise. L'humidité relative est toujours très élevée (70 à 80 p. 100), et le refroidissement nocturne occasionne d'abondantes précipitations.

2.3 Végétation et faune

Le climat équatorial de la Malaisie est à l'origine d'une vie animale et végétale variée et exubérante. Environ 60 p. 100 du territoire est recouvert par la forêt : 42 p. 100 en Malaisie occidentale, 60 p. 100 au Sabah et 68,5 p. 100 au Sarawak. Le couvert forestier est d'une grande diversité : forêt dense ombrophile dans les plaines côtières orientales, forêt d'altitude dans les massifs montagneux, forêt marécageuse d'eau douce à palmiers nains Nipa dans les basses plaines littorales du Sarawak et du Sabah oriental. Le littoral occidental est recouvert de mangroves. Les forêts sont aujourd'hui menacées par une exploitation intensive : en 1960, la forêt recouvrait 70 p. 100 de la superficie du pays. La Malaisie se caractérise par la grande diversité de sa flore, avec près de 8 000 espèces à fleurs. C'est notamment le pays d'élection des orchidées : près de 800 espèces y sont recensées à ce jour.

La faune malaise est d'une grande richesse : elle comprend l'éléphant, l'ours des cocotiers, le rhinocéros (en voie de disparition), le sanglier et le buffle sauvage — le sela dang ou gaur, qui est le plus grand bovidé (plus d'une tonne) non domestiqué du monde —, l'orang-outan (menacé), le gibbon et de nombreux félins dont le tigre, la panthère, le léopard tacheté et le chat doré. Nombre de ces espèces sont protégées.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

En 2008, la population était estimée à 25,3 millions d'habitants, soit une densité moyenne de 77 habitants au km². La Malaisie péninsulaire regroupe plus de 80 p. 100 de la population. Le taux de croissance annuel de la population, qui fut un temps un des plus élevés d'Asie, a diminué régulièrement à partir de 1960, lorsque la Malaisie est entrée dans la deuxième phase de sa transition démographique : il est aujourd’hui estimé à 1,74 p. 100. Le taux de natalité (22,50 p. 1 000) et l’indice de fécondité (2,98) sont encore élevés, alors que le taux de mortalité est très faible (5 p. 1 000). La population est jeune, les moins de 15 ans représentant 31,8 p. 100 et les plus de 65 ans seulement 4,9 p. 100. L'espérance de vie est de 73 années.

La Malaisie est une mosaïque ethnique, une situation qu'elle doit sans doute à sa position de carrefour entre l'Asie et l'océan Indien. Les Malais d'origine représentent environ 48 p. 100 de la population du pays, les Chinois 34 p. 100, les Dayaks de Bornéo 9 p. 100 et les Indiens 9 p. 100. Le reste de la population est constitué de Pakistanais, de Philippins, d'Indonésiens immigrés.

Les Orang Asli, indigènes de la péninsule Malaise sont environ 60 000 ; ils sont ethniquement divisés en trois familles : les Jakuns, qui parlent un malais archaïque, les Semangs et les Senois, dont les langues appartiennent à la famille khmère. Dans la péninsule, près de la moitié de la population est d'origine ethnique malaise. Elle vit surtout dans les zones rurales. Les Chinois sont concentrés dans les villes. Les Indiens, attirés par le boom du caoutchouc vers 1900, sont souvent originaires du Deccan.

Au Sabah et au Sarawak, plus de la moitié de la population appartient à l'un des trente groupes indigènes, les principaux étant les Ibans (Dayaks de la mer) et les Bidayuhs (Dayaks de la terre) du Sarawak, et les Kadayans du Sabah. Les Chinois forment le groupe non indigène le plus important, et le groupe ethnique le plus nombreux au Sarawak. Les Malais sont minoritaires au Sarawak et au Sabah, où vit aussi une population d'Indonésiens et de Philippins.

3.2 Découpage administratif et villes principales

La fédération de Malaisie regroupe treize États : les onze États de la péninsule Malaise (dont neuf sultanats), Perlis, Kedah, Penang, Perak, Kelantan, Terengganu, Pahang, Selangor, Negeri Sembilan, Melaka, Johor, et les deux États de Sarawak et de Sabah, sur l'île de Bornéo. Kuala Lumpur et l'île de Labuan (rattachée au Sabah jusqu'en 1984) forment chacune un territoire fédéral.

L'habitat s'est modifié du fait de l'industrialisation du pays, et 65 p. 100 de la population est aujourd'hui urbaine. Le centre économique, culturel et administratif de la Malaisie est Kuala Lumpur. Autrefois capitale de l'État de Selangor, dans l'ouest du pays et désormais territoire fédéral, Kuala Lumpur a une population de 1 352 000 habitants. Les autres villes importantes sont Ipoh (562 000 habitants), centre de commerce et de transport, et capitale de l'État de Perak au nord-ouest de la péninsule ; Georgetown (180 573 habitants), capitale de l'État de Penang, l'un des principaux ports du pays ; Johor Baharu (384 613 habitants), capitale du Johor, l'État péninsulaire le plus au sud ; et Kelang, au Selangor, port et centre industriel important, siège du palais du sultan.

3.3 Institutions et vie politique

La Malaisie est une fédération indépendante depuis 1957, modifiée le 16 septembre 1963 par l'entrée dans la fédération des trois États de Singapour, Sabah et Sarawak, puis encore une fois en 1965 lors du retrait de Singapour. Les deux amendements de 1974 et de 1984 ont, respectivement, défini Kuala Lumpur et Labuan comme des territoires fédéraux.

Le chef de l'État est le Yang di-Pertuan Agong (souverain suprême), élu pour un mandat de cinq ans par les neuf sultans de la fédération. Il détient l'autorité exécutive et législative, mais il prend l'avis du Parlement et du cabinet. Les souverains héréditaires et les responsables nommés par les quatre autres États forment la Conférence des souverains, qui doit être consultée pour tout changement aux limites des États, l'extension à la fédération des lois islamiques et tout amendement à la Constitution.

3.3.1 Pouvoir exécutif

Dans la pratique, le pouvoir exécutif est exercé par le cabinet dirigé par le Premier ministre, nommé par le souverain suprême ; il est le chef du parti ou de la coalition majoritaire au Dewan Rakyat, ou Chambre des représentants, la chambre basse du Parlement bicaméral.

3.3.2 Pouvoir législatif

Le Premier ministre et le cabinet sont responsables devant le Parlement qui comprend deux chambres, la Chambre des représentants (Dewan Rakyat) de 219 membres et le Sénat (Dewan Negara) ou chambre haute de 70 membres. Les représentants sont élus au suffrage universel pour des mandats de cinq ans. Le pouvoir législatif est partagé entre l'assemblée fédérale et les assemblées des États, qui sont également élues pour cinq ans. Les sénateurs sont élus pour six ans et doivent être âgés d'au moins trente ans. Deux sénateurs sont élus par l'assemblée de chaque État ; les autres sont nommés par le Yang di-Pertuan Agong.

3.3.3 Gouvernement local

Les onze États continentaux de la péninsule Malaise ont constitué jusqu'en 1963 une première fédération de Malaisie, formée en 1948, indépendante depuis 1957. Lorsque cette fédération est rejointe par Singapour et les anciennes colonies britanniques de Sarawak et de Sabah en 1963, la péninsule prend le nom de Malaisie continentale, puis occidentale, tandis que la partie insulaire du pays est bientôt appelée Malaisie orientale.

Tous ces États, à l'exception de Melaka, Penang, Sabah et Sarawak, sont gouvernés par des souverains héréditaires. Ceux-ci sont des sultans, sauf les souverains de Perlis (un raja) et le Negeri Sembilan (un Yang di-Pertuan Besar). La succession se fait par primogéniture mâle, sauf au Negeri Sembilan, où l'héritier est élu parmi les fils du souverain, et au Perak, où trois familles royales gouvernent à tour de rôle. En plus de leurs pouvoirs temporels, les souverains héréditaires sont chefs de la foi islamique dans leurs États respectifs. Les souverains de Melaka, Penang, Sabah et Sarawak sont appelés Yang di-Pertua Negeri ou gouverneur, et sont nommés par le souverain suprême pour quatre ans. Ils n'ont pas de fonction religieuse et ne participent pas à l'élection du souverain suprême, mais ils ont, par ailleurs, les mêmes pouvoirs que les sultans.

Chaque État est dirigé par un ministre assisté d'un Conseil des ministres. Tous les États ont des assemblées unicamérales qui varient de 14 sièges, à Perlis, à 56 au Sarawak. Les membres des Parlements d'État sont tous élus au suffrage universel direct pour cinq ans, excepté au Sabah, où il y a six membres nommés.

3.3.4 Partis politiques

Depuis sa création en 1963, la Malaisie est gouvernée par des coalitions multiethniques : d'abord par le parti de l'Alliance, puis, à partir du début des années 1970, par le Front national (Barisan Nasional). Le fer de lance de la coalition au pouvoir est l’Organisation nationale des Malais unis (United Malays National Organization, UMNO).

Les principaux partis d’opposition sont le Parti d'action démocratique (PAD) — une formation à dominante chinoise — et le Parti islamique malais (PAS) — un parti fondamentaliste.

3.3.5 Défense nationale

En 2004, les forces armées malaisiennes comptaient 110 000 hommes. La Malaisie fait partie du groupe de défense des cinq puissances avec l'Australie, la Nouvelle-Zélande, Singapour et la Grande-Bretagne. Les dépenses consacrées à la défense ont représenté 2,3 p. 100 du produit intérieur brut (PIB) en 2003.

3.4 Langues et religions

Le Bahasa Malaysia (ou malais) est la langue officielle de Malaisie ; il est parlé par environ 58 p. 100 de la population. Les autres langues principales sont le chinois (9 p. 100), le tamoul (langue indienne, 4 p. 100) et l'iban (3 p. 100). L'anglais est aussi largement répandu.

L'islam est la religion la plus répandue de Malaisie, et près de la moitié de la population, principalement les Malais, est musulmane. Cependant, la Constitution garantit la liberté de religion. Les Chinois sont soit bouddhistes soit taoïstes. Les Indiens pratiquent l'hindouisme. Les chrétiens représentent environ 6 p. 100 de la population ; les Kadayans, groupe le plus important au Sabah, sont chrétiens. Les Dayaks du Sabah et du Sarawak sont animistes.

3.5 Éducation

L'éducation en Malaisie est obligatoire de 6 à 16 ans et les écoles publiques sont gratuites. L'enseignement primaire dure six ans et est assuré dans les quatre langues principales, l'anglais étant la deuxième langue obligatoire. Le taux de scolarisation dans le primaire atteint 93 p. 100, mais n’est que de 29 p. 100 dans le supérieur. Le taux d'alphabétisation s’élève à 89,9 p. 100.

L'enseignement supérieur est dispensé dans sept universités. Les dépenses consacrées à l'éducation représentent 8 p. 100 du PIB.

4 ÉCONOMIE
4.1 Généralités

La Malaisie est passée en vingt-cinq ans du stade de pays en voie de développement à celui de pays développé. C'est aujourd'hui l'un des nouveaux pays industriels (NPI) les plus dynamiques d'Asie du Sud-Est. Les émeutes interethniques de 1969 ont amené le gouvernement à mettre en place une politique d'investissement, seule capable d'éviter la répétition des troubles. L'Investment Incentives Act autorisait toute entreprise étrangère à s'installer en Malaisie, un comité interministériel évaluant les secteurs prioritaires. Grâce à cette « nouvelle politique économique «, la structure de l'économie (traditionnellement dominée par la communauté chinoise) a subi une mutation complète. La Malaisie est devenue un leader mondial dans la production de composants électroniques. Elle fut le premier pays d'Asie du Sud-Est à concevoir et produire une automobile, la Proton, qui est maintenant exportée. En 1990, l'industrie de transformation représentait près de 30 p. 100 du produit national brut (PNB), contre moins de 20 p. 100 dix ans plus tôt. En 1993, les produits manufacturés ont fourni 60 p. 100 des revenus à l'exportation.

En 2006, le PIB de la Malaisie s'élevait à 150,7 milliards de dollars, soit un PIB par habitant de 5 620 dollars. Le secteur des services, notamment le tourisme et les services financiers, est le secteur économique le plus important. Les rentrées de devises obtenues grâce à l'exportation de pétrole et de gaz naturel, qui augmentèrent fortement pendant les années 1970, ont joué un rôle déterminant pour financer l'industrialisation de la Malaisie. Cependant, en termes de revenus bruts à l'exportation, le pétrole et le gaz naturel arrivent en deuxième position, loin derrière les produits manufacturés. Les industries de l'étain et du caoutchouc, piliers de l'économie dans la Malaisie d'avant l'indépendance, ont perdu de leur importance et ne représentent plus qu’une part infime des revenus à l'exportation.

Un grand nombre de paysans malais et la plupart des groupes indigènes du Sabah et du Sarawak dépendent encore d'une agriculture de subsistance, et la pauvreté reste un problème important. La politique de développement national a pour objectif de transformer la Malaisie en une nation industrialisée pour l'an 2020. Le taux de croissance annuel moyen s’établit à 5,9 p. 100 pour la période 2006, ce qui fait de la Malaisie une des nations possédant la plus forte croissance.

4.2 Agriculture, forêts, pêche

En 2006, le secteur primaire employait 14,8 p. 100 de la population active et fournissait 8,7 p. 100 du PIB. L'agriculture de Malaisie est riche et développée. Elle associe cultures de subsistance et cultures industrielles de plantation. Seulement 13 p. 100 des terres sont cultivées, dont près de 14 p. 100 sont consacrées à la riziculture. La Malaisie a produit 2,2 millions de tonnes de riz en 2006. Le caoutchouc (introduit en 1876), l'huile de palme (1917) et le cacao (vers 1950) sont les principales cultures industrielles. La Malaisie produit la moitié de l'huile de palme mondiale (68 millions de tonnes), 1 283 600 t de caoutchouc et 30 000 t de cacao. Les plantations d'hévéas couvrent 63 p. 100 des surfaces cultivables et sont concentrées en Malaisie occidentale ; elles sont organisées en grandes exploitations à haut rendement, les estates, et en petites exploitations, les small holdings. Les États de Kuala-Lumpur et de Johore produisent plus de 90 p. 100 de tout le latex de Malaisie. Les petits exploitants fournissent 50 p. 100 de la production d'huile de palme et 25 p. 100 de celle du caoutchouc. Les autres cultures importantes sont la canne à sucre, le thé, les ananas, les noix de coco et le coprah.

Le développement de l'exploitation forestière industrielle depuis les années 1980, principalement au Sarawak, fait de la Malaisie un des plus gros exportateurs de bois d'œuvre, ce qui a amené le gouvernement à développer le secteur de la transformation du bois. La production a été, en 2006, de 25,5 millions de m3. La déforestation résultant de la surexploitation des forêts malaises est aujourd'hui préoccupante. Le Sarawak a pratiquement doublé ses exportations de grumes depuis 1980 : il fournit maintenant près de 30 p. 100 des exportations mondiales de bois de charpente. Malgré les programmes nationaux de reboisement, le classement de trois millions d'hectares de forêt vierge en forêt nationale protégée, et les tentatives pour diversifier l'économie du Sarawak, la Banque mondiale estime toujours que les arbres sont abattus en trop grande quantité.

La pêche en mer est un secteur en expansion : le total des prises a été de 1 424 097 tonnes en 2005. La balance agricole est très excédentaire.

4.3 Mines et industries

En 2006, le secteur secondaire employait 30,1 p. 100 de la population active et fournissait 49,9 p. 100 du PIB.

La Malaisie dispose de réserves offshore de pétrole et de gaz naturel considérables, surtout au large du Sabah et du Sarawak. La production de pétrole et de gaz naturel a considérablement augmenté après les années 1970, le pétrole brut étant transformé sur place. La production de pétrole en 2004 a été de 270 millions de barils, celle de gaz naturel a atteint 53,5 milliards de m3.

La Malaisie est toujours un des principaux producteurs d'étain, même si la production a énormément diminué, passant de 75 000 tonnes de minerai concentré en 1968, à 3 000 t en 2004. Connus depuis l'Antiquité, les gisements de cassitérite sont situés en Malaisie occidentale ; les gisements de surface sont épuisés et l'on doit chercher l'étain en profondeur. Les autres minerais exploités sont la bauxite, le fer, le cuivre, l'ilménite et l'or.

Le pétrole et le gaz naturel sont les principales sources d'énergie en Malaisie, suivies par le charbon et l'hydroélectricité ; le charbon de bois est encore une source d'énergie domestique importante. La part du gaz naturel pour la production d'électricité est en augmentation constante, alors que celle du pétrole diminue. En effet, le pétrole produit en Malaisie est un pétrole léger dont la quasi-totalité est exportée, le pétrole destiné à la production d'électricité étant importé. En 2003, la production d'électricité a été de 79,3 milliards de kilowattheures.

L'industrie, qui est depuis 1970 le secteur économique le plus important, représente plus de 60 p. 100 de la valeur des exportations. La politique gouvernementale a mis l'accent sur le développement de nouvelles industries orientées vers l'exportation et la transformation sur place des matières premières agricoles et minérales.

La croissance de la production a été favorisée par une combinaison d'investissements gouvernementaux directs et surtout par un encouragement aux investisseurs étrangers ; des zones spéciales destinées à l'exportation ont été créées, bénéficiant notamment de privilèges fiscaux. Cette politique a permis à la Malaisie de devenir un grand producteur de composants électroniques et de matériel de transport. Au début des années 1990, c'était le troisième producteur (après les États-Unis et le Japon) et le premier exportateur de circuits intégrés. Parmi les autres produits électroniques exportés, citons les semi-conducteurs, les supports siliconés, les postes de radio et le matériel haute-fidélité. La Proton, une automobile conçue et produite sur place, est devenue un succès à l'exportation à la fin des années 1980. Les autres industries importantes sont la transformation du caoutchouc et de l'étain, les industries pétrolières et chimiques, l'industrie agroalimentaire et l'industrie textile.

4.4 Secteur tertiaire

En 2006, les services occupaient 52,5 p. 100 de la population active et fournissaient 41,3 p. 100 du PIB.

La monnaie de Malaisie est le ringgit (autrefois le dollar malaisien), divisé en 100 sen (1 ringgit = 0,205 euro en février 2005). La banque Negara Malaisie (fondée en 1959) est la banque centrale du pays. Le secteur financier s'est considérablement développé. Au début des années 1990, il y avait 38 banques commerciales (dont 16 banques étrangères et 12 banques d'affaires) et plus de 40 compagnies financières. Kuala Lumpur est aujourd'hui une place boursière importante en Asie du Sud-Est.

Les réseaux routier et ferroviaire de Malaisie sont inégalement répartis. Alors que la péninsule Malaise bénéficie d'un réseau routier et d'un réseau ferroviaire dense, l'arrière-pays montagneux du Sabah et du Sarawak est difficile à mettre en valeur. En 2004, la Malaisie possédait un réseau routier long de 98 721 km, dont plus de 75 p. 100 sur la péninsule, bitumés à 81 p. 100. Les chemins de fer nationalisés ont 1 667 km de voies, toutes situées sur la péninsule, hormis une ligne de 134 km au Sabah ; le Sarawak ne dispose d'aucune voie ferrée. La principale compagnie aérienne, la Malaysia Airlines, assure à la fois les vols intérieurs et internationaux. Le Kuala Lumpur International Airport situé à Sepang est le plus grand aéroport du pays. La Malaisie possède de nombreux ports comme Klang, Georgetown, Johor Baharu et Kuantan sur la péninsule, Kota Kinabalu au Sabah et Kuching au Sarawak.

Le tourisme et les services financiers sont les principaux pourvoyeurs de devises. La Malaisie est devenue une des principales destinations touristique d'Asie du Sud-Est, procurant plus de 4 milliards de dollars en devises étrangères.

4.5 Commerce extérieur

En 2004, le montant total des importations s'élevait à 104 milliards de dollars et celui des exportations à 127 milliards de dollars. La structure des exportations a été complètement modifiée par les réformes économiques mises en place entre 1968 et 1970. À cette époque, la Malaisie était surtout exportatrice de matières premières. Aujourd'hui, les machines et les équipements de transport représentent 41 p. 100 du total des exportations, les autres produits manufacturés 18 p. 100. Les autres produits exportés sont les hydrocarbures (près de 16 p. 100), l'huile de palme et les huiles végétales (6 p. 100) ainsi que les matières premières, dont le caoutchouc et l'étain (12 p. 100). Les principaux partenaires commerciaux de la Malaisie sont le Japon, Singapour, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Corée du Sud. Le commerce avec la Chine est en pleine expansion.

5 HISTOIRE

La péninsule Malaise est habitée depuis le IIIe millénaire av. J.-C. L’histoire de cette Malaisie primitive est encore mal connue. Jusqu’au xixe siècle de notre ère, la Malaisie semble avoir vécu dans la dépendance des grands empires indianisés d’Indochine et de Sumatra.

Vers 1400 apr. J.-C., un prince de Palembang fonde le royaume de Malacca. Il se convertit à l’islam et entreprend de conquérir le reste de la péninsule Malaise. Malacca prospère et étend son territoire, mais est conquise en 1511 par les Portugais. Afonso de Albuquerque s’empare de la capitale en août 1511 et y construit une forteresse. Les Portugais de Malacca survivent à des combats incessants avec Johor Aceh (aussi appelé Achin), à Sumatra, et d’autres États alliés. Mais, dès 1619, une autre puissance coloniale, les Pays-Bas, dispute la Malaisie aux Portugais. La Compagnie hollandaise des Indes orientales, basée à Batavia (aujourd’hui Jakarta), intercepte le commerce portugais. En 1641, le royaume tombe aux mains des Hollandais qui deviennent la puissance coloniale dominante au cours des deux siècles suivants. Comme leurs prédécesseurs portugais, les Hollandais soutiennent de nombreuses guerres avec les royaumes voisins ; ils étendent cependant leur influence à certaines parties du Johor, tandis que les royaumes malais du nord, Perlis, Kedah, Kelantan et Trengganu passent sous influence siamoise.

5.1 La Malaisie dans l’Empire colonial britannique

Au xviiie siècle, les Britanniques, en partie pour des raisons commerciales, mais aussi pour contrer l’expansion française dans l’océan Indien, commencent à s’intéresser à la Malaisie. En 1786, le sultan de Kedah, qui cherche de l’aide contre les Siamois, loue l’île de Penang à la Compagnie britannique des Indes orientales, qui en fait un port franc. En 1819, sir Thomas Stamford Raffles, un agent de la Compagnie des Indes orientales, fonde Singapour et, en 1824, la Grande-Bretagne reçoit Malacca des Hollandais. Singapour, Penang et Malacca, connus sous le nom collectif des Straits Settlements (Établissements des Détroits), restent la propriété de la Compagnie anglaise jusqu’à son abolition en 1858. En 1867, le Royaume-Uni fait passer sous le contrôle direct de la Couronne les trois établissements, puis, jusqu’en 1914, applique dans le reste du pays une politique de protectorat. Le dernier État malais à se placer sous la protection de la Couronne est le sultanat de Johor, en 1885. Dix ans plus tard, plusieurs sultanats se fédèrent. Les États qui restent en dehors de la fédération sont Johor et les quatre États du Nord, que les Britanniques enlèvent au Siam (Thaïlande) en 1909 (voir États malais).

La région des États actuels de Malaisie à Bornéo est surtout sous la domination du sultanat de Brunei jusqu’au xixe siècle. Auparavant, les Européens ont fait du commerce avec le nord de Bornéo, mais n’ont pas établi de colonies permanentes. Mais, en 1841, le sultan de Brunei récompense James Brooke, un aventurier britannique qui l’a aidé à écraser des rebelles, en lui donnant des terres et le titre de raja de Sarawak ; Brooke et ses successeurs, les « rajas blancs «, élargissent leur territoire jusqu’aux frontières actuelles du Sarawak. À l’est, les sultans de Brunei et de Sulu ont loué des terres à des marchands étrangers. Le bail est racheté par un syndicat d’intérêts britanniques en 1877. En 1881, le syndicat devient la British North Borneo (Chartered) Company, et est autorisée par une charte royale à administrer la région. Le Nord-Bornéo britannique et le Sarawak deviennent des protectorats britanniques en 1888.

5.2 La conquête de l’indépendance

La Malaisie, le Sarawak et le Nord-Bornéo sont envahis par les Japonais en 1941. En janvier 1942, les troupes du général Yamashita Tomuyoki s’emparent de Singapour, contraignant 30 000 Britanniques à la reddition. La Malaisie demeure occupée par les Japonais jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, puis le pays revient sous contrôle britannique. En 1946, les Britanniques cherchent à créer une Union malaise en transférant la souveraineté des sultans à la Couronne britannique. La proposition déclenche une réaction violente au sein de la population malaise.

L’opposition à l’union amène la formation de l’Organisation nationale des Malais unis (United Malays National Organization, UMNO) en 1946. Les souverains locaux boycottent le nouveau système et les Britanniques sont finalement obligés d’entamer des pourparlers, surtout avec les souverains et l’UMNO, qui conduisent à la création de la fédération de Malaisie en 1948. L’Union malaise (puis la fédération) n’inclut pas le Nord-Bornéo et Sarawak. Les autorités britanniques proposent à la place de fédérer les deux États, devenus colonies de la Couronne en 1946, avec le sultanat de Brunei, protectorat britannique. Le plan échoue finalement à cause de l’opposition de Brunei.

C’est alors que le Parti communiste malais (MCP), qui a joué un rôle essentiel dans la résistance contre les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale, commence la lutte armée, réclamant l’indépendance immédiate. Opérant à partir de la jungle, 4 000 maquisards, en majorité chinois, harcèlent les Britanniques. L’état d’urgence est proclamé en juillet 1948. Il faut onze ans aux miliciens, formés par le général Templer, et aux contingents britanniques, australiens et néo-zélandais pour réduire la guérilla malaise.

5.3 La Malaisie indépendante
5.3.1 Une fédération difficile à gérer

Le 31 août 1957, la fédération de Malaisie est créée avec comme Premier ministre Tunku Abdul Rahman, le chef de l’UMNO. En 1961, il propose d’élargir la fédération à Singapour, Sarawak, le Nord-Bornéo (appelé ensuite Sabah) et Brunei. Après deux ans de négociations, les États acceptent et, le 16 septembre 1963, la nouvelle fédération est proclamée. Elle se heurte d’emblée à l’hostilité des Philippines, qui ont des vues sur le Sabah, et à celle du président indonésien Sukarno, qui estime que Bornéo fait partie du territoire de l’Indonésie. Jusqu’en 1966, l’armée indonésienne harcèle la fédération, obligeant l’armée britannique à prendre position au Sarawak. À l’usage, la fédération se révèle délicate à gérer. Les relations avec Singapour, ville entièrement chinoise que dirige Lee Kuan Yew, amènent la cité à se retirer de la fédération en 1965.

L’équilibre ethnique de la fédération, dominée économiquement par une communauté chinoise sous-représentée politiquement, est le problème majeur des années 1960. Les émeutes interethniques de mai 1969 à Kuala Lumpur, au cours desquelles 800 personnes sont tuées, conduisent le gouvernement à choisir de régler la question ethnique par des mesures économiques d’urgence.

Une fois l’état d’urgence aboli, en 1971, le nouveau Premier ministre, Tun Abdul Razak, annonce la mise en place d’une nouvelle politique économique destinée à lutter contre la pauvreté et à améliorer la situation sociale des Malais. Il élargit aussi la coalition de l’Alliance au pouvoir (qui intègre déjà des partis du Sarawak et du Sabah) pour former un Front national qui regroupe les principaux partis d’opposition au niveau fédéral et au niveau des États. Le Front remporte les élections de 1974 de manière décisive, puis, sous la direction du Premier ministre Datuk Hussein Onn, les élections de 1978. La scène politique est cependant toujours dominée par les problèmes ethniques et le Front national doit compter avec deux partis d’opposition importants : le Parti islamique panmalaysien, qui a quitté le Front en 1977 et met de plus en plus l’accent sur la religion, et le Parti d’action démocratique.

5.3.2 L’ère du Dr Mahathir et la stabilisation

En 1981, Mahathir Mohamad devient Premier ministre. Il s’oppose par deux fois aux sultans héréditaires et réussit à faire accepter au souverain suprême et au Conseil des souverains une limitation de leur droit de veto. En 1987, le gouvernement Mahathir répond aux prétendues menaces de tension entre Malais et Chinois en arrêtant les dirigeants de l’opposition et en suspendant quatre journaux. Les élections de 1990 maintiennent le Front national au pouvoir avec une majorité parlementaire importante. En 1993, Mahathir est impliqué dans une autre dispute constitutionnelle avec les souverains héréditaires, qui aboutit finalement à l’abolition de l’immunité judiciaire pour les souverains.

À partir de 1990, les problèmes se déplacent au Sabah et à Sarawak, où les partis d’opposition remportent les élections. Les deux États estiment ne pas avoir profité de la croissance et de l’industrialisation des années 1970 et 1980, alors que pétrole, gaz naturel et bois ont permis cette industrialisation. Le développement de l’islamisme au sein des communautés musulmanes aggrave les tensions au Sabah, où le groupe ethnique majoritaire, les Kadayans, est chrétien. Les tensions demeurent, sans qu’aucun État n’ait songé à quitter la fédération.

Les élections législatives anticipées des 23 et 24 avril 1995 marquent une nouvelle victoire pour le Front national (constitué de quatorze partis) face à une opposition divisée et quelque peu censurée par le pouvoir en place.

Si Mahathir Mohamad peut conforter sa position lors du congrès triennal de l’UMNO (Organisation nationale des Malais unis) d’octobre 1996, il doit faire face à des luttes internes au parti, ainsi qu’à la montée en puissance du vice-Premier ministre (depuis décembre 1993), Anwar Ibrahim, qui incarne la nouvelle génération.

Sur le plan diplomatique, la Fédération conserve une position originale. Outre la condamnation des essais nucléaires français, le Premier ministre notifie son refus d’appliquer des mesures de libéralisation dans le cadre de l’Apec (Asia-Pacific economic causus / Forum de coopération économique Asie-Pacifique, Osaka, novembre 1995), comme son refus de prendre position face à l’action de la communauté internationale en Bosnie (où elle envoie des Casques bleus) et à la politique de l’ONU. Au sommet des pays non-alignés de Carthagène (octobre 1995), il réclame la suppression du droit de veto au sein du Conseil de sécurité de l’ONU.

La Malaisie assure, en 1996, la présidence de l’Assemblée générale des Nations unies. Elle assume également celle du Groupe des Quinze et celle de l’Association des nations du Sud-Est asiatique (Ansea). Par ailleurs, elle inaugure une politique africaine en prenant part, aux côtés de l’Afrique du Sud, aux négociations concernant le conflit soudanais.

L’économie florissante du pays, citée comme le « modèle malaisien de développement «, est gravement bouleversée par la crise monétaire et financière qui débute en Thaïlande durant l’été 1997. Celle-ci conduit les autorités malaisiennes à renvoyer dans leur pays d’origine, en 1998, des dizaines de milliers de travailleurs immigrés, le plus souvent birmans ou indonésiens. En politique intérieure, le Premier ministre Mahathir Mohamad dénonce, à propos de la crise financière, un complot international organisé par le Fonds monétaire international (FMI) et des spéculateurs étrangers, et impose un contrôle des changes et une parité fixe pour le ringgit.

En septembre 1998, Anwar Ibrahim, vice-Premier ministre limogé en avril pour s’être opposé aux mesures économiques prises par Mahathir Mohamad, est arrêté, accusé d’incitation à l’émeute et de sodomie, puis condamné en avril 1999 à six ans de prison pour « corruption «. Malgré les réactions de soutien à Anwar Ibrahim et les manifestations contre le régime et ses méthodes de gouvernement, la coalition au pouvoir obtient une large majorité de sièges (148 sur 193) aux élections législatives anticipées de novembre 1999 et Mahathir Mohamad entame un cinquième mandat de Premier ministre. Ce scrutin est par ailleurs marqué par le succès du Parti islamique malais (PAS), notamment auprès de l’électorat traditionnel de l’UMNO.

En juin 2002, le Premier ministre malaisien crée la surprise en annonçant brusquement sa démission de la présidence de l’UMNO. Ses partisans le persuadent de demeurer à la direction du pays jusqu’en octobre 2003 afin d’assurer une période de transition jusqu’à l’entrée en fonction de son successeur désigné, le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur Abdullah Ahmad Badawi. Mahathir Mohamad quitte officiellement le pouvoir le 31 octobre 2003. Le nouveau leader de l’UMNO, Abdullah Ahmad Badawi, lui succède au poste de Premier ministre.

5.3.3 L’après-Mahathir

Le scrutin législatif de mars 2004 est l’occasion pour le nouveau Premier ministre de démontrer sa stature de leader. La victoire du Front national est en effet écrasante et inédite : sur les 219 sièges que compte la Chambre des représentants, la coalition au pouvoir en obtient 198 (soit plus de 90 p. 100). Ces élections sont également marquées par la défaite du principal parti d’opposition, le Parti islamique malais (PAS), qui voit son nombre de sièges reculer de 27 à 7 ; le parti fondamentaliste perd également le pouvoir dans les deux États qu’il détenait auparavant (le Kelantan et le Terengganu).

La Malaisie fait partie des pays asiatiques de l’océan Indien touchés par le tsunami provoqué le 26 décembre 2004 par un très violent séisme sous-marin (magnitude 9 sur l’échelle ouverte de Richter) survenu au large de l’île indonésienne de Sumatra. Protégée par l’île de Sumatra, les côtes malaisiennes sont relativement épargnées par la catastrophe. La Malaisie déplore quelques dizaines de victimes, sur les 230 000 morts ou disparus enregistrés dans la région.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles