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Midi Pyrénées

Publié le 12/11/2011

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Midi-Pyrénées, une région en France et en Europe 

Depuis 1955, la France est composée de 27 régions aux superficies très différentes: 22 régions métropolitaines et 5 ultramarines. Ce pays est dit « centralisé », puisque tous les pouvoirs sont concentrés dans une même ville : Paris. Les régions françaises ont donc peu de pouvoirs. Cependant, l' Europe a décidé de créer ses propres régions, surimposés aux régions nationales, appelées NUTS (Nomenclature d'Unité Territoriales et Statistiques). Il existe 5 catégories de NUTS par niveau de superficie. Une région française correspond au NUTS 2. Gaston Deferre essaie de décentraliser le pays en créant une loi, en 1982, qui permet aux régions de prendre un certain nombre de décisions (création du Conseil Régional). Au Sud-Ouest de la France se trouve la 2ème plus grande région du pays, composée de 8 départements : Midi-Pyrénées, avec pour ville principale Toulouse, qui est la 4ème plus grande ville nationale. Nous pouvons nous poser la question suivante : quelles sont les différentes caractéristiques de cette région ? Afin de répondre à cette problématique, nous allons tout d'abord analyser la forte polarisation de l'espace Midi-Pyrénées dans une première partie. Dans une deuxième partie, nous définirons les différentes raisons à cause desquelles les périphéries de la région sont en difficultés. Enfin dans une troisième partie, nous expliquerons pourquoi cette région se partage entre l'enclavement et l'intégration.

Midi Pyrénées ne correspond pas à une région de l'Ancien Régime, car elle regroupe une partie de l'ancienne Province Guyenne et Gascogne, et une autre partie de Languedoc-Roussillon. Elle compte environ 2 837 500 habitants sur les 64 millions de français, pour une superficie de 45 348 km², ce qui la classe au rang de 2ème plus grande région de France. C'est une région assez riche, puisque son PIB (Produit Intérieur Brut) par an et par habitant est de 24 756 € . Mais ces chiffres positifs cachent de fortes inégalités. En effet, Toulouse, la ville principale, possède à elle toute seule à peu près 1 000 000 d'habitants, soit 38% de la population régionale. De plus, cette ville peut être qualifiée de technopôle, car elle se démarque par sa dynamique industrielle, universitaire et technologique. Pour ce qui est de l'industrie, l'entreprise Airbus, basée à Blagnac, est le premier constructeur d'avions mondial et Européen. Toulouse est également qualifiée de ville des hautes technologies, car beaucoup d'entreprises sont spécialisées dans les nouvelles technologies, comme le Cancéropôle, la médecine spatiale, ou encore l'électronique automobile. La ville Rose est le centre universitaire régional mais aussi national, car elle constitue le 2ème pôle universitaire français. Elle abrite de nombreuses grandes écoles telles que Enac et Ensica. Grâce à tous ces points positifs, Toulouse continue à se développer et à gagner en habitants.

 

Cependant, la région Midi-Pyrénées n'est pas seulement composée de cette métropole, mais d'un ensemble d'autres espaces, villes et villages, qui sont en difficulté. Toulouse concentre la population, les emplois et la richesse, mais lorsqu’on sort de la ville, on se rend compte de l’inégalité de la région. Ailleurs, la majorité de la région est rurale et le chômage est plus élevé que la normale. Alors que Toulouse se développe avec de grandes industries, le reste de la région manque de dynamisme. Effectivement, les autres villes sont mono-industrielles, c'est-à-dire qu'elles ne développent qu'un seul secteur d'activité. C'est le cas à Graulhet, une ville spécialisée dans la production de cuir. Mais cette ville s'étant construite autour de sa mono-industrie, elle a été touchée par une profonde crise économique de ce secteur d'activité, ce qui a elle-même affecté l'attractivité économique et démographique de la ville. La grande majorité des usines était installée en bord de rivière, rivière qui traverse la ville. Aujourd'hui, plus de 160 friches industrielles côtoient les zones d'habitation et donnent à la ville une image marquée par le déclin économique.                                                                                                         Mise à part l’industrie, la démographie de la région est elle aussi en déclin, par rapport à Toulouse : les habitants déménagent dans d’autres villes plus attractives et dynamiques, et la population vieillit à grand pas. De cette façon, des villes se retrouvent coupées du reste de la région, du pays, et par conséquent du reste de l’Europe, en pleine mondialisation.

Midi-Pyrénées est une région frontalière, et avec cette situation périphérique, elle est relativement enclavée, même si Toulouse est desservie par un aéroport international, plusieurs axes ferroviaires et une ligne de train à grande vitesse (liaison Toulouse-Paris par Bordeaux). Le reste région a été uniquement pensé autour de Toulouse : le réseau de transport est en étoile et part du cœur de la ville. Au niveau national, l’espace Midi-Pyrénées est mal desservit, puisque les routes sont pour la plupart sinueuses et difficiles d’accès, ce qui n’incite donc pas les entreprises à s’y installer. A part Toulouse, la région est aussi mal reliée aux grands axes de circulation européens. Les deux grands axes européens, l’axe Méditerranéen et l’axe Atlantique, se trouvent respectivement à l’Est et à l’Ouest de la région, sans la traverser.                                                                 De plus, l’espace toulousain se sature : l’aéroport est congestionné, la circulation est très difficile sur la rocade (embouteillages), etc. Afin de remédier à ces problèmes, il faudrait tout d’abord construire un nouvel aéroport, mais aussi de nouveaux axes routiers, cependant les Toulousains ne sont pas favorables à cette idée (travaux dérangeants). Pour finir, le Conseil Régional de Midi Pyrénées, qui a pour rôle de s’occuper de l’éducation (uniquement des lycées), de l’aménagement/du développement  durable et de l’économie, est conscient que tout changement doit être fait dans le cadre du développement durable (= répondre aux besoins des générations actuelles, sans compromettre ceux des générations futures). Mais prendre des décisions met énormément de temps car le budget d'une région est d'environ 1,5 millions d'euros, ce qui est relativement bas, ce budget est seulement issu de l'état (grâce au contrat état – région), des impôts locaux et des fonds européens (INTERREG), et une fois dépassé ce budget, la région ne peut plus rien faire. De plus chaque région est dirigée par un préfet, qui peut exercer son droit veto et empêcher la réalisation d’un projet.

 

Le bilan de la région Midi-Pyrénées est mitigé : d’un côté, Toulouse est en plein essor, grâce à son statut de technopole et à son dynamisme, concentre une très grande  partie de la population, de la richesse ainsi que de l’industrie régionale. Cependant de l’autre côté, le reste de la région s’affaisse car elle reste peu attractive, du fait d’un espace montagnard peu dynamique et des nombreuses périphéries à dominante agricole. Si la région ne fait pas d’effort pour intégrer le reste du territoire, les communes vont peu à peu s’éteindre. Hélas, le Conseil Régional ne dispose pas d’un budget assez important pour mettre en œuvre de nouvelles solutions, faisant appel au développement durable, avec l’Agenda 21 régional. C’est alors qu’une autre question apparaît : comment favoriser l'intégration de la région Midi-Pyrénées dans la France l'Europe et le monde ?

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