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Perón, Juan Domingo

Publié le 07/04/2013

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Perón, Juan Domingo 1 PRÉSENTATION Perón, Juan Domingo (1895-1974), militaire et homme d'État, président de la République argentine (1946-1955 et 1973-1974) et l'une des figures marquantes de l'Argentine contemporaine. Né à Lobos (province de Buenos Aires), au sein d’une famille de propriétaires terriens et d’anciens immigrés sardes, Juan Domingo Perón passe une partie de son enfance en Patagonie, avant d’aller à Buenos Aires. Il y fait ses études au Collège international, puis s’inscrit à l'École militaire (1911-1913) et à l'École supérieure de guerre (1926-1929). En 1930, il prend part au coup d’État militaire perpétré contre le président Hipólito Írigoyen, ce qui lui vaut d’être nommé secrétaire particulier du ministre de la Guerre (1930-1935). Il enseigne ensuite à l'École supérieure de guerre, passe un an au Chili en qualité d'attaché militaire, publie cinq ouvrages d'histoire militaire et part en Italie pour étudier les tactiques militaires alpines. À son retour en Argentine, en 1941, Perón, admirateur de Benito Mussolini et de son régime fasciste, se rallie à d'autres officiers militaires dans une organisation secrète, le Groupe des officiers unis (GOU), qui lance un nouveau coup d'État en juin 1943. 2 LA PRATIQUE DU PÉRONISME Devenu ministre du Travail, Perón s'attache à gagner la sympathie et la confiance des salariés et des syndicalistes, en promulguant de nouvelles lois sociales et en favorisant la création de nouveaux syndicats. Mais à mesure que son pouvoir s'étend — il devient rapidement vice-président et ministre de la Guerre — l'opposition au sein de l'armée grandit. Le 9 octobre 1945, il est forcé de démissionner, puis est interné et emprisonné. Cette situation entraîne une crise gouvernementale. Elle se dénoue le 17 octobre, lorsque sa compagne, Eva, et ses partisans syndicalistes organisent, place de Mai, une énorme manifestation de soutien et obtiennent sa mise en liberté. Quatre jours plus tard, Perón, qui était veuf, épouse sa compagne, María Eva Duarte, plus connue sous le nom d'Evita. Grâce à une campagne électorale qui se déroule sous le contrôle de l’armée, Perón est élu président de la République en 1946, et il crée en 1947 un mouvement politique, le Parti péroniste, qui défend sa politique syndicale et nationaliste (voir péronisme). Sa doctrine, le « justicialisme «, se construit de façon progressive et s'inspire du corporatisme mussolinien, alliant mesures sociales, interventionnisme, catholicisme, répression, nationalisations et antiaméricanisme. Mais dans la pratique, dès le début des années cinquante, les avantages accordés aux classes populaires urbaines commencent à diminuer et, face à la crise économique, le péronisme découvre les bienfaits de la politique d’ajustement libéral. La mort d'Evita (1952), qui était devenue très populaire, les difficultés économiques croissantes et l'excommunication de Perón décrétée par le Saint-Siège achèvent de miner son gouvernement. Après un nouveau coup d’État, en 1955, cette fois contre lui, Perón s’exile. 3 LA FORMATION DU MYTHE Tout au long de ses dix-huit années d'exil, Perón conserve le soutien des syndicalistes et reste influent dans la politique argentine. Il s'efforce d'amener au pouvoir ses partisans péronistes ou leurs compagnons de route, soutenus par environ un million d’Argentins. Le mythe du recours à Perón — on parle de « retour de l’homme « - se construit progressivement, avec d’autant plus de force que le Parti péroniste justicialiste reste interdit tant que Perón est absent d’Argentine. Le parti du général n’est autorisé à sortir de la clandestinité qu’en 1973, avec le retour de celui que, de leur côté, les milieux économiques argentins appellent, le « tyran fugitif «. En 1973, à la faveur des élections, les péronistes sont de retour aux affaires et Perón est autorisé à rentrer en Argentine. En octobre, il est réélu président, après la démission du fidèle Hector Cámpora, qui lui cède sa place. Sa troisième femme, María Estela Martínez (mieux connue sous le nom d’Isabel Perón), est nommée vice-présidente. Le vieux caudillo a alors soixante-dix-sept ans et sa présence au gouvernement devient purement symbolique et instrumentale. Il perd le soutien des jeunes péronistes, qui demandent la radicalisation du programme économique, en faveur des travailleurs. Perón meurt quelques mois plus tard, le 1er juillet 1974 et sa femme lui succède. Mais c’est José López Rega, surnommé le « sorcier « à cause de ses pratiques politiques, qui assume véritablement le pouvoir. Il n’en reste pas moins que le souvenir de Perón continue à irriguer la culture et la mémoire politique argentines, une empreinte largement renforcée par le rôle des femmes de Perón, à commencer par Evita, qui, elle aussi, est devenue un mythe national. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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