Devoir de Philosophie

Norvège

Publié le 11/04/2013

Extrait du document

1 PRÉSENTATION

Norvège, en bokmål Norge et en nynorsk (norvégien moderne) Noreg, pays d’Europe du Nord occupant les parties occidentale et septentrionale de la péninsule Scandinave. Sa capitale est Oslo.

La Norvège est limitée au nord par la mer de Barents, l’océan Arctique, la Finlande et la Russie, à l’est par la Suède, au sud par le Skagerrak et la mer du Nord, à l’ouest par l’océan Atlantique et sa mer bordière, la mer de Norvège.

Le territoire norvégien comprend également l’archipel du Svalbard (62 049 km²), et Jan Mayen dans l’océan Arctique, l’archipel des Lofoten-Vesterålen et l’île Bouvet (inhabitée) dans l’océan Atlantique ainsi que l’île Pierre-Ier, au large de l’Antarctique. La terre de la Reine-Maud, sur l’Antarctique, est également rattachée à la Norvège.

2 MILIEU NATUREL
2.1 Relief et hydrographie

La superficie de la Norvège est de 323 879 km2. C’est un pays montagneux de hautes latitudes, s’étendant entre 57° 57’ et 71° 11’ de latitude nord. Près d’un tiers du territoire est situé au nord du cercle polaire Arctique. Le cap Nord, sur l’île de Mageroy, et le cap Nordkinn constituent les points les plus septentrionaux du continent européen. Étirée sur 1 750 km de long, depuis la mer du Nord jusqu’à la mer de Barents, la Norvège forme un étroit couloir entre la mer de Norvège à l’ouest, la Finlande au nord-est et la Suède à l’est, avant de s’élargir vers le sud où se trouvent les véritables « terres intérieures «. La Norvège est traditionnellement divisée en 5 régions : le Sørlandet (pays du Sud), le Vestlandet (Pays occidental), l’Østlandet (Pays oriental), le Trøndelag (région de Trondheim) et le Nord Norge (Norvège du Nord).

La Norvège présente un relief montagneux et accidenté sur plus de 60 p. 100 de sa superficie. En dehors d’une partie de l’Østlandet et du Finnmark (au nord), elle s’identifie globalement au Bourrelet scandinave, matérialisé par la chaîne des Scandes, vaste bombement dissymétrique tertiaire incorporant des fragments de socle précambrien. Situé aux marges de l’Atlantique Nord, le Bouclier scandinave est en grande partie lié à l’ouverture océanique tertiaire. Il forme l’épine dorsale de la péninsule scandinave où il constitue le monde austère des fjells, ensemble de hauts plateaux et de lourdes montagnes aux sommets arrondis, rabotés par les glaciers quaternaires (roches moutonnées, moraines) et parsemés de lacs.

La chaîne des Scandes s’étend sur 2 000 km de long et de 200 à 300 km de large, selon un axe nord-est / sud-ouest, à des altitudes moyennes comprises entre 1 000 et 2 000 m. Au nord, cependant, de la région de Trondheim à celle de Tromsø, la Norvège ne possède que la retombée occidentale des Scandes (montagnes du Nord Trøndelag, du Nordland et de Narvik, doublées à l’ouest par l’archipel montagneux des Lofoten-Vesterålen). Les principaux massifs montagneux sont le Dovrefjell, dans le Nord, et le Jotunheim (« royaume des géants «), dans la région centrale. Ce dernier culmine au sommet du Galdhøppigen, à 2 469 m d’altitude, point le plus élevé de la Scandinavie. De vastes plateaux s’étendent au sud (Hardangervidde) et surtout au nord (Finnmarksvidde).

Les Scandes présentent un profil dissymétrique typique des bourrelets marginaux des continents. Tandis que le long versant oriental descend en pente douce vers la Baltique, la retombée occidentale est étroite et brutale. Les montagnes y dominent abruptement la côte atlantique. Avec une façade maritime d’environ 2 600 km, la Norvège possède 21 925 km de côtes. Le littoral est profondément échancré. Deux modelés particulièrement typiques caractérisent le littoral norvégien : le strandflat et les fjords.

Le terme de strandflat désigne la basse plate-forme rocheuse littorale qui s’emboîte brutalement dans la retombée montagneuse, depuis Stavanger au sud jusqu’au Finnmark occidental au nord. Cette plate-forme d’érosion s’élève doucement vers l’intérieur jusqu’à 40 ou 50 m d’altitude maximale et sa surface plonge progressivement jusqu’à 15 ou 20 m sous la mer, les échines rocheuses devenant écueils et récifs. La genèse de cette plate-forme, propre aux régions littorales froides autrefois englacées, est très complexe et encore mal définie. La largeur du strandflat norvégien peut atteindre 60 km.

Les magnifiques paysages de fjords sont directement hérités des glaciations quaternaires. Ceux-ci forment de profondes échancrures. Le Sognefjorden, le plus grand, pénètre très loin à l’intérieur des terres (son extrémité est à plus de 150 km de la mer) et sa profondeur maximum est de 1 308 m.

L’ensemble du pays a été recouvert, lors des glaciations quaternaires, par un vaste inlandsis (voir glacier ; période glaciaire). Celui-ci n’a épargné que l’extrémité occidentale des îles Lofoten, où les glaciations locales ont sculpté un relief de type alpin (cirques et auges glaciaires). L’empreinte glaciaire est partout présente (fjords, dépôts morainiques, roches moutonnées, cuvettes lacustres). Il ne reste aujourd’hui que quelques glaciers résiduels sur les hauts plateaux des Scandes, notamment sur le Finnmarksvidde. Ce dernier possède quelques-uns des plus grands glaciers d’Europe.

Le plus long fleuve norvégien est le Glåma, dans le sud-est du pays. Il draine, avec ses affluents, le huitième du territoire national. La Norvège possède plusieurs milliers de lacs. Le plus vaste d’entre eux, le lac Mjøsa, est localisé dans le Sud-Est. Les hauts plateaux (fjells), incisés par quelques rares vallées encaissées, connaissent un mauvais drainage. Les sols morainiques, lourds et acides, y favorisent la formation d’étangs et de tourbières.

2.2 Climat

La Norvège connaît un climat polaire océanique. Située presque à la même latitude que l’Alaska, elle bénéficie pourtant d’un climat plus clément grâce au passage d’une dérive du Gulf Stream. La barrière montagneuse des Scandes génère toutefois une dissymétrie climatique entre l’est et l’ouest. Sur la façade maritime, les influences océaniques tempèrent la rigueur du climat. La plupart des îles et des plaines côtières bénéficient d’un climat tempéré humide aux hivers relativement doux et aux étés frais. Les températures s’échelonnent dans l’année de - 3,5 °C à 14 °C. Le climat est instable et l’humidité relative élevée (nébulosité, brouillards et pluies). Les précipitations sont très abondantes (2 000 mm à Bergen) en raison des vents d’ouest dominants, chargés d’humidité. Dans l’intérieur du pays règne un climat plus continental, aux hivers froids et aux étés chauds. Les températures s’échelonnent de - 4,7 °C à 17,3 °C. Les précipitations sont nettement moins abondantes que sur le littoral (763 mm à Oslo). La longueur de l’hiver s’accentue vers le nord qui connaît une longue nuit polaire. Dans les montagnes du Nord Norge, le climat est, à l’exception des zones littorales, proche de celui de l’Arctique.

2.3 Végétation et faune

Les forêts recouvrent un peu plus du quart de la Norvège. Les forêts de feuillus se localisent dans les zones côtières du sud et du sud-ouest du pays. Les principales espèces sont le chêne, le frêne, le noisetier, l’orme, l’érable et le tilleul. D’épaisses forêts de conifères se rencontrent dans les régions côtières et dans les vallées de l’est et du centre du pays. Le nord du pays est le domaine de la toundra, végétation basse et maigre constituée principalement d’arbustes rabougris (saules arctiques, genévriers), de fougères, de mousses et de lichens. La faune sauvage se compose de nombreux mammifères comme les cervidés, les renards, les loups, les martres et les gloutons. Les poissons d’eau douce (saumons, truites et brochets) et les poissons de mer (harengs, morues et maquereaux) sont abondants.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

En 2008, la population de la Norvège était estimée à 4,64 millions d'habitants. Sa densité, de 15 habitants au km², est la plus basse d’Europe. Le nombre d’habitants augmente lentement. La Norvège connaît en effet une croissance démographique (0,4 p. 100 par an durant la période 1990-1995) et un indice de fécondité (1,78 enfant par femme) plus élevés que dans les autres pays d’Europe occidentale. En 2008, le taux de natalité était estimé à 11,10 p. 1 000 et le taux de mortalité à 9,30 p. 1 000. Les moins de 15 ans représentent 19 p. 100 de la population et les plus de 65 ans 15 p. 100. L’espérance de vie, estimée à 79,8 années, est parmi les plus élevées du monde. Elle est de plus de 82,6 années pour les femmes et de plus de 77,2 années pour les hommes.

Les Norvégiens sont ethniquement homogènes : les Saamis (Lapons), au nombre de 30 000, et les habitants d’origine finnoise du Nord Norge constituent les seules minorités importantes. Le pays ne compte que 2 p. 100 d’étrangers. La majorité de la population et des activités économiques se concentrent dans le sud du pays (Vestlandet), notamment sur la côte sud du Boknafjord, sur les rives inférieures de l’Hardangerfjord et dans les îles côtières.

3.2 Découpage administratif et villes principales

La Norvège est divisée en 19 comtés (fylke) subdivisés en 454 municipalités. Environ 80 p. 100 des habitants de la Norvège vivent en zone urbaine. Oslo est à la fois la capitale, le port principal, le centre industriel et la plus grande ville de Norvège. Sa population était estimée, en 2005, à 536 209 habitants. Les autres villes importantes sont Bergen (241 440 habitants), Trondheim (157 813 habitants) et le port de Stavanger (114 936 habitants). Les principales villes du Nord sont Bodø (32 343 habitants), Narvik (18 357 habitants) et Tromsø (63 392 habitants).

3.3 Institutions et vie politique
3.3.1 Organisation des pouvoirs

La Norvège est une monarchie héréditaire, constitutionnelle et parlementaire, régie par la Constitution du 17 mai 1814. Le monarque détient en théorie le pouvoir exécutif, mais celui-ci est exercé en fait par le Premier ministre, chef du gouvernement. Le roi nomme les membres du gouvernement après décision du parti majoritaire.

Le Parlement, appelé Storting, assure le pouvoir législatif. Il est composé de 165 députés, élus pour quatre ans au suffrage universel. Le Storting, qui ne peut être dissous, est une Assemblée bicamérale composée d’une Chambre haute (Lagting) et d’une Chambre basse (Odelsting).

3.3.2 Partis politiques

Le Parti travailliste (Det Norske Arbeiderparti, DNA), modéré et de centre gauche, a gouverné pratiquement sans interruption de 1935 à 1997. Après avoir cédé la place à une coalition de centre droit, il est revenu au pouvoir en 2000, puis il a subi une défaite historique lors des élections de 2001 (24,2 p. 100 des voix), avant de remporter une nouvelle victoire en 2005. Les autres principaux partis sont le Parti conservateur (Høyre, H), le Parti du centre (Senterpartiet, SP), le Parti démocrate-chrétien (Kristelig Folkeparti, KRF), la Gauche socialiste (Sosialistisk Venstreparti, SV), le Parti libéral (Venstre, V) et le Parti du progrès (Fremskrittspartiet, FRP - extrême droite populiste), devenu la deuxième force politique du pays à l’issue du scrutin de 2005.

3.3.3 Défense nationale

Le roi est le chef des forces armées, dont les effectifs s’élevaient, en 2004, à 25 800 soldats. Le service militaire est obligatoire pour tous les hommes à partir de 19 ans. En 2003, les dépenses publiques consacrées à la Défense nationale ont représenté 2 p. 100 du produit intérieur brut (PIB). Le pays a adhéré à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), à sa création, en 1949.

3.4 Langues et religions

Il existe deux langues officielles en Norvège : la plus courante, le bokmål (« langue du Livre «), et le nynorsk (« nouveau norvégien «).

Environ 89 p. 100 des Norvégiens appartiennent à l’Église luthérienne évangélique de Norvège, mais beaucoup d’entre eux ne sont pas pratiquants. C’est une Église d’État dont le clergé est nommé par le roi. Le reste de la population se partage entre plusieurs Églises protestantes.

3.5 Éducation

L’école primaire est devenue obligatoire en 1867, mais il a fallu attendre les années 1960 pour que les différences régionales s’estompent et que tous les groupes sociaux aient accès au système scolaire. L’école est gratuite et obligatoire pour les enfants âgés de 6 à 16 ans et la Norvège ne connaît pratiquement plus l’illettrisme. Le taux d’alphabétisation était de 99 p. 100 en 1995.

L’enseignement se compose d’un cycle primaire de neuf années, auquel succède un cycle secondaire d’au moins trois années. Le pays possède 14 établissements d’enseignement supérieur, dont 4 universités ; la plupart sont des établissements publics. La principale université se trouve à Oslo. En 2003, les dépenses publiques consacrées à l’éducation ont représenté 7,7 p. 100 du PIB.

3.6 Arts et vie culturelle

La Norvège est dotée d’un riche folklore comprenant des éléments hérités des Vikings (voir art viking). La culture moderne norvégienne a évolué sous l’influence du mouvement romantique national qui s’est épanoui au xixe siècle. Henrik Ibsen est sans doute le dramaturge norvégien le plus connu, mais on trouve aussi la marque d’un style proprement norvégien chez le peintre Johan Christian Dahl et chez le compositeur Edvard Grieg. Les autres artistes majeurs sont le compositeur Christian Sinding, le peintre Edvard Munch et le sculpteur Gustav Vigeland. Voir littérature norvégienne.

Oslo est la capitale culturelle de la Norvège. Elle abrite plusieurs musées, la bibliothèque de l’université (1811), de nombreux théâtres ainsi que des compagnies de ballet et d’opéra.

La radiodiffusion et la télédiffusion sont publiques. Les journaux sont fortement subventionnés par l’État. Il existe 74 quotidiens dont le tirage total s’élève à 3 millions d’exemplaires. Le Verdens Geng est le quotidien norvégien le plus influent.

4 ÉCONOMIE
4.1 Généralités

La Norvège fait partie des pays très riches, grâce à ses ressources en pétrole et en gaz, dont elle est l’un des principaux producteurs mondiaux. En 2006, le produit intérieur brut (PIB) de la Norvège s’élevait à 335 milliards de dollars. Le revenu par habitant y est parmi les plus élevés de la planète. En 2003, elle se classait ainsi au 2e rang mondial pour son PIB par habitant, derrière le Luxembourg. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) la plaçait en outre en tête de son classement. La Norvège ne fait pas partie de l’Union européenne (UE).

Le xxe siècle a été une période de forte expansion industrielle, grâce notamment à une énergie hydroélectrique abondante et peu coûteuse, ainsi qu’à l’exploitation des ressources pétrolières offshore. La Norvège possède aujourd’hui une économie forte et dynamique, avec une croissance annuelle moyenne de 3,5 p. 100 durant la période 1990-2003. En 2006, la population active comptait 2,56 millions de personnes. Le taux de chômage s’élevait à 4,4 p. 100 de la population active en 2003.

4.2 Agriculture, forêts, pêche

L’agriculture employait, au début des années 2000, 3,3 p. 100 de la population active et fournissait 1,6 p. 100 du PIB. En raison des conditions naturelles défavorables (relief montagneux, pauvreté des sols), seulement 2,8 p. 100 de la superficie du pays est cultivée. L’Østlandet et le Trøndelag sont voués à la céréaliculture, le Vestlandet et le Nord Norge sont spécialisés dans l’élevage. Le cheptel ovin est le plus important (2,36 millions de têtes en 2006).

Les principales cultures sont l’orge (650 000 t en 2004), l’avoine (372 000 t en 2002), les pommes de terre (340 000 t en 2004) et le blé (280 000 t en 2004). Le pays est autosuffisant pour beaucoup de produits à l’exception des céréales, des fruits et des légumes. La balance agricole est excédentaire (1,7 milliard de dollars en 1994).

La forêt est sous-exploitée. En 2006, la production totale de bois s’élevait à 8,59 millions de m³. L’exploitation forestière est concentrée dans les régions de l’Østlandet et du Sørlandet, où se situent 60 p. 100 des forêts productives.

La pêche constitue un secteur important. En 2001, la Norvège se situait au 10e rang mondial, avec 3,2 millions de tonnes de poissons (morues, harengs, saumons, etc.). La quasi-totalité des prises est exportée. À partir des années 1970, la pisciculture (surtout saumons et truites de mer) s’est intensivement développée : la Norvège est aujourd’hui le premier producteur mondial de saumons d’élevage (450 000 t en 2002).

4.3 Mines et industries

Au début des années 2000, le secteur secondaire employait 20,8 p. 100 de la population active et fournissait 44,9 p. 100 du PIB.

Les principales ressources minérales de la Norvège sont le pétrole et le gaz naturel, grâce aux énormes gisements situés en mer du Nord, le long de la plate-forme continentale. Les autres ressources incluent des gisements modestes de fer, de cuivre, de zinc et de charbon.

L’industrie minière était peu importante avant l’exploitation des hydrocarbures offshore dans les années 1970. Le pays est désormais le principal producteur de pétrole en Europe occidentale et le troisième exportateur mondial de brut derrière l’Arabie saoudite et la Russie. En 2004, la production de pétrole brut s’élevait à 1,04 milliard de barils (7e rang mondial) et la production de gaz naturel à 68 milliards de mètres cubes en 2002 (9e rang mondial). On exploite aussi le fer, le charbon (1,6 million de tonnes en 2002), le zinc (12 000 t en 1999), les concentrés de plomb, le titane et le cuivre. Les plus grandes mines de fer sont situées à Sydvaranger et les mines de charbon dans l’archipel du Svalbard.

La production annuelle d’électricité s’élevait, en 2003, à 105,6 milliards de kilowattheures. La quasi-totalité de la production est fournie par des centrales hydroélectriques. Au début des années 1990, 72 p. 100 des besoins en énergie de la Norvège étaient couverts par l’électricité et 28 p. 100 par des hydrocarbures (pétrole, gaz naturel) et des combustibles solides (charbon).

Les principaux secteurs industriels sont la métallurgie (aluminium, fer), la chimie, le raffinage pétrolier, la construction navale, la construction mécanique, les industries dérivées du bois (papeterie), le textile et l’agroalimentaire. La Norvège a longtemps été à la pointe de la construction navale, mais ce secteur est en recul depuis la crise économique de 1973. Certains chantiers navals se sont reconvertis dans la construction de plates-formes et de matériels d’équipement pour l’extraction pétrolière en mer.

4.4 Secteur tertiaire et commerce extérieur

Au début des années 2000, les services employaient 74 p. 100 de la population active et fournissaient 61 p. 100 du PIB. L’unité monétaire est la couronne norvégienne (krone), divisible en 100 øre. Le pays dispose d’un bon réseau de communications, mais la construction de nouvelles routes et voies de chemins de fer se révèle difficile et onéreuse à cause des contraintes du relief. La marine marchande norvégienne, forte de ses 1 490 navires, est l’une des plus importantes du monde. Elle constitue une source régulière de devises étrangères. Oslo possède le plus grand aéroport international du pays.

En 2004, le montant total des importations s’élevait à 47,4 milliards de dollars et celui des exportations à 80,5 milliards de dollars. La Norvège est le premier exportateur européen d’hydrocarbures : le pétrole et le gaz naturel représentent près de 60 p. 100 des exportations annuelles du pays. Les autres exportations sont constituées avant tout par le secteur halieutique, mais elles incluent aussi les machines, l’aluminium, le fer et l’acier, les produits chimiques, le papier et les produits alimentaires. Les importations comportent du matériel de transport, des machines, des produits chimiques et des minerais. Les trois plus gros partenaires commerciaux de la Norvège sont la Grande-Bretagne (qui reçoit environ 27 p. 100 du volume des exportations), la Suède et l’Allemagne.

5 HISTOIRE
5.1 Les origines du peuplement

Selon les archéologues, la Norvège était déjà habitée, il y a 14 000 ans, par un peuple de chasseurs paléolithiques venus d’Europe centrale et d’Europe occidentale. Plus tard, des paysans originaires du Danemark et de Suède s’établissent dans le pays. Ils parlent un langage germanique dont sont issues les langues scandinaves. Ces nouveaux arrivants s’installent autour des grands lacs et des fjords, les montagnes formant des frontières naturelles entre les zones habitées. Chaque communauté est d’abord dominée par une aristocratie, puis par un roi local. À l’époque des premiers documents de l’histoire scandinave, au viiie siècle apr. J.-C., il y a quelque 29 petits royaumes.

5.2 L’ère des Vikings

Très vite, les rois s’intéressent à la mer qui constitue le moyen de communication le plus simple avec le monde extérieur. Vers 800 apr. J.-C., des navires de guerre sont construits et envoyés en mission pour effectuer des raids ; s’ouvre ainsi l’ère des Vikings. Ces guerriers du Nord sont marchands, colonisateurs, explorateurs et pillards. Autour de l’an 875, ils fondent des colonies en Irlande, en Écosse, en Islande ainsi que dans les îles Orcades, Féroé et Shetland.

Un siècle plus tard, vers 985, Erik le Rouge les guide vers le Groenland depuis l’Islande. Son fils, Leif Eriksson, est l’un des premiers Européens à explorer l’Amérique du Nord.

Au ixe siècle, le roi Harald Ier Hårfager, originaire du Vestfold (sud-est de la Norvège), tente d’unifier, pour la première fois, les royaumes norvégiens. Après avoir accédé au trône du Vestfold, il réussit à asseoir sa suprématie sur tout le territoire un peu avant l’an 900. Cependant à sa mort, vers 933, ses fils divisent le royaume. Les dissensions entre les héritiers d’Harald minent l’unité et de nombreux chefs de clan refusent de se soumettre. À ces difficultés internes s’ajoutent les tentatives d’annexion des souverains danois et suédois.

5.3 Les débuts du christianisme

En 995, Olav Ier Trygevsson, arrière-petit-fils d’Harald Ier, devient roi. Avant son couronnement, Olav vit en Angleterre où il est baptisé. Il décide donc de convertir la Norvège au christianisme et y réussit partiellement. Cinq ans après son accession au trône, il se heurte à l’opposition du roi de Danemark Sven Ier Tveskæg et est tué au combat. La Norvège, divisée pendant une courte période, est réunifiée par Olav II Haraldsson, devenu roi en 1015. Celui-ci poursuit l’œuvre religieuse de ses prédécesseurs en passant par les armes tout sujet qui refuse de se faire baptiser. Olav II est le plus puissant de tous les rois qui l’ont précédé, mais les nobles, alliés au roi d’Angleterre et de Danemark, Canut le Grand, le forcent à s’exiler en Russie en 1028. Deux ans plus tard, Olav II revient en Norvège où il est tué. Canonisé, il devient le saint patron de la Norvège.

5.4 Les rois norvégiens

À la mort de Canut le Grand en 1035, le fils d’Olav II, Magnus Ier le Bon, est rappelé de Russie par les partisans de son père. Il devient roi, puis unifie le Danemark et la Norvège sous son autorité. Pendant les trois siècles suivants, une succession de rois règnent sur la Norvège. Malgré les guerres et les luttes dynastiques, l’unité de la Norvège commence à s’affirmer. Elle bénéficie d’une relative prospérité grâce à ses flottes marchandes. À la même époque, l’Église norvégienne se renforce, le clergé devenant l’une des plus puissantes autorités du royaume. En 1046, Magnus nomme son oncle Harald Hådråde cosouverain. À la mort de Magnus, un an plus tard, Harald devient roi sous le nom de Harald III Hådråde, mais est tué lors de l’invasion de l’Angleterre en 1066.

Le dernier souverain issu de sa lignée est Sigurd Ier, qui règne de 1103 jusqu’à sa mort en 1130. Parmi ses successeurs, Sverre, roi de 1184 à 1202, est le plus remarquable. Homme d’État très habile, il établit une monarchie puissante et affaiblit le pouvoir du clergé et de la noblesse. Sous le règne de Haakon IV Haakonsson l’Ancien, de 1217 à 1263, la Norvège atteint l’apogée de sa puissance économique, politique et culturelle au Moyen Âge. L’Islande est alors annexée au royaume en 1262, et l’autorité royale est renforcée par Haakon et par son fils, Magnus VI Lagaböte. L’aristocratie terrienne est affaiblie par Haakon V, monarque de 1270 à 1319. Les vieilles familles nobles déclinent ensuite graduellement et la Norvège devient surtout une nation de paysans. La Ligue hanséatique détourne à son profit le commerce en mer du Nord et contrôle toute l’économie de la région.

En 1319, à la mort d’Haakon V qui n’a pas d’héritier mâle, le royaume échoit à Magnus II de Suède. En 1343, son fils Haakon VI le remplace sur le trône. Puis c’est le tour, en 1380, du fils de celui-ci, Olav II, roi de Danemark, qui devient le roi Olav IV de Norvège. Le jeune roi n’exerce qu’un pouvoir de façade car le vrai pouvoir est détenu par sa mère, Marguerite Ire. Il meurt d’ailleurs avant elle et celle-ci devient souveraine de la Norvège et du Danemark, puis de la Suède en 1389. Afin d’obtenir le soutien des Allemands contre les ducs de Mecklembourg prétendants au trône de Suède, Marguerite fait élire roi son petit-neveu, Éric de Poméranie.

5.5 L’Union avec le Danemark et la Suède

La destinée commune des trois royaumes scandinaves est scellée par l’union de Kalmar en 1397. La Norvège devient une province du Danemark et le luthéranisme sa religion officielle. La prospérité et la culture norvégiennes déclinent régulièrement après cette union. À ces maux s’ajoute la peste qui, au xive siècle, ravage le pays, tout comme le reste de l’Europe, et tue les deux tiers de ses habitants. Pendant les quatre siècles suivants, la Norvège est négligée par les rois scandinaves au profit de la Suède et du Danemark, plus étendus et plus riches.

Les guerres napoléoniennes mettent fin à l’union de Kalmar. À la suite de la défaite de Napoléon en 1814, le Danemark, allié de la France, est obligé de signer le traité de Kiel et cède la Norvège au roi de Suède. Cependant, les Norvégiens rejettent le traité et proclament leur indépendance. Ils rédigent une Constitution libérale et offrent la couronne au prince héritier du Danemark, Christian Frédéric (le futur Christian VIII). Les puissances européennes désapprouvent l’action norvégienne et le maréchal Jean-Baptiste Bernadotte, futur roi Charles XIV, prend la tête d’une armée pour persuader la Norvège d’accepter le traité de Kiel. En échange de la signature du traité, la Norvège réussit à garder sa nouvelle Constitution. Par l’acte d’Union de 1815, elle a sa propre armée, sa marine, ses services de douanes, son Parlement et une certaine autonomie à l’intérieur de ses frontières.

5.6 La deuxième union avec la Suède

Après 1814, le Parlement norvégien (Storting) tente surtout de stabiliser et d’améliorer les finances du pays ainsi que de conserver sa liberté nouvelle. Malgré la forte opposition de Charles XIV, monarque autocratique, le Storting vote en 1821 une loi qui abolit la noblesse créée par les Danois. Il proclame en outre que seuls les descendants paysans des barons médiévaux constituent la vraie noblesse norvégienne. Le nationalisme norvégien s’intensifie et amène le Storting à se plaindre du traitement infligé à la Norvège par la Suède, traitement jugé incompatible avec l’esprit de l’acte d’Union et contraire au principe d’égalité entre les nations. En 1839, Charles XIV nomme une commission mixte suédoise et norvégienne pour réviser les termes de l’acte d’Union. Il meurt en 1844, avant que la commission n’ait pu livrer ses conclusions. Son fils, Oscar Ier, admet la justesse des revendications norvégiennes et se rend populaire en offrant un drapeau national à la marine norvégienne, bien que celui-ci porte également l’emblème de l’union avec la Suède.

5.7 La montée du nationalisme

En politique, le mouvement libéral accompagne la montée du nationalisme et prend encore plus d’ampleur après les révolutions de 1848 intervenues en Europe. Le nationalisme est soutenu par le patriotisme intellectuel et culturel. On rassemble et on adapte les contes et les chansons du folklore norvégien qui deviennent très populaires. On rédige des dictionnaires ainsi que des grammaires et des manuels d’histoire norvégienne. Henrik Ibsen, Bjørnstjerne Bjønson, Jonas Lie et Alexander Kielland prennent part à la renaissance littéraire.

Lorsque la Suède commence à proposer des amendements à l’acte d’Union, offrant des pouvoirs accrus à la Norvège en 1860, les deux plus grands partis politiques norvégiens, le Parti des avocats et le Parti paysan, s’unissent pour former le Parti Venstre (« de la gauche «) qui bloque tout changement. Les relations entre les deux pays se dégradent à nouveau lorsque les Suédois tentent d’imposer une révision de la Constitution, incluant la possibilité pour le souverain de dissoudre le Parlement. Johan Sverdrup, le président du Storting, prend la tête d’un mouvement d’opposition au roi Oscar II. Celui-ci est obligé de céder en 1884. Les Norvégiens continuent de lutter pour une indépendance plus grande, réclamant leur propre service consulaire ainsi qu’un drapeau norvégien ne comportant pas l’emblème de l’union pour la marine marchande. Le pavillon est obtenu en 1898, mais la Suède refuse la création d’une représentation consulaire norvégienne autonome. En 1905, après de longues négociations, le gouvernement démissionne, puis refuse la demande du roi d’annuler sa démission. Enfin, le Storting déclare qu’Oscar n’est plus désormais le souverain de la Norvège et proclame l’indépendance du pays. Au cours du plébiscite d’août 1905, le peuple norvégien vote à une large majorité pour sa séparation de la Suède. Le Parlement suédois (Riksdag) ratifie l’indépendance du pays en octobre. Un mois plus tard, le prince Charles de Danemark accepte la couronne norvégienne et prend le nom d’Haakon VII.

5.8 L’indépendance et les deux guerres mondiales

Grâce à une prédominance des ministres progressistes, le gouvernement norvégien devient l’un des pionniers en Europe en matière de protection sociale. En 1913, les Norvégiennes obtiennent le droit de vote pour toutes les élections nationales. La Norvège encourage l’égalité entre les hommes et les femmes, et celles-ci sont amenées à jouer un rôle primordial dans la vie politique du pays. Au début de la Première Guerre mondiale, les souverains suédois, norvégiens et danois s’accordent pour maintenir la neutralité des pays scandinaves et décident de s’entraider. Cette politique de neutralité et d’amitié persiste dans les trois pays après la guerre.

La récession économique mondiale qui débute en 1929 affecte sérieusement la Norvège à cause de sa dépendance commerciale. Le Parti travailliste parvient au pouvoir en 1935 et poursuit la politique modérée et libérale inaugurée dans le pays en 1905.

La Norvège proclame à nouveau sa neutralité au début de la Seconde Guerre mondiale en 1939. Malgré les sentiments de sympathie pour la Finlande pendant la phase russo-finnoise du conflit, la Norvège rejette la demande franco-britannique de faire transiter des troupes via son territoire. Cependant, les manœuvres allemandes le long des côtes norvégiennes rendent la neutralité du pays difficile à respecter. Le 8 avril 1940, la France et la Grande-Bretagne avouent avoir miné les eaux territoriales norvégiennes afin d’empêcher les navires de ravitaillement allemands de les utiliser. Le lendemain, les troupes d’Hitler envahissent la Norvège. Vidkun Quisling, le dirigeant du Rassemblement national (Nasjonal Samling), pronazi, se proclame chef du nouveau gouvernement norvégien.

Le roi Haakon et son cabinet se réfugient en Grande-Bretagne en juin, après une vaine tentative de résistance. Pendant les cinq années suivantes, Londres est le siège du gouvernement norvégien en exil. Les dirigeants politiques de la Norvège refusent de coopérer avec le commissaire du Reich, Josef Terboven. En septembre, celui-ci déclare le Nasjonal Samling unique parti autorisé. Il met en place un Conseil national composé de membres du parti et d’autres sympathisants allemands, puis annonce l’abolition de la monarchie et du Storting. Ces mesures, ainsi que d’autres mesures plus répressives, sont accueillies par une résistance massive de la part de la population norvégienne. Quisling proclame la loi martiale en septembre 1941, après de très nombreuses actions de sabotage et d’espionnage au profit des Alliés dans tout le pays.

Les chefs de la résistance norvégienne en Norvège coopèrent étroitement avec le gouvernement en exil à Londres pour préparer la libération. Finalement, l’armée allemande en Norvège capitule le 8 mai 1945, et le roi Haakon rentre dans son pays en juin. La peine de mort, abolie en 1876, est rétablie pour punir les traîtres. Quisling ainsi que 25 autres Norvégiens sont condamnés puis exécutés pour haute trahison.

5.9 Les gouvernements travaillistes

Le gouvernement en exil démissionne après le retour à l’ordre normal. Le Parti travailliste remporte les élections générales d’octobre 1945, et Einar Gerhardsen devient Premier ministre. Le parti demeure au pouvoir sans interruption pendant les vingt années suivantes. Sous sa direction, la Norvège devient une démocratie sociale et un État-providence. Elle adhère à la charte de l’Organisation des Nations unies (ONU) en 1945. La Norvège bénéficie du plan Marshall en 1947, puis adhère à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en 1949. Cette adhésion à l’OTAN signifie la fin de la neutralité du pays et est tacitement approuvée par le peuple norvégien aux élections d’octobre 1949.

L’économie norvégienne sort de la guerre exsangue en raison de l’exploitation allemande et du sabotage intérieur. Les troupes allemandes, lors de la retraite, ont notamment brûlé de nombreuses villes du Nord. La reconstruction, conduite par le gouvernement travailliste, démarre très vite. Toute l’économie du pays est planifiée, sa place dans les marchés mondiaux renforcée, et la richesse nationale est redistribuée selon des critères plus égalitaires. En trois ans, le produit intérieur brut norvégien a retrouvé son niveau d’avant-guerre. Ce développement est accompagné de nouvelles lois sociales qui améliorent le bien-être des citoyens. En 1959, la Norvège devient un des membres fondateurs de l’Association européenne de libre-échange (AELE).

5.10 Les changements politiques

Aux élections législatives de septembre 1961, le Parti travailliste perd la majorité, pour la première fois depuis 1935. Gerhardsen, qui a été Premier ministre depuis la guerre, à l’exception de la période allant de 1951 à 1955, est néanmoins reconduit à la tête du gouvernement. La domination du Parti travailliste prend fin aux élections générales de 1965. Le roi Olav V, qui accède au trône à la mort de Haakon VII en 1957, nomme Per Borten, chef du Parti centriste, au poste de Premier ministre. Il prend la tête d’une coalition de partis non socialistes. Cependant, sa politique économique n’est pas très différente de celle des gouvernements précédents. La Norvège institue un programme de sécurité sociale universelle en 1967.

5.10.1 La Norvège et l’Europe

En 1970, la Norvège pose sa candidature pour adhérer à la Communauté économique européenne (CEE). Cette candidature divise les ministres au pouvoir. Au début de l’année suivante, Borten démissionne après avoir été accusé d’avoir divulgué des informations confidentielles. Le travailliste Trygve Bratteli lui succède et forme un gouvernement minoritaire qui mène une campagne vigoureuse pour l’adhésion à la CEE. Cependant, au référendum de 1972, les électeurs rejettent les recommandations du gouvernement. Celui-ci démissionne et est suivi d’une coalition centriste dirigée par Lars Korvald du Parti démocrate-chrétien. En mai 1973, la Norvège signe un accord de libre-échange avec la CEE. Le Parti travailliste perd à nouveau de nombreux sièges aux élections de 1973, mais Bratteli forme encore un cabinet travailliste minoritaire. Il doit démissionner en janvier 1976, mais son parti demeure au pouvoir jusqu’aux élections de septembre 1981. La même année, de février jusqu’en octobre, le gouvernement norvégien est dirigé par une femme, Gro Harlem Brundtland, pour la première fois de son histoire. Les partis non socialistes remportent une victoire confortable en septembre. Le conservateur Kare Willoch forme, en octobre, un gouvernement de coalition qui s’élargit en 1983. Il est réélu en 1985.

5.10.2 L’exploitation du pétrole

Les perspectives économiques du pays s’améliorent considérablement à la fin des années 1960, avec la découverte de gisements de pétrole et de gaz dans le secteur norvégien de la mer du Nord. Ces ressources naturelles commencent à être exploitées par une société d’État à la même époque. Au début des années 1980, le pétrole de la mer du Nord assure environ 30 p. 100 des recettes d’exportations annuelles de la Norvège. Cependant, les cours baissent soudainement en 1985 et en 1986, et les perspectives de recettes fiscales et commerciales plus faibles amènent le gouvernement Willoch à réclamer des taxes pétrolières plus élevées en avril 1986. Celui-ci perd un vote de confiance à ce sujet au Parlement et est remplacé en mai par un gouvernement travailliste minoritaire, dirigé par Gro Harlem Brundtland. Cette dernière démissionne après des élections peu concluantes en septembre 1989 et ramène le Parti travailliste dans l’opposition.

Jan P. Syse, du Parti conservateur, lui succède au poste de Premier ministre, à la tête d’une coalition de centre-droit. Cependant, la durée du gouvernement de Syse est très brève. Il est divisé quant à la position à adopter au sujet de ses futures relations avec la Communauté européenne et doit démissionner en octobre 1990. Il est remplacé, le mois suivant, par une coalition dirigée par la travailliste Gro Harlem Brundtland. Le roi Olav V meurt en janvier 1991 et son fils, Harald V, monte sur le trône.

5.11 La Norvège aujourd’hui

En 1993, la diplomatie norvégienne joue un rôle important dans les négociations de paix entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

5.11.1 Le refus de l’Europe

Les XVIIIe jeux Olympiques d’hiver ont lieu à Lillehammer en février 1994. Le 4 mai 1994, le Parlement européen appuie l’adhésion de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et de l’Autriche à l’Union européenne (UE). Auparavant, les négociations ont été bloquées par une querelle sur les droits de pêche dans les eaux norvégiennes de la mer du Nord. Cependant, au référendum des 27 et 28 novembre 1994, les Norvégiens rejettent l’adhésion à l’UE pour la seconde fois, malgré une importante campagne pour le « oui « animée par Gro Harlem Brundtland, qui en fait une affaire personnelle. Les 52,4 p. 100 du vote pour le « non « sont l’expression de sentiments profondément anti-UE, surtout présents dans la population rurale et féminine. La population rurale craint l’érosion des subventions de l’État pour la pêche et l’agriculture, tandis que les femmes voient en l’UE une menace pour la politique égalitaire du pays. Il y a aussi un sentiment d’inquiétude, plus général, au sujet des lois norvégiennes en matière de protection de l’environnement.

5.11.2 Le ralentissement de l’économie

Extrêmement populaire malgré son échec lors du référendum sur l’adhésion, Gro Harlem Brundtland décide de démissionner en octobre 1996 et est remplacée par le travailliste Thorbjørn Jagland. Alors qu’ils ont bénéficié d’une période de forte prospérité économique liée aux revenus pétroliers, les travaillistes perdent les élections de septembre 1997 (35,2 p. 100), payant ainsi les carences de leur politique en matière de santé et de retraite. Une coalition de centre droit très minoritaire (26,1 p. 100 des voix) accède au pouvoir, regroupant les libéraux et les démocrates-chrétiens de Kjell Magne Bondevik, un ancien pasteur du Parti démocrate-chrétien devenu Premier ministre, tandis que le Parti du progrès, populiste et xénophobe, devient la deuxième formation du pays, avec 15 p. 100 des voix aux législatives, derrière le Parti travailliste. La très faible représentation de la coalition au Parlement, qui ne dispose que de 42 sièges sur 165, entraîne une certaine instabilité gouvernementale, empêchant une ligne politique forte. Les effets de la crise financière internationale et la chute des prix du pétrole entraînent, en 1998, un ralentissement de l’économie, qui est, par ailleurs, en état de surchauffe, et provoque la chute de la couronne. La Norvège s’engage, le 24 mars 1999, aux côtés de 13 des 19 membres de l’OTAN, dans l’opération « Force alliée « menée contre la Serbie. En mars 2000, Kjell Magne Bondevik démissionne après l’acceptation par le Parlement d’un projet de construction de centrales au gaz auquel le gouvernement est opposé. Le nouveau gouvernement est constitué par le travailliste Jens Stoltenberg.

Lors des élections législatives de septembre 2001, le Parti travailliste du Premier ministre subit une défaite historique. Avec 24,2 p. 100 des voix, il enregistre son score le plus faible depuis 1927 et un recul de plus de dix points par rapport au scrutin de 1997, même s’il demeure le premier parti du royaume. Les électeurs sanctionnent l’incapacité du gouvernement à améliorer les services publics, alors que le pays est le deuxième exportateur mondial de pétrole et que la pression fiscale y est l’une des plus fortes d’Europe. Au mois de juillet, un rapport de l’ONU a d’ailleurs indiqué que la Norvège est le pays bénéficiant du niveau de vie le plus élevé au monde. Les conservateurs de la droite arrivent en deuxième position (21,8 p. 100 des voix), et le Parti du progrès (extrême droite) obtient 14,3 p. 100 des voix. Après la démission de Jens Stoltenberg, c’est à nouveau Kjell Magne Bondevik, du Parti démocrate-chrétien, qui forme un gouvernement de coalition. Outre la formation politique à laquelle appartient le Premier ministre, le nouveau gouvernement réunit le Parti conservateur et le Parti libéral. Tandis que le débat politique se focalise sur la question des droits des homosexuels, notamment celui à l’adoption, la Norvège fête en 2005 le centenaire de son indépendance. Lors des élections de septembre 2005, le Parti travailliste obtient une large victoire avec 37,2 p. 100 des voix, formant une coalition avec la Gauche socialiste et le Parti du centre, tandis que les conservateurs réalisent le plus mauvais score de leur histoire avec 14,1 p. 100 des suffrages. Le Parti du progrès pour sa part est en forte progression avec 22,1 p. 100 des suffrages, s’imposant comme le premier parti à droite. Jens Stoltenberg retrouve le poste de Premier ministre du nouveau gouvernement.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles