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Ouzbékistan

Publié le 11/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Ouzbékistan, en ouzbek O´zbekiston, pays d’Asie centrale. Sa capitale est Tachkent.

L’Ouzbékistan est bordé au nord par le Kazakhstan, à l’est par le Kirghizistan, au sud-ouest par le Tadjikistan, au sud par l’Afghanistan et au sud-est par le Turkménistan. Ancienne république socialiste soviétique dans le cadre de l’URSS, l’Ouzbékistan est indépendant depuis 1991.

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES
2.1 Relief et hydrographie

La superficie totale de l’Ouzbékistan est d’environ 447 400 km². Le pays abrite, au nord-ouest, la république autonome de Karakalpakie (164 900 km2), soit près de 37 p. 100 de son territoire. C’est un pays continental ne disposant d’aucun débouché sur une mer ouverte. Il est presque entièrement dans la cuvette ouralo-caspienne, dénommée aussi dépression touranienne par les géographes. Une steppe semi-aride et aride et le désert couvrent les quatre cinquièmes de son territoire. Le centre-nord est occupé par le Kyzylkoum (littéralement « sables rouges «), l’un des plus grands déserts du monde. Les sommets des chaînes montagneuses du Tian shan et du Pamir s’élèvent à l’est, culminant à 4 643 m. C’est à leur pied, dans la zone de piémont, dans laquelle est située la capitale et qui abrite également la cuvette d’effondrement du Fergana, une gigantesque « limagne « trouant le système alpin du Pamir, que se trouve la région la plus fertile du pays. On y trouve toutes les semi-oasis : Zerafchan (région de Boukhara et de Samarkand), Tedjen, Mourgat. Les séismes tels que celui qui a partiellement détruit Tachkent en 1966 peuvent être fréquents dans la région.

Les deux plus grands fleuves, l’Amou-Daria (2 540 km) et le Syr-Daria (3 020 km), se jettent dans la mer d’Aral. Ils sont essentiels à la survie du pays. L’Amou-Daria forme au sud la frontière avec l’Afghanistan, irrigue la région de Khiva avant de rejoindre la mer d’Aral par un delta long de 160 km. Le Syr-Daria, au nord, ne traverse le pays que dans la région de Tachkent et du Fergana. Leur utilisation intensive pour l’irrigation du pays et de ses deux voisins du Kazakhstan et du Turkménistan, a provoqué une baisse considérable du niveau des eaux de la mer d’Aral, fermée et peu profonde, dont la superficie est passée de 66 000 à 40 000 km2 entre 1957 et 1989. La pêche a dû être abandonnée tout comme les activités portuaires. Les réseaux de canaux, tels que ceux de l’Amou-Boukhara, du Karchi, de la steppe Golodnaya du Sud ou encore du Fergana, ont profondément modifié les schémas d’écoulement des eaux. Grâce à ces infrastructures, le pays possède de nombreux lacs et réservoirs artificiels, comme le lac Ajdarkul alimenté par le ruissellement des eaux d’irrigation.

2.2 Climat

Le climat est de type continental aride avec une forte amplitude thermique. Les températures moyennes du mois de janvier oscillent entre - 6 ° et 20 °C et celles de juillet entre 26 ° et 32 °C. Les précipitations sont rares, la moyenne annuelle variant de 150 à 200 mm ; l’irrigation est donc nécessaire pour les cultures, sauf au pied des montagnes, mieux arrosées.

2.3 Flore et faune

La steppe aride n’offre pas de végétation continue. La couverture végétale est limitée. L’absinthe, le chiendent de Sibérie, l’uvelle et un arbuste, le saxaoul, poussent dans la steppe. Les piémonts du Pamir et du Tian Shan sont en revanche beaucoup mieux lotis ; ils sont recouverts par des lœss très fertiles déposés par les vents. Il existe en Ouzbékistan une faune assez variée ; parmi les animaux du désert, on trouve notamment une espèce rare, l’antilope saïga, et en montagne, le léopard des neiges.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Population

Avec 28,3 millions d'habitants en 2008, l’Ouzbékistan est le pays d’Asie centrale le plus peuplé. Les Ouzbeks, peuple de langue turque et de religion musulmane sunnite, constituent 76 p. 100 de la population. Les Russes sont la minorité la plus importante avec 8,3 p. 100 de la population totale. Comme dans la plupart des anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale, la minorité russe a diminué ces dernières années, en raison du retour des Russes en Russie. Les Tadjiks (4,7 p. 100) et les Kazakhs (4,1 p. 100) représentent les deux principales autres minorités ; viennent ensuite les Tatars, les Karakalpaks (400 000), des pasteurs nomades depuis longtemps sédentarisés, les Kirghizes, les Ukrainiens, les Turkmènes, les Turcs meskhètes, les Kurdes et les Meskhines qui vivaient en Géorgie et ont été déportés sur l’ordre de Staline en novembre 1944 ; de confession chiite, ceux-ci ont été victimes de violents pogroms en 1989. L’essentiel de la minorité russe vit à Tachkent et dans les autres centres industriels. Les Tadjiks sont concentrés dans les cités historiques de Boukhara et de Samarkand. Les Karakalpaks résident principalement dans la république autonome de Karakalpakie.

L’Ouzbékistan reste un pays rural dont la population urbaine représente seulement 36 p. 100 de la population totale. La capitale, Tachkent (2 154 649 habitants en 2003), est la plus grande ville d’Asie centrale. Les autres villes importantes sont Samarkand (361 100 habitants), Namangan (388 300 habitants), Andijan (336 500 habitants) et Boukhara (238 800 habitants). Sur le plan administratif, le pays est divisé en douze régions.

L’Ouzbékistan est soumis à des conditions sanitaires difficiles : le désastre écologique que constitue l’assèchement de la mer d’Aral et la baisse de la qualité et de la quantité d’eau potable ont ainsi contribué à détériorer la santé de la population du pays. Cependant, en dépit d’une réapparition des maladies infectieuses et d’une mortalité infantile élevée, l’espérance de vie moyenne atteint 65,4 ans en 2008.

3.2 Institution et vie politique

Le système politique de l’Ouzbékistan indépendant repose sur un régime présidentiel fort. La nouvelle Constitution, adoptée au lendemain de l’indépendance en décembre 1992, transfère le pouvoir législatif détenu par le Soviet suprême à une assemblée unicamérale (Oliye Majilis) de 250 députés. Le principal parti politique est l’ancien Parti communiste d’Ouzbékistan, le Parti démocratique du peuple de l’Ouzbékistan (NDPOU).

La principale figure politique du pays est le président Islam Karimov, candidat unique et vainqueur de l’élection présidentielle de décembre 1991. Le président nomme le Premier ministre et contrôle les gouverneurs régionaux, représentants du pouvoir central. Sous la direction de Karimov, toute opposition politique a été écrasée, et le pouvoir de la police secrète a été renforcé. La formation de tout parti politique a été découragée, à l’exception du parti Birlik (parti de l’unité) et du parti Vatan Taragioti (parti du progrès national). En mars 1995, le mandat présidentiel de Karimov a été prolongé par référendum populaire jusqu’en l’an 2000, date à laquelle il a été une nouvelle fois élu. En janvier 2002, l’allongement du mandat présidentiel de cinq à sept ans a également été approuvé par référendum, de même que la création d’un parlement bicaméral.

L’Ouzbékistan est membre de la Communauté des États indépendants (CEI) et de l’Organisation des Nations unies (ONU) depuis 1992.

4 ÉCONOMIE

L’Ouzbékistan, désorganisé dans ses échanges commerciaux en raison de la dissolution de l’URSS, s’engage au ralenti sur la voie du passage à une économie de marché à partir des années 1990. Encore largement centralisée et planifiée, son économie repose sur l’agriculture, et en premier lieu sur le coton, et sur l’exploitation des ressources minières, notamment l’or. En 2006, le produit intérieur brut (PIB) s’élevait à 17,18 milliards de dollars, le taux de croissance atteignant 7,30 p. 100 pour la période 1990-2003.

4.1 Agriculture

L’agriculture reste la base de l’économie du pays. Elle représentait 26,1 p. 100 du PIB en 2006 et occupait 34,4 p. 100 de la population active. L’Ouzbékistan est le cinquième producteur et exportateur mondial de coton, entièrement destiné à l’exportation. Le pays est également producteur de soie et de peaux de caracul. Cette situation de monoculture a rendu l’Ouzbékistan très dépendant de l’extérieur en matière alimentaire. Le pays importe environ deux tiers des céréales, un tiers de la viande, un quart du lait et la moitié des pommes de terre qu’il consomme.

4.2 Mines et industrie

Le secteur secondaire représentait 27,4 p. 100 du PIB en 2006 et occupait 20,3 p. 100 de la population active. L’Ouzbékistan possède une assez forte industrie lourde fondée sur la transformation de ses grandes richesses minières : le charbon, mais surtout le gaz naturel (voir gaz combustibles), dont il est le 8e producteur mondial ou l’or (9e producteur mondial). De plus, il compte un secteur de transformation dont les principaux produits sont les constructions mécaniques, le textile, le matériel électrique. La découverte de pétrole, dans la vallée du Fergana, a considérablement augmenté la production intérieure, mais le pays reste toujours dépendant des importations pour couvrir ses besoins. L’augmentation de sa production d’hydrocarbures pourrait suppléer au manque de ressources financières qui entrave son développement industriel.

4.3 Échanges

Comme beaucoup d’autres anciennes républiques soviétiques, l’économie de l’Ouzbékistan a souffert de la dissolution de l’URSS, ainsi que de ses effets secondaires sur les échanges commerciaux traditionnels. Les machines, les pièces détachées, le carburant et les importations alimentaires se sont raréfiés pendant la période post-soviétique. Le gouvernement a retardé le passage à l’économie de marché, si bien que de nombreux secteurs restent majoritairement entre les mains de l’État. Des contrôles de prix ont été imposés sur plusieurs biens de consommation, et l’État continue à subventionner les entreprises et les exploitations agricoles peu rentables. Les privatisations ont donc été très limitées. En novembre 1993, l’Ouzbékistan a introduit, en remplacement du rouble russe, le soum coupon, monnaie provisoire — elle-même remplacée en juillet 1994 par le soum ouzbek, divisible en 100 tiyins. Une zone de libre échange a été établie au début de l’année 1994 entre le Kazakhstan et le Kirghizistan voisins.

5 HISTOIRE

Bien que les Ouzbeks soient installés dans la région qui constitue l’Ouzbékistan actuel depuis des siècles, ce n’est que dans les années 1920 que la première entité politique ouzbeke a été créée.

5.1 Des origines à la domination russe

L’actuel Ouzbékistan est le site de l’ancienne province perse de Sogdiane, formée par Cyrus au vie siècle av. J.-C., conquise par Alexandre le Grand deux siècles plus tard, puis par les Turcs (vie siècle apr. J.-C.) et par les Arabes (viie-viiie siècle). Après une nouvelle période de domination turque (xe-xiie siècle), la région, qui a pris le nom de Turkestan, est incorporée à l’Empire mongol de Gengis Khan (xiiie siècle), puis à celui de Tamerlan (xive siècle). Les khanats ouzbeks de Boukhara et de Khiva (Khorezm) apparaissent au xvie siècle, tandis que le khanat de Kokand est formé au xviiie siècle. Entre 1865 et 1873, le contrôle russe sur l’Asie centrale s’accentue, et, en 1868, les khanats deviennent vassaux de la Russie. L’établissement dans la région d’un centre de production de coton contrôlé par la Russie donne lieu à d’importants conflits entre les Russes et les populations indigènes. Les Ouzbeks s’élèvent contre la transformation de leurs structures agraires et la pénurie de produits alimentaires, conséquence de la politique du pouvoir central pour remplacer les cultures extensives traditionnelles par celle du coton. En 1916, les Ouzbeks se révoltent contre les autorités tsaristes. La rébellion, qui touche également d’autres régions d’Asie centrale contrôlées par la Russie, est très durement réprimée.

5.2 De l’orbite soviétique à l’indépendance

Après la Révolution russe de 1917, le pouvoir soviétique est grandement mis à mal par la révolte des Basmatchis, mouvement de résistance qui ne cesse de combattre les forces soviétiques qu’en 1922.

Sous la domination soviétique, une nouvelle série d’entités politiques sont établies. En avril 1918, la république socialiste soviétique autonome (RSSA) du Turkestan, rattachée à la république socialiste fédérative soviétique (RSFS) de Russie, est créée. Les États vassaux de Khiva et de Boukhara conservent leurs anciens territoires et deviennent des républiques officiellement indépendantes en 1920.

C’est en 1924 que la république socialiste soviétique (RSS) d’Ouzbékistan voit le jour, réunissant les territoires de l’ancienne RSSA du Turkestan et des républiques soviétiques de Khiva et de Boukhara. Jusqu’en 1929, la RSSA du Tadjikistan continue de faire partie de la RSS d’Ouzbékistan, alors que l’ancienne RSSA de Karakalpakie ne la rejoint qu’en 1936.

Indépendant depuis le 1er septembre 1991, l’Ouzbékistan devient membre de l’Organisation des Nations unies (ONU) l’année suivante. Tout en conservant des liens naturels avec la Russie, le pays d’Islam Karimov s’ouvre avec prudence aux pays islamiques et à l’Occident, et cherche à se démarquer systématiquement de la Russie. Ce mouvement d’ouverture s’accélère et se reflète dans la structure des échanges : depuis 1995, les exportations vers la CEI ont baissé de 41 p. 100, en faveur de pays comme l’Allemagne ou le Japon. Le président Karimov refuse de confier la protection des frontières à la CEI et à la Russie qui ne possède aucune base militaire en Ouzbékistan. Au contraire, l’armée ouzbeke modifie la nature de son encadrement, qui est à 60 p. 100 autochtone ; de même, un accord est signé avec les États-Unis en 1996 pour l’entraînement des sous-officiers.

5.3 Le régime autoritaire d’Islam Karimov

Sur le plan intérieur, le président Karimov autorise la libération de prisonniers politiques et le retour du leader de l’opposition A. Poulatov. Sur le plan régional, l’Ouzbékistan suit attentivement les deux conflits qui se déroulent à ses portes, le premier au Tadjikistan, où vit une forte communauté ouzbeke, le second en Afghanistan. La guerre civile qui débute en 1992 dans le Tadjikistan voisin, dont 24 p. 100 de la population est d’origine ouzbeke, contribue à renforcer la pression sur les groupes d’opposition en Ouzbékistan. Les autorités ouzbekes restreignent le flot des réfugiés en provenance du Tadjikistan, et interdisent les organisations politiques et sociales tadjikes en Ouzbékistan. Elles ferment l’université tadjike de Samarkand tandis que les médias sont placés sous le contrôle de l’État. Au Tadjikistan, le traité de paix, signé à Moscou le 27 juin 1997, se fait sans consultation de l’Ouzbékistan, où certains milieux politiques et industriels soutiennent ouvertement la faction du Nord (issue de la région de Khodjent, ex-Leninabad, dont les liens avec la Fergana sont séculaires), la grande perdante du conflit. En Afghanistan, les intérêts ouzbeks sont contradictoires, une partie du commerce ouzbek passant par le port de Karachi au Pakistan, or le président Karimov refuse de reconnaître le pouvoir théocratique absolu instauré par les talibans en Afghanistan. La reprise de Mazar-é Charif au printemps 1997 par les milices ouzbekes du général Dostom et les milices hazaras chiites soulage le gouvernement ouzbek qui s’inquiète de l’installation à ses portes d’un pouvoir complètement hostile, qui l’obligerait à se retourner vers la CEI à dominante russe. En février 1999, des attentats à la voiture piégée font plusieurs morts à Tachkent ; les autorités accusent les forces islamiques d’en être les auteurs et renforcent la répression de tous les groupes d’opposition. En janvier 2000, sans adversaires dignes de ce nom, Islam Karimov est réélu à la présidence. Ce renforcement de la répression au nom de la « menace islamique « s’accompagne sur le plan extérieur d’un isolement croissant du pays. En effet, les relations avec le Tadjikistan demeurent tendues et se dégradent considérablement avec le Kazakhstan et le Kirghizstan, tandis que l’autoritarisme du régime empêche toute ouverture vers les pays occidentaux. Tachkent se voit ainsi contraint de se rapprocher de la Russie.

Mais le positionnement géopolitique de l’Ouzbékistan évolue rapidement à la suite de l’intervention américaine en Afghanistan, au lendemain des attentats qui ont frappé les États-Unis le 11 septembre 2001. La mise à la disposition des troupes américaines de la base aérienne de Khanabad à 200 km de la frontière afghane par l’Ouzbékistan se fait en contrepartie de plusieurs promesses de prêts des États-Unis et de l’Union européenne, de crédits de la Banque mondiale et de la BERD ainsi que de la reprise des contacts avec le FMI (rompus en avril 2001). En janvier 2002, l’allongement du mandat présidentiel de cinq à sept ans et la création d’un parlement bicaméral sont approuvés par référendum par plus de 90 p. 100 des votants. Grâce à cette réforme constitutionnelle, le président Karimov peut se maintenir au pouvoir à l’issue de son mandat (en 2005).

La guerre contre le terrorisme entraîne une répression brutale et contribue paradoxalement à conduire une partie de la population vers l’islamisme. Au mois de mai 2005, une insurrection dans la ville d’Andijan (dans l’est du pays) est réprimée dans le sang, les affrontements entre policiers et insurgés causant la mort de plusieurs centaines de personnes. Le nombre de victimes parmi les civils, ainsi que les revendications politiques ou religieuses des insurgés sont difficiles à établir, l’accès à l’information sur les événements ayant été bloqué par les autorités.

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