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Moldavie

Publié le 11/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Moldavie, en roumain Moldova, pays du sud-est de l’Europe. Sa capitale est Chisinau.

La Moldavie est bordée au nord, à l’est et au sud par l’Ukraine et à l’ouest par la Roumanie. La frontière ouest est formée par le Prout, tandis que le Dniestr constitue une partie de ses frontières nord-est et sud-est. La Moldavie, ancienne république socialiste soviétique, est indépendante depuis 1991.

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES

La superficie de la Moldavie est de 33 700 km². Le pays forme au sud une plaine d’une altitude moyenne de 147 m culminant à 429 m. Le relief, peu élevé, est localement accidenté surtout au nord, formé par des terrasses calcaires boisées qui sont la terminaison des Carpates. Les principaux cours d’eau du pays sont le Dniestr et le Prout.

Le climat est de type continental avec une relative influence maritime due à la proximité de la mer Noire. Les hivers sont assez doux avec des températures moyennes variant entre - 3° et - 5 °C en janvier. Les étés sont chauds et la température moyenne dépasse 20 °C en juillet avec des maxima pouvant atteindre 40 °C. Les précipitations sont assez faibles et irrégulières. Au sud, elles n’atteignent que 350 mm annuellement. La pluviométrie est plus importante sur les hauteurs où elle peut dépasser 600 mm par an.

La végétation est formée de steppe, parfois associée à des forêts. Celles-ci, composées de hêtres, de chênes et de charmes, occupaient dans le passé environ un tiers du territoire mais aujourd’hui on ne les trouve pratiquement plus qu’au centre et dans le nord du pays. La faune est très variée, mais la population de certains animaux tels que les loups a considérablement décliné depuis un siècle. Les chevreuils sont abondants mais des daims de Russie extrême-orientale durent être introduits pour pallier la disparition d’autres espèces de cervidés. Belettes, martres et blaireaux sont également courants.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Population

Avec 4,32 millions d'habitants en 2008, la Moldavie a la plus forte densité de population de toutes les anciennes républiques de l’ex-URSS, environ 130 habitants au km². C’est un pays peu urbanisé, avec seulement 46,3 p. 100 de sa population en zone urbaine. Chisinau (ex-Kichinev), capitale et principale ville, comptait environ 778 800 habitants en 2000. Les autres villes importantes sont Tiraspol (186 000 habitants en 1995) et Tighina (133 000 habitants en 1995).

Roumanophones, les Moldaves constituent les deux tiers de la population du pays et sont en grande majorité de religion orthodoxe russe. Les Ukrainiens et les Russes sont les principales minorités ethniques, représentant environ 25 p. 100 de la population totale. On trouve également de petites minorités bulgares (70 000 personnes) et gagaouzes (150 000). Ces derniers, qui vivent dans le sud-ouest du pays, sont chrétiens, parlent une langue du groupe turc et revendiquent une plus large autonomie. Leurs actions sont cependant éclipsées par celles des 520 000 Russes vivant en grande majorité à l’est du Dniestr, en Transnistrie, et qui ont proclamé leur indépendance, soutenus par l’armée russe.

3.2 Institutions et vie politique

Selon les termes de la Constitution de 1994, l’organe législatif de la Moldavie est le Parlement, assemblée unicamérale comptant 101 députés élus au scrutin proportionnel pour quatre ans. Depuis la réforme constitutionnelle de 2000, les membres du Parlement élisent, quarante-cinq jours après leur élection, le président de la République pour une durée de quatre ans. Ce dernier nomme un Premier ministre et un Conseil des ministres pour l’aider à assurer les fonctions du gouvernement.

Les principales forces politiques moldaves sont le Parti communiste (PCMR), le Parti populaire chrétien-démocrate (PPCD, centre-droit) et le Bloc électoral Moldavie démocratique (BMD), coalition de centre-gauche. Le Parlement moldave a entériné l’adhésion du pays à la Communauté des États indépendants (CEI) en avril 1994.

4 ÉCONOMIE

La Moldavie est le pays le plus pauvre d’Europe. L’économie moldave, dominée par l’agriculture, a souffert de la dislocation des liens entre les différents États qui composaient autrefois l’URSS. La situation a été aggravée par la guerre civile en Transnistrie, où est concentrée la plus grande partie du potentiel industriel. Pour la période 1990-2003, la croissance du produit intérieur brut (PIB) est négative (- 6 p. 100). Même si la politique de libéralisation de l’économie entreprise par les autorités a permis au pays de renouer avec la croissance, les revenus provenant des travailleurs moldaves expatriés représentent 40 p. 100 du PIB ; il y a encore peu d’investissements étrangers en Moldavie et la population ne peut compter que sur le marché noir et l’économie informelle pour compenser la chute de son niveau de vie.

4.1 Agriculture

L’agriculture constitue la principale activité économique du pays. Elle emploie la moitié de la population active et constituait 22,5 p. 100 du produit intérieur brut (PIB) en 2003. La Moldavie est un important producteur de raisin, de tabac et d’essence de rose. Les autres cultures sont le blé, la betterave à sucre et les arbres fruitiers. L’élevage de vaches laitières est également bien représenté.

4.2 Industrie

La Moldavie, autrefois considérée comme le jardin de l’URSS, n’est pas un pays très industrialisé. L’industrie, qui fournissait 24,7 p. 100 du PIB en 2003 et occupait 14 p. 100 de la population active, est dominée par l’industrie agroalimentaire, en particulier l’industrie vinicole et le raffinage du sucre. Le pays produit également du textile, des matériaux de construction, des machines agricoles et des produits électroménagers.

4.3 Échanges et services

Les services représentaient 52,8 p. 100 du PIB en 2003 et employaient 35 p. 100 de la population active. La Moldavie a utilisé le rouble russe jusqu’en novembre 1993, date à laquelle elle a introduit sa propre monnaie, le leu (pluriel lei), divisible en 100 banni, dont le nom est le même que celui de la monnaie roumaine.

5 HISTOIRE
5.1 Des origines à l’occupation russe

La Moldavie actuelle occupe les deux tiers d’une région historiquement appelée Bessarabie. Mais, durant des siècles, le nom de Moldavie a désigné une zone plus vaste que la Bessarabie, allant de la mer Noire au sud à la Bucovine, une ancienne province roumaine, au nord, et du Siret, à l’ouest, au Dniestr à l’est. Fondée au xive siècle par Bogdan Ier, la principauté de Moldavie a longtemps été sous domination étrangère, contrôlée par les Turcs à partir du xvie siècle puis incorporée à l’Empire autrichien au xviiie siècle. De 1812 à 1856, les Russes occupent la Bessarabie qui s’unit à la Valachie pour former, en 1859, le royaume de Roumanie sous l’autorité du prince moldave Alexandre Jean Cuza. Cependant, l’intégrité territoriale du nouvel État ne subsiste pas longtemps. Dès 1878, les Russes s’emparent à nouveau de la Bessarabie qui est intégrée la même année par le traité de Berlin à l’Empire russe jusqu’à son effondrement en 1917.

5.2 La Moldavie dans l’orbite soviétique

En mars 1918, le Parlement de Bessarabie vote en faveur du rattachement à la Roumanie. Lors de la conférence de Paris en 1920, cette union est officiellement reconnue par les États occidentaux. Mais le nouveau gouvernement soviétique ne l’accepte pas et tente, à la faveur de la guerre civile, de récupérer les territoires perdus. En 1924, la République socialiste soviétique autonome (RSSA) de Moldavie est créée sur le territoire de l’URSS, à la frontière avec la Roumanie avec, pour capitale, la ville ukrainienne de Balta puis, à partir de 1929, Tiraspol.

Bien que la Roumanie ait déclaré sa neutralité en septembre 1939, au début de la Seconde Guerre mondiale, l’Armée rouge occupe la Bessarabie dès juin 1940 et la région est annexée à la République soviétique de Moldavie, ainsi que la Transnistrie. De 1941 à 1944, la Moldavie est envahie par les forces armées roumaines, alliées de l’Allemagne depuis 1941. En 1944, l’Armée rouge reprend le territoire qui réintègre l’URSS jusqu’à sa dissolution en 1991.

5.3 L’indépendance et le conflit de la Transnistrie

À partir de la fin des années 1980, les problèmes ethniques et territoriaux dominent la vie politique moldave, provoquant une grave guerre civile. Dès 1989, sur l’initiative de la majorité moldave, le roumain est déclaré langue officielle. Des mouvements séparatistes apparaissent alors dans le sud et dans l’est du pays. Des fonctionnaires refusent d’appliquer localement la loi linguistique dans la région située à l’est du Dniestr où est installée une forte minorité slave. Un parti politique, Yedinstvo, (« unité « en russe), est aussitôt créé et revendique une plus grande autonomie pour la Transnistrie. Il obtient l’organisation d’un référendum, à la suite duquel les autorités locales annoncent, en septembre 1990, la création de la République socialiste soviétique autonome de Transnistrie. Au même moment, les autorités moldaves doivent faire face à la proclamation d’indépendance de la minorité gagaouze.

En 1990, dans le contexte de la dislocation de l’URSS qui entraîne l’accession de la Moldavie à l’indépendance (27 août 1991), les dirigeants de la Transnistrie proclament le 16 août 1990 leur indépendance vis-à-vis de la Moldavie. Des combats éclatent rapidement et, en 1992, le président moldave Mircea Snegur autorise une action armée contre les rebelles. Ceux-ci, aidés par des contingents de Cosaques et par la XIVe armée russe que commande le général Alexandre Lebed, consolident leur emprise sur la région disputée. Le gouvernement moldave demande plusieurs fois à l’ONU d’intervenir, sans succès. En mai 1993, plusieurs concessions sont faites aux rebelles, en particulier la présence de forces russes dans l’est de la Moldavie jusqu’à ce que la région obtienne un statut politique spécial. Ce compromis ne suffit pas aux dirigeants de la Transnistrie qui exigent que le Parlement moldave accepte la réintégration de la Moldavie à la Russie.

Les premières élections législatives libres de Moldavie se déroulent en février 1994 et sont remportées par le Parti démocratique agraire, de tendance communiste, suivi par une coalition de partis socialistes. Ces deux groupes forment un gouvernement d’union nationale. À la suite de ces élections, en mars 1994, la population moldave se prononce majoritairement par référendum pour le maintien d’une Moldavie indépendante, dans ses frontières de 1990, c’est-à-dire incluant la Transnistrie. La situation avec la Russie demeure tendue même si le Parlement moldave multiplie les mesures d’apaisement comme la suspension de la loi de 1989 qui faisait du roumain la langue officielle.

5.4 Le rapprochement avec l’Ouest

Dans ce contexte, la Moldavie cherche à marquer clairement son attachement au camp européen : en 1994, elle signe le partenariat pour la paix de l’OTAN et un accord de coopération économique avec l’Union européenne (UE). En 1995, elle est le premier État de la CEI à être admis au Conseil de l’Europe. L’élection à la présidence de Petru Loutchinski (avec 54 p. 100 des suffrages exprimés, contre 46 p. 100 pour son adversaire, le président sortant Mircea Snegur), réputé russophile, en décembre 1996, marque un tournant dans le conflit de Transnistrie. Le 8 mai 1997, un mémorandum est signé entre les représentants des deux camps. Il prévoit l’ouverture des frontières, l’utilisation du leu comme monnaie unique, l’harmonisation des législations et le retrait de la XIVe armée russe de Transnistrie. Par ailleurs, la Moldavie s’associe à la Géorgie, à l’Ukraine et à l’Azerbaïdjan pour constituer le GUAM, grâce à quoi elle peut envisager de diversifier ses sources d’approvisionnement en pétrole.

Tentant de renforcer ses relations avec l’Union européenne, la Moldavie entreprend, sous l’égide de l’OSCE, des négociations avec les séparatistes et la Russie. Celles-ci débouchent en 1999 sur un accord prévoyant le départ de la XIVe armée russe d’ici à 2002. Cependant la situation économique demeure très difficile et se double d’une crise politique grave, entraînant une forte instabilité gouvernementale. En février 2001, à la fin du mandat du président Petru Loutchinski, qui ne souhaite pas se représenter après l’échec de sa tentative de renforcer les pouvoirs présidentiels (référendum de mai 1999), des élections législatives anticipées ont lieu. Elles sont remportées par les communistes dont le dirigeant, Vladimir Voronine, devient en avril le nouveau président de Moldavie. Cette victoire favorise un net rapprochement avec la Russie, dont la Moldavie attend l’aide, notamment dans le domaine de l’énergie (la Moldavie dépend en effet pour l’essentiel de la Russie) et sur la question de la Transnistrie. Un traité d’amitié et de coopération est signé avec la Russie en novembre 2001, à l’issue duquel le russe est promu dans la Constitution au rang de langue officielle. Cette disposition, ainsi que l’introduction de l’enseignement obligatoire du russe à l’école entraînent en 2002 de nombreuses manifestations de la population, dont 65 p. 100 est roumanophone.

Toutefois, dans le contexte de l’élargissement de l’Union européenne (UE), le président pro-russe Vladimir Voronine choisit de privilégier le rapprochement avec l’Ouest en se prononçant en 2003 pour l’intégration de son pays à l’UE. Alors que 2 000 soldats russes sont toujours stationnés en Transnistrie, les élections législatives de mars 2005 sont remportées par le Parti communiste (PCMR) qui recueille 46 p. 100 des voix (56 sièges). La coalition de centre-gauche, le Bloc électoral Moldavie démocratique (BMD), arrive en deuxième position (28 p. 100 des voix, 34 sièges), suivi par le Parti populaire chrétien-démocrate (PPCD), formation de centre-droit (9 p. 100 des suffrages, 11 sièges). Au mois d’avril 2005, le président Voronine est reconduit à la tête de l’État par le Parlement pour un mandat de quatre ans.

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