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« Moi je vis la vie à coté » affirme Charles Cros...

Publié le 18/10/2010

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« Moi je vis la vie à coté « affirme Charles Cros. Le poète par nature a toujours été différent des autres, bohème, marginal, doté d’une sensibilité, incompris. Autrement dit, un être différent aussi par son talent et ses idées. Cependant il reste à la fois semblable aux autres hommes.

Mais en quoi la vie du poète est différente et parfois semblable par rapport à celle des autres hommes ? Pour quelles raisons le poète se porte de cette façon différente ou semblable ? Telles sont les questions auxquelles nous sommes confrontés quand on réfléchit devant une œuvre artistique que se soit picturale, sculpturale ou poétique.

 

D’abord la différence du poète dérive de sa capacité de traduire en mots les sentiments et les émotions qu’il éprouve. En effet ce que le poète écrit, reflet la profondeur de son âme ainsi qu’il résonne au cœur de chacun de façon différente. C’est-à-dire qu’il est miroir non seulement de   lui-même, mais de chaque être humain qui parfois n’arrive pas à reconnaître et à exprimer son état d’âme. D’où la possibilité pour les autres d’écouter la voix de leur cœur, qui constitue la meilleur condition pour vivre bien avec eux-mêmes et avec les autres dans la société. Pourtant cette finesse sentimentale peut devenir exaspérée et amener le poète à conduire une vie hors de la normalité. D’ailleurs les poètes se placent souvent dans une dimension existentielle surréelle qui n’est pas en contact avec le réalité quotidienne. Ainsi le poète, au contraire des autres gens, ne pense pas beaucoup à gagner sa vie, mais surtout pour le plaisir de le faire, pour l’amour de la poésie et de l’art.  Il compose quand il est inspiré, sans aucune différence entre le jour et la nuit, il n’a pas d’horaires. Mais attention aux effets secondaires d’une vie vécue à coté, puisqu’une bonne majorité d’entre eux tombent dans une existence de misère qui à la fois peut glisser sur la dépression jusqu’à la folie. Quoi dire de : « (…) Pleurant alors que c’est la fête (…) « ou encore de « (…) J’allume le feu dans l’été (…) « tiré du « Sonnet « de Charles Cros ? Sans oublier que la mort est la thématique centrale de plusieurs œuvres poétiques. Comment ne pas penser à « Mort à Vénice « de Thomas Mann, ou encore « Les Dernières Lettres de Jacopo Ortis « de Ugo Foscolo ? Parallèlement l’esprit profond et passionnel des poètes se traduit en un amour très fort pour leur pays. D’ailleurs il ne faut pas oublier le patriotisme bien senti par bon nombre d’artistes. Considérons le cas de « A Zacinto « de Ugo Foscolo ou il décrit, en pleurant, son impossibilité de retourner à mourir à Zante, l‘île qui lui donna le jour. 

Par ailleurs ce genre de personnes, ont souvent une vie sentimentale troublée en raison de leur esprit artistique libre, à la fois joyeux ou dépressif. En effet ce n’est pas facile de partager une vie à coté d’une personne pas très équilibrée, sans savoir ce qui se passera le lendemain. Voilà que l’artiste se trouve souvent à courir après des idéals d’amour impossible à atteindre.      

 

Cela nous amène à réfléchir sur les aspects qui lient le poète à l’homme du quotidien. En réalité le poète est un homme comme les autres, quand il éprouve des sentiments. D’où la nécessité d’avoir une compagne de vie, quelqu’un à coté à aimer. Donc on rappelle « Petrarca « et son aimée « Laura «, « Foscolo « et « Teresa « ou encore « Leopardi « et « Silvia «. Ainsi dit, la thématique de l’amour, de la passion amoureuse jusqu’à la souffrance est présente dans beaucoup d’œuvres poétiques.

En tout cas si d’un coté le poète vit dans une autre dimension, de l’autre coté il semble attaché à la réalité des hommes lorsque il reconnaît que « (…) le temps marche d’un pas normal (…) « (tiré du « Sonnet « de Charles Cros). C’est-à-dire qu’il sait que le temps passe inexorablement et qu’il n’arrive pas à l’arrêter. Ainsi le poète souligne la fuite du temps, à laquelle personne ne peut se soustraire. Notamment ce qui ressort des poèmes est la tension de la vie qui s’approche à la mort ; et puis le drame de la mort qui effraye le poète ainsi que l’homme commun. En effet avoir peur de la mort est normal. Souvent nous n’avons pas conscience de cette crainte tapie en nous, parce que nous n’y pensons pas. Le philosophe chrétien Pascal a écrit : « Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, il se sont avisés, pour se rendre heureux, de n’y point penser « (Pensées 133). Même si le croyant a une possibilité unique de transcender et de la changer en espérance, il connait lui aussi ses sentiments, car la peur de la mort habite tous les êtres humaines. La peur de la mort se manifeste dès que l’homme se sent en danger (menace d’accident, menace de rupture relationnelle…) et elle sous-tend en réalité bon nombre de nos comportements quotidiens. Rouler vite, courir dans le métro, « rattraper « le temps : toutes ces caractéristiques occidentales on pour racine la peur de la mort, nous disent le psychologues. Les succès commercial de traitements « anti-âge « en est une autre démonstration.

 

Enfin les poètes ne sont pas par leur propre nature, réellement « normaux « au sens où, même si on a particulièrement horreur de ses mots, ils s’éloignent de la norme. En effet, ils ont plutôt un âme et une candeur qui pourraient être celle d’un enfant. Tout en s’écartant des réalités, manquant d’ordre et de logique, il sont pourtant très observateurs des sentiments humains. Ce sont, en une certain façon, des surdoués émotionnels qui ont parfois des difficultés à gérer des relations avec les autres. Cela les amène à devenir des êtres solitaires, peu intégrés dans la société. Donc non, il ne sont pas semblable aux autres, mais ils sont extras dans l’écriture et ils seront immortels, toujours appréciés par les lecteurs. 

En résumé on dirait que les poètes se différencient des autres hommes sur certains critères et que leur tempérament et leur sensibilité, leur façon de voir les choses, de s’exprimer est une particularité que on ne peut pas nier.

 

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