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Mussolini, Benito

Publié le 23/02/2013

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mussolini

1   PRÉSENTATION

Mussolini, Benito (1883-1945), homme politique, dictateur de l’Italie (1922-1943), fondateur et dirigeant (Duce) du fascisme italien.

2   UN MILITANT SOCIALISTE PROTÉIFORME

Né en Romagne d'un père artisan forgeron et d'une mère institutrice, Benito Amilcare Andrea Mussolini milite rapidement dans les rangs socialistes et organise la propagande en Suisse de 1902 à 1904 chez les Italiens émigrés. Après deux ans de service militaire, il devient instituteur, puis journaliste en 1909. Il occupe le poste de secrétaire de la fédération socialiste de Forli (Romagne) et, dans le même temps, dirige la Lotta di classe. Il prend alors position contre la guerre menée en Libye (1911-1912), ce qui lui vaut d'être emprisonné pendant quelques semaines. Cet engagement lui donne une stature nationale, et lui permet de devenir rédacteur en chef du quotidien officiel du Parti socialiste, l'Avanti !, à Milan.

Doté d'une forte stature, d'une grande capacité de travail, Mussolini se forge une culture d’autodidacte, lisant Georges Sorel ou Machiavel. Il ne dédaigne pas, jusqu'à la fin de sa vie, la bonne chère et l'alcool ; il rencontre en 1910 Rachele Guidi, qui devient son épouse en 1925 et lui donne cinq enfants, cependant, il s’affiche avec de très nombreuses maîtresses qui l'accompagnent dans sa vie publique.

2.1   Un interventionniste

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en 1914, Mussolini suit tout d'abord la ligne de son parti qui préfère la neutralité à la participation à la guerre « impérialiste «, puis il opte pour l'entrée de l'Italie dans le conflit aux côtés des Alliés contre les Empires centraux. Exclu du PS en 1914, il lance le Popolo d'Italia, qui milite pour l'intervention de l'Italie dans la guerre. Dès que la neutralité est dénoncée, Mussolini s'engage dans l'armée en 1915. Blessé en 1917 lors d'un exercice, il retourne à la vie civile et au journalisme politique au sein du Popolo d'Italia.

2.2   Un ancien combattant qui veut faire de la politique

Alors que l'Italie vit une difficile transition de la guerre à la paix et que la négociation du traité de Versailles ne lui donne pas pleine satisfaction, Mussolini lance un appel dans le Popolo d'Italia pour donner vie à une organisation politique : les Faisceaux italiens de combat. La réunion fondatrice se tient le 23 mars 1919 à Milan, dans un local de la place Saint-Sépulcre : 119 anciens combattants, nationalistes, syndicalistes révolutionnaires et futuristes répondent à l'appel, et 53 d'entre eux signent un programme aux revendications irrédentistes réclamant Fiume et la Dalmatie (terres de langue italienne mais qui n'appartiennent pas à l'Italie) et d'inspiration socialiste (journée de huit heures de travail, salaire minimum, gestion des entreprises et des services publics par les syndicats, abaissement de l'âge de la retraite). Le ton est anticlérical et antimonarchiste, proche des premières idées de Mussolini. Mais en fait, ce programme de gauche déplaît à celui-ci, aussi il ne le rend public qu'en juin, après l'avoir édulcoré pour ne pas effrayer les industriels qui financent le mouvement avec l’espoir de lutter contre les communistes.

Sa stratégie ne se traduit pas immédiatement par un succès : le 31 décembre 1919, les Faisceaux de combat comptent 870 membres, vêtus de la chemise noire, et sont présents dans 31 villes. Mussolini subit alors la concurrence des groupes nationalistes actifs, notamment celle du poète Gabriele D'Annunzio qui s'empare de Fiume en septembre 1919. Mussolini, qui ne joue aucun rôle dans cette affaire, n'a pas le prestige de l'homme de lettres. D’autre part, le programme des Faisceaux est toujours trop révolutionnaire, si bien que le sénateur Agnelli, directeur de la FIAT, lui retire tout subside. Candidat aux élections législatives en octobre 1919 sur une liste dans la circonscription de Milan, Mussolini n'obtient que 5 000 voix et n'est pas élu. Les événements permettent cependant au mouvement fasciste de survivre : D'Annunzio échoue dans son entreprise à Fiume et des grèves révolutionnaires éclatent pendant l'été 1920. Mussolini capte alors la clientèle nationaliste, soutient les grèves ouvrières tout en critiquant les socialistes qui deviennent les cibles de violences fascistes dans la rue.

3   LE PÈRE DU FASCISME

Mussolini fait de son mouvement l'auxiliaire de la répression des propriétaires fonciers et des capitaines d'entreprises qui craignent une révolution communiste ; il devient l'homme de la contre-révolution préventive que ses hommes de main, les squadristes, mènent sur le terrain contre tous les militants de gauche, socialistes, communistes et syndicalistes. Cela lui permet, cette fois, d'obtenir assez de voix aux élections législatives de mai 1921 pour envoyer 35 élus à la Chambre des députés.

Fort de cette première victoire, il réunit en novembre 1921, un congrès des Faisceaux de combat à Rome. Il obtient de l'assemblée la décision de transformer le mouvement en véritable parti politique dont il prend la direction en charge. Il imprime sa marque à son programme, qui rompt définitivement avec les propositions de gauche. Les idées nationalistes et conservatrices sont entérinées : renforcement de l'armée, interdiction du droit de grève dans les services publics. La défense de l'État, garant de la paix sociale et de la cohésion nationale, est célébrée. La protection des intérêts suprêmes de la Nation et l'expansion territoriale sont ratifiées, tandis que le parlementarisme bourgeois est condamné. Le libéralisme économique est adopté : l'État doit renoncer à toute intervention et à toute nationalisation. Au printemps 1922, le Parti national fasciste rassemble 720 000 adhérents.

3.1   La marche sur Rome

Possédant l'outil de la conquête du pouvoir, Mussolini et les quadriumvirs du parti (Italo Balbo, Michele Bianchi, Cesare De Vecchi et le général Emilio De Bono) décident de montrer la force fasciste en organisant une marche sur Rome en partant de différentes régions italiennes. 26 000 hommes mal armés arrivent le 27 octobre 1922 devant la capitale. Ils n'ont pas les moyens de prendre le pouvoir, mais le souverain, Victor-Emmanuel III décide, le 29 octobre, de charger Mussolini de former le gouvernement. Pour Mussolini, la marche sur Rome devient l'acte fondateur de la prise du pouvoir fasciste, alors que la règle constitutionnelle est respectée, et c'est en civil que Mussolini rencontre le roi, et non en uniforme fasciste. En réalité, Mussolini se montre un habile propagandiste, toujours apte à glorifier ses actions, et il n’entend pas s’arrêter dans sa conquête du pouvoir.

3.2   Le Duce

De 1922 à 1926, Mussolini met en place une dictature légale : il obtient du Parlement les pleins pouvoirs pour un an, après le discours d’intimidation dit « du bivouac « (novembre 1922), et utilisant en même temps violence « squadriste « et mesures gouvernementales, il marginalise ses adversaires, transforme la loi électorale à son profit, couvre de son autorité la mort d'adversaires politiques (comme celle du député Giacomo Matteotti). Il prend ainsi le titre de Duce. Puis, en novembre 1926, utilisant habilement une tentative d'attentat contre lui, il promulgue les lois pour la défense de l'État, dites lois fascistissimes : tous les partis, associations et organisations opposés au fascisme sont dissous, un tribunal spécial est constitué pour les délits politiques, les passeports sont annulés, les exilés perdent leur nationalité et leurs biens, tous les députés de l'opposition sont déchus de leur mandat et les opposants politiques peuvent être incarcérés pour une durée de trois à dix ans. Mussolini vient d’organiser l’amorce d’un État fasciste.

3.3   Le chef populaire d’un État totalitaire

Habile politique, Mussolini construit un État totalitaire en ralliant les catholiques italiens grâce à la signature des accords du Latran (1929) ; par la constitution d'organisations spécialisées, il encadre toutes les activités de la population : loisirs, sports, travail. Le fascisme est partout. Une habile propagande célèbre un véritable culte de la personnalité mussolinienne. Les murs s'ornent de slogans qui proclament que « Mussolini a toujours raison «. Chef d'un peuple en lutte, Mussolini transforme la politique en combat : la politique agricole devient la bataille pour le grain ; la politique économique, la bataille de la lire et de l'autarcie ; la politique culturelle, la bataille de la culture. Le Duce apparaît systématiquement à la tête de ces combats, immortalisé par des photographies qui le montrent en plein effort. Travailleur infatigable selon la propagande (la lumière de son bureau est allumée jour et nuit), il a toutes les qualités : paysan, il participe aux récoltes de blé ; bâtisseur, il manie la pelle et la pioche ; intellectuel, il rédige avec Giovanni Gentile l'article « Fascisme « de l'Enciclopedia italiana qui précise que « le fascisme est une conception religieuse de la vie «… Enfin, il militarise la société, et l'entrée en guerre, d'abord en Espagne aux côtés de Franco, puis en Éthiopie en 1936, n'est que le prolongement d’une idéologie fondamentalement guerrière qui mobilise l'Italie derrière son chef pour construire un nouvel Empire. En 1936 se met en place l’axe Rome-Berlin, et Mussolini se rapproche d’Hitler.

À partir de 1936, Mussolini radicalise encore le régime et accentue son aspect totalitaire en proclamant des lois raciales — tout d'abord à l'encontre des Noirs et des Métis, puis des Italiens juifs, mis au ban de la société.

4   UN PIÈTRE CHEF MILITAIRE

Chef de guerre, Mussolini ne déclare la guerre à la France qu'après son invasion par les nazis. Mais il n'a pas doté son pays d'une armée efficace, aussi les victoires, peu nombreuses dans les Balkans, sont rapidement suivies de défaites, qui conduisent à son renversement par le Grand Conseil du fascisme le 25 juillet 1943.

Incarcéré par ordre du roi, Mussolini est délivré par un commando allemand qui lui permet de créer dans le nord du pays la République de Salò, ultime avatar du fascisme italien dirigé par Mussolini qui radicalise encore le régime, avant son effondrement devant les victoires militaires des Alliés. Il fait alors fusiller plusieurs membres du Grand Conseil — dont son gendre le comte Ciano — qui ont voté contre lui.

Le 28 avril 1945, alors que les Alliés triomphent militairement, Mussolini en fuite est intercepté par les résistants italiens. Ils l'exécutent, ainsi que sa maîtresse Clara Petacci, à Giulino di Mezzegra (à proximité du lac de Côme) et exposent leur dépouille sur la piazza Loreto de Milan.

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