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Michaux, Henri - littérature française.

Publié le 30/04/2013

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Michaux, Henri - littérature française. 1 PRÉSENTATION Michaux, Henri (1899-1984), poète et peintre français d'origine belge, auteur notamment de La nuit remue, et qui, dans son oeuvre poétique comme dans son oeuvre picturale, a poursuivi ses recherches expérimentales sur le langage en interrogeant les diverses dimensions existentielles du mot et du signe. Né à Namur (Belgique), Henri Michaux se sent très tôt « en marge «, pour reprendre ses propres mots. Élevé chez les jésuites, il entame des études de médecine qu'il abandonne en 1920 ; il embarque alors pour Rio de Janeiro puis gagne Buenos Aires. De retour en Europe, il s'installe à Paris, où il fait la connaissance de Jules Supervielle, puis de Jean Paulhan, directeur de la Nouvelle Revue française (N.R.F.). C'est d'ailleurs Paulhan qui publie son premier recueil, Qui je fus (1927). Après une nouvelle période de voyages, en Afrique du Nord, en Turquie, en Inde, en Chine et en Amérique du Sud, Michaux publie deux récits de voyage, Ecuador (1929) et Un barbare en Asie (1933), où il évoque ses impressions de voyageur. Voyage en Grande Garabagne, en 1936, s'édifie sur ce même travail d'ethnologue ironique, à la différence près toutefois qu'il s'agit dans ce recueil de visiter toutes les ressources de l'onomastique que permet la rencontre de peuples imaginaires. 2 CARACTÉRISTIQUES DE L'OEUVRE Née du mal de vivre de son auteur, cette oeuvre est multiforme, atypique, donc inclassable dans les catégories traditionnelles des genres littéraires. Elle trouve cependant son unité dans l'urgence qui la fonde et dans son caractère d'expérience et d'expérimentation sur le langage, jugé décevant parce qu'inapte à exprimer -- et plus encore à exorciser -- l'expérience douloureuse que le poète fait du réel. La caractéristique la plus saillante des poèmes de Michaux est l'usage très libre d'une langue expérimentale d'une étonnante inventivité, n'ayant rien à envier à la verve et à la truculence d'un Rabelais. Certains textes, comme « le Grand Combat « (Qui je fus, 1927), sont même entièrement fondés sur une cascade de néologismes. Ses poèmes se présentent parfois comme des narrations fantasmagoriques, à la fois humoristiques et cruelles : c'est le cas en particulier des textes consacrés à monsieur Plume (Un certain Plume, 1930, publié sous le titre définitif de Plume en 1938). Ce personnage est le double faible, timide et candide, du poète lui-même ; il fait figure d'éternelle victime dans une suite de mésaventures cauchemardesques, cocasses, sanglantes et finalement tragiques. Dans l'ensemble de ses autres recueils -- Mes Propriétés (1929), La nuit remue (1935), Au pays de la magie (1941), Épreuves, exorcismes (1945), Ici, Poddema (1946), Ailleurs (1948), la Vie dans les plis (1949), Passages (1950), Face aux verrous (1954), ... --, le poète parcourt l'« espace du dedans «, à la recherche de l'« essentiel «, qu'il oppose à l'espace du dehors, monde cruel, aigu, coupant, hurlant, où le sujet se sent déplacé, perpétuellement menacé et agressé (la vie de Plume en est l'expression la plus poignante). 3 LA PEINTURE OU L'AUTRE CHAMP D'EXPRESSION Écriture et peinture sont dans l'esprit de Michaux deux activités concomitantes puisqu'elles se prêtent toutes deux à l'exploration de « l'espace du dedans «. L'expérimentation est le mot d'ordre de son oeuvre : expérimentation technique (aquarelle, pastel, gouache, crayon, encre de Chine, acrylique, huile) autant que formelle. Cette dernière se lit à travers les infinies variations des signes -- sortes d'idéogrammes d'une pensée impalpable -- tracées sur fond noir ( l'Arène, 1938, musée national d'Art moderne) ou sur de grandes taches informes (à partir de 1937). Henri Michaux commence à peindre en 1925, année où il découvre Max Ernst et Paul Klee. Très influencé par le surréalisme, il s'y rattache constamment, malgré son atypisme, par la quête de l'Ailleurs dont chaque oeuvre est une étape. En 1972, il publie Émergences-Résurgences, écrits sur ses travaux picturaux. On lui doit également des commentaires sur l'art brut. À partir de 1956, il fait l'expérience de la mescaline (sous surveillance médicale) afin d'étudier les effets de cette drogue puissante sur la créativité et d'explorer de nouveaux territoires. Il rend compte de cette expérience forte mais décevante dans Misérable Miracle (1956) et l'Infini turbulent (1957), mais aussi dans Connaissance par les gouffres (1961) ou les Grandes Épreuves de l'esprit (1966). Jusqu'à sa mort, en 1984, Michaux ne cesse d'approfondir, par le double moyen de l'écriture et de la peinture, la question centrale de sa poésie, celle de l'être ( Chemins cherchés, chemins perdus, transgressions, 1981). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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