Devoir de Philosophie

Parfum Exotique

Publié le 16/10/2010

Extrait du document

 

Introduction :

 

Comme La Vie Antérieure et L’invitation au voyage, Parfum Exotique appartient à la 1ère partie des Fleurs du Mal. Ce poème ouvre tout particulièrement un cycle consacré à Jeanne Duval qui était une métisse très sensuelle que Baudelaire a rencontré à Paris en 1852, au retour des îles. En dépit des infidélités du poète elle restera sa compagne presque jusqu’à sa mort en 1867. On peut affirmer ceci grâce à Marie Daubrun. Le titre du poème s’explique de 2 façons complémentaires. Le parfum est celui d’une métisse dont la couleur de peau évoque l’exotisme. Le respiré permet au poète de voyager vers un monde ensoleillé et heureux vers l’univers du rêve.

 

Forme :

 

Ce poème est un sonnet dont les 2 quatrains relatent les circonstances du voyage que Baudelaire entreprend en pensée. Les 2 tercets substituent à la vision de l’île l’image d’un port symbole de départ vers l’infini.

 

Analyse :

 

      Si on entre plus dans le détaille, la strophe 1 donne les circonstances de la rêverie avec « les yeux fermés « et « le soir « (vers 1 ) qui est un moment propice à la rêverie et à l’exercice de l’imagination. Il est aussi question de l’automne qui est la saison du souvenir et du regret. Le soir chaud est déjà évocateur des pays tropicaux. Le sein chaleureux donne l’image de la femme aimée (Jeanne Duval) comparable à la fois à la sensualité et à la mère avec la fécondité (thèse développée strophe 2). Le bonheur vaste lié à l’enfance. Le vers 3 repose sur une synesthésie cet à dire une correspondance simultanée entre plusieurs sensations (odorat, vue).

Puisque l’odeur du parfum engendre une vision paradisiaque « rivages heureux « (vers 3),

Inondé de lumière puisque les rayons du soleil y sont si forts qu’ils « éblouissent les feux « (vers 4). Ils sont tellement permanents qu’ils en deviennent monotone.

 

Le 2ème quatrain substitue le décors, le pays, à la description de la femme qui n’a été pour Baudelaire que le prétexte de son rêve. L’île (vers 5) symbolise traditionnellement le paradis originel. Elle se caractérise par son indolence puisqu’elle est dite paresseuse comme le poète qui rêve les yeux fermés (vers 1). Elle se caractérise aussi par sa fécondité et sa générosité puisque le vers 5 énonce ce que la nature donne, « arbres singuliers «, « fruits savoureux « (vers 6). L’adjectif « singulier « possède ici le sens unique et existant dans cet endroit du monde. L’exotisme et le dépaysement s’accordent par ailleurs avec la sensualité par l’expression  « fruits savoureux « (vers 6). Après la végétation, c’est la population de l’île qui apparaît (vers 7et 8). Deux traits essentiels la définisse : la beauté des hommes et l’innocente nudité des femmes dont la franchise étonne. L’apparence physique des hommes correspond à la vertu des femmes. La population de l’île est à la fois plastique et morale. Ce monde ignore le pêché et la débauche.

 

Le 1er tercet, renoue avec le thème du parfum, « Guidé par ton odeur « (vers 9). Il approfondit l’exotisme avec l’expression « charmants climats « dans laquelle « charmant « conserve son sens 1er à savoir l’envoûtement. Aussi, l’exotisme change de forme d’aspect puisque après l’île c’est le port qui est évoqué. L’évocation du port est souvent chez Baudelaire puisque c’est le symbole de l’allé et du retour. Souligné l’adjectif « fatigué «. Pour le décrire on remarque l’utilisation d’une synecdoque. Le rythme est très lent (vers 11) grâce à l’assonance en « a «  et d’une voyelle grave que l’on va retrouver dans le mot « fatigue «.

 

Le 2ème tercet poursuit la description du port et on remarque la multiplication des sensations factices avec « parfum « (vers 12), « enfle la narine « (vers 13) associé à des sensations visuelles « verts tamariniers « (vers 12) et auditives « chant des mariniers « (vers 14). Ces sensations auditives sont renforcées par un jeu d’écho, une écholalie, entre des termes homophones (tamariniers et mariniers). L’emploi du mot « âme « (vers 14) indique que la synesthésie glisse du sensuel au domaine spirituel. Ici, l’exotisme traduit une inspiration à rejoindre l’idéal. En effet, après le feu du 1er quatrain, après la mer (port) du 1er tercet, la dernière strophe insiste sur l’air. Les 4 éléments sont évoqués et par l’expression « dans mon âme « Baudelaire s’uni au cosmos et à la création toute entière.

 

Liens utiles