Est-il sensé de dire que la vie est injuste ? ‘La vie est injuste’ est une expression couramment employée par l’homme utilise pour éviter tout sentiment de culpabilité quant à sa condition quand il est au plus bas. L’homme dit que même si cela nous déplaît, la vie est faite ainsi, on ne peut être blâmé. On peut alors distinguer deux types d’injustices : sociales, celles qui dicte les règles de conduite et les injustices personnelles, liées à la morale, l'éthique. Il est humain de vouloir se décharger du fardeau d’un échec en blâmant la vie. Ainsi, peut-il être admis qu'il y a des moments où la vie est injuste, que l'on ne peut pas toujours faire quelque chose et que l'on aurait rien pu faire pour éviter que cela ne se produise ? La vie est-elle prédéterminée ou au contraire est-on maître de nos décisions ? Dès lors, on peut s’interroger : Est-il sensé de dire que la vie est injuste ? Nous verrons d’abord pourquoi d’une certaine manière, il est sensé d’affirmer que la vie est injuste puis nous étudierons comment en se plaçant sur une échelle plus globale, on ne peut remettre en question que la vie est en réalité juste. Au premier abord, il peut apparaître sensé de dire que la vie est injuste. En effet, de notre premier jour sur terre à notre dernier souffle, on porte sur le dos le poids de nos ancêtres. Ceux-ci nous transmettent leur carte génétique donc l’essence même de notre apparence physique mais également celle de nos chromosomes. A la naissance, toute notre empreinte biologique a déjà été programmée pour nous. De même que l’environnement social dans lequel on évoluera est déjà déterminé pour nous dès cet instant. De cette façon, certaines personnes naissent belles et riches, et d'autres vilains et pauvres sans avoir rien demandé. La vie semble alors injuste car il n’est pas de notre total fait de décider qui nous allons être plus tard. Notre vie est influencée dès la naissance. Et si cela peut être de manière positive, on peut aussi tomber du mauvais côté de la balance. On peut également aborder le point du démérite qui ajoute à l’injustice de la vie de certains. Par le terme de démérite, nous parlons des personnes qui atteignent leurs buts sans aucun travail, sans aucune implication. On dira alors que ces personnes ne le mérite pas. Par exemple, les « fils de «, les héritiers, vivent très heureux alors qu’ils n’ont pas mérité ce bonheur. Ils ne l’ont pas mérité dans le sens où ils n’ont pas travaillé pour atteindre cette vie plaisante. La vie apparaît donc injuste puisque dès notre naissance, la nature produit des différences. En outre, dans le cas d’un décès accidentel d’une personne qui serait causé par un tiers ou une entité autre (catastrophe naturel), on peut établir une nouvelle injustice de la vie. Dans le film ‘Le vaisseau de l’angoisse’ dirigé par Steve Beck, tous les passagers d’un paquebot de croisière sont tués en une nuit à la fin personnelle de l’assassin qui dépouille le bateau de toutes ses richesses. On peut extraire de cet exemple une forme d’injustice, en effet l’humain est mortel et donc à la merci du monde extérieur, ainsi sa vie ne repose pas qu’en ses mains mais dans les mains de tous ceux qui l’entourent tout comme la leur repose dans les siennes. D’où on a donc dégagé une autre injustice de la vie. De plus, les hommes, cupides se lancent dans des déclarations de guerre afin d’acquérir plus de pouvoir et également élargir le territoire. Alors que les guerres sont connues pour entraîner des dommages collatéraux notamment en perte humaine mais également dans la destruction de villages alentours. Les populations innocentes sont donc les premières touchées par les guerres mais l’instigateur aveuglé par sa quête de pouvoir et dans l’optique d’étendre sa puissance le plus rapidement passera au-dessus de cela. Les vies humaines perdues des innocents ne sont pas considérés. La guerre fait souffrir les gens et amène la mort sur son passage. Lorsque les armes attaquent les lieux d’habitation, tuent des jeunes enfants. Il est injuste que de par la convoitise d’un seul gouvernement, des milliers de vie aient à être sacrifiés. Cependant, même si la vie paraît injuste dès le moment où l’adversité nous fait face, chaque individu rencontre des moments difficiles, certains moins, d'autres plus. En s’écartant des cas particuliers et en élargissant à notre entière planète, on observe qu’il n’est pas sensé de dire que la vie est injuste. Notre existence est régit par un droit commun c’est-à-dire qu’il est le même pour tous les hommes. Ainsi ce qui rend la vie juste serait la justice en elle-même. Même si des erreurs sont faites, la justice a été créée, pour punir les criminels et récompenser les personnes qui apportent à l’état et pour les citoyens, comme avec la légion d’honneur par exemple, ce qui est plutôt juste. Il est vrai également que l’on ressent un certain sentiment de justice lorsqu’un individu qui le mérite, paye pour ses crimes. D’ailleurs, depuis toujours, la justice a souvent été associée à cet extrait de la Bible : « Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas que l’on vous fasse « qui retranscrit à quelle point « la justice est juste « dans le sens où elle est égale pour tous, car elle nous fait comprendre que nous sommes identiques à autrui. Dans de nombreuses croyances, la justice provient de la Providence ainsi si la justice vient de Dieu, et c’est la thèse que soutient Rousseau « Toute justice vient de Dieu, lui seul en est la source «, or cela revient à considérer que ce qui est, est nécessairement juste. Les injustices sur Terre seraient donc le fait de la Providence et auraient une signification particulière. Saint Paul disait qu’il faut obéir aux puissances car toute puissance vient de Dieu, qui détermine ce qui est juste ou non d’où l’idée selon laquelle la justice vient de Dieu semble partir du constat de la relativité de la justice humaine. Pour les croyants, il n’est pas sensé de dire que la vie est injuste puisque la justice est une des œuvre du seigneur. Enfin, la vie est juste puisque c’est l’individu lui-même qui y contribue. C’est donc en ces termes que Proudhon en parle : « La justice est humaine, tout humaine, rien qu'humaine; c'est lui faire tort que de la rapporter, de près ou de loin, à un principe supérieur ou antérieur à l'humanité.« Proudhon nie le rôle de Dieu et s’intéresse au principe du ‘self made man’ qui incarne l’idée de concrétisation et de réussite sans dépendre de personne. C’est une idée que soutient Henley, dans son poème ‘Invictus’ puisque par ces mots : « Je suis maître de mon destin, et Capitaine de mon âme«, il implique que l’homme est le seul à prendre des décisions concernant son avenir. Ce que la vie de l’homme sera dépend entièrement de lui-même et si l’homme n’est pas heureux de sa condition c’est à lui seul qu’il convient de tout faire pour la modifier. Nous sommes libres donc responsables de la façon dont nous choisissons de vivre notre vie. Ainsi la vie est juste dans son essence et ce sont les hommes influencés par la société, les mœurs, les individus etc…, qui pensent la vie injuste. Même si le bon sens est la chose la mieux partagée au monde, on ne peut pas l'utiliser tous de la même manière d’où les divergences d’opinion, mais la vie en elle-même reste juste et il est n’est donc pas reconnu comme sensé de dire que la vie est injuste.
