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NORODOM SIHANOUK

Publié le 22/02/2012

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NORODOM SIHANOUK (1922-) Roi (1941-1955) puis chef de l'État du Cambodge (1960-1970, 1975-1976, 1991-1993), à nouveau roi à partir de 1993. Né le 31 octobre 1922, fils de Norodom Suramarit et Sisowath Kossamak, le prince Norodom Sihanouk, choisi par les Français, succède à son grand-père maternel, le roi Monivong, en 1941, après avoir étudié à Phnom Penh, Saigon puis Saumur. Il obtient de la France la pleine souveraineté pour son pays en utilisant les seules armes de la négociation - sa « croisade pour l'indépendance » (1952-1953). En 1955, il rétrocède à son père les fonctions rituelles de la Couronne pour assumer pleinement ses fonctions exécutives. Il ne sera à nouveau chef de l'État qu'à la mort du roi en 1960. Le pouvoir s'organise autour de sa personne et du Sangkum Reastr Niyum (Communauté socialiste populaire), son instrument. Il est destitué lors du coup d'État du 18 mars 1970 dirigé par le général Lon Nol (1913-1985) avec le soutien des États-Unis. Après plus de cinq ans d'exil à Pékin, où il préside nominalement le Gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa (GRUNK) dirigé par les Khmers rouges, il rentre à Phnom Penh peu après la victoire de ces derniers. Il est nommé président, sans pouvoir, du Kampuchéa démocratique, jusqu'en avril 1976, puis il vit en résidence surveillée jusqu'à l'intervention vietnamienne du 25 décembre 1978 qui chasse les Khmers rouges du pouvoir. Une fois encore, il trouve refuge à Pékin et à Pyongyang (Corée du Nord), et crée son parti, le Funcinpec (Front uni national pour un Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopératif), qu'il présidera jusqu'en 1989. Il prend formellement, à partir de 1981, la direction du gouvernement de coalition du Kampuchéa démocratique, associant « sihanoukistes », anciens adversaires républicains (partisans de Son Sann) et Khmers rouges qui combattent, à partir de la frontière thaïlandaise, le régime mis en place par les Vietnamiens à Phnom Penh. Après les accords de Paris (23 octobre 1991) mettant fin au conflit cambodgien, il préside le Conseil national suprême (1991-1993), dépositaire de la souveraineté du Cambodge, et peut enfin revenir au pays le 14 novembre 1991. À l'issue des élections organisées en mai 1993 par l'Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge (Apronuc), le roi Norodom Sihanouk règne mais ne gouverne pas. C'est l'un de ses fils, le prince Ranariddh, et Hun Sen (1951-) qui assument conjointement les fonctions de Premier ministre jusqu'en 1997. Soigné en Chine populaire, « Monseigneur Papa », comme on a pris l'habitude de l'appeler, a été marié à six reprises et cinq de ses quatorze enfants ont trouvé la mort pendant la période khmère rouge. Christian LECHERVY

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