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Péguy, Charles - littérature française.

Publié le 30/04/2013

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Péguy, Charles - littérature française. 1 PRÉSENTATION Péguy, Charles (1873-1914), poète et essayiste français, dont la revue, les Cahiers de la Quinzaine, a marqué la vie intellectuelle française de son temps. 2 JEUNESSE Né à Orléans, Charles Péguy, orphelin de père quelques mois après sa naissance, est d'origine modeste, mais non paysanne comme il le prétend -- « En moi, autour de moi, dessus moi, tout concourt à faire de moi un paysan «. Il peut, grâce au système des bourses, suivre au lycée d'Orléans des études classiques puis préparer le concours de l'école normale au collège Sainte-Barbe à Paris, pour enfin entrer en 1894 à l'École normale supérieure, où il a pour maîtres Joseph Bédier, Romain Rolland et Henri Bergson, qui a d'ailleurs une grande influence sur son évolution religieuse. Tout en poursuivant ses études, Péguy écrit une trilogie dramatique dédiée à la « République socialiste universelle «, Jeanne d'Arc, publiée en 1897 ; ce personnage, symbole tout d'abord de ses convictions socialistes « pour porter remède au mal universel «, devient par la suite l'expression du mysticisme catholique qui caractérise ses oeuvres postérieures. 3 ENGAGEMENT POLITIQUE En 1898, Charles Péguy participe activement à la campagne en faveur de Dreyfus et crée une librairie socialiste avec son ami Georges Bellais. Diverses difficultés financières et des désaccords avec le parti le poussent à rompre avec ses amis et à se lancer dans l'aventure des Cahiers de la quinzaine, « journal vrai « qui paraît pour la première fois en 1900. Si cette revue (238 livraisons entre 1900 et 1914) à périodicité irrégulière lui permet de publier ses oeuvres (ainsi que celles d'écrivains tels que Romain Rolland, qui y fait paraître Jean-Christophe), elle reflète surtout son étonnant parcours politique et intellectuel : en 1900, il est républicain, socialiste et athée ; en 1914, catholique fervent, nationaliste et antisocialiste. Deux événements contribuent à cette évolution : d'une part la campagne anticléricale du gouvernement d'Émile Combes, de 1902 à 1904, qui choque son sens de la liberté et, d'autre part, la crise franco-allemande de 1905 pour la domination du Maroc. C'est à ce moment-là qu'il écrit Notre patrie, où il exalte la grandeur de la France. En 1910, dans Notre jeunesse, il s'interroge sur le sens de son engagement dreyfusard : « Tout commence en mystique et finit en politique «, écrit-il. Son évolution politique l'incite à combattre à la fois Charles Maurras et Jean Jaurès, qui est la cible de ses attaques dans l'Argent (1913), mais également le « parti intellectuel «, dont l'emblème est la Sorbonne. 4 RETOUR À LA FOI Charles Péguy retrouve à partir de 1907 la foi de son enfance, tout en se tenant éloigné de l'Église et de ses sacrements. Sa conversion est rendue publique à travers sa poésie en 1910, avec la parution du Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, suivi du Porche du mystère de la deuxième vertu (1911) et du Mystère des saints Innocents (1912). La religion de Péguy est un hymne à l'espérance, deuxième vertu théologale ; il donne aussi une importance fondamentale au dogme de l'Incarnation. Cette pensée de la religion est à l'oeuvre dans la Tapisserie de Sainte Geneviève et de Jeanne d'Arc (1912), dans la Tapisserie de Notre-Dame, qui comprend la célèbre « Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres «, et dans Ève, oeuvre qui fait la grande fierté de Péguy, qui y voit son Iliade. La manière liturgique domine dans sa poésie, laquelle se confond presque par moments avec la prière, à la fois par sa forme et par les thèmes abordés, qui sont tous tournés vers le sacré. 5 OEUVRES EN PROSE Charles Péguy consacre également des textes en prose à la critique littéraire et philosophique dans les Cahiers de la Quinzaine. La série intitulée Victor-Marie, comte Hugo (1910) comprend une étude sur « Booz endormi « et un parallèle célèbre entre Jean Racine et Pierre Corneille ; selon Péguy, le chef-d'oeuvre de ce dernier est Polyeucte, tragédie sacrée et profane d'une « grande humanité «. Dans ses deux derniers textes, en 1914, Note sur M. Bergson et Note conjointe sur M. Descartes, il rend hommage à ses deux maîtres à penser. La Note conjointe reste inachevée. Lieutenant de réserve, Charles Péguy rejoint son unité ; il est tué dans les premiers jours de la Première Guerre mondiale. 6 RENOMMÉE POSTHUME Charles Péguy est presque ignoré de son vivant, voire détesté en raison de ses prises de position et de ses invectives contre ses contemporains, qu'ils soient intellectuels ou politiciens. Pourtant deux articles de Maurice Barrès et de Daniel Halévy, qui paraissent après sa mort au champ d'honneur, le font connaître du grand public : « Sa cervelle madrée, obstinée, baroque, avait reçu de naissance le génie des vieux maîtres de la rue Fouarre, des moines populaires et des gazetiers révolutionnaires « (Maurice Barrès). Les circonstances de la Seconde Guerre mondiale viennent encore renforcer la ferveur patriotique et l'engouement pour l'écrivain. Péguy a aujourd'hui trouvé sa place parmi les plus grands poètes français. 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