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ment nous dit qu'il ne faut pas s'empresser sur-le-champ de

Publié le 22/10/2012

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ment nous dit qu'il ne faut pas s'empresser sur-le-champ de le tenir quitte dès qu'il s'est contenté de s'en prendre à la longueur des propos, mais lui faire de surcroît obligation de montrer que, sous une forme abrégée, ils auraient rendu les auditeurs meilleurs dialecticiens et plus aptes à inventer la représentation rationnelle des réalités, quant aux autres blâmes ou éloges, sur quelque point qu'ils portent, il faut ne leur accorder absolument aucun crédit et faire la sourde oreille à des propos de ce genre. Politique, 285c-287a 1. DANGER DE LA PHILOSOPHIE [CALLICLÈS] — La philosophie est assurément, Socrate, une chose plaisante si on s'y adonne avec mesure quand on est jeune ; mais si on s'y attarde plus qu'il ne faut, c'est la ruine de l'homme. Car si bien doué qu'il soit, s'il continue à philosopher en avançant en âge, il est inévitable qu'il soit ignorant de tout ce qu'il faut savoir pour devenir un homme accompli et bien considéré. Il est de fait qu'on devient ignorant des lois qui régissent l'État, du langage dont il faut user dans les conventions publiques et privées, des plaisirs et des désirs des hommes, bref, on devient totalement ignorant des conduites humaines. Aussi quand on en vient à quelque affaire privée ou publique, on prête à rire tout à fait comme il arrive aux hommes politiques, je pense, quand ils se mêlent à vos entretiens et discussions... Lorsque je vois un jeune homme pratiquer la philosophie, je m'en réjouis, cela me paraît convenable et dénote à mes yeux l'homme libre ; liberté qui fait au contraire défaut à celui qui la néglige : jamais il ne s'estimera capable de s'employer à rien de beau et généreux. Mais quand je vois un homme d'âge continuer à philosopher incessamment, c'est de coups qu'il me paraît, dès lors, avoir besoin. Car, comme je viens de le dire, un tel individu si bien doué soit-il tombe au-dessous de l'homme en fuyant le coeur de la cité et e les assemblées où se distinguent les hommes «, comme dit le poète, et en passant le reste de sa vie rencogné, à chuchoter avec trois ou quatre adolescents, sans jamais rien proférer de libre, de grand et de puissant. [...] Tu négliges, Socrate, ce dont il faut te soucier, tu revêts le naturel si généreux de ton âme d'un déguisement enfantin ; tu ne saurais faire d'intervention correcte dans les délibérations du tribunal, ni saisir le vraisemblable et le persuasif, ni délibérer une décision vigoureuse concernant autrui. Et pourtant, mon cher Socrate — ne te fâche pas contre moi, mon propos est bienveillant — est-ce qu'il ne te paraît pas honteux de te trouver dans l'état où je te vois, toi et tous ceux qui poussent toujours plus loin leur étude de la philosophie ? Car présentement si on t'arrêtait, toi ou l'un de tes pareils, pour te mettre en prison en t'accusant d'un crime que tu n'a pas commis, tu sais bien que tu serais incapable de t'en sortir : pris de vertige, bouche bée sans savoir que dire, puis traîné au tribunal, tu serais mis à mort, s'il plaisait à ton accusateur, si vil et méprisable qu'il soit, de réclamer cette peine contre toi. Où voit-on quelque chose de sage dans <4 un art qui ne s'empare d'un homme bien doué que pour le rendre pire' «, incapable de se défendre, de se tirer de périls extrêmes ni lui ni un autre, exposé à se laisser dépouiller de tout son bien par ses ennemis, à vivre, en somme, sans honneur dans son pays ? Un tel homme, passe-moi la rudesse de l'expression, on est en droit de le souffleter impunément. Crois-moi, mon cher, s laisse-là tes arguties, entraîne-toi à devenir habile en affaires «, exerce-toi à ce qui te vaudra réputation d'homme sensé, « laisse à d'autres ces raffinements «, bavardages ou sornettes, comme on voudra, qui (4 te conduiront à habiter une maison vide « ; prends modèle non pas sur ces disputeurs d'arguties, 1. Cette citation et celles qui suivent proviennent d'une tragédie perdue d'Euripide : Antiope.

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DANGER DE LA PHILOSOPHIE [CALLICLÈS] - La philosophie est assurément, Socrate, une chose plaisante si on s'y adonne avec mesure quand on est jeune; mais si on s'y attarde plus qu'il ne faut, c'est la ruine de l'homme.

Car si bien doué qu'il soit, s'il continue à philosopher en avançant en âge, il est inévitable qu'il soit ignorant de tout ce qu'il faut savoir pour devenir un homme accompli et bien consi­ déré.

Il est de fait qu'on devient ignorant des lois qui régissent l'État, du langage dont il faut user dans les conventions publiques et privées, des plaisirs et des désirs des hommes, bref, on devient totalement igno­ rant des conduites humaines.

Aussi quand on en vient à quelque affaire privée ou publique, on prête à rire tout à fait comme il arrive aux hommes politiques, je pense, quand ils se mêlent à vos entretiens et discus­ sions ...

Lorsque je vois un jeune homme pratiquer la philosophie, je m'en réjouis, cela me paraît conve­ nable et dénote à mes yeux l'homme libre; liberté qui fait au contraire défaut à celui qui la néglige : jamais il ne s'estimera capable de s'employer à rien de beau et généreux.

Mais quand je vois un homme d'âge conti­ nuer à philosopher incessamment, c'est de coups qu'il me paraît, dès lors, avoir besoin.

Car, comme je viens de le dire, un tel individu si bien doué soit-il tombe au-dessous de l'homme en fuyant le cœur de la cité et. »

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