Devoir de Philosophie

Népal

Publié le 11/04/2013

Extrait du document

1 PRÉSENTATION

Népal, en népalais Nepal, pays d’Asie situé sur les pentes sud de l’Himalaya. Sa capitale est Katmandou.

Le Népal est enclavé entre le Tibet au nord, et l’Inde et le Bangladesh au sud. Longtemps resté isolé, le Népal est contraint d’entretenir des relations amicales avec ses puissants voisins, la Chine et l’Inde ; s’il dépend toujours de ce dernier pour son commerce extérieur, il connaît cependant, depuis les années 1970, un développement touristique important.

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES

Le Népal couvre une superficie de 147 181 km². Les montagnes dominent le paysage. Si le massif de l’Himalaya, en isolant le pays, a entravé son développement économique, il constitue néanmoins aujourd’hui l’une de ses principales ressources, attirant un nombre toujours croissant de visiteurs, amateurs d’alpinisme et de randonnée en haute montagne. Neuf des plus hauts sommets du monde se situent sur le territoire népalais, dont le point culminant de la planète : le mont Everest (8 850 m).

2.1 Relief et hydrographie

Long de 845 km d’est en ouest et large de 90 à 220 km du nord au sud, le Népal se divise géographiquement en plusieurs bandes parallèles orientées du nord-ouest vers le sud-est : la plus proche de la Chine est constituée par de hautes vallées et montagnes dépassant 4 000 m d’altitude ; vient ensuite la grande barrière de l’Himalaya, dont l’altitude moyenne atteint 4 570 m ; les chaînes du Mahabharat Lekh (2 500 m d’altitude moyenne), avec les larges vallées et les plateaux arrosés par les rivières venues de l’Himalaya — plateau de Katmandou, à 1 500 m d’altitude —, forment le Moyen-Himalaya ; une dernière chaîne montagneuse, les Siw liks (Churia), qui culmine à 2 000 m, borde la partie méridionale du pays, le Terai, zone de plaines et de marais aux sols alluviaux fertiles, qui constitue une ramification de la plaine du Gange.

La plupart des grandes rivières du Népal — le Gora, la Sapt Kosi et le Narayani, notamment — prennent leur source dans le massif himalayen et se jettent toutes dans le Gange.

2.2 Climat

L’altitude constitue un facteur climatique essentiel. Dans le Haut Himalaya, les températures restent froides toute l’année, mais les neiges éternelles descendent rarement au-dessous de 5 000 m. Le climat, plus tempéré sur les plateaux intermédiaires, devient tropical dans le Terai. Les températures les plus élevées sont atteintes entre la fin du printemps et le milieu de l’été. Le Népal est soumis au régime de la mousson, qui remonte la plaine du Gange pour arroser les contreforts de l’Himalaya pendant trois mois, de juin à août. Les précipitations annuelles dépendent de l’altitude et de l’exposition des reliefs aux pluies de la mousson. Le Terai reçoit en moyenne 2 000 mm d’eau, contre 1 400 à Katmandou et 800 mm seulement dans l’ouest du pays.

2.3 Flore et faune

L’altitude influence également la flore dans sa variété. Une grande partie des vastes forêts de feuillus et de bambous qui couvraient le Terai a été récemment défrichée. Sur les pentes basses des montagnes, une forêt tropicale d’altitude pousse jusqu’à 2 000 m, puis elle cède la place, entre 2 000 et 3 000 m, à une forêt de rhododendrons et de feuillus. Pins, chênes et sapins dominent dans les zones plus élevées. Au-dessus de 3 900 m ne subsiste qu’une végétation rase.

Tigres, léopards, cerfs et éléphants vivent dans les zones humides du Terai, tandis que chèvres, moutons sauvages et loups peuplent les pentes montagneuses.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ

La population du Népal est constituée de deux groupes principaux, les Gurkhas et les Bihari : les premiers sont issus des tribus rajputs qui ont fui l’ouest de l’Inde dominé par les musulmans au xvie siècle et intégré, dans leurs troupes guerrières, de nombreuses ethnies népalaises ; les seconds sont d’origine indienne et installés au Népal depuis des siècles. Le pays compte d’autres groupes ethniques parlant des langues népalaises ou tibéto-birmanes — les Néwari, les Tharu, les Tamangs, les Magars, les Gurungs et des montagnards tibéto-birmans, tels les Bhotias, les Thakals et les Sherpas, célèbres pour leurs qualités de guides de haute montagne.

3.1 Démographie

La population du Népal était estimée en 2008 à 30 millions d'habitants. La densité de population — rurale à 84 p. 100 — était d’environ 206 habitants au km², toutefois, la majorité des Népalais vivant dans le Terai et la vallée de Katmandou, la densité de population est plus importante dans ces zones. En 2008, l’espérance de vie était de 61 années et la mortalité infantile s’élevait à 62 p. 1 000. Le taux de natalité — 30 p. 1 000 — demeure élevé.

3.2 Villes principales

Katmandou, capitale du Népal, située au cœur d’une vallée fertile, dans la partie sud-est du pays, est la ville la plus peuplée du pays avec 421 000 habitants (recensement de 1991). Les principaux centres urbains sont Biratnagar (130 129 habitants), dans le sud-est, Patan (117 203 habitants) et Bhaktapur (61 122 habitants), situés près de Katmandou.

3.3 Langue et religion

La langue officielle du pays est le népali, langue appartenant au groupe indo-européen (voir langues indo-européennes). Parlée essentiellement par les groupes ethniques népalais (53 p. 100 de la population), elle dérive de l’hindi (voir langues de l’Inde). Quelque trente autres langues, indo-européennes ou tibéto-birmanes, sont également utilisées, à l’instar du néwari qui, avec le népali, est la seule à posséder une écriture. L’hindouisme est la religion officielle du Népal, pratiquée par environ 86 p. 100 de la population. Le bouddhisme (8 p. 100) demeure très présent dans la culture népalaise et l’islam est pratiqué par 3 p. 100 de la population, dans l’ouest du pays. La dualité entre hindouisme et bouddhisme est la principale caractéristique religieuse du pays.

3.4 Éducation

La scolarité est obligatoire pour tous les enfants népalais entre 6 années et 10 années. Comme dans de nombreux pays en développement, les garçons fréquentent plus régulièrement l’école que les filles. En 1990, un tiers des 12-17 ans étaient scolarisés. Le principal établissement d’enseignement supérieur du pays est l’université de Tribhuvan, fondée en 1959, à Katmandou. En 1995, le taux d’alphabétisation était de 47 p. 100 ; trois Népalais âgés de plus de 15 ans sur quatre ne savent ni lire ni écrire.

3.5 Culture

Si l’hindouisme, dominant, a marqué la culture népalaise, l’influence du bouddhisme est toutefois très grande. Les deux religions coexistent et les rites hindouistes et bouddhistes accompagnant la naissance, le mariage et la mort sont toujours pratiqués. Le pays compte de nombreux temples et édifices religieux, pour la plupart ornés de bois sculpté. Le Musée national du Népal, fondé en 1928, se trouve à Katmandou, de même que les principales bibliothèques.

3.6 Institutions et vie politique
3.6.1 Historique

La vie politique du Népal — monarchie parlementaire — est régie par une Constitution promulguée en 1962 puis révisée en 1990. Jusqu’à cette date prévalait le système appelé démocratie du Panchayat, fondé sur la recherche du consensus et interdisant les partis politiques. Depuis 1990, le multipartisme est en vigueur. Deux partis dominent la vie politique népalaise : le Parti communiste du Népal et le Parti du Congrès népalais. Le Népal connaît une forte instabilité gouvernementale et, à partir de 1996, le pays est confronté à la guerre menée par des rebelles maoïstes, qui réclament l’instauration d’une république populaire. Le massacre de la quasi-totalité de la famille royale le 1er juin 2001 déstabilise profondément le royaume népalais tandis que la guérilla maoïste s’intensifie et que le nouveau roi Gyanendra, soupçonné de vouloir rétablir un système de monarchie absolue, est très impopulaire. Après la dissolution du Parlement en 2002, le roi s’octroie les pleins pouvoirs en février 2005, invoquant l’incapacité des partis politiques à s’unir contre la guérilla maoïste. Mais, sous la pression d’un très vaste mouvement de manifestations populaires antimonarchiques déclenché en avril 2006, il est contraint de rétablir le Parlement et de nommer un Premier ministre. À la suite de ces événements, les prérogatives du roi sont fortement limitées par le Parlement, qui lui retire notamment le contrôle sur l’armée, le pouvoir de nommer le gouvernement et son droit de veto législatif, ainsi que son immunité juridique. La monarchie héréditaire est abolie, le successeur du souverain étant désormais choisi par le gouvernement.

3.6.2 Pouvoir exécutif

Conformément à la Constitution de 1990, le roi est le chef de l’État et le détenteur du pouvoir exécutif. Il est assisté par un Conseil des ministres, à la tête duquel se trouve un Premier ministre. Le roi nomme le Premier ministre, généralement issu de la majorité parlementaire, et désigne les membres du Conseil des ministres, sur proposition du Premier ministre. Le Conseil des ministres est responsable devant le Parlement.

À la suite d’une proclamation votée par le Parlement népalais le 18 mai 2006, l’ensemble des pouvoirs exécutifs appartient dorénavant au Conseil des ministres, dont les membres sont choisis par le Premier ministre.

3.6.3 Pouvoir législatif

Le Parlement détient le pouvoir législatif. Il est formé de deux chambres : la Chambre des représentants (Pratinidhi Sabha) et le Conseil national (Rashtriya Sabha). Le Conseil national se compose de 60 membres, qui servent pour un mandat de six ans ; 35 membres sont élus par la Chambre des représentants, 10 sont nommés par le roi et 15 sont élus par un collège électoral. La Chambre des représentants se compose de 205 membres élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans.

À l’échelle régionale et locale, trois niveaux de panchayat, ou conseils (de village, de district et de région), permettent de représenter le peuple. Les panchayat de village sont élus au suffrage direct, les membres des conseils supérieurs étant élus à l’intérieur des conseils immédiatement inférieurs.

3.6.4 Pouvoir judiciaire

Une Cour suprême veille au respect de la Constitution et représente la plus haute instance judiciaire.

4 ÉCONOMIE

Le Népal est l’un des pays les plus pauvres du globe. Le produit intérieur brut (PIB) était estimé, en 2006, à 9 milliards de dollars, ce qui correspond à un revenu annuel par habitant de 323 dollars. 90 p. 100 de la population travaille dans l’agriculture, mais le tourisme représente une ressource significative, avec quelque 375 501 visiteurs en 2005. La dette extérieure du pays s’élevait, en 2001, à 2,7 milliards de dollars.

4.1 Agriculture

L’agriculture représente la première activité économique du Népal. Cependant, en raison du relief, seuls 16 p. 100 de la superficie totale sont cultivables. Toutes les terres accessibles sont exploitées. Sur les pentes montagneuses s’étagent des cultures en terrasse — principalement d’orge et de pommes de terre —, que l’on trouve parfois jusqu’à une altitude de 3 900 m. Les plateaux fertiles intermédiaires sont consacrés au blé, au riz et aux productions maraîchères, tandis que dans les plaines du Terai s’étendent les grandes rizières. Canne à sucre, millet, coton, jute et tabac y sont également cultivés. Volailles, ovins et bovins sont élevés pour la consommation intérieure. Les rendements de l’agriculture népalaise demeurent très faibles, mais la production agricole suffit à couvrir les besoins du pays, qui peut exporter jute et riz en Inde, lorsque les conditions climatiques sont favorables.

L’exploitation forestière destinée à la production de bois d’œuvre est limitée par les difficultés d’accès. La déforestation est cependant importante, notamment provoquée par le défrichage agricole.

4.2 Mines et industrie

Quelques exploitations limitées de mica et de lignite existent au Népal, mais l’activité industrielle demeure fondée, pour l’essentiel, sur le textile. Le plan de réformes économiques mis en œuvre depuis les années 1980 a permis l’installation de quelques usines chimiques (production de fibres textiles synthétiques) et de cimenteries.

Le Népal dispose d’un grand potentiel hydroélectrique encore sous-exploité, cependant l’édification de barrages a permis au pays d’atteindre un taux d’indépendance énergétique élevé.

4.3 Échanges

La roupie népalaise, divisée en 100 paisa, est émise par la Nepal Rastra Bank, banque centrale fondée en 1956.

Le transport des marchandises est encore pour l’essentiel assuré par les hommes et les bêtes de trait, le pays ne disposant en 2004 que de 17 380 km de routes qui traversent le Népal et relient Katmandou au Tibet. Deux courtes lignes ferroviaires permettent par ailleurs d’assurer une liaison entre le pays et l’Inde. Enfin, un funiculaire de 42 km de long transporte les marchandises entre Hetauda et Katmandou.

Le Népal exporte essentiellement des vêtements, des tapis et des objets en cuir tandis qu’il importe des produits de consommation courante, des équipements de transport, des engrais, des produits pétroliers et des produits chimiques. La balance commerciale reste déficitaire, le Népal demeurant largement tributaire de l’Inde, son principal fournisseur et partenaire commercial. Une grave crise diplomatique entre le Népal et l’Inde, due à des achats d’armes en provenance de Chine, avait entraîné, en 1989, la fermeture par l’Inde de 19 des 21 points de passage entre les deux pays, et provoqué un effondrement de l’économie népalaise jusqu’en mars 1990. Le tourisme, européen et américain, permet au Népal de diversifier ses sources de revenus extérieurs. L’afflux de touristes sur les pentes himalayennes et ses conséquences sur l’environnement ont cependant contraint le roi à limiter le nombre d’expéditions autorisées.

5 HISTOIRE

Le Népal — dans ses frontières géopolitiques actuelles —, unifié par Prithvi Narayan Shah et ses successeurs, a deux cents ans d’existence. Jusqu’au xviiie siècle, le mot Népal désignait un tout petit territoire au cœur du pays qu’est la vallée de Katmandou. Elle est habitée par les Néwars d’origine mongoloïde, dont la langue — le néwari — appartient à la famille tibéto-birmane. Son histoire est deux fois millénaire et a marqué l’aire himalayenne par le rayonnement de sa culture et de ses arts. Alentour, une mosaïque de royaumes se partage les pentes himalayennes jusqu’à la plaine. De tradition orale, les peuples n’ont souvent gardé pour mémoire de leur passé que des mythes et des légendes. À l’ouest du pays, un autre foyer peuplé de Khas venus de l’Inde connaît une gloire plus éphémère que celle de la belle vallée mais est devenu le deuxième pôle de l’histoire du Népal. Au sud, la plaine du Terai a vu naître deux êtres d’exception : Sita, héroïne du Ramayana, à Janakpur, et Bouddha à Lumbini en 560 av. J.-C.

5.1 La vallée de Katmandou

La présence humaine dans la vallée de Katmandou est attestée dès le néolithique. La préhistoire et la protohistoire demeurent cependant très mal connues. Le Népal, d’après les rares documents épigraphiques parvenus jusqu’à nous, est gouverné à partir du iiie siècle av. J.-C. par la dynastie des rois Kirat, sous laquelle est introduit le bouddhisme.

5.1.1 Les Licchavi (ive-viiie siècle apr. J.-C.)

À la très longue lignée des rois Kirat succède la dynastie des Licchavi, d’origine indienne. L’histoire de l’époque licchavi est parvenue jusqu’à nous grâce à cent quarante inscriptions sanscrites qui ont été répertoriées et dont la première remonte à 464 et la dernière à 756. La religion officielle, l’hindouisme, cohabite alors pacifiquement avec le bouddhisme (déjà bien implanté) et la population autochtone adopte le modèle social de l’Inde, à savoir le système de castes. Les échanges liés au commerce avec l’Inde et le Tibet font prospérer les petites cités de la vallée, Patan, Bhadgaon ou Hari Gaon et Deo Patan. L’horizon culturel s’élargit, les artistes néwars développent avec brio un art maîtrisé et raffiné.

5.1.2 Les Thakuri (viiie-xiie siècle)

Du viiie au xe siècle, l’histoire des Néwars demeure en partie obscure. On sait toutefois que des seigneurs Thakuri s’emparent successivement du pouvoir. L’avènement en 879 d’une nouvelle ère (Népal Sambat) — qui date dès lors le calendrier néwar — et la fondation de Katmandou à la fin du xe siècle par le roi Gunakama Deva sont les signes d’une prospérité retrouvée.

Du xe au xiie siècle, l’introduction du tantrisme shivaïte et du tantrisme bouddhiste du Vajrayana génère une multiplication de monastères dont la beauté témoigne de la haute spiritualité qui traverse cette époque.

5.1.3 La dynastie des Malla (1200-1769)

En 1200 est fondée une nouvelle dynastie. Les rois se font appeler Malla et se disent les descendants de princes indiens Rajput. Leur richesse économique et artistique suscite la convoitise des royaumes voisins. Les Khas Malla, qui n’ont aucun lien de parenté avec la dynastie des Malla et dont l’empire se trouve à l’extrême ouest du Népal, pillent la vallée par sept fois entre 1287 et 1336. Les musulmans menacent au sud et à l’est. Le sultan du Bengale et ses troupes mènent une incursion dévastatrice en 1349.

En 1382, le roi Jayastithi Malla (treizième de la dynastie Malla) installe sa capitale à Bhadgaon, qui supplante ses rivales Katmandou et Patan, et restaure l’autorité royale. Législateur, il réorganise la société néware en 64 castes et unifie le système des poids et mesures.

Son fils Jyotir Malla lui succède et règne de 1412 à 1427, puis vient le règne de Yaksha Malla. À la mort de Yaksha Malla en 1482, le Népal est divisé en trois royaumes : Katmandou, Bhadgaon et Patan. En dépit de conflits sporadiques et d’intrigues incessantes, le commerce et la production artisanale sont en plein essor. La culture et l’art, miroirs de la puissance des rois, connaissent une émulation extraordinaire. L’époque est marquée par la forte personnalité des souverains. À Patan, Siddhi Nar Singh (1620-1661) laisse l’image d’un roi pieux et mystique, Sri Niwas, celle d’un grand bâtisseur de palais. A Katmandou, Mahendra Malla (1560-1574) œuvre à la réorganisation de la société de castes, bâtit le temple de Taleju, déesse protectrice du royaume ; Pratap Malla (1641-1674), roi des Poètes (ainsi qu’il se faisait appeler), roi magicien, roi bâtisseur et fin politique, est le plus exubérant. À Bhadgaon, Bhupatindra Malla (1696-1722) et son successeur Ranjit Malla (1722-1769) sont les brillants et derniers monarques d’une dynastie qui tombe sous les coups des Gurkhas en 1769.

5.2 Les Khas Malla de l’Ouest

Les Khas venus de l’Inde au viie siècle et installés à l’ouest du pays fondent un vaste empire au xiie siècle. Ce sont leurs descendants qui constituent la majorité de la population népalaise actuelle. La langue des Khas, indo-aryenne, est l’ancêtre du népali moderne et possède son alphabet, la devanagari. Le népali devient la langue officielle du pays au xviiie siècle. L’effondrement de ce royaume au xive siècle entraîne à l’ouest le morcellement du pouvoir en 22 royautés unies en une confédération. Trop nombreux à l’ouest, les Khas colonisent le Népal central, où une autre confédération de 24 principautés accroît la mosaïque politique et territoriale.

5.3 Prithvi Narayan Shah (1742-1774) et le Népal moderne

Prithvi Narayan Shah, roi de Gorkha, dernier-né de ces 24 petits royaumes, est doté d’une ambition et d’une volonté tenaces. Excellent tacticien et habile stratège, il emploie les trente années de son règne à créer un véritable État capable de résister à la Chine et surtout à l’Inde des Anglais. Il s’empare de Katmandou en 1768, puis de Patan et de Bhadgaon en 1769, les « trois joyaux « si convoités. L’armée gorkhalie met fin non seulement à la dynastie régnante mais aussi aux visées britanniques sur la vallée, par la défaite infligée aux soldats anglais venus au secours des Malla. Infatigable guerrier, il étend son royaume vers l’est.

Considéré comme le père fondateur du Népal moderne, il confie à ses successeurs la tâche de poursuivre ses conquêtes afin que soit parachevée son œuvre : la création d’un royaume hindou.

En 1810, les territoires annexés d’ouest en est s’étendent du Kumaon et du Garhwal (aujourd’hui indiens) au Sikkim. Cependant, les relations s’enveniment avec les voisins du nord et du sud. Le petit-fils de Prithvi Narayan, lors d’un conflit avec le Tibet, est repoussé par les forces chinoises qui exigent la restitution des territoires conquis sur le Tibet. En dépit des rapprochements tactiques avec les Britanniques, ceux-ci décident de mettre fin aux avancées expansionnistes des Gurkhas dans le Terai. Après deux ans de guerre, le traité de Segauli en 1816 reprend au Népal un tiers des territoires annexés, fixe les frontières actuelles de l’est et de l’ouest et impose l’installation d’un résident anglais à Katmandou. Celui-ci n’a d’ailleurs aucun pouvoir mais sa présence est très mal ressentie. L’armée britannique, impressionnée par la bravoure des soldats gurkhas népalais, les recrute dans ses rangs.

5.3.1 Les Rana (1846-1951)

En 1846, Jang Bahadur, jeune général de la famille Rana, prend le contrôle du gouvernement. La fonction de Premier ministre devient héréditaire, le roi ne dispose plus que de prérogatives très limitées. Il établit solidement son pouvoir en faisant persécuter ou assassiner ses ennemis politiques. En 1850, il voyage en Angleterre et en France. Son admiration pour l’Europe se traduit par la construction de palais très victoriens de style néoclassique, et la cour copie la mode occidentale : crinolines et complets-veston remplacent saris et daura-suruwal. Néanmoins, Jang Bahadur mène une politique prudente, faite d’une certaine défiance à l’égard des Anglais : ce qu’il donne d’une main, il fait en sorte de mieux le reprendre de l’autre. Il soutient militairement les Anglais en envoyant 12 000 hommes contre les Indiens lors de la révolte de Lucknow de 1857 à 1859, mais il refuse de leur livrer les mutins réfugiés au Népal.

Sous l’influence anglaise sont supprimés le sacrifice de sati (qui exigeait que les veuves soient brûlées en même temps que leurs défunts maris) et l’esclavage. Pour le reste, le pays est livré, pendant cent ans, à l’arbitraire des familles Rana, période où répression et censure font loi.

Au cours des deux guerres mondiales, le Népal soutient les Alliés et les régiments gurkhas se battent sur de nombreux fronts.

5.3.2 Les Shah

Après l’indépendance de l’Inde, en 1947, l’autoritarisme des Rana fait l’objet d’une contestation politique et populaire croissante. Le roi Tribhuvan Bir Bikram, favorable à une démocratisation du régime, approuve la création du parti du Congrès népalais (Népali Congress) opposé au régime Rana. En 1950, incapable d’agir de l’intérieur, Tribhuvan se réfugie à Delhi et fomente depuis l’Inde une révolte contre les Rana, avec l’appui du Premier ministre Jawaharlal Nehru. En 1951, les Rana sont évincés. Le roi rentre à Katmandou et tente de mener une politique démocratique, mais meurt à l’âge de 48 ans en 1955, l’année même où le Népal adhère à l’Organisation des Nations unies et commence à établir des relations diplomatiques avec près de cent pays.

Son fils Mahendra lui succède et instaure une monarchie constitutionnelle en 1959 avec, pour la première fois, l’élection au suffrage universel d’un Parlement. Le parti du Congrès vainqueur forme le gouvernement, et son chef Bishewar Prasad Koirala devient Premier ministre.

En décembre 1960, le roi, inquiet de la personnalité charismatique de B. P. Koirala et des réformes qu’il préconise, déclare le régime corrompu et inefficace, dissout le gouvernement et le Parlement et procède à l’arrestation des ministres et chefs de partis. Deux ans plus tard, une nouvelle Constitution est mise en place et la parenthèse démocratique est fermée. Les partis politiques sont interdits et le système consensuel (sans partis) des Panchayat, élus au suffrage indirect, est mis en place. Le roi Mahendra, qui détient à nouveau tous les pouvoirs, prône la modernisation (bikas) du pays. Il procède à une réforme agraire et à la suppression des castes (voir système de castes).

Birendra Bir Bikram succède à son père en 1972 et est couronné en 1975. Dans un premier temps, il gouverne de manière autoritaire. La situation économique se détériore. Après de violentes émeutes antimonarchistes en 1979, le monarque accepte de soumettre au vote populaire une réforme politique, introduisant le suffrage universel pour l’élection des conseils locaux. Les Népalais se prononcent par référendum, en 1980, pour le maintien du système apolitique des Panchayat que souhaitait voir disparaître l’opposition.

En 1988, l’agitation reprend et les arrestations succèdent aux manifestations. La crise avec l’Inde renforce les revendications. Le pays se trouve plongé dans une pénurie et confronté à une flambée des prix, à la suite du blocus décrété par le gouvernement de Rajiv Gandhi, en représailles à la politique prochinoise des Népalais.

5.4 Le Népal contemporain et la démocratie parlementaire

Le 6 avril 1990, une grande manifestation rassemblant 200 000 personnes et appelée par le parti du Congrès et les communistes est réprimée dans le sang (on dénombre une cinquantaine de morts). Le roi est contraint de céder aux revendications et autorise les partis politiques. Un gouvernement de coalition est formé en avril sous la conduite de Krishna Prasad Bhattarai (dont l’opposition au régime lui a valu en son temps quatorze ans de prison). En mai 1991, le parti du Congrès gagne les premières élections multipartites organisées depuis trente-deux ans. Le secrétaire général du parti, Girija Prasad Koirala, frère de B. P. Koirala, mort en 1983, est nommé Premier ministre. À partir de 1994 commence une période instable où se succèdent démissions des Premiers ministres (régulièrement mis en minorité), dissolutions du Parlement et élections anticipées.

5.4.1 L’instabilité politique du régime

En juillet 1994, G. P. Koirala quitte le gouvernement. De nouvelles élections ont lieu en novembre et donnent 88 sièges au Parti communiste unifié (PCU) contre 83 au parti du Congrès. Toutefois, le nouveau Premier ministre Man Mohan Adhikari — à la tête du premier gouvernement communiste de l’histoire du Népal — obtient un vote de confiance de l’opposition. Il lance une vaste campagne de développement, accordant d’importantes ressources à chaque communauté villageoise. Il s’emploie par ailleurs à rassurer l’Inde et obtient, en février 1995, la renégociation du traité de libre circulation des marchandises. Le 13 juin, le roi prononce une nouvelle dissolution du Parlement. À l’issue des élections, le leader du parti du Congrès, Sher Bahadur Deuba, est nommé chef du gouvernement, poste dont il démissionne en mars 1997. C’est au tour de Lokendra Bahadur Chand de former une coalition dominée par le parti du Congrès et les marxistes-léninistes.

Le Népal lance alors une politique de libéralisation de l’économie, dans l’espoir d’attirer les investisseurs étrangers, et signe en septembre 1997 un accord pour la construction de nouveaux barrages hydroélectriques. En 1998, G. P. Koirala, ancien secrétaire général du parti du Congrès (PCN), est à nouveau Premier ministre, succédant à Surya Bahadur Thapa. Les élections législatives de mai 1999 confirment la victoire du parti du Congrès. Le roi Birenda désigne le secrétaire général du PCN, Krishna Prasad Bhattarai, pour succéder à G. P. Koirala au poste de Premier ministre. Dès son accession au pouvoir, le parti s’est donné pour mission première de faire cesser les affrontements avec les rebelles maoïstes, qui ont fait 1 260 morts depuis 1995, selon un bilan des autorités. Mais, en mars 2000, une motion de censure est déposée contre le cabinet de Krishna Prasad Bhattarai. Son gouvernement chute, et Girija Prasad Koirala est rappelé au poste de Premier ministre pour la troisième fois.

5.4.2 Le massacre de la famille royale

Le 1er juin 2001, les événements s’accélèrent de façon tragique. Au cours d’un dîner familial, la quasi-totalité de la famille royale est massacrée : le roi Birendra, la reine Aishwarya, et au moins huit autres personnes. Le prince héritier Dipendra, gravement blessé, sombre dans le coma. Les autorités déclarent qu’il s’agit d’un carnage perpétré par le prince lui-même, à la suite de l’interdiction qui lui aurait été faite d’épouser la femme qu’il aimait, et qui l’aurait conduit à tenter de se suicider. Dipendra est cependant proclamé roi, mais succombe à ses blessures le 4 juin. Son oncle, le régent Gyanendra, frère de Birendra, est alors couronné roi du Népal.

Ce drame inouï engendre une grande confusion dans les rues de la capitale ; la population récuse le récit officiel de l’événement, pleure le roi défunt, très respecté, et exige la vérité. De plus, le nouveau roi, très impopulaire, est accusé d’être opposé au multipartisme accepté par le roi Birendra en 1990, et soupçonné de vouloir rétablir un système de monarchie absolue. Par ailleurs, une rumeur persistante, entretenue par les dirigeants de la guérilla maoïste, parle de complot et accuse Gyanendra d’être impliqué dans la disparition de ses proches — le fait que son fils ait été épargné et que lui-même ait été absent du palais royal ce soir-là alimente les spéculations.

5.4.3 L’escalade de l’insurrection maoïste

La guérilla maoïste, qui gagne en importance depuis quelques mois, renforce ses attaques au lendemain du massacre de la famille royale. Le nouveau roi fait intervenir l’armée. Le Premier ministre Girija Prasad Koirala, accusé de ne pas être suffisamment ferme à l’égard de la guérilla, présente sa démission au mois de juillet 2001. Il est remplacé par Sher Bahadur Deuba, qui a déjà dirigé le gouvernement entre 1995 et 1997. Le nouveau Premier ministre, dans ce climat politique profondément déstabilisé, se prononce aussitôt en faveur du dialogue avec la guérilla, annonce qui aboutit très rapidement à un accord de cessez-le-feu, dans l’attente de négociations de paix. Mais les négociations butent au bout de quelques mois sur l’exigence des rebelles de modifier la Constitution afin d’instituer une république. Ils lancent alors une offensive d’une ampleur inédite, tuant plus de 200 membres des forces de sécurité au mois de novembre 2001 et faisant exploser deux bombes dans une usine de la société Coca-Cola à Katmandou. Le roi du Népal décrète l’état d’urgence, prévu par la Constitution, dans tout le pays et fait intervenir l’armée, restée jusque-là en dehors du conflit, contre la guérilla maoïste.

En juin 2002, après plusieurs mois de combats et des centaines de victimes dans les deux camps, les autorités népalaises ne sont pas parvenues à bout de la guérilla, qui résiste dans l’ouest du pays. Le Premier ministre Sher Bahadur Deuba obtient du roi Gyanendra la dissolution du Parlement, qui est opposé à la poursuite de l’état d’urgence. Des élections législatives sont prévues pour le mois de novembre suivant. Face à une intensification des hostilités, le Premier ministre demande le report du scrutin ; le roi le limoge au mois d’octobre pour « incompétence «, et repousse les élections législatives à une date indéterminée. Après s’être temporairement octroyé les pouvoirs exécutifs, le roi Gyanendra nomme Lokendra Bahadur Chand, ancien Premier ministre (1995-1997) et monarchiste fidèle, à la tête du gouvernement.

Tandis que le pays connaît une grave crise politique et institutionnelle — l’opposition considère comme illégitime un gouvernement intérimaire excluant les partis représentés dans l’ancien Parlement dissous —, des progrès importants sont enregistrés sur le front de la rébellion : en janvier 2003, le gouvernement népalais et les rebelles maoïstes s’accordent sur un cessez-le-feu et sur la reprise des négociations. Confronté à une forte opposition, Lokendra Bahadur Chand démissionne au mois de mai ; il est remplacé par un autre monarchiste, Surya Bahadur Thapa, déjà Premier ministre à quatre reprises. La rupture de la trêve au mois d’août — les rebelles maoïstes réclament l’instauration d’une Assemblée constituante tandis que le gouvernement refuse toute concession sans un désarmement préalable —, plonge de nouveau le Népal dans l’incertitude et la violence. Sher Bahadur Deuba redevient Premier ministre en juin 2004 avec la mission d’organiser des élections et de trouver une issue au conflit avec les maoïstes, mais il est finalement limogé par le roi en février 2005, qui prend le contrôle du pouvoir exécutif et décrète l’état d’urgence. Celui-ci est levé au mois d’avril suivant, mais le roi conserve les pleins pouvoirs.

Au début du mois d’avril 2006, le pays est secoué par un important mouvement de protestation populaire contre le souverain et en faveur de la démocratie, soutenu par les partis parlementaires (réunis au sein de l’Alliance des sept partis politiques) et par la rébellion maoïste. Sous la pression de cette mobilisation de masse, d’abord durement réprimée, le roi Gyanendra est contraint de rétablir le Parlement le 24 mai 2006 et d’accepter la candidature au poste de Premier ministre du chef du principal parti d’opposition, Girija Prasad Koirala. Dans les mois qui suivent, le roi voit ses prérogatives drastiquement réduites par le Parlement jusqu’à ne plus conserver qu’un rôle protocolaire. Le 21 novembre 2006, après la mise en œuvre d’un cessez-le-feu bilatéral, le Premier ministre Girija Prasad Koirala signe avec le chef des rebelles maoïstes, Pushpa Kamal Dahal (également connu sous son surnom Prachanda, « le Féroce «), un accord de paix destiné à mettre fin à un conflit ayant fait 13 000 morts en dix ans. Cet accord prévoit notamment la dissolution du Parlement, remplacé par un gouvernement intérimaire auquel doivent participer les rebelles maoïstes et qui a pour mission de préparer l’élection d’une Assemblée constituante, et la disparition des administrations mises en place par la guérilla dans les zones sous son contrôle.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« - le reglement en titres et en capitaux intervient en fin de mois suivant le ca- lendrier de liquidation, les comptes etant credit& et debit& le demier jour de Bourse du mois. Sur le marche au comp- tant, les ordres peuvent porter surn'importe quelle quantite de titres. Les acheteurs doivent dis- poser des liquidites et les vendeurs, des titres cor- respondant a leurs opera- tions.

Celles-ci sont re- glees trois jours apres le jour de la negociation.

Ainsi, le montant dune vente effectuee le lundi est credite le jeudi soir au comptant du donneur d'ordres.

Comment sont cotees les valeurs ? In- dependamment de leur inscription a la cote et de leur mode de negociation, les valeurs sont classees en trois categories de cota- tion.

Chaque categorie dispose de regles particu- lieres horaires, &arts de cours. Tous les ordres d'achat et de vente sont entres dans I'ordinateur central CAC par les societes de Bourse, soit automatiquement, soft a partir de terminaux im- plant& dans leurs locaux. Pour les valeurs classees dans la categorie I ou 2, la séance de Bourse se de- roule en trois temps : de 9 h a 10 h, les ordres s'ac- cumulent, mais aucune cotation n'intervient ; 10 h, le CAC procede la confrontation de tous les ordres et calcule le prix d'equilibre ; de 10 h a 17 h, le marche fonc- tionne en continu.

En raison de leur moindre liquidite, les valeurs de la categorie 3 font l'objet de deux cotations quoti- diennes par confrontation generale des ordres : a 1 I h 30 et I 6 h, pour les actions francaises et etran- geres ; a 12 h et 13 h 30 pour les lignes secon- daires, tellerqueles actions nouvelles, droits, bons, obligations conver- tibles ;all h et 15 h 30 pour les obligations.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles