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Perrault, Charles - littérature.

Publié le 28/04/2013

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Perrault, Charles - littérature. 1 PRÉSENTATION Perrault, Charles (1628-1703), écrivain français, qui a été le grand défenseur des Modernes dans la querelle des Anciens et des Modernes, et qui a contribué à faire du conte un genre littéraire à part entière. 2 UNE CARRIÈRE DE COURTISAN Fils d'un parlementaire parisien, Charles Perrault est le cadet d'une famille de quatre frères qui se sont tous distingués sous le règne de Louis XIV. Il suit des études de droit, devient avocat en 1651, puis commis de Pierre, l'aîné de ses frères, qui a acquis l'importante charge de receveur général des finances de Paris. Charles Perrault écrit tout d'abord des textes satiriques (l'Énéide burlesque, 1648 ; les Murs de Troie ou l'Origine du burlesque, 1649). Mais, très tôt, il travaille à son oeuvre d'habile courtisan de Louis XIV, avec des écrits précieux (le Miroir ou la Métamorphose d'Orante, édité en 1660). Ces écrits lui vaudront de régner, vingt ans durant, sur le contrôle des oeuvres artistiques et littéraires, ainsi que sur les gratifications accordées aux artistes au titre du mécénat royal. Contrôleur général de la surintendance des Bâtiments du roi sous Colbert, membre de la Commission des inscriptions publiques (future Académie des inscriptions et belles-lettres), il est élu en 1671 à l'Académie française. Ce n'est qu'en 1683 qu'il perd son influence officielle, sous l'effet conjugué de ses ennemis, notamment Boileau et Racine, et de la mort de son protecteur Colbert. Cette disgrâce le rend à des querelles plus directement littéraires, bien que jamais indifférentes à la politique. Perrault relate dans ses Mémoires (posthumes, 1755) sa longue carrière de courtisan. 3 ANCIENS ET MODERNES Le 27 janvier 1687, Perrault fait lecture de son poème intitulé le Siècle de Louis le Grand, à la gloire du roi, devant les membres de l'Académie. Il y expose l'idée contenue dans ces deux vers : « Que l'on peut comparer, sans crainte d'être injuste, le siècle de Louis, au beau siècle d'Auguste. « La querelle opposant Anciens et Modernes, qui couve depuis des années, est relancée. Aux Anciens emmenés par Boileau, qui défendent la supériorité des auteurs de l'Antiquité, modèles réputés indépassables, Perrault oppose l'idée de progrès, valable selon lui en littérature comme dans le domaine des sciences, ainsi que la supériorité d'une littérature chrétienne sur un passé païen. Il développe ces thèses dans Parallèles des Anciens et des Modernes (publié en quatre volumes entre 1688 et 1697) et dans les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, avec leur portrait au naturel (4 volumes, 1696-1700). Voir querelle des Anciens et des Modernes. 4 LES CONTES Mais la postérité a surtout retenu de la production littéraire de Charles Perrault une oeuvre de dimensions extrêmement réduites : les Histoires et contes du temps passé (1697), recueil de huit contes merveilleux issus de la littérature orale nationale comme l'indique le frontispice Contes de ma mère l'Oye, qui signifie « contes de bonnes femmes «. La publication de ces textes en prose dotés d'une morale en vers soigneusement explicitée, totalement étrangers à la tradition littéraire de l'Antiquité, constitue une pièce essentielle dans le combat que mène Perrault en faveur des Modernes. Pourtant, ils sont édités de façon anonyme, accompagnés d'une préface signée par Pierre Perrault D'Armancour, fils de Charles, qui laisse supposer que ce jeune enfant est l'auteur du recueil, qui comprend la Belle au Bois dormant, le Petit Chaperon rouge, la Barbe-Bleue, le Maître Chat ou le Chat botté, les Fées, Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre, Riquet à la houppe et le Petit Poucet. En 1694, Perrault avait déjà publié trois contes, en vers ceux-là : la Patience de Grisélidis, Peau d'âne, et les Souhaits ridicules. Le passage de ces contes populaires et oraux à une forme écrite, destinée au public érudit des salons avant de l'être aux enfants, implique un processus de transformation, paradoxalement aussi profond que peu visible à première vue. En effet, qui sait aujourd'hui que, dans certaines versions orales, le petit chaperon rouge dévorait la chair de sa mère-grand, et s'abreuvait de son sang ? Ou encore que Cendrillon jetait du sel dans la cendre, faisant croire qu'elle avait des poux afin qu'on la laisse tranquille ? Les Contes de Perrault sont le résultat d'une censure assez nette de tous les éléments et motifs qui pouvaient choquer, ou simplement ne pas être compris par un public mondain. Mais Perrault transforme également le récit et l'adapte à la société de son temps : il ajoute des glaces et des parquets au logis de « Cendrillon « et situe l'action du « Petit Poucet « à l'époque de la grande famine de 1693. Parallèlement, il les teinte d'un humour spirituel, agrémente le récit de plaisanteries parfois piquantes, destinées à prendre ses distances avec le merveilleux, déclarant par exemple que l'ogresse de « la Belle au Bois dormant « veut manger la petite Aurore « à la sauce Robert «, que « le prince et sa belle ne dormirent pas beaucoup « après leurs retrouvailles, ou encore que les bottes du « Chat botté « n'étaient pas très commodes pour marcher sur les tuiles des toits. Ce faisant, il adapte son style à l'idée qu'il veut donner des Contes de ma mère l'Oye, multipliant les archaïsmes et les tournures vieillies, utilisant le dialogue, le présent de narration ou le jeu des formulettes (« Anne, ma soeur, ne vois-tu rien venir ? « ; « Ma mère-grand, comme vous avez de grands bras «), qui rappellent l'origine orale des contes et leur vivacité. Multipliant les signes d'une pseudo-oralité, ainsi que ceux d'une fausse innocence, Perrault a transformé le conte populaire, en réalisant un des chefs-d'oeuvre de la littérature universelle. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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