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Molière et le theatre au xvii ème SIECLE

Publié le 02/01/2011

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theatre

A) LE THEATRE AU XVII ème SIECLE

Le terme de classicisme apparaît au XIXe siècle pour désigner les œuvres qui prennent pour modèle l'art antique. On s'en sert aujourd'hui pour évoquer un mouvement littéraire et artistique de la seconde moitié du XVIIe siècle. Le classicisme est un mouvement littéraire qui se développa en France, et plus largement en Europe, dans la deuxième moitié du XVIIe siècle. Il désigne un ensemble de valeurs et de critères qui définissent un idéal s'incarnant dans l’« honnête homme « et qui développent une esthétique fondée sur l'idéal de perfection.

 

Les règles du théâtre classique

C'est la règle de vraisemblance, qui est à l'origine de toutes les règles du théâtre classique.

 

« Qu'en un jour, qu'en un lieu, un seul fait accompli / Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli. « 

Ces deux vers de Boileau résument la fameuse règle des trois unités : l'action doit se dérouler en vingt-quatre heures (unité de temps), en un seul lieu (unité de lieu) et ne doit être constituée que d'une seule intrigue (unité d'action). Ces règles poursuivent deux buts principaux. D'une part il s'agit de rendre l'action théâtrale vraisemblable car les décors n'ont pas besoin de changer et l'action se déroule en un temps qui pourrait être le temps de la représentation. D'autre part l'action est plus facile à suivre car les intrigues compliquées mêlant de nombreux personnages sont proscrites au profit d'intrigues linéaires centrées sur peu de personnages. Ces règles ont mené à une forme d'intériorisation des actions. En effet la parole s'est développée au détriment du spectaculaire et les pièces classiques accordent beaucoup de place à l'expression des sentiments et à l'analyse psychologique.

 

La règle de bienséance oblige à ne représenter sur scène que ce qui ne choquera pas le public. On écarte la violence physique mais aussi l'intimité physique. Les scènes violentes doivent ainsi être racontées par un personnage. Quelques exceptions sont restées célèbres comme les morts de Phèdre,et de Don Juan dans les pièces éponymes de Racine et de Molière ainsi que la folie du personnage d'Oreste dans Andromaque.

 

Genre et principaux auteurs 

 

Le théâtre classique a connu trois grands auteurs s’illustrant dans les deux grands genres théâtraux de l’époque : La comédie et la tragédie. Ainsi Molière fut le chef de file de la comédie du XVII ème siècle (genre mineur devant la tragédie a cette époque) et Racine et Corneille restent dans les mémoires comme les plus grands auteurs tragiques de cette période.

 

Pièce à machine

 

Pour éblouir les spectateurs avides de merveilleux, ces pièces accordent une place importante aux effets de changements de décor et à la machinerie. On y voit des mers déchaînées, des divinités volant dans les airs, des éclairs et autres prodiges.

 

Principales troupes de théâtre sous Louis XIV

 

Il y avait L’Illustre théâtre de Molière, La troupe du marais qui jouait Corneille et la troupe de l’hôtel de bourgogne.

B)VIE ET ŒUVRE DE MOLIERE

 

La jeunesse de Molière

 

Fils de Jean Poquelin, riche marchand-tapissier établi rue Saint-Honoré à Paris, Jean Poquelin est baptisé le 15 janvier 1622 à la paroisse Saint-Eustache, vraisemblablement né le même jour ou la veille[4]. Deux ans plus tard, l'enfant, à la suite de la naissance d'un frère cadet également baptisé Jean, sera appelé Jean Baptiste.

Sa mère, Marie Cressé, meurt en 1632 alors qu'il n'a que dix ans, son père se remarie avec Catherine Fleurette, autre fille de tapissier, dont il aura cinq enfants. De 1633 à 1639 il est élève au collège de Clermont (actuel lycée Louis-le-Grand), tenu par des Jésuites, l'un des établissements les plus huppés de la capitale. Jean-Baptiste y fait d'excellentes études (latin, mathématiques, physique, philosophie mais aussi escrime et danse).

Grâce à son grand-père, il a pu assister aux représentations théâtrales de l'Hôtel de Bourgogne, mais aussi à celles des improvisations sur canevas des Italiens, ou aux farces comiques de Gaultier-Garguille ou Guillot-Gorju. Selon certaines sources, il aurait eu pour condisciple le prince de Conti, qui deviendra l'un de ses protecteurs.

 

L’Illustre théâtre

 

Par un acte d'association signé le 30 juin 1643 devant Mes Duchesne et Fieffé, notaires à Paris, Molière, Madeleine Béjart et quelques autres constituent une troupe qu'ils baptisent Illustre Théâtre.

La toute nouvelle troupe s'installe tout d'abord au tripot de la Perle, rue de la Perle à Paris. Quelques mois plus tard, elle se déplace à Rouen, où elle s'adjoint une onzième sociétaire, Catherine Bourgeois, car certains, comme Bonenfant, sont restés à Paris.

Ayant obtenu la protection du duc d'Orléans, la nouvelle troupe revient à Paris et s'installe au jeu de paume des Métayers, 13 rue de Seine, où elle débute le 1er janvier 1644 dans le genre tragique. Les recettes sont maigres et leur protecteur part pour la guerre. Jean-Baptiste Poquelin, qui signe Molière depuis le 28 juin, est obligé d'emprunter. Ils doivent quitter les lieux et ils emménagent au jeu de paume de la Croix-Noire, rue des Barrés, en décembre de la même année. Ne pouvant rembourser ses multiples créanciers, Molière est emprisonné en août 1645 : après moins de deux ans d'existence, l'entreprise de l'Illustre Théâtre a définitivement échoué, mais elle aura marqué l'histoire du théâtre.

 

Tartuffe

 

Tartuffe ou l’Imposteur est une comédie en cinq actes (comportant respectivement 5, 4, 7, 8 et 7 scènes) et en vers (1962 alexandrins) de Molière représentée pour la première fois au château de Versailles le 12 mai 1664. Molière écrivit cette pièce en réaction aux agissements de la Compagnie du Saint-Sacrement. La pièce fut achevée en 1669.

Orgon, un personnage assez important, est tombé sous la coupe de Tartuffe, hypocrite et faux dévot. Il est le seul (avec sa mère, Madame Pernelle) à en être dupe. Tartuffe réussit à le manipuler en singeant la dévotion et a réussi à devenir son directeur de conscience. Cet aventurier se voit proposer la fille de son bienfaiteur en mariage, en même temps qu’il tente de séduire Elmire, beaucoup plus jeune que son mari. Démasqué grâce à un piège tendu par Elmire afin de convaincre son mari de l'hypocrisie de Tartuffe, il veut ensuite chasser Orgon de chez lui grâce à une donation inconsidérée que celui-ci lui a faite de ses biens. En se servant de papiers compromettants qu’Orgon lui a remis, il va le dénoncer au roi. Imprudence fatale : le roi a conservé son affection envers celui qui l’avait jadis bien servi. Il lui pardonne et c’est Tartuffe qui est arrêté.

Dans Le Tartuffe de Molière, plusieurs thèmes sont traités. Le plus important est celui de l'hypocrisie autour duquel rayonnent d'autres thèmes comme la religion et le mariage forcé.

La pièce présentée en mai 1664, en avant-première, devant le roi, est une pièce inachevée en 3 actes. Mais son contenu déjà soulève l’indignation du parti des dévots. La Compagnie du Saint-Sacrement usa de son influence pour faire interdire la pièce, en faisant pression sur Louis XIV qui, contrairement à eux, a aimé la pièce. Ils y voyaient une attaque en règle de la religion et des valeurs qu’ils véhiculaient. En effet, derrière la critique de l’hypocrisie, thème principal de la pièce, se cache aussi une attaque du rôle très influent de certains dévots directeurs de conscience, capteurs d’héritage.

Après quelques représentations privées, Molière tente de jouer sa pièce sous le titre de Panulphe ou l’Imposteur en août 1667. Mais après une seule représentation, la pièce est de nouveau interdite par le responsable de la police avec l’argument « ce n’est pas au théâtre de prêcher l’Évangile «. L’archevêque de Paris, Hardouin de Péréfixe de Beaumont, menace même d’excommunication toute personne qui tenterait de représenter ou d’écouter la pièce, car il lui reproche d’être une critique virulente de la religion.

Ce n’est que le 1er février 1669 que Molière reçoit de Louis XIV l’autorisation de jouer sa pièce qui reprend alors son titre initial de Le Tartuffe. Louis XIV, en effet peut autoriser cette version car de 1664 à 1669 le climat politique, social et moral français a beaucoup évolué : mort d'Anne d'Autriche et dissolution de son cercle d'intimes, dissolution, sur ordre de Louis XIV, de la compagnie du Saint-Sacrement et pour finir, signature de la "Paix de l'Église" : fin du débat qui opposait depuis longtemps Louis XIV et le Pape.

 

C) DOM JUAN, UN PERSONNAGE A LA MODE EN 1665

 

En 1630 (XVIIe siècle), Tirso de Molina, dramaturge espagnol, écrit El Burlador de Sevilla y Convidado de piedra (Le Trompeur de Séville et le Convive de pierre). Repris de nombreuses fois, le texte arrive ensuite à la commedia dell'arte puis à Molière qui adapte le texte en 1665.

C’est l’Illustre théâtre qui a fait connaître le thème du séducteur foudroyé en 1665 lors de la représentation de Don juan.

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