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Pauline, Alexandre Dumas

Publié le 23/11/2010

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   I-RESUME DU ROMAN 

         « Vers la fin de l’année 1834, nous étions réunis un samedi soir dans un petit salon attenant à la salle d’armes de Grisier, écoutant, le fleuret à la main et le cigare à la bouche, les savantes théories de notre professeur, interrompues de temps en temps par des anecdotes à l’appui, lorsque la porte s’ouvrit et qu’Alfred de Nerval entra «. 

                               Ce récit commence par l'évocation d'une anecdote d’Alexandre Dumas qui effectue un voyage en Suisse et rencontre un ami, Alfred de Nerval, accompagné d'une femme. Celui-ci raconte l’étrange aventure dont il émerge et l’histoire de la femme étonnante qui l’accompagnait, Pauline. 

 

                              L'histoire commence avec les derniers moments de la vie de l'héroïne, Pauline. Alfred était amoureux de Pauline de Meulien puis elle a épousé le comte Horace de Beuzeval. Par hasard, il la retrouve pour lui sauver la vie. Une nuit de septembre dans une abbaye abandonnée en Normandie Alfred de Nerval, s’est échoué pas loin et vient s'y abriter pour la nuit. Il croit apercevoir une ombre sortir d'un des caveaux. Serait-ce un de ces brigands qui terrorise la région? 

 

                               Il descend alors dans le caveau et découvre Pauline, emmurée vivante par son époux. Elle est frêle et malade et ne cessera tout au long du récit de se cacher sous un voile lors de ses sorties pour éviter d'être reconnue. 

 

                               En 1830, la jeune Pauline de Meulien rencontre, au cours d'une chasse Horace de Beuzeval, revenu des Indes avec une réputation de sang froid incomparable. Ils se marient puis elle commence à se poser des questions sur quelques étranges habitudes de son mari et de ses deux amis. Pauline éprouve envers son mari des sentiments qu'elle n'arrive pas à expliquer elle-même. Elle doute que ce soit de l'amour, ce n’est pourtant pas de la haine non plus. 

 

                               Le temps passe, Horace s'absente pour aller chasser en Normandie en compagnie de ses amis. Pauline s’inquiète, les journaux ne cessent de parler de bandits qui sévissent dans cette région. Elle décide d'aller rejoindre son époux mais celui-ci n’apprécie pas du tout la surprise et repart pour deux jours. 

 

                               Elle vit alors plusieurs moments de terreur et d’angoisses. Elle emprunte un passage secret et découvre que son mari et ses compagnons sont les bandits recherchés. Elle assiste, malgré elle au meurtre d'une jeune Anglaise. De peur qu'elle ne les dénonce, son mari l'enferme dans le cachot d'une abbaye. Il lui propose de mourir lentement d'inanition ou rapidement via le poison qu'il lui laisse : « Vous vous réveillerez dans un caveau où nul n'est descendu depuis vingt ans, et dans lequel, d'ici à vingt ans peut-être, nul ne descendra encore. N'ayez donc aucun espoir de secours, car il serait inutile. Vous trouverez du poison près de cette lettre: tout ce que je puis faire pour vous est de vous offrir une mort prompte et douce au lieu d'une agonie lente et douloureuse. Dans l'un et l'autre cas, et quelque parti que vous preniez, à compter de cette heure, vous êtes morte. « 

 

                               Intervient alors Alfred de Nerval, ancien amoureux silencieux de Pauline. Il se retrouve près de cette abbaye. Entre-temps, il apprend le décès de Pauline mais à son chevet, il réalise qu'il ne s'agit pas d'elle, mais d'une autre femme, inconnue. 

 

       Durant la nuit, il se rend à l'abbaye, emprunte de sombres couloirs et parvient à un cachot où il retrouve Pauline, presque morte. Il la sauve et partent en Angleterre, où il prend soin d'elle comme un frère, « Vous ne me parlerez plus de votre amour (…) Aux yeux du monde, vous êtes mon frère (…) «. 

 

          Un jour, Alfred reçoit une lettre de sa mère qui lui annonce les fiançailles de sa sœur avec Horace. Il se rend immédiatement à Paris et défie Horace qu'il tue en duel. Pauline, apprend la nouvelle par les journaux, retombe dans ses souffrances. Le couple se rend en Suisse et en Italie, pour tenter d’améliorer l’état de santé de Pauline. Dans un dernier soupir elle jure à Alfred un amour éternel et décède. 

 

 

      II-PRESENTATION DES PERSONNAGES 

 

a) Pauline 

C’est la jeune héroïne du récit, autour de laquelle toute l’intrigue du roman se situe. Au début du récit, elle est retrouvée enfermée vivante pour des raisons que l'on ignore par Alfred. On la découvre par les yeux de l'auteur qui la trouve frêle, malade. Elle ne cesse de se cacher sous un voile lors de ses sorties pour éviter d'être reconnue. Pauline doit quitter la France elle que tous croient morte. Son personnage se révèle plein de caractère et de courage. Elle vit un amour platonique avec Alfred de Nerval.

 

b) Horace de Beuzeval 

Pauline éprouve envers son mari des sentiments qu'elle n'arrive pas à expliquer elle-même. Elle doute que ce soit de l'amour, ce n’est pourtant pas de la haine non plus. C’est en réalité un grand criminel. Il a d’ailleurs substitué le cadavre d’une autre femme à celui de son épouse pour que tout le monde la croie morte. Il est mystérieux avec un passé trouble personnifiant le Mal. Ses gestes étranges et mystérieux, son regard inquiétant font de lui un héros fatal, mortifère. Il meurt lors de son duel face à Alfred. 

 

c) Alfred de Nerval

C’est l'amoureux secret de Pauline. Il l’a aimé lors de leur première rencontre mais ne s’est pas déclaré du fait de leur différence de classe sociale. Il sauve Pauline puis tue le comte de Beuzeval pour ne pas qu’il épouse sa sœur. Il devient le protecteur de Pauline, « son frère « par obligation : « La confidence que m'avait faite Pauline me rendait sa position plus sacrée encore. Je sentis dès lors toute l'étendue que devait acquérir ce dévouement dont mon amour pour elle me faisait un bonheur; mais en même temps je compris quelle indélicatesse il y aurait de ma part à lui parler de cet amour autrement que par des soins plus empressés et des attentions plus respectueuses. Le plan convenu entre nous fut adopté : elle passa pour ma sœur et m'appela son frère «. La seule chose qu'il veut, c’est rester auprès d'elle jusqu'à la fin de sa vie.

 

III-AXES DE LECTURE 

 

a) Un récit romantique 

Le personnage de Pauline revêt les caractéristiques du héros romantique, elle est une héroïne pâle, triste, souffrante, mélancolique, un jour elle découvre les occupations interdites de son mari. Elle est alors enfermée dans une abbaye. 

Pauline est ensuite le roman d’un amour indicible et surtout impossible. En effet l’héroïne, mariée avec Horace de Beuzeval, a découvert que ce dernier était un brigand, il l’enferme afin qu’elle ne le dénonce pas et qu’elle meurt. Dès le début Pauline éprouve envers son mari des sentiments qu'elle n'arrive pas à expliquer elle-même. Elle doute que ce soit de l'amour, ce n’est pourtant pas de la haine non plus. 

Alfred de Nerval, secrètement amoureux de Pauline depuis toujours la sauve en l’arrachant au supplice de l’enfermement. Hélas, Pauline qui pensait que son agonie était assurée a bu le poison déposé auprès d’elle par son mari. L’héroïne est donc condamnée à mourir malgré les soins qui lui seront dispensés. Alfred lui dévoile son amour mais accepte cependant de se faire passer pour son frère afin de ne pas risquer une seconde fois que Pauline se fasse tuer. Ils vivent alors une relation platonique, l'amour d'un frère et d'une sœur. Il s’agit bien là d’un récit romantique, avec de grandes déclarations amoureuses, un jeune homme prompt à défendre son honneur et à se dévouer corps et âme pour son amie. 

Un autre thème romantique développé par l’histoire est la solitude. Pauline est contrainte de laisser croire qu’elle est morte ce qui l’isole de sa famille. Cette situation la fait souffrir, elle doit fuir ceux qu’elle aime. 

Enfin, les paysages du récit correspondent à l’univers du romantisme, il y a d’abord la tempête qui surprend Alfred, puis bien le jardin idyllique dans lequel est enterré Pauline. Ces paysages reproduisent les tourments de l’âme humaine. 

 

b) Un roman gothique 

Bien que cette œuvre soit typiquement romantique, il y a cependant une influence gothique. Le roman gothique est un genre littéraire Anglais, précurseur du roman noir. Il s'inscrit dans la continuité des Lumières même s'il marque un grand fossé avec leur esprit: en effet la fin du XVIIIe siècle est marquée par une remise en question des philosophes. 

Il se caractérise par la présence d'un certain nombre de lieux communs au genre. Le décor représenté par un engouement pour l'histoire et le passé, caractéristique du romantisme, entraînant le retour à des décors populaires du théâtre élisabéthain tels que le château, la crypte, la prison médiévale, le cimetière. Il y a aussi des orages déchaînés et des tempêtes en mer. 

Les personnages sont souvent des femmes persécutées, belles et déchus. Il y a aussi des bandits. Les situations sont dominées par l'incarcération et la torture et les secrets du passé venant hanter le présent. 

Il y a en effet plusieurs scènes empruntées au roman gothique comme celle dans laquelle le narrateur, grâce à une clé cachée dans un cimetière, retrouve l'héroïne enfermée dans une sorte de cachot, sous une église, avec à côté d'elle un verre de poison, l'atmosphère macabre et lugubre y est alors nettement gothique. 

L’héroïne vit des scènes cauchemardesques et le lecteur ressent son mal être et son angoisse. Le nom du personnage persécuteur, celui qui a enfermé sa femme dans ce cachot pour qu'elle y meure de faim ou d'empoisonnement, peut d'ailleurs être vu comme un clin d'œil à l'auteur du château d'Otrante puisque comme lui il se nomme Horace. On considère généralement que le roman gothique naît avec le Château d'Otrante d'Horace Walpole en 1764.

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