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Miller, Henry - écrivain.

Publié le 29/04/2013

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Miller, Henry - écrivain. 1 PRÉSENTATION Miller, Henry (1891-1980), écrivain américain, auteur d'une oeuvre largement autobiographique (Tropique du Cancer, la Crucifixion en rose) qui, rejetant pareillement le puritanisme anglo-saxon et l'hypocrisie bourgeoise, a contribué à libérer la littérature du tabou de la sexualité. 2 UN ENFANT DE LA RUE Né à New York de parents d'origine allemande, Henry Miller est un enfant de la rue (celle du district populaire de Brooklyn, où la famille emménage quelques années plus tard), dont il fait son domaine : « Ce qui ne se passe pas en pleine rue est faux, c'est-à-dire littérature. « Après de brèves études, il exerce divers petits métiers et, à l'occasion d'un voyage dans l'Ouest, lie connaissance avec Emma Goldman, leader du mouvement anarchiste américain, qui lui fait connaître Nietzsche, Bakounine, Strindberg et Ibsen. 3 UNE RÉPUTATION D'AVANT-GARDISME En 1923, il épouse June Edith Smith, la seule femme qui, de son propre aveu, ait compté dans sa vie (bien qu'il se soit marié cinq fois), et celle dont la présence hante la plupart de ses oeuvres, la Mona-Mara des Tropiques et de la Crucifixion en rose (1949). Au cours de cette union, qui durera sept ans, Miller, refusant d'être assujetti à la moindre contrainte extérieure et autodidacte absolu, fait le serment de ne se consacrer désormais qu'à la littérature. En 1930, il s'établit à Paris, où, pendant dix ans, il mène la vie de bohème évoquée dans trois de ses romans autobiographiques, Tropique du Cancer (Tropic of Cancer, 1934), publié grâce à la contribution d'Anaïs Nin, Printemps noir (Black Spring, 1936) et Tropique du Capricorne (Tropic of Capricorn, 1939). Jugés pornographiques, ces ouvrages sont interdits de publication aux États-Unis (jusqu'en 1960) mais circulent sous le manteau, contribuant à donner à leur auteur une réputation d'avant-gardisme sulfureux. 4 LA LÉGENDE PERSONNELLE Fuyant la guerre, Miller se rend en Grèce, à l'invitation de son ami l'écrivain Lawrence Durrell, et en rapporte le Colosse de Maroussi (The Colossus of Maroussi, 1941), portrait d'une Grèce rurale qui, en marge de la modernité, vit en communion avec l'âme du passé et de l'univers. À son retour en 1940, un voyage à travers les États-Unis en compagnie du peintre Abe Rattner lui inspire le Cauchemar climatisé (The Air-Conditioned Nightmare, 1945) puis Souvenirs, souvenirs (Remember to Remember, 1947), diatribes féroces contre la civilisation américaine, ce « désert spirituel et culturel «. Seuls sont épargnés les anticonformistes, ceux qui ont su préserver une innocence primitive et résister à l'aliénation du monde industriel. Retiré à Big Sur, en Californie, où il mène une vie de reclus, Miller évoque New York -- Dimanche après guerre (Sunday after the War, 1945) --, la nature paradisiaque de Big Sur, qui invite au retour à la sagesse, à la dignité et à l'harmonie dans l'univers : Big Sur et les oranges de Jérôme Bosch (Big Sur and the Oranges of Hieronymus Bosch, 1957). Des essais -- le Monde du sexe (The World of Sex, 1940) ; les Livres de ma vie (The Books in My Life, 1952) ; le Temps des assassins : essai sur Rimbaud (The Time of the Assassins : A Study of Rimbaud, 1956) -- révèlent chez Miller à la fois le souci de se forger une légende personnelle et le gauchissement d'une écriture devenue par trop « littéraire «, au sens péjoratif où l'entendait Miller. La seconde trilogie, la Crucifixion en rose (The Rosy Crucifixion), comprenant Sexus (1949), Plexus (1953) et Nexus (1960), participe de la même mythologie de l'écriture ainsi que d'une volonté anthropocentrique : revenant sur les années 19231928, Miller énonce, à travers un enchevêtrement de portraits, de dialogues et de confidences, tout ce qui a marqué sa sensibilité ou son esprit. Manifestant un vif intérêt pour la peinture, seule apte à appréhender le réel -- Peindre, c'est aimer à nouveau (To Paint is to Love Again, 1960) ; Virage à 80 (1973) --, il est aussi l'auteur de Jours tranquilles à Clichy (Quiet Days in Clichy, 1966) et d'une correspondance avec Lawrence Durrell (1963), Anaïs Nin (1965) et Wallace Fowlie (1975). Souvent jugée scandaleuse parce qu'incomprise, parfois taxée d'antiféminisme, son oeuvre a exercé une profonde influence sur les écrivains de la beat generation. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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